INTERVIEW MONSTRE - PLEASURES
Rencontre au magasin Lollipop avec Stéphane (guitares) et Patrick (chant, guitares) les membres fondateurs du groupe "Pleasures" dont le deuxième album "Shake That Tree" est sorti à l'automne. Ils ont été rejoints depuis par Loïc (basse) et Simon (batterie), anciens membres de Dissonant Nation. Au cours de cet entretien, il a été question de la "construction" du disque, de la nécessité de ne pas trop répéter pour garder une certaine fraîcheur sur scène, du visuel à travers les clips mais aussi de rooftop, de violoncelle et de bibliothèque.
Les Monstres Sacrés (LMS): Comment vous vous êtes rencontrés tous les deux ?
Patrick: On s'est rencontrés au Lollipop. La musique. On est musiciens à Marseille et Marseille, c’est pas grand. Il y a beaucoup de groupes qui se forment.
LMS: Dans le magasin ?
Stéphane: Il y a beaucoup de groupes qui se forment et qui splitent aussi ici (NDR: Lollipop organise des showcases tous les vendredi soir où se retrouvent beaucoup de musiciens marseillais)
Patrick: Il y a les deux mais en fait on ne se connaissait pas très bien. Quand j'ai commencé à travailler avec Steph, on se connaissait par Lollipop parce j'avais joué ici avec mes groupes. Mais c'est plus par Pascal qui jouait dans les Neurotic Swingers avec Steph.
Je connaissais mieux Pascal parce que Pascal était ami avec un Anglais qui habitait ici. Pascal m'a téléphoné pour demander si je voulais faire un bœuf avec eux. Juste pour voir et ça a commencé comme ça.
LMS à Stéphane: Et toi, tu le connaissais d'avant Patrick pour ce qu'il avait fait ?
Stéphane: Je l’avais vu. Il avait joué ici avec Tehnicolor et French Revolution.
Et j'avais bien aimé la manière dont il chantait. Et du coup quand avec Pascal, on essaie de remonter un groupe, je me suis dit que peut-être on devrait essayer avec Patrick, voir si déjà si ça l'intéresse et essayer de voir si ça peut marcher. Et après on a essayé tous les 3. Il y a eu pas mal de batteurs, de bassistes qui se sont succédé. Pascal est parti puisque il trouvait que ce n'était pas assez garage punk.
Patrick: Je pense que les gens qui sont venus pensaient qu’on voulait faire un groupe punk rock parce que Steph était dans ce genre de groupes avant. Mais moi ça m'intéresse pas, non parce que je n’aime pas cette musique. Je n'avais pas envie de faire ça à ce moment là.
LMS à Stéphane: Il y avait quand même des racines un peu pop quand même dans ce que tu faisais…
Stéphane: Notre ancien groupe Les Neurotic Swingers, c'était le plus pop des groupes punk rock. Moi, j'ai toujours aimé les mélodies, donc c'était important.
Patrick: On n’a jamais parlé de de style de musique.
LMS: Vous avez joué et c'est venu un petit peu comme ça quoi je suppose ?
Patrick: On n'a jamais fait des références à d’autres groupes. Les 2 adjectifs, c'était groovy. Et on a dit sexy aussi, juste pour s'amuser un peu. Mais je pense que le groove vient quand c'est un peu sexy, que les gens ont envie de bouger un peu, de danser. Ce n’est pas nous qui sommes sexy, mais la musique. On a dit les deux choses comme ça pour rigoler un peu, On n'a jamais dit: « oui, on veut ressembler à ça ». Peut-être les Beatles mais tout le monde utilise les Beatles comme référence mais on ne voulait pas copier un autre groupe.
LMS: Au niveau de votre musique, on peut trouver des idées mais tu ne peux pas dire « ils copient », c’est mélangé et assimilé…
Stéphane: Ouais, tu as l'impression que tu peux entendre des influences mais tu as… j'espère qu’on n’a pas l'impression que tu copies.
LMS: Vous avez chacun votre background, et c'est venu un petit peu comme ça, ça s'est mélangé.
Patrick: On est avec notre 2ème batteur, 3ème bassiste, le fait qu'on ait changé de batteur et de bassiste ça n’a pas changé notre son.
Quelque part le son vient de nous deux mais en même temps c'est pas vrai mais l'essence est là, l'essentiel est entre les 2 guitares et les voix.
Stéphane: Le style est là et après les nouveaux batteur et bassiste, ils apportent leur patte. Ils se fondent dans le truc en apportant aussi leur particularité. Donc c'est ça qui est bien, ils ont chacun… Simon, il est plus groovy.
Patrick: Il est exceptionnel.
Stéphane: Bon, je ne veux pas comparer les uns avec les autres.
LMS: Parce que tu as tu as un rapport d’amitié avec eux...
Stéphane: Avec eux, avec tout le monde. Tous les musiciens qui ont joué dans le groupe sont également de qualité. Il n'y en a pas un qui est meilleur que l'autre, on veut pas de problèmes. Chacun a apporté son truc.
Patrick: Oui, oui
LMS: Vous vous êtes rencontrés, ça a marché. Vous avez dit: « on va faire un disque ou on va tourner ensemble » ? Quelle a été la première démarche ?
Stéphane: Quand on a commencé à avoir 8, 9 morceaux, on s'est dit: « on va faire EP ». Et donc on est rentrés en studio, on voulait l'enregistrer live, on voulait pas trop traîner, on voulait que ce soit assez direct donc, en fait, on voulait sortir 4 titres et en fait on envoie nos 4 titres et puis aussi il reste encore 2 heures, on en a fait un autre en plus donc et puis finalement on en a fait 8. Et puis finalement d’un EP c'est devenu un album.
LMS: Dès le début, vous avez composé ensemble. À aucun moment ça ne vous est venu à l'idée de faire des reprises. Même au début, vous avez joué ensemble, qu'est-ce que vous avez joué au début ?
Stéphane: Oui, on a joué une reprise, My Generation, juste pour jouer ensemble.
Patrick: Ouais. C’est devenu « Now I Believe » qui est sur le premier disque.
Stéphane: On l’a un peu changé, un peu transformé.
Patrick: On a fait une reprise des Beatles, « Baby You Can Drive My Car ». C’était pour une soirée « Beatles » sur sur le rooftop du Corbusier (NDR : Nom d’un immeuble de Marseille construit par le célèbre architecte)
Stéphane: Oui, c’est ça !
Patrick: Ouais. Et après The Sound. Maintenant, je pense qu'on a essayé « Vicious »
Stéphane: Oui, ici en acoustique. Mais c'est vrai qu’au début on était parti sur 2, 3 reprises. En fait, on a vite travaillé des idées personnelles, même dès la première répète, on a commencé « tiens, moi j'ai un riff, allez on y va ».
Patrick: Je veux pas faire de reprises, j'ai trop d’idées mais le Sound, c'était une bonne idée. C'est Steph qui a proposé qu'on fasse la reprise du Sound. (NDR: I Can’ Escape Myself sur leur deuxième album) ; et ça, ça a marché tout de suite.
C'est un très bon morceau à chanter, à jouer.
LMS: Ce titre est différent par rapport à l’album (Jeopardy) dont il est extrait. L’album est marqué par le son des années 80 alors que ce morceau est beaucoup plus intemporel…
Stéphane: Oui tu as raison, la production de l’album est un peu plus marquée années 80, alors que le premier titre est plus post-punk et plus classique on va dire.
LMS: Après votre premier album, je suppose que vous avez tourné…
Stéphane: Ouais, on a fait, je ne sais pas, une quinzaine, vingtaine de dates peut-être. Après, on a été rapidement aussi coupés par le COVID.
Patrick: De ce fait, on a passé pas mal de temps à travailler les morceaux du 2ème disque, on a fait des démos avec des boîtes à rythme. Mais on a vraiment expérimenté sur les morceaux. On a bien développé les idées du 2ème disque.
Stéphane: Ca nous a aidé sur la composition, parce que c'est vrai, on avait du temps, on ne pouvait pas jouer live alors on a travaillé des démos, on cherchait des trucs. On cherchait toujours à rajouter des petits thèmes, Et d'ailleurs après, quand on a enregistré l’album, le second Pleasures, « Shake that Tree », on a mis beaucoup de guitares et d'idées tous les deux. Et puis après, c’est Rudy qui est l'ingénieur du son qui a dit: « Oh non, là il y en a trop, ça devient pas lisible ». Mais on lui a fait confiance, on lui a dit : « Bon, s'il faut lever cette idée ou cette idée, vas-y », même si des fois tu râles parce tu dis: « Ce thème. Il est bien comme ça mais. »… A un moment, il faut savoir déléguer certaines choses.
LMS: Je trouve qu’il y a une différence importante entre les entre les 2 disques Mais il y a quand même une unité. Je ne sais pas si vous êtes d’accord, ce n’est pas tout à fait le même son, mais c'est quand même vous sur les deux. Et il y a votre personnalité qui ressort sur les 2 ? Il y a la même puissance, mais plus apaisée, plus souple, avec un peu plus d'arrangements et la présence d'autres instruments.
Patrick: La puissance, c'était pas forcément ce qu’on cherchait.
LMS: Non, mais il y a une énergie.
Patrick: Personnellement, tu peux t’éloigner un peu de ce cliché, d’aller jouer agressivement et rock et…
LMS: Mais ce n'est pas agressif, mais il y a quand même du punch, tu vois ce que je veux dire, tu ne t’endors pas quoi.
Patrick: Dans ce sens là, oui
LMS: Votre premier disque il n’est pas agressif mais le 2ème est plus…souple…pas décontracté, Voilà, on sent que peut être que vous êtes plus plus sereins aussi pour jouer, vous avez peut être, je sais pas comment dire… la certitude de ce que vous faites…
Stéphane: Je pense que le le premier est plus dans un style défini, le 2ème est un peu plus varié, donc on retrouve des éléments du premier, mais on a voulu rajouter aussi d'autres morceaux peut être plus calmes ou plus… plus longs ou plus et…
Patrick: C'était comme ça, on n'a pas vraiment réfléchi…
LMS: Voilà, vous n’avez pas réfléchi…
Patrick: On a parlé des guitares acoustiques parce que ça, ça venait un peu de Bowie., des morceaux de Bowie. Des fois, il a une acoustique avec la guitare électrique. Mick Ronson. Et ce son là. On voulait un peu de ça aussi…
Stéphane: On voulait plus mélanger. Sur le premier, il y a une guitare acoustique mais qui est un peu plus en retrait. Et sur celui-là on voulait que ça apporte une petite chaleur d'avoir ce côté ce mélange électrique et acoustique. Donc c'est vrai qu'on avait… On se disait, je crois que sur tous les morceaux il y a de l'acoustique qui….
LMS: Ouais, ça donne peut-être un peu plus de de chaleur, une autre…une autre ambiance.
Stéphane: Oui, ça densifie le son aussi, ça porte plus de de rondeur et de... Après bon… il n’y avait rien qui était vraiment calculé. C'était juste des envies qu'on essaie et puis on rajoute.
LMS: Et en studio, vous faites comment ? Vous jouez les morceaux ensemble tous les quatre ?
Stéphane: Là, en studio, on a joué tous ensemble pour que la batterie soit bonne. Puis après on a rajouté basse, guitares et ainsi de suite…
Patrick: Après on enlève tout et on refait tous les instruments. On prend notre temps. On cherche les sons tranquillement.
LMS: Donc vous avez eu le temps de jouer ensemble, de poser les morceaux en fait. Et puis après donc le travail du studio se fait quand même.
Patrick: On avait le temps pour chercher des sons. Oui, parce qu'on connaissait bien les morceaux. On les avait beaucoup joué sur scène. On pouvait enregistrer les morceaux en 2 prises. Chacun. Mais avant prendre un peu de temps, mais Rudy (NDR Leur producteur) il travaille très vite, c’est ça que j'aime avec lui. Tu dis un truc ? Pan, il le fait. Vas-y, pas de réflexion, c'est tout de suite, on est dans le truc. Et ça, j'aimais, c'est la spontanéité.
Stéphane: Bon après l'avantage aussi, ça va peut-être être un inconvénient ou un avantage c'est qu’entre le premier…on va dire le le premier jour de studio et le le dernier il a dû peut-être y avoir 2 mois. Parce qu'on a enregistré 2 jours, après on a enregistré un jour la semaine d'après. Alors d'un côté, moi, j'aime pas trop ça parce que ça fait long, ça fait une longue session d'enregistrement, mais d'un autre côté, ça te permet aussi de toujours réfléchir, toujours d'avoir des idées…
Moi je voyais un thème sur par exemple… sur « Leave And Learn » que j'avais pas prévu. Et puis juste avant d'enregistrer j'ai fait: « Ah bah tiens, je vais essayer ça. » Et si on avait enregistré en une semaine, j'aurais pas mis ce thème et il était bon.
Stéphane: Qu'on a essayé.
Patrick: On a enregistré les guitares, on jouait sur scène et…
Steph, tu faisais des enregistrements tout seul, et après tu venais…
Stéphane: (Rires) J’ai essayé…
Patrick: Ouah, c’est génial ça, ça vient d'où ça ? Mais non là on a rajouté des trucs, que les autres n’avaient pas entendu.
LMS: Et puis ça permet aussi peut-être de digérer un petit peu les morceaux et puis de se dire…
Patrick: On va pas penser à ça au studio: Est-ce qu'on peut les faire sur scène ? On peut vraiment séparer les deux. Si on fait des choses de guitares ou des chœurs, si on peut pas les faire, c’est pas grave. Sur scène, on adapte.
Après être limité au studio en pensant que tu peux pas faire ça sur scène…
Stéphane: Il faut y aller. C'est pas grave s’il manque un instrument ou pas; sur un morceau, il y a un violoncelle. Et on savait qu’il n’ y aura jamais de un violoncelle sur scène…
En studio, il faut toujours se faire plaisir, On essaie, on voit ce que ça donne.
LMS: Au niveau de de vos influences, je suppose qu'il y en a beaucoup. Autrefois, Patrick m'a dit qu’il aimait bien Jim Morrison...
Patrick: Oui, j’aime beaucoup sa voix, j’adore les Doors, mais en tant que chanteur, j’aime beaucoup Jim Morrison et Inxs, Michael Hutchence j’adore..mais lui était très influencé par Jim Morrison.
Stéphane: Après des influences, on en a tellement…
Patrick: Oui
LMS: Oui, effectivement ce sont des influences, par exemple Jim Morrison, les Doors, je ne dis pas qu'on les retrouve pas, mais tu vas pas dire: « Ah oui là tiens voilà c’est…, on sent que..
Stéphane: C’est, oui, parce que…
Patrick: Peut-être c'est pas des influences, c'est juste des chanteurs que j'aime. Voilà non, j'essaie pas de copier. J’aimerais bien chanter comme Jim Morrison…
Stéphane: Mais ça se retrouve presque malgré soi dessus…
LMS: Une espèce d’esprit…Comme quelquefois tu écoutes un morceau, ça te rappelle quelque chose, mais tu n’arrives pas à retrouver… à retrouver forcément ce que c'est …
Stéphane: Il y a des trucs sur le disque qui… Où j'ai été inspiré par, mettons certains morceaux de Divine Comedy, mais par contre quand tu écoutes les disques tu ne te diras jamais qu’il y a du Divine Comedy…
LMS: Tu ne vas pas mettre chaque fois le doigt sur chaque morceau ou chaque partie du morceau, chaque partie de guitare…
Stéphane: C’est bien d'avoir une influence, mais que tu t'en serves comme idée, mais qu'elle soit un peu diffuse dans…les morceaux, dans l’album.
LMS: Donc, après je suppose que vous avez tourné après l'album, l'accueil déjà de l'album, ça a donné quoi on peut commencer déjà par le premier?
Stéphane: Le premier, il a été plutôt bien accueilli. Il a eu de bonnes chroniques dans…un peu partout. Ouais, ouais, les deux. Là, le 2ème, il a été encore mieux accueilli donc ça, c'est bon signe. Donc même si bon, on aimerait dire qu'il y en ait toujours plus, mais c'est pas possible et c'est compliqué aussi. Nous on est, on est en mode « do it yourself », on n'a pas d'attaché de presse, on n'a pas de manager, on n'a pas de tourneur donc on fait tout nous-même, donc forcément… Forcément, comment dire, c’est… Même si moi j'ai l'avantage quand même d'avoir avec Lollipop un distributeur. C'est ça qui te permet justement d'avoir le disque qui est présent partout en France et ça c'est vraiment important. Après pour la presse c’est… ben c'est le réseau qu'on a mais c'est vrai qu’on travaille que par nous-mêmes.
Patrick: Les clips aussi.
Stéphane: C'est vrai que…
Patrick: On a une bonne sélection de clips, une espèce de concept avec Benoît.
Stéphane: Ça, c'est important que Marcia et Benoît, Marcia Romano et Benoît Sabatier qui nous ont fait quoi ? 5 je crois, 5 clips ?
Patrick: Et ça, ça aide beaucoup aussi quand c'est Youtube, le visuel…
Stéphane: Ca nous a beaucoup aidé, puis du coup, et ça a donné une patte graphique au groupe, Quoi, ça c'était important.
LMS: Le souci, c'est que si tu ne peux pas écouter la musique, tu as beau lire que le disque est bien, que c’est magnifique, si tu ne l'écoutes pas par toi-même, c'est un peu compliqué. Alors c'est vrai que le clip en plus ça donne peut-être une image du groupe qui est… je trouve différente par rapport à votre musique mais enfin bon, c'est mon opinion…
Stéphane: Parce qu'il y a aussi la patte des réalisateurs qui font le scénario, même si des fois on a des idées communes…
Patrick:. Moi je trouve « Feel It Rise » c’est…c’est parfait.
Stéphane: Ouais, le clip il est super, le film…
Après, moi je ne vois même pas ça comme un outil de promotion pour moi alors tu sais, c'est peut-être parce que j'étais ado dans les années 80 que le clip était associé…
LMS: À la variété…
Stéphane: Non. La musique. Même à tous les groupes que que j'écoutais à l'époque qui , pouvaient être n'importe quoi… Cure. Il y avait toujours des clips et pour moi, c’est, on va dire le versant visuel mais aussi artistique de la musique, ça fait partie d'un tout quoi, et là donc du coup on va...on espère en faire un nouveau bientôt...
LMS: Nouveau disque prévu ?
Stéphane: Nouveau clip !
LMS: Donc là vous tournez ? Vous avez joué, la semaine dernière à la Paloma (NDR: à Nîmes), alors c'était plein comme prévu ?
Stéphane: C'était même plus que plein. C'était complet, c'est sympa. Et ouais, c'était une très belle soirée.
Justement, il y a un gars qui m'a envoyé de belles photos. C'est bien de de jouer dans des salles comme ça. Et c'est encore mieux quand il y a un bon photographe qui prend des photos.
Puis, après il faut vraiment apprécier le concert. Moi je sais que je prends jamais de photos.
LMS: Donc la tournée, elle continue. Vous allez jouer à Marseille le 30 mai avec les Howlin’ Jaws…
Stéphane: Là, vendredi, on joue à Reillane. On va jouer à Périgueux, à Toulouse…
À Firmi, je crois que c'est dans l'Aveyron, donc on aura encore des dates. En avril, on n'a rien. On repart en mai avec notamment en effet un concert le 30 mai au Makeda en première partie des Howlin' Jaws. En juin, on va avoir un petit festival dans les Alpes. Voilà, on fait quelques dates.
LMS: Dans des endroits variés, c'était rigolo le concert à la bibliothèque municipale. Pour moi qui suis habitué à fréquenter plutôt les concerts de rock, il y avait un public complètement différent. J'ai été étonné, je sais pas ce que en vous avez pensé mais la réception…
Patrick: C'était bien, ouais.
LMS: C’était assez particulier…
Patrick: C'était notre premier concert avec notre bassiste. Ouais, et je pense que c'était une bonne condition pour lui, pour le premier concert. Mais le public... Ouais, c’était très réceptif, même s'ils étaient assis tout le temps parce que dans la bibliothèque…
Stéphane: Ouais, après c'était étonnant mais c'est une belle expérience parce que comme tu dis les gens étaient assis. Même toi inconsciemment, tu sais que tu joues dans une bibliothèque. En plus moi, j'y vais souvent dans cette bibliothèque donc inconsciemment tu as presque…tu te dis presque: « Faut pas que je fasse trop de bruit, faut que je sois quand même »… Mais malgré tout c'était très bien et puis en plus là aussi il y a eu du monde donc c'était plein donc c'était une belle … Après c'est bien aussi de jouer dans les endroits atypiques et puis de varier, de faire, voilà, une SMAC (NDR: Salle Musiques Actuelles), un petit club, un restaurant…Une bibliothèque.
Patrick: La manche.
Stéphane: La manche, Ouais. (Rires)
LMS: Vous continuez à composer tous les deux…
Stéphane: On a commencé à lancer de nouvelles idées pour de nouveaux titres . Bon, là on est un peu bloqués parce qu'on a des concerts, mais on va avoir un mois de pause, justement sans concert, on va commencer à travailler de nouveaux morceaux.
LMS: Vous répétez souvent, vous arrivez à répéter quand même un peu…
Stéphane: Une fois tous les 15 jours ? Non, à peu près ?
Patrick: A peu près, oui. On n'a pas besoin de répéter tout le temps. Répéter tout le temps, des fois c’est…
LMS: C'est lassant ?
Patrick: On s’ennuie un peu. Juste jouer les morceaux tout le temps après ils ne sont plus frais sur scène. Ouais, on a des moments où on improvise un peu. Moi, j'aime des fois quand ça tu lances un morceau sur scène… et quand tu repètes un million de fois, tu sais tout parfaitement. Ça casse un peu une magie.
Stéphane: C'est bien aussi un peu de se mettre en danger, c'est un bien grand mot, même d'envoyer un morceau en se disant: « Bon on le maîtrise pas trop, c'est un nouveau, mais allez, on l'envoie quand même ».
LMS: Sinon, ça fait combien de temps maintenant que vous jouez ensemble ?
Stéphane: En 2018.. je crois en 2017. Il faut lever 2 ans de COVID…
LMS: Vous avez quand même continué à échanger les idées ? J'ai trouvé au niveau des concerts. Je ne vous ai pas vu très souvent mais par rapport au concert du premier disque et du second, on sent que vous vous comprenez sans…sans vous chercher. Il y a une complémentarité, notamment au niveau du jeu de guitares. Où c'est naturel, un il envoie, l'autre, il suit et et ça tourne. Ça tourne un peu comme ça…
Patrick: Pour moi, c'était très important, deux guitaristes. Les deux marchaient bien ensemble et on n'était pas en conflit. Parce qu’on n'est pas des guitar heroes. Ça non, ce n'est pas…On ne joue pas le morceau pour… juste pour faire le solo. On a des morceaux, on joue pas des solos, c’est juste…
Il fait juste ce qu'il faut pour pour la chanson. On fait très attention à ce que les guitares marchent bien ensemble et moi je fais beaucoup de guitares clean maintenant et je laisse Steph faire tout ce qui est devant…
LMS: C'est vrai qu’il y avait la section rythmique qui était un peu différente mais où j'ai vraiment vu la différence, c’est entre vous, entre vous deux, comment se répartissait le jeu de guitares. Mais c'est vrai que ça, c'est ça qui m'a vraiment marqué quand je vous ai vu jouer, notamment à la bibliothèque. Une façon de s'appuyer l'un sur l'autre et puis, non de se renvoyer la balle, mais de de jouer un petit peu l'un pour l'autre. Et je trouvais que ça c'était assez assez sympa…
Stéphane: Avec Patrick, on a pas l'ego des guitaristes à vouloir jouer tout le temps, partout et jouer le plus fort possible.
Nous, on veut aussi laisser de l'espace dans les morceaux, quoi de jouer sur des montées, des descentes, donc il faut….
LMS: Aussi un peu de respiration.
Stéphane: Il faut aussi des fois se dire: « Bah là je ne joue pas pendant un petit moment, mais quand je vais jouer, ça va être mis en valeur de manière différente ». Puis c'est vrai qu'on travaille aussi beaucoup… On a beaucoup travaillé les guitares tous les deux sur l'album pour qu'elles soient complémentaires, que ça marche bien. C’est du boulot tout ça.
LMS: Ben oui, je me doute. Après c'est du boulot mais je pense que c'est aussi une question de relation et d'entente, voilà, ça se passe bien entre vous. Je pense que vous entendez bien et chacun ne dit pas : « Ben attends moi c'est mon bout ». Voilà donc ça c'est sympa.
Patrick: OK.
LMS: Merci.
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