BINIC 2024 WHAT ELSE ?
Binic 2024 s’est déroulé comme traditionnellement le dernier weekend de juillet et cette année a été un meilleur cru que 2023, la programmation permettant de voir et d’entendre une plus grande variété – du point de vue du son - de groupes Australiens.
Le point négatif du festival était la mise en place de contrôles pour accéder à chaque scène. Ainsi pour assister à un concert sur la scène de la Banche il fallait passer un contrôle avec inspection du contenu des sacs et fouille au corps comme dans les séries US. Imaginons qu’on décide d’embrayer ensuite sur un concert ayant lieu sur l’autre scène, il fallait quitter les lieux de la Banche par la sortie souvent engorgée puis faire la queue pour passer les contrôles de l’autre scène. A mesure que le temps passait les queues dans les deux sens ne faisaient que s’allonger et les pauvres agents de sécurité se récupéraient la mauvaise humeur des festivaliers pressés d’assister aux concerts. Mais passons à la musique c’est plus fun.
Vendredi 26 : le son un peu lourdingue de SRBS, genre Queens of the stone Age à la sauce celtique me fait fuir vers la scène de la Banche et je vais voir Jamie Hutchings. Pas mal dans le style folkeux douloureux mais un peu lassant après quatre chansons. Je ressors du site pour aller vers le port et je rencontre tous les anciens diggers qui ont fait comme moi, mes amis Alain et Sabine, puis l’immarcescible noyau dur de Toulousains toujours à Binic même sans Gildas. Nous retrouvons Patrick le Loser qui nous présente un autre normand qui se prénomme Patrick, avant d’en revoir un troisième. Ne manquait que El Professor et je ne peux pas m’empêcher de penser à ce film de Godard, « Tous les garçons s’appellent Patrick » et rajouter en Normandie.
Au loin on entend les Judges reprendre un truc des Saints, cela s’annonce bien !
Retour à la musique. Je passe la soirée à la Banche pour ne pas avoir à affronter les contrôles et queues racontés plus haut.
Arrive C.O.F.F.I.N. un drôle de mélange entre du métal bourrin, du hard à la Motörhead, du délire à la Pink Fairies et le look de Franck Zappa pour le chanteur bassiste. Le parfait groupe australien de bars.
Ensuite c’est Tramhaus, la première bonne surprise du festival avec un son qui part vers la transe et les chansons en récitatifs qui accélèrent rappellent les Feelies. Et la présence d'un chanteur charismatique sous influence Jagger/Johansen est parfaite. On peut revoir une bonne partie de leur prestation ici
Nous attendons Delivery avec curiosité mais pas de surprise la bassiste arbore un T-Shirt AC-DC et la messe est dite. Je résiste quatre chansons avant de rejoindre mes potes au rade en face pour le debrief.
Samedi 27 : début d’après-midi avec Kino Motel, musique intéressante et un peu atmosphérique, un bon potentiel et quelques harmonies vocales entre le guitariste et la bassiste sont en concordance avec le soleil qui chauffe enfin la Bretagne. Le set est réjouissant.
Kino Motel
Ensuite arrivent Gentle Ben and his Shimmering Hands, le Gentle Ben en question est un véritable showman qui saute et gesticule sur scène, sa voix et ses compos évoquent le Captain Beefheart, cet homme est littéralement habité. Le groupe est très soudé et la rythmique basse batterie immaculée. Une autre bonne surprise donc à suivre certainement. Un bon exemple de leur set à Binic est là
Après c’est Ben Salter déjà vu en 2013 avec Gildas et qui est dans le même registre qu'à l'époque, barbifiant.
Changement de scène car à Pommelec c’est Dion Lunadon qui arrive. On commence par voir se pointer un guitariste sosie de Dominique Laboubée tout vêtu de cuir noir,
puis un bassiste hyper excité, un batteur d’apparence calme sauf devant ses futs et un guitarman chanteur bien allumé lui aussi. Leur prestation pourrait être sous titrée Les Dogs hyper speedés. Encore une super surprise avec un titre filmé ici.
Retour à la Banche pour aller voir The Kill Devil Hills. Pour les fans de Nick Cave c’est top, ce groupe c’est un peu un Nick Cave rural avec le groupe idoine dont le violoneux à galurin mais sans la barbe de Warren Ellis. Moi c’est pas ma tasse de thé et je fuis après trois morceaux.
Suit l’autre événement de la soirée, CLAMM, déjà annoncé dans les
mags de rock. Voilà un power trio high energy qui ne déçoit pas et performe un
set rapicolant qui clôt parfaitement la journée. Les spectateurs, les vigiles, les bistrotiers dansent à une heure du mat sur leur musique pétaradante comme on peut voir et entendre ici.
Dimanche 28 : l’après-midi commence avec The Cherry Pies, un quatuor Italien comprenant des dissidents des Movie Star Junkies parfaitement raccord avec l’atmosphère estivale et dont le set devient de mieux en mieux à mesure que les chansons défilent.
Voici Flowers in the snow et Liqueur amère
Ils
instaurent une transe velvetienne impeccable qui balaye tout par sa ferveur. Le
duo, à la ville comme sur scène, du chanteur guitariste et de la claviériste
est d’une efficacité redoutable et pas de caricatures ni de poses. C’est de la
belle musique avec la pulsation rock bien allumée qui renvoie aussi au garage sixties avec ce son d'orgue Vox/Farfisa inoubliable.
Après je reste pour Goutlaw
que je n’ai pas encore pu voir et qui est déjà passé les jours précédents.
Voilà des fans présumés des Stooges qui pensent que Melbourne est Ann Harbour.
Tout faux. La musique est trop "cliché" et le chanteur dont le gimmick est de se
courber en arrière pour exposer ses pectoraux un tantinet péniblos. En plus il joue au méchant
et trouve spirituel de mentionner qu’on va avoir une super fête de Noël toutes
les deux chansons. Avant de tenter de refaire du Stooges à la mie de pain, il
aurait mieux valu qu’ils écoutent le catalogue des Saints. Ils devraient y arriver parce que leur set passe bien auprès du public et que leur bassiste est assez étonnant, ses doigts ont tous le calibre, je cite Alain F., de saucisses de Francfort. Vous pouvez juger sur pièces ici
Après j’ai laissé tomber l’affaire et je suis rentré dans mes pénates.
Jacques_B
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