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I'm a bathstar in my poproom : ADAM SCHMITT

 

Adam SCHMITT « world so bright » Reprise Records / 1991 / 12 titres




Voilà un album que je classe très facilement dans mon top 10 Power Pop et sûrement dans mon top 50 tout court! Ce terme (power pop) à la fois expressif et presque caricatural d’un genre musical quasi obsolète aujourd’hui et qui a connu une vraie reconnaissance dans les 70s. Déjà en 1967 sous la bénédiction d’un Pete Townshend en grande forme qui qualifiait la musique des Who de « Power Pop ». Pour moi l’apogée du genre a certainement été les années 90, ceci essentiellement pour une question de son et de production. Cela m’appartient mais donne de l’eau à mon moulin concernant le musicien et producteur évoqué dans cette chronique.


Né à Urbana (Illinois) en 1968, on retrouve tout d’abord sa trace comme membre d’un groupe éphémère, Pop The Baloon (joli nom repris par le label de pop lyonnais) au sein duquel officie le futur Velvet Crush (magnifique groupe) Rick Menk. et les Farmboys (une cassette audio 6 titres que j’aimerais bien acquérir !) Elvis Brothers, où on remarque déjà son sens mélodique et sa voix attachante, ceci à tout juste 18 ans.


Sa précocité va se traduire en 91 avec la réalisation de cet album qu’il enregistre, mixe et produit, s’offrant le luxe de jouer de la quasi totalité des instruments, bien accompagné par Jay Bennet (Wilco), Lisa Germano (John Cougar Mellencamp, Bowie, Howe Geb, Iggy Pop,,,) et Kenny Aronof (J Fogerty, Mellencamp) . Il promotionne sa sortie en « ouvrant » pour les BO Deans.


Avant de revenir sur cette petite merveille, il est bon de rajouter qu’à partir de cette période, sa principale activité va se concentrer sur son travail de production (enregistrement, mixage, instrumentation) avec la création de son propre studio  : Uncle Tupelo, Velvet Crush, Tommy Keene, Richard Lloyd , Bun E Carlos (Cheap Trick) en sont quelques exemples. Il existe un document assez surprenant sur YouTube qui s’intitule « the making of a demo » où Schmitt sous l’identité de The Sonic Messiah donne quelques prérogatives pour enregistrer sa propre musique.


« World so bright » démarre avec « dead end » : on est tout de suite dans la tonalité de l’album avec des riffs de guitare omniprésents, la voix d’Adam doublée/triplée, une production très « open space » . Le titre éponyme suit avec le riff mélodique exécuté par une guitare acoustique, agrémenté d’arrangements de cuivres qui amènent une belle épaisseur. « Can’t get you in my mind » est le premier smash hit de l’album : les guitares virevoltent dans tous les sens et mettent en avant la stéréophonie, les vocaux étant traités de la même manière. Sans vouloir déflorer les 12 titres, ces trois là sont parfaitement symptomatiques de l’ensemble : guitares, mélodies, production. Ballades, mid tempos, rocks. A mon sens, pas de morceaux faibles pour qui sait prendre le temps d’écouter dans son intégralité ce bijou de production.

Alors, bien sur, nous sommes en 1991 et ce son va peut être irriter certaines oreilles : la batterie omniprésente de John Richardson, toujours mise en avant par exemple, mais les compos sont là. L’instrumention fabriquée et réalisée par ce petit Phil Spector de la Pop est pour moi un modèle créatif imparable. Ne pas oublier la voix pleine de miel du garçon et ses inventions sonores : les guitares qui s’empilent sur « my killer » (6?7?8?) et des « blancs » qui l’agrémentent. C’est un album qu’il faut absolument écouter au moins une fois au casque pour capter toutes ces subtilités incroyables.

L’accueil critique a été plutôt très bon avec la mise en avant du mid tempo « Scarlet street » que souhaitait le label et qui a boosté la diffusion sur les radios américaines. Le succès fut relatif mais permit à Adam Schmitt de se faire une place dans le processus de production au sein de la scène indie.

« World so bright » est une vraie friandise très addictive : toujours en écoute alors que j’écris ces quelques lignes et toujours le même plaisir. Le genre d’album qui me donne le sourire et qui me fait passer une bonne journée ! 45 minutes qui passent beaucoup trop vite…..

Les deux albums suivants confirmeront le talent du bonhomme qui se consacre exclusivement à la production principalement avec les artistes du label Parasol (Urbana/Illinois)

Gérard


Discographie : 

« world so bright » Reprise records 1991

« Illiterature » Reprise records 1993

« Demolition » Parasol records 2001



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