AVIS DE RECHERCHE

Appel aux lecteurs/trices, nous recherchons des enregistrements amateurs de concerts faits en France par le genre de groupes dont nous parlons dans le blog. Le but serait d'établir une base de données de ces documents avant qu'ils ne disparaissent à jamais. Pouvez-vous svp nous aider ? Ecrivez-nous à monstres.sacres@yahoo.com, merci d'avance.

THE CRAMPS 7’’ – Human Fly (& la France)

 


« Human Fly » est le premier morceau sorti par les Cramps qui ne soit pas une reprise. C’est un morceau bourré de fuzz, qui, à l’instar de « Satisfaction », retient l’attention et même scotche dès les premières mesures. N’étant pas musicien, je ne vais pas vous parler de technique, quelles pédales ont été utilisées, etc.

La chanson a été composée par le couple Lux Interior / Poison Ivy (Rorschach) et interprétée par lui au chant, elle à la guitare, Nick Knox à la batterie et Bryan Gregory à l’autre guitare - quand ils ont formé le groupe, Lux et Ivy n’ont pas voulu dépiter Bryan en lui disant qu’ils cherchaient plutôt un bassiste après l’avoir vu débouler avec sa Flying V rouge achetée $25 sur la 48ème rue et sur laquelle il avait collé des pois blancs et inscrit « The Cramps » sur la housse, faisant de sa guitare une polka dot Flying V. Cette guitare lui a été volée à Bordeaux (le 27 mars, Aquarius Bordeaux-Bègles) lors de la première tournée des Cramps en France en mars - avril 1980. Fuzz, fuzz, fuzz, il semble que Bryan tirait les sons de basse fuzz de sa guitare grâce à une pédale Univox Super Fuzz et à un ampli Fender Twin Reverb. Ce sera tout pour la technique.

Lux et Bryan bossaient dans le même magasin de disques, un des deux Musical Maze Again And Again, à New York, celui situé 1496 Third Avenue, près de Lexington, entre la 84ème et la 85ème rue. Bryan y travaillait déjà depuis plusieurs semaines et Lux a remplacé un autre employé, Dave Schulps, rédacteur pour Trouser Press. Lux et Bryan partageaient également une passion pour les comix, les films d’horreur et de science-fiction et toutes autres choses de bon mauvais goût. Lux était passé à la boutique pour acheter le dernier album de Lou Reed, « Coney Island Baby », comme cadeau d’anniversaire pour Ivy. Après une discussion avec Perry, le gérant du magasin, épaté par son érudition, Lux est embauché le 20 février 1976, qui est aussi la date anniversaire d’Ivy et de Bryan, tandis qu’Ivy, de son côté, gagnait sa vie en officiant notamment comme dominatrice. Il existe des photos de cette période dans le livret du double CD « How To Make A Monster ». La batterie est tenue au début – juin à août - par (Pamela) Pam Balam, la sœur de Bryan, qui souhaitera rentrer à Détroit. Elle sera remplacée par Miriam Linna, qui restera pendant un an, avant d’être elle-même remplacée par Nick Knox en août 1977. On attend toujours le livre de Miriam dans lequel elle raconte son passage dans les Cramps, celui de Fur Dixon aussi, dont le passage fut encore plus bref. Miriam, native également de l’Ohio, raconte toutefois que c’est Lux et Ivy qui l’ont abordée alors qu’elle se baladait à New York, ils l’ont reconnue et lui ont demandé si elle savait jouer de la batterie. « Non ». « Ça tombe bien, on cherche une fille qui ne sait pas jouer de batterie… ». Miriam s’est dit « si Moulty (le batteur des Barbarians, qui avait un crochet) y arrive avec une main, je devrais pouvoir y arriver avec mes deux mains ».

Au tout début, les Cramps répétaient - d'abord dans la cave de la boutique de disques puis W. 39th Street dans le quartier de Garment, ils ont plus tard partagé un local avec les Fleshtones - en reprenant « Quick Joey Small », un morceau bubble gum de Kasenetz-Katz Super Circus, « Two-Headed Dog » de Roky Erickson, « Hurricane Fighter Plane » de Red Krayola, « Domino », déjà, « Beat On The Brat » des Ramones avant de composer leurs propres morceaux comme « Sunglasses After Dark » (pour se moquer des gens qui gardent leurs lunettes de soleil dans les clubs la nuit), qui est en fait un mix de « Ace Of Spades » de Link Wray et du morceau éponyme de Dwight Pullen, « Subwire Desire » et « TV Set ». On retrouve quelques-uns de ces titres dans la « Summer 1976 Reheasal » qui figure sur le double CD « How To Make A Monster », mais pas tous.

Alerté notamment par un article de Philippe Garnier qui parlait des Cramps en 1977, j’avais acheté le premier single « Surfin’ Bird / The Way I Walk », sorti en avril 1978 (le 4) sur le label des Cramps (Vengeance 666) -les deux premiers singles auraient dû sortir sur Ork, puis éventuellement sur Sensible, le label des Rezillos. J’ai acheté le single à la boutique « Fun », rue Rodier à Paris, qui était aussi le fan club d’Iggy Pop, qui m’avait notamment permis d’aller voir Iggy, accompagné du Sonic’s Rendezvous Band, à la Halle aux Grains de Toulouse en 1978. J’avais bien aimé le single, mais sans plus. Deux reprises donc, des Trashmen et de Jack Scott.

Le second single, celui qui nous intéresse ici, « Human Fly / Domino » (Vengeance 668, pour ceux qui se demanderaient : seules les étiquettes du # 667 seront imprimées), dont la sortie était prévue pour Halloween est sorti finalement le 4 décembre 1978, et là, c’est la claque. Je crois aussi qu’il faisait beau ce jour-là, pour ceux que ce genre de détail intéresse. J’avais cette fois-ci acheté le single chez « Sweet Harmony », à Caen, un magasin de disques où je travaillerai pendant un an en 1979-80, bonne expérience, qui m’a fait prendre conscience que pour moi la musique devait rester un hobby, pas un gagne-pain. Je ne supportais pas par exemple de vendre des disques que je n’aimais pas, heureusement que ceux de U2 et Police se vendaient tous seuls.


C’est à cette époque que les Cramps ont tourné la première fois en France / Europe, en commençant par Rouen, le 24 mars 1980, au « Studio 44 », devenu ensuite l’ « Exo 7 ». Le premier album, qui ne contient pas « Human Fly », était sorti en début de mois. Quel choc là aussi, le concert et l’album. Moins de deux mois après Bryan Gregory quittait le groupe. On a souvent raconté que Bryan s’était barré avec le matériel, ce qui est faux. La raison principale est que Lux et Ivy avait mis fin au contrat d’Andrella, la copine de Bryan, en tant que responsable du light show ; peut-être pour divergences musicales aussi, Bryan n’étant pas très fan de rockabilly (avez-vous écouté les singles de Beast ?). Salle comble, environ 500 personnes, je pense. Les gens venus de Caen, comme moi, étaient nombreux, il y avait par exemple les membres du groupe Bye Bye Turbin, qui se rebaptiseront ensuite les Valentino(s), et Alain des Alligators. C’est Marc Zermati qui a supervisé cette tournée de main de maître, virant la presse locale venue interviewer les Cramps backstage dès la 1ère question : « aimez-vous Supertramp ? ». Ils auraient plutôt dû parler de Super Cramps !Il. Après un groupe local en guise d’apéritif (pas les Olivensteins, non, dommage), les Cramps ont déboulé sur scène tous de noir vêtus - sauf Ivy qui portait un pantalon lamé et un haut grège – Lux, torse nu, avait laissé son haut de forme backstage, Bryan avalait / recrachait sans les mains les cigarettes accrochées au manche de sa flying V. À la fin du concert, Nick a jeté ses baguettes (mon beau-frère exhibe toujours ce trophée dans son salon). Après 3 rappels et une set list de 18 cuts, en commençant par « Human Fly » puis « Domino » – la dernière chanson étant « Lonesome Town », peut-être pour calmer la foule et lui faire comprendre qu’il n’y aurait pas de 4ème rappel, malgré plus d’une demie heure d’applaudissements nourris et de cris. Probablement le meilleur show que j’aie jamais vu, sidérant ! Les Cramps semblent aussi avoir apprécié le public français. Ils ont fait 6 dates en France plus une rajoutée au Palace le 24 avril, dont Numa Roda-Gil a fait un bouquin et une expo, « Le Concert Fantôme ». IRS n’ayant assuré que le minimum syndical, les Cramps ont dû voyager de ville en ville dans un van Ford à la vitre arrière cassée.

IRS avait l’année précédente fait tourner les Cramps au Royaume-Uni (Écosse puis Angleterre), en support de Police, à part quelques dates off pour Police où ils étaient tête d’affiche. Ils raconteront que Sting et le guitariste de Police avaient été cool avec eux, partageant par exemple les repas, contrairement au batteur et son frangin, exécutive chez IRS, qui les snobaient.

J’ai passé un an à Caen, pas un grand souvenir, sauf à la boutique. Deux petites anecdotes : un jeune gars avait le NME ou Melody Maker sous le bras, le boss de la boutique lui demande s’il peut y jeter un œil, le gars rougit, ne répond pas, puis, suite à l’insistance de la demande, finit par prêter son canard, dans lequel il avait planqué trois ou quatre singles. On s’est tellement marrés qu’on ne l’a pas ennuyé plus que ça. Le groupe qui ouvrait pour les Cramps à Rouen s’appelait Œnix, ils avaient essayé de faire du buzz avec leur single « Ils Veulent Coucher Avec Sheila », qui a fini par être interdit. Le guitariste passe donc à la boutique récupérer ce qui restait des dix exemplaires qu’on avait pris. Il en restait sept, que je lui rends. « Ça va devenir collector, tu ne veux pas en garder quelques exemplaires ? », « non, merci ». On allait de temps en temps rendre visite à « Mélodies Massacre », la boutique / label de Rouen, qui servait parfois de fournisseur (commandes groupées), finissant parfois la soirée chez Lionel Herrmani, assis dans le canapé qu'on voit sur le premier single des Dogs.

Les Cramps sont, depuis la sortie de « Human Fly » (le sujet de cet article), restés mon groupe favori sur la durée et il ne doit pas y avoir deux jours de suite au cours desquels je n’écoute pas soit un de leurs disques soit un morceau issu de la collection de disques de Lux et Ivy, qu’on retrouve notamment et en premier sur les compiles « Lux & Ivy’s Faves », ce qui doit faire environ deux mille disques, j’ai très peu de doublons. Un peu comme pour Dan Penn.

Pour Lux et Ivy, les Cramps étaient bien plus qu’un groupe. C’était une extension de leur façon de vivre leur vie et leur passion. Lux écrivait les paroles, Ivy composait et ils choisissaient ensemble les chansons qu’ils allaient reprendre.

Pour le premier single, les Cramps n’avaient pas eu de bol : ils reprenaient « Surfin’ Bird » avant les Ramones mais c’est la version des Ramones qui est sortie en premier, sur leur album « Rocket To Russia », en novembre 1977. Même chose pour le besogneux Robert Gordon, heureusement accompagné par Link Wray, dont l’album « Fresh Fish Special » est sorti en mars 1978.

Pour le deuxième single, les Cramps auront tout bon, étant les premiers à reprendre « Domino » et surtout parce qu’ils ont composé ce que beaucoup de fans estiment comme leur classique, « Human Fly », qui sera repris par de nombreux groupes, encore aujourd’hui.


La pochette.



Elle a été imprimée à New York dans l’imprimerie "Emery Printing", 1545 1st avenue, où bossait Robert Maché, tout comme celle du premier single, ainsi que le poster qui introduit cet article et celui d'Irving Plaza, plus bas. Robert raconte que la première fois qu’il a vu les Cramps sur scène, au Max’s Kansas City, Lux est arrivé sur scène avec une guitare et présenté le groupe en disant « salut les amis, je m’appelle Johnny Cash », avant de sortir un grand couteau de cuisine et de découper les cordes de sa guitare. Il a adoré, a sympathisé avec le groupe et est devenu leur roadie. C'est lui aussi qui a hébergé un temps Bryan et Nick dans son appartement situé 3C, 329 83rd Street, alors qu'ils squattaient dans le local de répète, avec pour seul confort une lampe qui pendait au plafond.

Le recto de la pochette présente les quatre membres des Cramps, grimés pour le clip promo de « Human Fly » tourné en mai 1978, la photo a été prise par Steve Blauner. La calligraphie du logo est bien sûr « creepy » (creepy font police). Je ne vous parlerai pas non plus des fringues qu’ils portaient, probablement déjà des bottines à talon pour Bryan Gregory. Lux en mettra plus tard.

Pour le verso, les Cramps ont choisi une photo floue prise par un des résidents du Napa State Mental Hospital (Californie) lors de leur show du 13 juin 1978, un des concerts les plus jouissifs jamais enregistrés. Dans le genre givré, un belge friqué avait, à la même époque, prévu d’organiser un concert punk interactif – groupes et public mélangés - dans le désert avec à l’affiche les Cramps, notamment. Presque tout était prêt mais le festival n’a pas eu lieu, le mec et son équipe étant tous cramés. Il reste toutefois quelques photos des Cramps qui ont servi à bricoler quelques posters pour de futurs shows, comme celui-ci.

   

La cover précise le copyright 1978 : Vengeance Records – 930 Park Ave, NY 10028. Probablement un endroit ou ils auraient aimé avoir un appartement dans cet immeuble de luxe style Renaissance, plutôt que dans le petit appart qu’ils occupaient, situé 322 East 73rd St. Apt. 12, pas loin de la boutique Musical Maze Again And Again où bossaient Lux et Bryan.

 Cadeau de Lindsay Hutton

La première cover, dite glow in the dark, brille dans le noir, c’est Lux, qui s’occupait aussi du design des affiches et flyers, qui avait lui-même stabiloté – ou autre, je n’y connais rien en technique – le logo « Cramps ». Certaines autres, probablement un deuxième pressage, ont une pochette un peu plus foncée, puis une bordure blanche au verso de la cover, et la photo est d’un mauve plus clair. Une réédition pirate du début des années 90 a quant à elle une pochette noire. Il existe aussi un maxi 12’’ one sided israélien, soi-disant promo, apparu sur le marché en 2016, avec au moins deux photos différentes, il s’agit d’un picture disc.

I.R.S., chez qui les Cramps venaient de signer, a ensuite sorti « Gravest Hits », un maxi 12’’ cinq titres, soit les deux premiers singles complétés d’une reprise de « Lonesome Town », un morceau écrit pour Ricky Nelson, que les Cramps appréciaient beaucoup, ils lui ont même dédié leur album « A Date With Elvis », sorti un peu après la mort tragique de Ricky.

Un bootleg grec tiré à 50 exemplaires et appelé « Human Psycho » est sorti en 2016. Il présente les deux morceaux du single officiel live à San Francisco le 13 mai 1980. Un autre, « Human Fly Live In New York 1981 », sorti en 2013, est un one-sided single tiré à 20 exemplaires avec un dessin 3-D au verso. Il y a plein d’autres bootlegs, singles ou albums sur lesquels figure « Human Fly ». Un LP bootleg live au Pays-Bas en 1981 porte ce nom aussi.

C’est Alex Chilton qui a produit ce single à Memphis en octobre 1977, ainsi que le premier et, plus tard, le premier album. Les Cramps avaient rencontré Lx chez un ami commun à New York, en septembre 1977. Lx emmènera les Cramps à Memphis le mois suivant pour les enregistrer aux studios Ardent – les Cramps visiteront également le Sam Phillips Studio et rencontreront Cordell Jackson, la boss du label Moon Records. 15 titres seront mis en boîte, avec un résultat bien plus probant que la précédente session avec Richard Robinson, en juin 1977. Les quatre titres qui allaient donner les deux premiers singles des Cramps seront mixés à Londres.


 « Human Fly » - Les paroles :

Well I'm a human fly
I-I spell F-L-Y
I say "Bzz Bzz Bzz"
A-and it's just becuz
I-I'm a human fly
A-and I don't know why
I got 96 tears and 96 eyes
I got a garbage brain
That's drivin' me insane
And I don't like the ride
So push that pest aside
And baby I won't care
'Cuz baby I don't scare
'Cuz I'm a reborn maggot using germ warfare
Rock!
I-I'm a human fly
I-I spell F-L-Y
I-I say "bzz bzz bzz"
A-and it's just becuz
I'm a unzipped fly
A-and I don't know why
And I don't know why
But I say
Bzz
Rock tonight, and I say
Bzz
Rocket ride, and I say
Bzz
But I don't know why
Aw, I just don't know why
Bzz, bzz

Dans cette chanson, Lux se présente comme une « mouche humaine » qui bourdonne et a 96 yeux et larmes – clin d’œil évident à Question Mark & The Mysterians, tout le monde sachant par ailleurs qu’une mouche a environ 3 000 yeux. Lux précise également qu’il a un « cerveau dérangé » qui le rend fou et qui le pousse à demander à quelqu'un de l’asperger de pesticides. Malgré cela, il n'a pas peur et se considère comme un asticot rusé qui sait manier la guerre bactériologique. Durant le refrain, il se contente de répéter « bzz » et de dire qu'il ne sait pas pourquoi il agit ainsi.

 

L’inspiration.

La chanson est bien sûr inspirée de « The Fly / La Mouche Noire », un film de Kurt Neumann de 1958, pour l’idée générale.

On connait le remake de David Cronenberg, « The Fly / La Mouche » de 1986. Une suite, « The Fly II » a suivi en 1989, sans la participation de David Cronenberg.

S’agissant de la musique, tous les bouquins ou articles sortis sur les Cramps citent comme inspiration le riff de « The Green Mosquito », un single de 1958 par les Tune Rockers, un groupe de Buffalo.

Je crois qu’on peut aussi rajouter « Do The Fly » par les Rovin’ Gamblers, un autre single, sorti lui en 1961. C’est d’ailleurs ce dernier morceau auquel Wikipédia fait référence comme ayant inspiré la chanson des Cramps.

 

Le clip promo « Human Fly ».

Filmé en 16 mm à New York en mai 1978 par Alex de Laszlo en noir et blanc, le clip est projeté une paire de fois lors de concerts des Cramps, puis reste longtemps inédit. On pouvait même croire la bande perdue.

Le pitch est inspiré du film de 1957 "I Was A Teenage Werewolf".

 Affiche en carton d'époque, cadeau de Misty White / Clip "Garbageman"

Lux et Ivy, après la parution de « How To Make A Monster », un double CD sorti en 2004 qui regroupait des raretés audio – rehearsals et early live – avaient annoncé un DVD appelé « Gravest Gravy » qui devait notamment inclure ce clip.

Le DVD n’est jamais paru et ne paraîtra jamais, Ivy ne voulant plus, depuis la mort de son soul mate, entendre parler de Cramps business. C’est tout à son honneur. Un mec qui boss chez Ace Records m’a raconté que les chèques de royalties envoyés à Ivy leurs avaient été retournés comme non perçus.

Le premier plan du clip montre Ivy qui se balade, avec un petit transistor sur l’oreille. On voit ensuite Lux qui, après avoir brûlé la seringue avec une allumette, s’injecte un sérum dans le cou, puis est pris de convulsions, et enfin se transformer en homme mouche. Apparaissent ensuite les autres membres du groupe, les trois mecs, Lux compris finissant par agresser Ivy, sans la tuer, toutefois.

https://www.youtube.com/watch?v=33eE1KUNJV8

Les Cramps récidiveront avec ce genre de « film d’horreur de la Hammer » clip un peu plus tard, avec Garbageman », tourné dans un cimetière en Angleterre.


Les posters, flyers et autres.

Les Cramps ont utilisé à plusieurs reprises l’imagerie « Human Fly » pour des posters : la première fois pour leur tournée US 1978, puis celle UK 1979, parfois appelées « Human Fly Tour ». Le design est de Bob Linney and Ken Maharg.




L’affiche des deux shows des Cramps à Philadelphie, les 24 et 25 août 1979, reprend le design du film de 1958 et un poster promo est intitulé « Vampire From The Crypt ». Les bootleggers utiliseront ce design pour illustrer des pochettes de disques - celle de la réédition de « The Cramps Totally Destroy Seattle », un show de 1982, ou des T-shirts.

Les trois photos mal cadrées ci-dessous sont de moi. La troisième est un objet unique, format 33 t, avec sa boîte. Le design du flyer à gauche est de Bobby Startup, du Hot Club, à Philly.



Les versions live.

Les Cramps ont probablement joué la première fois « Human Fly » sur scène au CBGB, à New York, le 13 janvier 1978.

Le morceau est bien entendu devenu un des highlights de leurs shows, introduisant par exemple tous les shows ou presque de leur tournée européenne de 1980. En revanche, le morceau a été zappé lors du dernier gig surprise au Lyceum de Londres le 14 décembre 1980.

Ils ont aussi parfois délaissé « Human Fly » dès leurs premiers shows US de 1979, puis encore davantage en 1981 (la moitié des shows). Même chose fin 1982 et en 1983 ainsi qu’en 1984, sauf en mai - les set lists ayant été complétement revisitées, tout comme pour la tournée fleuve de 1986 (il n’y a eu que deux shows des Cramps en 1985), lors de laquelle « Human Fly » a été joué environ une fois sur deux.

Le morceau est même complètement absent lors des shows de 1987 (il n’y en a eu que trois), 1988 (neuf shows) et 1989 (6 shows). « Human Fly » est aussi très peu présent sur la tournée fleuve de 1990, seuls les anglais y ont eu droit au "Town & Country Club" le 1er avril. Le morceau sera en revanche largement joué lors des tournées 1991 jusqu’à la fin (tournée d’Halloween 2006), mis à part lors de la tournée d’été 2006.

*

Le single « Human Fly » n’est sorti qu’aux USA. Réflexion qui me donne l’idée de citer les singles des Cramps sortis en France – pour les albums, c’est tous, format LP, puis CD (avec plus ou moins bonus 7'' ou live) et parfois K7, dont deux particulièrement intéressantes, sorties chacune à 25 exemplaires et intitulée "For The Love Of Ivy", une constituée de démos, l'autre de live – et dans la foulée, pourquoi pas, les tournées françaises, les articles français conséquents et les livres, français aussi, cocorico.

 

Les singles des Cramps sortis en France

Ils sont tous exclusifs - cover / choix des morceaux, comme « Garbageman / TV Set », sorti en mars 1980, au couplage - « Fever / Garbageman » en UK, « Garbageman / Drug Train » aux USA - et à la cover exclusive. Il y a deux références différentes de ce single français, sorties à l’époque et des rééditions en trois couleurs de vinyle différentes, ça ne m’a jamais intéressé de les amasser (en revanche, avoir l’original d’un single 50’s ou 60’s parce que le son saute au visage, oui).

Il y a ensuite les singles époque « Smell Of Female », 1983-84, sortis sur New Rose – les Cramps, qui venaient de gagner leur procès contre IRS demandaient l’exclusivité contre $100.000, résultat, leurs disques sont sortis chez New Rose, Beat Beat en UK, Planet en Suède, et en import pour les américains : « Faster Pussycat » d’abord, un morceau très difficile à chanter, même par une voix féminine, extrait bien sûr du film (presque) éponyme de Russ Meyer, interprété initialement par les Bostweeds (fabuleux single de 1966). Ce single, couplé à « You Got Good Taste » est sorti (NR) d’abord en 1983 format picture disc, puis l’année suivante avec des flammes davantage jaunes qu’oranges (pour ceux que ce genre de détail intéresse, je me répète, ça fait 17 mots en plus). J’ai aussi le test pressing, sur lequel les faces sont inversées. On retrouve ce single avec une cover, non picture disc, vendu seul ou bien dans le coffret 4 x 7’’ « Smell Of Female », special limited edition tour 1984 (limité à 10.000 exemplaires ?, ahah). Le coffret, en fait le mini LP + 1 titre, contient les trois autres singles suivants, en couleur : « Call Of The Wighat (inspiré du film « Gruesome Twosome d’Herschell Gordon Lewis) / Thee Most Exaulted Potentate Of Love », « I Ain’t Nuthin’ But A Gorehound / Weekend On Mars » et Psychotic Reaction », single one-sided donc, peut-être un des premiers, il y avait eu auparavant le double (enfin 1,5 disque) live de Johnny Winter, et, bien plus tard les one-sided singles de l’ABC Club du label autrichien Squoodge, limités à 100 exemplaires chacun (j’avais le # 68). Le single », « I Ain’t Nuthin’ But A Gorehound / Weekend On Mars » est aussi sorti séparément, avec une cover différente et dix versions différentes : cinq couleurs de vinyles différentes avec logo argenté ou doré. En bon non collectionneur, je n’en ai jamais eu qu’un exemplaire et n’aurai jamais qu’un exemplaire (en plus de celui de la box), mais avec une couleur jamais sortie, erreur d’impression, cadeau de Patrick Mathé.

 



Toujours sur New Rose, il y eu ensuite, en 1985-86, le singles 7’’ ou 12’’ autour de « A Date With Elvis », à commencer par « Can Your Pussy Do The Dog? / Georgia Lee Brown », morceau de Jackie Lee Cochran dont j’avais eu l’occasion d’offrir le single dédicacé à Lux et Ivy - + « Blue Moon Baby », de Dave Diddle Day pour la version maxi 12’’ ou 10’’. Après avoir été imprimée en vert, rose et jaune, avec Ivy mode Bettie Page sur la cover – versions rejetées par les Cramps, que j’ai trouvées dans les poubelles de la rue Pierre Sarrazin - le single est d’abord sorti dans une pochette gatefold noire, special edition, puis avec une autre cover, celle qu’on trouve dans le coffret 10 singles « Pile Of Hits ». Il y a aussi « Kizmiaz / Give Me A Woman », un morceau d’Andy Starr, avec pour le maxi, encore multi-colored, « Get Off The Road », un autre morceau d’Herschell Gordon Lewis, avec pour la première fois Ivy au chant. « Kizmiaz » est aussi sorti (je crois qu’on peut dire sorti vu le nombre de copies sur le marché) en édition promo, sans pochette, couplé avec « How Far Can Too Far Go » (clin d’œil aux collectionneurs ?).

C’est tout pour les singles français, à part quelques bootlegs et un faux single dans le fanzine l’"Argonaute". À l’époque de la sortie de « Look Mom No Head » (fin 1991), Vogue avait annoncé la sortie du single « I Wanna Get In Your Pants », mon morceau préféré de l’album avec « Miniskirt Blues » des Flower Children, chanté par Lux en duo avec Iggy, présent dans le studio d’à côté, Ocean Way Studios à Hollywood, entre le 21 juin et le 14 juillet 1991, donc. Le single n’est jamais sorti. Après avoir écumé dans la journée tous les magasins de disques de Paris, FNAC et Prisunic compris, j’ai fini par appeler Vogue. Le mec, sympa, m’a envoyé plein de trucs promos, posters, cartes postales, moulage de la poitrine d’Ivy par Cynthia Plaster Caster, non, je plaisante, je n’ai que celui de Margaret Dollrod.

J’allais oublier les tributes, comme le EP fourni avec le # 19 du fanzine Larsen, automne 2002. Six groupes, reprennent les Cramps, dont les français Magnetix, les Dead Brothers aussi, pour le reste, bof. On retrouve les Magnetix, et trois autres groupes français, sur le premier, 2013, des deux bouquins « Cramped!!! » édités par le label nantais Kizmiaz, auxquels j’ai eu l’honneur de participer, j’y reviendrai plus bas, pas à ma participation mais aux bouquins Kizmiaz. Quatre groupes aussi sur le volume deux, dont Charm Bag et trois groupes français. En 2010, les Washington Dead Cats ont sorti un 10 ‘’ huit titres intitulé « For The Love Of Ivy ». J’ai aussi un single de Patrick Bainée avec deux versions de « I’m Cramped » (2016), mais j’ai assez parlé de moi dans cet article.

 

Les tournées françaises

Affiches de la tournée française de 1980

En 1980, en dehors de Rouen et Paris, les Cramps ont aussi joué à Bordeaux, Toulouse, Montpellier et Lyon. Ils sont revenus en 1981 promotionner la sortie de leur deuxième album « Psychedelic Jungle », avec Kid Congo à la deuxième guitare, d’abord à Lyon, puis Clermont-Ferrand, Marseille, Montpellier et Bordeaux, avant de donner un concert devant un public surexcité, voire méchant, le 6 juin à Bobino et peut-être le lendemain au Palais des Arts (j’ai assisté à celui de Bobino, jamais entendu parler de celui du Palais des Arts, pourtant j’habitais Paris). Pas de shows des Cramps hors USA en 1982 et 1983 (à part un au Canada en 1983), du fait des problèmes contractuels avec IRS. En 1984, seulement deux concerts à Toulouse et Lyon avant le fameux concert chaotique à l’Eldorado le 7 juin (j’assistais au concert de la veille). Tournée fleuve en 1986, « A Date With Elvis » tour ; après un assez court show au festival de Bourges le 1er avril, ils jouent à Nice, Toulouse, Montpellier, Bordeaux, Annecy, Lyon, Besançon (au « Lux », un ancien cinéma), puis au Zénith de Paris le 12 mai, pour finir la tournée française à Rennes puis Rouen (« Studio 44 » devenu « Exo 7 ») ; ce sont les concerts en Nouvelle Zélande qui donneront lieu au live « RockinnReelininAucklandNewZealandXXX ». Quelques shows US only en 1987-88-89 ; il faudra ensuite attendre 1990, album « Stay Sick » pour revoir les Cramps en France, à Lille, Rouen, puis deux shows à l’Élysée Montmartre les 5 et 6 mars – j’étais à celui du 5 ainsi qu’à celui rajouté au Bataclan le 30 mars, et à la conférence de presse / séance signature du 6 mars à la FNAC Montparnasse - puis Lyon et Bordeaux après des passages en Belgique, Pays-Bas, Allemagne, Italie et Suisse. Retour en fin d’année suivante, « Look Mon No Head » tour, auquel, à part (peut-être : si quelqu’un peut confirmer la date) un show à Marseille, seuls les parisiens y auront droit, les 15 et 16 novembre 1991 à l’Élysée Montmartre. Peu de shows européens en 1992, un seul en France, « Tamaris Rock Festival » de Morlaix le 18 juillet, puis deux en Hollande et un en Suède, c’est tout. Il faudra ensuite attendre la tournée « Flame Job » en 1995 (1994 pour les USA) pour un seul concert en France, dans le cadre du festival « Rock Sound », au Zénith, le 11 mars. Invités la veille dans l’émission « Nulle Part Ailleurs » sur « Canal + » (annonce avec photo dans « Télé Z »), les Cramps interpréteront deux morceaux de l’album. Décalage d’un an également entre les USA et l’Europe pour la tournée « Big Beat From Badsville » : Lille, Bourges, Élysée Montmartre, devenu le lieu attitré pour les concerts des Cramps, le 17 avril, puis Strasbourg et Toulouse. Interruption discographique et donc de tournée européenne, moins de concerts également y compris aux USA, tournées limitées aux shows d’Halloween, Lux et Ivy n’aimaient pas rester loin de leurs chats. Retour en 2003 pour la tournée « Fiends Of Dope Island », qui commencera à Colmar le 5 septembre pour un show hors tournée, quasi privé, le groupe étant annoncé comme « The Creatures Of The Black Leather Lagoon ». La déco – repro d’affiches y compris dans les toilettes, j’en ai récupéré quelques-unes, bannière géante au-dessus de la scène… - ayant été assurée par mon pote Slim Gil, et le repas vegan préparé pour les Cramps par sa soulmate Isabelle. La tournée officielle a encore une fois été limitée à l’Élysée Montmartre, le 23 septembre 2003. Ce sera le tout dernier show des Cramps pour les français.


J’ai assisté à tous les concerts de Paris (un ou deux par année, comme en 1986, 1990, 1991 et 2003), à celui de Genève en 1986, étant en vacances d’hiver dans le coin, puis à San Francisco le 31 octobre 2006, un des tous derniers shows des Cramps, auquel je m’étais rendu n’ayant pas pu assister à un des shows européens de l’été 2006.

 

Les articles sur les Cramps dans les magazines français

Ce passage ne sera pas exhaustif, se limitant aux articles intéressants et / ou aux magazines qui ont affiché les Cramps en couverture, ce qui n’est pas si fréquent (même à l’étranger).

1977 : comme je l’ai écrit plus haut, le premier article paru sur les Cramps en France est celui Philippe Garnier, daté de mai 1977, dans « Rock & Folk ». Un texte d’une colonne environ (1/3 de page) illustré d’une photo rouge genre négatif d’Ivy avec lunette Lolita et couteau à cran d’arrêt.

1978 : article de J.D. Martignon dans le # 1 du zine « Feeling ». C’est en fait un article sur une partie donnée par le fan club des Ramones dans lequel on voit les Cramps sur deux photos. Dans le # 6, le même J.D., français parti aux USA, qui a créé la boutique puis label « Midnight records » à New York, rédige une chronique du premier single « Surfin’ Bird / The Way I Walk ». Il compare la fin de « Surfin’ Bird » au délire de Captain Beefheart dans « Safe As Milk ».

1979 : article plus conséquent et interview de Philippe Garnier dans « R’n’F » daté de septembre 1979. Il me semble que seul « Métal Hurlant » a chroniqué le maxi « Gravest Hits ».

1980 : c’est aussi dans le magazine « Métal Hurlant » (# 52) qu'on voit pour la première fois le dessin de Druillet, affiche promo pour « Songs The Lord Taught Us » (STLTU). L’album est aussi chroniqué dans « Best » – album du mois, par Francis Dordor, et « R’n’F » (pas LP du mois) par Philippe Manœuvre, qui réalise aussi une interview des Cramps, après les avoir vus à Rouen. On trouve dans les deux magazines des affiches « Ils arrivent ! » pour annoncer la tournée française et la sortie de STLTU. « Best » publiera aussi une interview et deux autres petits articles signés Gilles Riberolles, dont un annonçant le départ de Bryan Gregory. Interview des Cramps dans « Paris-Normandie ». Un chroniqueur nommé Domino relate aussi le concert du Palace dans une chronique dithyrambique, je n’ai gardé que la chronique sans penser à noter la provenance à côté, comme souvent. Comme cette photo pleine page dans un magazine qui numérotait ses pages LXIX (celle où figure BG) / LXX… Chronique du single « Drug Train » dans « Best », « R’n’F » et "Frissons" # 1.

1981 : couverture Cramps et annonce du concert dans « New Wave » # 4 de mai. Chronique du concert de Bobino dans le fanzine « Game Over », qui précise que les Cramps ont fini la nuit au Rose Bonbon. J’ai d’ailleurs une photo sur laquelle on voit Lux faire un bœuf avec Bijou. Dans « Best », une page promo couleur pour annoncer la tournée et l’album « Psychedelic Jungle), chronique de l’album par Francis Dordor et petite chronique du concert de Bobino illustrée de deux photos (de Youri Lenquette et Michel Embareck). Chronique de l’album aussi dans « R’n’F » par PM, qui chronique également le maxi 12’’ « The Crusher » dans « Métal Hurlant » - et « S.L.A. », un fanzine rouennais, qui annonce aussi la création du fan club, avec comme contact Mimi, le batteur des Dogs. Dans sa rubrique « New York », Laurent Chalumeau relate un show des Cramps au Peppermint Lounge, NY. Chronique / BD dans « Nineteen ». Toujours dans « R’n’F », article de 4 pages « La gueule des loups » par Philippe Garnier.

1982 : article / interview de 6 pages intitulé « Psychose » par Philippe Garnier (août) dans « R’n’F ». Dans « Best », article / interview par Youri Lenquette et petit article par Francis Dordor. Une page « Around The Cramps » dans "Zooloo But Dandy".

1983 : chronique de « Off The Bone » et de « Smell O Female » (+ demie page de pub) dans « Best ». Chronique de « Smell Of Female » et article givré du Crypt Keeper dans je ne sais plus quel fanzine. Cover aussi et sept pages de bio dans le fanzine format A5 « Private Gossip ».

     
Ci-dessus quelques-unes des covers de zines évoquées. Pour « Démonia », il s’agit du poster affiché à l’entrée des libraires, comme ça se faisait à l’époque, maintenant ces espaces sont réservés à des torchons genre « Voici » ou aux canards locaux

1984 : deux numéros de « Thrills », le # 2 (format A5) et le # 6 (A4), avec couverture Cramps, sortis en 1984 et 1985, sont largement consacrés aux Cramps, le dernier étant une sorte de pendant au fanzine « Sunglasses After Dark » de Lindsay Hutton, analyse des bootlegs sortis à l’époque (soit un trentième comparé à ce jour et un quarantième si on se projette en 2026). « Tuez-Les Tous ! » # 3 affiche Bryan Gregory en couverture. À la même époque, « Rocka-Rolla » # 5 affichait en une un zombie qui portait un T-shirt Cramps ; il y a aussi une story de trois pages à l’intérieur du zine. Couverture en interview dans le magazine toulousin « Nineteen » # 11 en septembre 1984. Petit article et interview dans « R’n’F » de septembre 1984 par Thierry Chatain. Chronique du show de l’Eldorado et « Cramps story » sur 6 pages par Youri Lenquette dans « Best ». Couverture et une page comix entière dans « Bruits Et Graffitis » # 13/14 de juin 1985. Article et disco dans le # 3 du zine A5 « Dans L'Ombre Et La Brume ».

1985 : j’ai déjà parlé du « Thrills » # 6 (ou bien est-il sorti en 1987 ?). Petits articles avec photos dans « Best » et « R’n’F ». Chronique de la BO « Le Retour Des Morts Vivants » par Alain Feydri, sûrement dans « Abus Dangereux ».

1986 : grosse tournée des Cramps, qui seront en couverture des fanzines « Bruits et Graffitis » (encore, # 16, janvier), « Red Pets » (# 666, format A5) et « Primitive », le numéro d’avril-mai-juin, dans lequel figure une chronique du show de Nice. « New Wave » # 29 met Ivy en couverture, puis c’est au tour de Lux sur « New Rose News » et « VU » # 1, puis aux 4 Cramps d’époque (Lux, Ivy, Nick & Fur) sur « Juke Box » # 10 en fin d’année. Article / chronique du concert de Bourges dans « Libération » du 3 avril. Chronique de « A Date With Elvis », et / ou annonce de la tournée et / ou chronique de « A Date With Elvis dans « Best » et « R’n’F ». Article et illustrations de Jean-Christophe Chauzy dans « Nineteen ». Article / interview par Philippe Garnier dans « Libération » du 13 mai. Pas mal de petits articles de plusieurs fanzines non identifiés. Article autour des films favoris des Cramps dans le numéro daté de mai de « Best ».

1987-88 : tous petits articles dans « Best » et « R’n’F » dont notamment la fake news – décès de Lux annoncé par erreur par Joey Ramone lors de sa présence dans le show de Rodney Bingenheimer.

1989 : avant de consacrer un livre aux Cramps, « Combo » les avaient mis en couverture de leur # 5. Article de 4 pages à l’intérieur.

1990 : couverture (+ 4 pages A3) de « Sub-Rock » # 1 en mars, je ne suis pas sûr qu’il y ait eu un # 2 de ce magazine. Annonce des shows et de la sortie de « Stay Sick » dans « Best » et « R’n’F ». Diverses chroniques de l’album non identifiées. Interview de 7 pages dans « Les Inrockuptibles » # 21 de février-mars. Bio dans le zine gratuit « L’Affiche ». Chronique du bouquin « Cramps – Combo Hors-série » dans « Best » et « R’n’F ». Interview par Laurence Romance dans « Libé » du 6 mars. Quatre pages dont trois d’interview dans le # 7 d’avril de « Line Up ». Trois pages d’interview également dans « JukeBox » # 41. Interviews moins ambitieuses dans « Best », « R’n’F » et « Les Inrockuptibles ». Quelques news et dessins dans « Combo ». Petit article dans le zine « Worst » et article plus conséquent dans un fanzine également Xerox non identifié (auteur : Bee Pee).

1991 : « Démonia » n’était pas vraiment un magazine musical, mais Lux et Ivy étaient suffisamment sexy pour y figurer en couverture – ce que le magazine « Skin Two » aurait dû faire. Longue interview bondage, aussi. Couverture Lux et Ivy aussi (+ longue interview) pour « Another View » # 7. Plusieurs chroniques de la box set « De Lux » (quelques disques, un T-shirt et le bouquin « The Wild World Of The Cramps », le tout étant déjà dispo séparément). Dans les numéros de fin d’année, petit papier et chronique de « Look Mom No Head » dans « Best » et autres. Interviews dans « R’n’F », « Les Inrocks », « Jukebox », « Libé » du 14 novembre et un autre zine non identifié (J.L. Galesne). Pas d’interview mais un article qui n’apprend rien dans « Best ». Petit papier de J.P. Simard dans un autre zine (gratuit, je pense).

1992 : « Rock Stories », janvier 1992, pas vraiment un magazine, mais pas loin, un gratuit du magasin « Rock Store » de Montpellier avec couverture et interview de Lux et Ivy. Même chose pour « Abus Dangereux », Face Y, février - mars. Seulement Ivy sur la cover des fanzines « Punk System # 18 et « Kas Greta Bardot » # 5, mars et seulement Lux sur celle de « Médiators » # 1, octobre, avec une longue interview. Article de deux pages dans « Since » # 4. Interview par Madison et Nathalie dans un fanzine non identifié. Chronique du « Purple Knif Show » dans Best, puis chronique du festival de Tamaris.

1993 : interview d’Ivy pour Canal Sud dans le zine « Le Nouvel Os » de mars. Article « Fais-Moi Mal » et chronique du « Grasspop Festival » dans « Best » daté d’octobre. Article « The Rocky Horror Show » dans un zine non identifié. Je ne sais plus non plus quel zine français annonçait que les Cramps étaient en train d’enregistrer un album de reprises « Sun ».

1994 : pubs et chroniques de « Flame Job » dans « Best » et « R’n’F »., ce dernier se fendant d’une chronique rétro disque à disque. Interviews dans « Combo », « L’Indic » # 16 et « Abus Dangereux » Face 39. Long article « La Boutique des horreurs » dans le # 28 de "Rock Sound".

1995 : article « Songs The Cramps Taught Us » dans le zine « Jungle Noise ». Chronique du show du Zénith dans « R’n’F ». Rien en revanche sur le festival « Free Wheels », si ce n’est une page de pub ; les Cramps ont joué juste avant Screamin’ Jay Hawkins. Ivy en couverture et petit article dans le zine « Superpests ».

1996 : chroniques de la compile « Shots In The Dark » dans « R’n’F » et autres. Couverture « Off The Bone » et petit article dans « La Nuit Des Chats Pendus » # 1.

1997 : chroniques de « Big Beat From Badsville » un peu partout, y compris dans le gratuit « Arts & Culture », et du single « Like A Bad Girl Should » dans « Abus Dangereux » et « Entrevue ». Interview dans « Rock Hardi » # 27, dans « R’n’F », par Nikola Acin et dans « Les Inrocks ». Petit article dans « Rage » # 30.

1998 : pas vraiment un zine, davantage une feuille de chou, « Aden », 15 au 21 avril, les Cramps en couverture pour faire la promotion des shows de Bourges et de Paris. Chronique du show de l’Élysée Montmartre par Isabelle Chelley dans « R’n’F ».

1999-2000 : rien. Juste quelques articles à thème dans « R’n’F » et « Les Inrocks »

2001 : article co-signé Ivy et Philippe Garnier à propos de la disparition de Bryan Gregory dans « Libé » du 25 janvier. Philippe Garnier mettra BG en couverture de son bouquin « Les Coins Coupés ».

2002 : j’ai déjà parlé de Larsen, qui a consacré plusieurs articles aux Cramps. « Vip Vop Zine », c’était moi, un seul numéro. Article de Patrick Eudeline dans « R’n’F » daté de janvier, qui se demande ce que sont devenus les Cramps.

2003 : article nul dans « Les Inrocks » à propos du show de Colmar. « R’n’F » : chronique de « Fiends Of Dope Island » en mai et seule couverture (celui daté de novembre) et interview « Mes Disques À Moi », le tout par Isabelle Chelley. Chronique et interview également dans D-Side # 16 de mai-juin. Chronique et quelques belles photos (période 1984 et 1986) dans « Crossroads » # 11, en juin et dans « Punk Rawk » # 12. Chronique transformée en article dans « Rolling Stone » spécial été, avec Iggy en couverture et dans « Punk » # 12. Idem pour un numéro de « Jukebox » (avec Petula Clark en couverture), rétro discog étalée sur quatre pages. Quelques pages aussi et le dos de couverture pour « It’s Only Rock » # 6, février - mars. Chronique du show de l’Élysée Montmartre dans « Libé ». Article « Exile In Badville » (sic) dans « X-Rock » # 3 (décembre).

2004 : « Juke-Box Passion » # 9, hors-série numéro 2, spécial sexy edition (comme « Actuel » chaque été), Ivy en couverture et des redites à l’intérieur (pas de luxe Interior). Chronique de « How To Make A Monster » dans le gratuit « 20 Minutes » et dans « R’n’F ». Quelques pages disco rétro dans « Rock Hardi » #32.

2005-2006 : rien.

2007 : « Songs The Lord Taught Us » est # 100 de la discothèque idéale de « R’n’F ». Ivy en couv et article dans « Rock Hardi » # 36, spécial 25 ans.

2009 : article dans « Ouest France » du 6 février. « Dig It! » # 46, spécial Cramps, RIP Lux. Nécro également dans « R’n’F ». Très long article dans « Volume » # 8, sorti en mars.

Posthume : « R’n’F » mars 2010, chronique du DVD « Live Lokerse 2006 » par Vox dans « Dig It » # 50, « Rock Hardi » # 38 et # 53 (2018). Article «  Doctor Z » (comme Zermati) dans lequel il raconte la tournée française 1980. « R’n’F » hors-série spécial punk en 2013, puis « 22 v’la les filles » en 2019 et long article début 2023 à l’occasion de la sortie de la biographie (US, pas encore traduite à l’époque) de Kid Congo. Le plus récent article doit être celui du zine périgourdin  « Dead Groll », paru l’an dernier (moi, encore).

La revue « AlloCiné » annonçait, en 2014, que Danny Boyle préparait un biopic sur les Cramps, avec Ryan Gosling et Eva Mendes.

J’ai déjà ailleurs parlé des « Lux Lives », tribute aux Cramps. Il y en a eu deux en France, à l’initiative d’El Cramped, à Évreux en 2017 puis à Toulouse.

 

Les livres et les scrapbooks français sur les Cramps.



Je vais commencer par les scrapbooks ou autres, avant d’aborder les vrais bouquins.

Les anglais (écossais plutôt) avaient leur fan club / fanzine sur les Cramps, « Rockin’ Bones », sept fanzines entre 1980 et 1983, le 7ème se résumant à la lettre de Lux et Ivy demandant à Lindsay Hutton de mettre fin au fan club, il ne s’en est jamais remis, cheers, Lindsay. En France et en parallèle, il y avait « Who’s Behind The Mask… », cinq numéros d’une feuille de chou de 8 pages entre 1981 et 1983, dont la présidente / réalisatrice était Nathalie Denis, alors copine de DL, de Rouen. J’ai eu la chance, mais bien plus tard, de côtoyer à la fois Lindsay et Nathalie, et même de les remettre en contact.

Un peu plus tard (1987, sûrement), est paru, sous couverture verte un scrapbook intitulé « The Cramps Scrapbook 77-87 », un bouquin xerox de 80 pages format A5 (une feuille A4 pliée en deux, pour les novices, et pour gagner quelques mots de mon côté) regroupant 19 articles parus dans des magazines français entre 1977 et 1984 (finalement).

« Aide-Mémoire 1976-1995 », c’était le nom de mon petit scrapbook, format A5, tiré à 100 exemplaires, avec chacun un photo couleur différente collée sur la cover, dont j’avais déposé la majorité des exemplaires chez Born Bad (ceux que je n’ai pas donné, en fait tous, finalement et les deux que j’ai gardé).

Il y aussi des BD, comme les 8 pages « Tales From The Cramps », dont la première également utilisée pour un bootleg du même nom. C’était au départ un feuillet promo envoyé par IRS / CBS en même temps que le premier album, avant de paraître dans "Métal Hurlant" puis dans une BD de l’artiste, Serge Clerc. Presque le même titre « Horror Tales From The Cramps », petit bouquin tiré à 20 exemplaires avec des dessins des Cramps, dont un atterrira sur un T-shirt. Plus tard, entre 1989 et 2024, Jean-Marie Arnon s’est inspiré des personnages de Lux et Ivy pour ses BD préhistoriques « L’Odeur Des Filles » (le premier), « Jungle Psychozoïque » (l’avant dernier, 2020), neuf volumes au total. Pour être complet sur les BD, il y a aussi (mais, comme pour les magazines, j’ai pu en oublier) « Le Bar Jaune » – format A5, 2002, 16 pages consacrées aux Cramps, « Rock Strips Come Back » - 2011, seulement 2 pages Cramps, « Face B - Figures Pittoresques De La Musique du XXème Siècle » en 2015 et « Underground », en 2021, paru aussi en Espagne, 11 pages de dessins Cramps.

Le tout premier livre, français et même livre tout court, c’est « The Cramps » le Combo hors-série # 1, sorti en 1989. 116 pages A5, avec à la fin une discographie complète à laquelle j’ai modestement participé.

Il faudra ensuite attendre 1995, « Jolis Monstres », un bouquin cheap, avec poster bonus, écrit en espagnol et en français.

« Pour L’Amour D’Ivy » d’Alain Feydri, en sorti le 4 février 2009, jour de la mort de Lux. Excellent bouquin auquel j’ai aussi modestement participé. La première édition (750 exemplaires) est sortie chez Julie Éditions et le bouquin a été réédité sur Camion Blanc en 2012.

« Une Courte Histoire Des Psychotiques Du Rock’n’Roll », sorti en 2010, c’est la traduction du bouquin de Dick Porter « A Short History Of Rock’n’Roll Psychosis » sorti fin 2006 et souvent considéré comme un des meilleurs bouquins sur les Cramps.

Deux bouquins en 2013. D’abord, « The Cramps - 24 Nouvelles Noires », en septembre chez Camion Blanc, qui réitérera avec d’autres groupes et à peu près la même équipe d’auteurs plus ou moins inspirés, dont Gun Club. Certaines des histoires sont ciblées, et même dédiées, notamment à mon pote Slim Gil, il s’agit de celles d’Isabelle Chelley et d’Alain Feydri (à moi aussi, merci Patrick C, par ailleurs). Sorti un mois plus tard par le label nantais Kizmiaz, « Cramped!!! », un bel objet format 7’’ (EP tribute inclus, comme déjà précisé), récapitule la totalité de la discographie pirate complète des Cramps, cartes postales polonaises et flexis russes inclus. Je tiens même depuis un fichier « Ajout Cramped!!!! Kizmiaz », il y aurait de quoi faire un troisième volume, entre les ré-ré-ré éditions avec pochettes différentes et les bootlegs grecs ou portugais qui inondent le marché depuis.

« Le Petit Abécédaire De La Crampologie », sorti en 2016, est ma petite contribution (et celle de Patrick Cazengler) pour rendre hommage au génie des Cramps. La lettre « E », une blague au départ, aboutira à former le groupe El Cramped.

Le concert des Cramps au Palace en avril 1980 a eu droit, en juillet 2017, à un bouquin complet (et même une expo) sous le nom « Le Concert Fantôme », par Numa Roda-Gil, qui avait 14 ans quand il a assisté à ce concert auquel ses parents l’avaient amené, dont apparemment il n’existe pas d’enregistrement. Avec la souscription maximum, on avait droit aussi à des goodies réalisées par Numa, comme une lobby card, une sérigraphie "glow in the dark", des posters et des badges.



Il faudra attendre 2020 pour voir la sortie de "CRAMPED!!! Vol 2 - Songs The Lord Taught The Cramps », les deux gars de Kizmiaz s’étant fait mettre sur la paille par des arnaqueurs sur un autre projet. Un bouquin toujours format 7’’ avec EP quatre titres inclus. Le nom de travail du livre était « Cramps Originals », qui résume bien le thème, c’est-à-dire les origines (compositeurs, labels, années de sortie du disque, formats,...) des nombreuses reprises ou des morceaux dont se sont inspirés les Cramps. Là encore, au fil de la réécoute de mes singles 50’s et 60’s, j’ai retrouvé quelques ajouts.

Il y a aussi des bouquins français génériques dans lesquels on parle des Cramps, comme « Rockeuses – Les Héroïnes Du Juke Box », un livre de photos, dont trois d’Ivy, sorti en 1992. Ou encore « Les Coins Coupés » de Philippe Garnier, 2001, avec Bryan Gregory en couverture, « Punk Rockers » d’Alain Dister (2006), « Au-Delà De L'Avenue D, l’autobiographie de Philippe Marcadé (2007), « 100 Contes Rock », 2011, de Loser, oups, Patrick Cazengler, « Médium Les Jours De Pluie », de Louis Stéphane Ulysse (2015), « Punk À Singe » (2020), « Confessions Of A Garage Cat - Gildas Cospérec » (2021), « Juju Jinx » (2022), « Replay New Rose For Me » (2022), « Lacan Écoute Les Cramps » (-il était parmi le public au Napa hospital en 1978…, 2023) et « Wanna Be Your Skydog – Marc Zermati », 2025.

*

Revenons au sujet principal.

 Les reprises de « Human Fly ».

La plupart des versions n’apportent rien au morceau, certains groupes comme les Fuzztones arrivant même à se planter dans les paroles, il n’y a pourtant que deux couplets.

La difficulté quand on veut chanter « Human Fly » est d’enchainer les phrases « I got 96 tears and 96 eyes » et « I got a garbage brain… ». Les Thingz, qui font une très bonne reprise de « Human Fly » m’avaient expliqué que c’est justement pour ça qu’ils étaient deux à chanter le morceau.

Je ne vais pas énumérer toutes les reprises de « Human Fly », au moins une vingtaine sorties et sûrement dix voire cent fois plus de reprises live jamais couchées sur disques, comme celle de mon groupe El Cramped. On pensait la faire figurer sur notre disque, Lo Spider, le producteur, nous a gentiment fait remarquer que notre version n’apportait rien au morceau. Jad Wio, version Mr D & The Fangs en faisait aussi une très bonne version, ralentie, sur scène.

Deux autres groupes français, tendance pop, avaient repris « Human Fly » auparavant : Dragibus en 2004 et Nouvelle Vague en 2006.

Voici les quelques reprises de « Human Fly » dignes d’intérêt que j’ai retenues : celle des Horseflies, parce que c’est la première à être sortie (1987). Pas beaucoup plus inspirée, il y a aussi la version de Halo Of Flies, des canadiens (1991). Los Esquizitos, un garage band mexicain, a un morceau appelé
« El Moscardon » sur son premier album de 1998, mélange de fuzz et de wah wah. Les belges Dead Brothers en ont fait une sorte de mix entre les Residents et Devo en 2002. Les japonais Tokyo Cramps ont repris le morceau en 2010, en roulant les « r », heureusement pas trop présents dans les paroles de « Human Fly ». La version d’Hanni El Khatib (2012) est honorable, ainsi que la cover version psyché par les anglais A.B.B.A. et certains doivent aimer la version des italiens Zeus! (feat. Mike Patton, single sorti en 2024), voire les reprises psychobilly, en général insupportables. Yo la Tengo a aussi repris « Human Fly », ce n’est pas leur meilleure cover.

Une de mes reprises préférées de « Human Fly » est celle du duo (frère et sœur) anglais Sonovac, et pourtant, je ne suis pas fan d’électro. Dans le même genre électro / industriel et plus récent (2024), il y a Leæther Strip, qui commence sa reprise de « Human Fly » par un bruit de mouche, il fallait y penser (I lie), ainsi que les DJ / producteurs portugais Moullinex et Xinobi.

Ma – en fait mes deux – versions préférées sont celles de mon pote allemand Nils (Superhelicopter), qui, avec son groupe de l’époque, quasi one man band, les Damnation Kids, avait enregistré deux versions, une lente et une rapide, de « Human Fly » pour la compilation « Trash Is Neat – Volume 3 » que j’avais pu donner à Lux et Ivy après leur show d’Halloween 2006 au Fillmore de San Francisco.

Ce fut un des tous derniers des Cramps. Aucun show donné en 2007 et 2008, Lux fait son ascension astrale en février 2009. Les Cramps sont morts en même temps. Vive les Cramps.


Face B : « Domino ».




C’est un morceau composé et chanté par Roy Orbison, enregistré en 1956. Il en existe plusieurs versions dont une intitulée « A Cat Called Domino » mais le morceau est seulement sorti la première fois en 1962, sur l’album « Orbiting With Roy Orbison And Bristow Hopper ». Roy avait-il le personnage fictif de Ian Flemming / James Bond en tête ?

Il semble que les Cramps sont les premiers à avoir repris « Domino », dès leurs premiers shows, peut-être pas le tout premier au CBGB le 1er novembre 1976, mais à coup sûr lors de ceux qui ont suivi au Max’s Kansas City, entre le 21 novembre et le 19 décembre. Lors de ces premiers shows, la set list était en général aussi composée de deux autres reprises, « Love Me » du Phantom et « Jungle Hop » de Kip Tyler, complétées par des originaux « Don’t Eat Stuff Off The Sidewalk », « Sunglasses After Dark », « I Was A Teenage Werewolf », « TV Set », « Subwire Desire » et « I’m Cramped ».

Alex Chilton a aussi chanté le morceau au moins une fois sur scène, en l’introduisant par « I got this one from The Cramps ». C’était le 13 décembre 1977, au Hot Club de Philadelphie.

Les Cramps ont repris « Domino » sur scène presqu’à chaque show – soit davantage que « Human Fly » - jusqu’en 1982, l’ont ensuite abandonné avant d’y revenir lors de certains de leurs derniers shows.

 

Les expos consacrées aux Cramps (pour finir).

La première expo consacrée aux Cramps a eu lieu à Paris en 2011, chez Born Bad. Sachant Yvan très fan des Cramps et après avoir vu que le magasin (le vrai, celui de la rue Keller) organisait parfois des expos, je lui proposais une expo Cramps – celle qu’on avait imaginée avec Slim Gil Deluxe, qui redoubla de travail pour réaliser 13 gouaches originales, 6 grandes et 7 plus petites. L’expo a commencé le 9 juillet, vernissage au cours duquel Slim Gil a pu rencontrer une de ses héroïnes, Isabelle C. L’expo devait durer jusqu’au 27 août, elle a duré un mois de plus.

La seconde (à ma connaissance pas de troisième) a eu lieu à Los Angeles, à l’initiative d’Howie Pyro, fan de la première heure, DJ et bassiste, notamment. L’expo, qui a débuté le 31 octobre 2013 pour une durée d’un mois, s’intitulait « Voodoo Idols – The Ultimate Collection ». J’avais prêté pas mal de trucs à Howie, qui a été généreux en retour.

Patrick Bainée

PS : cet article m’a été inspiré par la série de bouquins « Seveninches », chacun des livres totalisant 140 000 mots, soit treize ou quatorze fois plus que ci-dessus. Comment font les auteurs pour écrire 120-130 pages sur un seul single sans parler d’autre chose ou se répéter (hum) ? J’aurais bien sûr par exemple pu citer les acteurs du film « The Fly » et rééditions, et autres détails, etc, mais ça m'a paru fastidieux (voire pénible à lire, et même à écrire).


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