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ZINE O'RAMA - FLASH PAR NICOLAS MONTEILLE ET ALAIN CONIL

Dans cette rubrique, nous parlons de fanzines. Certains ont un aspect bien particulier comme par exemple celui d'une feuille d'informations. Ce fut le cas de FLASH qui parut à Clermont-Ferrand en 1984. Nous avons interrogé Nicolas Monteille qui en fut l'instigateur avec son ami Alain Conil.




Qu’est-ce qu’était Flash, peux-tu le présenter à nos lecteurs ?


Initialement en été 83 Alain avait déjà eu l'idée de faire un fanzine avec comme nom : GUITARIX & BASSBATRIX Certains jugeaient le nom trop long....

FLASH : Faire une feuille rock où tout le monde pourrait participer et diffuser un maximum d'info rapidement.

Commençons par ta rencontre avec Alain Conil et le monde du rock, peux-tu nous en parler ?

Ma première rencontre avec le rock s'est faite au lycée par l'achat de premiers albums, des magazines Best et Rock'n' Folk et par le premier concert à 17 ans : STATUS QUO avec en première partie des gars de mon lycée que je connaissais (LES SALLES GOSSES).
La rencontre avec Alain s'est faite par l'intermédiaire d'un copain avec qui je faisais une émission de radio.

Comment t’es venu l'idée avec Alain de créer la newsletter Flash et quand y avez-vous pensé ?

A la rentrée 1983 on a commencé, avec Alain, à animer ensemble une émission de radio sur STATION MU à Clermont-Ferrand.
Elle était essentiellement consacrée au rock en France et la newsletter en découlait.

Que lisiez-vous à l’époque afin de vous tenir au courant de l’actualité musicale qui vous intéressait ?

Les fanzines On est pas des sauvages, Fun, Nineteen, Spliff et Best, Rock et BD, Rock'n'Folk.


Peux-tu nous raconter la fabrication typique d’un Flash ? Le temps que cela durait et comment se passait la récolte d’informations, de photos et de texte ? Est-ce que vous y passiez la plupart de votre temps libre avec Alain ?


Fabrication : dimanche après-midi chez mes parents avec la machine à écrire. Le lundi photocopie puis envoie dans toute la France : bars, disquaires, fanzines et quelques particuliers.

C'était un hebdomadaire qui a duré de janvier à juin 1984. Les 10 premiers numéros étaient une feuille format A4 recto/verso puis après doublement de la pagination en réduisant la taille des caractères.
Il était constitué de recueil d'infos par courrier postal, concerts et groupes locaux par nos soins.
FLASH étant des brèves, il n'y avait pas énormément de temps de rédaction.


Quels étaient vos contacts ?


Les contacts étaient ponctuels en fonction de l'actualité.

Peux-tu nous dire quelle était le contexte rock de l’époque ? 

Il y avait beaucoup d'émissions dans les radios libres de l'époque, déjà pas mal de fanzines et en ce qui concerne les groupes, un certain élan continuait après la vague punk. Des groupes se créaient un peu partout en France.

Vous étiez associé avec la station radio Mu ? Peux-tu nous en dire plus ?

Rock mutation : nom générique pour toutes les soirées de la semaine et le style changeait chaque soir en fonction des animateurs. Nous, nous étions présents l'heure du mercredi.

Pour les chroniques de disques et de fanzines, vous étaient-ils envoyés ou était-ce ceux que vous achetiez vous-même ?

Un peu des deux, nous recevions des fanzines et surtout des K7 à l'époque.

Peux-tu nous raconter comment vous êtes arrivé à interviewer les Lords Of The New Church pour le deuxième numéro ? Vous avez dû être heureux de ce numéro !

Très content de ce numéro. C'est un ami, Rémi, avec lequel nous avions découvert Londres l'été précédent qui a fait l'interview dans les loges.

As-tu une nostalgie de l’époque ? Lors de notre interview avec Bertrand Tappaz, nous avons pas mal évoqué l’ennuie des années 80,Qu’en penses-tu ?

Pour nous, pas de charge de famille, énormément de sorties, de concerts, de fêtes, etc....
La culture rock mainstream ne nous intéressait pas. Par contre, il y avait beaucoup de groupes, d'endroits pour jouer.

Peux-tu nous dire pourquoi les Dogs ont été si importants pour Flash ? (numéro 8)

A l'époque Alain les a vus 4 fois en un mois. Les Dogs dans le genre qui nous plaisait, c'était le groupe phare.

Vous parliez aussi souvent du fanzine On est pas des sauvages, quelle était votre relation avec eux ?

C'est le premier fanzine qui a duré dans le temps, ouvert sur pas mal de genre, à la sortie de Flash, ils étaient déjà là depuis un petit moment.

Dans le numéro 13, vous interviewez les Barracudas. Était-il facile de les approcher alors qu’ils étaient en pleine gloire ? Quels étaient les groupes avec qui vous auriez rêvé avoir un entretien ? Avez-vous aussi vécu des déceptions au sujet d’interview ?

A l'époque du concert à Clermont : ils avaient fait 52 entrées payantes. Ils étaient donc simples à approcher, on a diné avec eux après le concert.
On n'était pas dans le trip de faire à tout prix une interview. Interviews rares dans le fanzine donc pas de déception majeure.

Spliff, Loser et Nineteen sont à l’époque vos zines préférés. Peux-tu nous parler d’eux et de leur différence ?

Spliff c'était avant tout des copains et le local précédait l'installation de la boutique qui sera le QG des rockers clermontois.

Nineteen : fanzine très complet entre les anciennes gloires et les nouveaux groupes américains.

Loser : fanzine classieux, belles photos, ils parlaient de groupes majeurs qui nous intéressaient.



Qui a eu l’idée des mots croisés du numéro 19 ?

Notre ami Rémi à notre grande surprise.

Le numéro 21 est le final, tu pars à l’armée et il est prévu que vous repreniez le septembre suivant. Cela ne s’est pas passé. Peux-tu nous raconter la fin de Flash ?

Si on avait su qu'après les classes, je serais à une dizaine de kilomètres de Clermont, cela aurait peut-être continué. Le tirage était monté à 1000 exemplaires/semaines et était distribué dans une vingtaine de dépôt. C'était trop lourd à gérer logistiquement et financièrement par une seule personne.


As-tu continué à être actif dans la musique à la suite de cette aventure ?


Non, pas vraiment. 20 ANS après, je me suis occupé d'un groupe à côté de Clermont. Puis j'ai organisé des concerts mensuels, festivals été hiver à Cournon dans le Puy De Dôme, soirées et festivals GIVE ME FIVE de 2007 à 2010. Concerts dans un bar avec groupes locaux et nationaux (WENDY DARLING, ELDERBERRIES, KISSINMAS KUNAMAKA, etc....)

Aujourd'hui, je suis président d'une asso qui organise un festival tous les deux ans à Clermont (concert et ateliers écologiques). Le festival s'appelle COUPURE DE COURANT: ont joué THOMAS KHAN, THE DOUG, CALLE ALEGRIA, SUNGRAZE etc...


Après réflexion, penses-tu qu’à l’époque la scène underground française était plus active que maintenant ?


Aujourd'hui le rock a cédé la place à d'autres styles que je ne connais pas et j'ai l'impression qu'il y a moins de groupes rock qu'avant.

Quels sont tes meilleurs souvenirs en rapport avec Flash ?

Le Concert club 3000 et après concert avec LES CORONADOS. L'envoie de courriers par des passionnés (chronique de concerts, par exemple Nicolas KANTOROWICZ futur WAMPAS).

Nous te remercions Nicolas
(interview réalisée en avril 2022)



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