NILS WESTPHAL (Superhelicopter / Damnation Kids, …) - Deutschland can rock'n'roll

 

L’Archiviste, toujours prompt à raviver les souvenirs Dig It!, m’a suggéré d’écrire un article sur mon pote Nils, décédé le 12 décembre 2019, à l’âge de 47 ans.

Pas trop mon truc de ressortir les vieux articles, mais quand Manuel, le meilleur ami et manager de Nils, m’a appris sa mort, j’ai repensé à ma première interview de Nils, première question : à quoi penses-tu en premier quand tu te lèves le matin ? Réponse : à me suicider. Manuel m’a rassuré (façon de parler) en me disant qu’en fait la chimio ce n’était pas un traitement pour Nils.

Je revois Nils, venu passer quelques jours à la maison avec sa fille de 12 ans et sa nurse / petite amie de Nils, en train de jouer de la air guitare dans mon salon quand j’avais passé le single The Fucker, de son groupe (quasi one man band), The Damnation Kids, sur la pochette duquel on voit sa fille en punkette. Ce single, parmi d’autres chansons composées par Nils, est du niveau de ses héros, les Reatards et les Oblivians, dont Superhelicopter reprend Jim Cole. Je vous laisse juger :

https://nilsdamage.bandcamp.com/track/the-fucker


C’est en comparant Superhelicopter aux Reatards & Oblivians que je suis devenu pote avec Nils. J’avais envoyé un message au groupe disant que je venais de découvrir (fin 90’s) leurs 7’’ et que j’adorais. Manuel, leur manager, m’avais gentiment répondu, et peu de temps après, je recevais un email de Nils disant je suis le real deal, le leader du groupe. Il me demandait mon adresse afin de  m’envoyer tous les trucs promos du groupe : posters, chemise, cravate, … De mon côté, je lui ai acheté tous les disques des Reatards et Oblivians qui lui manquaient, et les nouveaux. Je suis ensuite devenu dépositaire de toutes ses démos, dont certaines Patrick Bainée Sessions, avec notamment une reprise des Dogs, Here Comes My Baby, groupe dont j’étais fan à l’époque (vus x fois entre 1977 et 1980) et que je lui avais fait découvrir – lui c’est de Trio qu’il m’a rendu fan (Manuel étant président du fan club, j’ai hérité de plein de live). Mais c’est de ses versions (slow & fast) de Human Fly des Cramps pour le volume 3 de Trash Is Neat dont je suis le plus fier.


Ce mec, Nils, originaire d’Oldenburgh, près de Brème en Allemagne, me paraissant tellement intéressant que j’avais proposé à Gildas / Dig It! d’écrire un article sur lui. Ce sera mon premier article pour Dig It! # 26, 2002. Pour le second, environ 5 ans plus tard, j’avais dit à Gildas, quelqu’un devrait un jour traduire la géniale interview de Mary Weiss (Shangri-Las) par Miriam Linna et Billy Miller (Norton, A-Bones) . Il m’avait répondu, après avoir lu mes interventions sur The Next Big Thing, le blog de Lindsay Hutton, veux-tu t’y coller ? Ce que j’ai fait, avec la bénédiction de Miriam et Billy.

Pour revenir à Superhelicopter, Gildas ayant zappé mon interview de Nils, par manque de place, je décidais de sortir l’article complet dans mon fanzine, créé à cet effet, Vip Vop Zine. C’est une autre histoire, n’empêche que Nils était fier d’avoir la moitié d’un zine consacrée à son groupe.

Je n’ai vu Superhelicopter qu’une fois live (en vrai, sinon j’ai plein de VHS), à l’Espace B (RIP) à Paris en 2003, un concert organisé par Séb Favre (RIP aussi), avec deux autres groupes pour ouvrir, dont les Connards Laqués (ahah). Concert d’apocalypse, avec un Nils ayant, à l'instar de Séb, un peu trop abusé du Ricard pur. Grand souvenir.


Superhelicopter / Superhelicopter Ltd / Superhelicopter Recorder, puis Damnation Kids / Spamchords / Go-Thiefs, c’est une dizaine de singles, souvent des EP, deux albums, un 10’’ et pleins de K7 (une officielle) et de CD. Je vous invite à découvrir.

Vers 2005-2007, Nils s’est mis à produire, les Deleters, les Garbage Whores, et, pour citer un groupe un peu plus connu des amateurs de garage, les Anomalys.

En 2014, un DJ, DJ Cramér a sorti un LP Wildblumenblues autour de l’œuvre de Nils. Qu’il en soit ici remercié.

Plus récemment (Noël 2021) est sorti un LP de Nils Damage, Hotzenplotz (l’Archiviste, si tu veux traduire…), concocté par l’ami Manuel et composé de démos et d’inédits, dont j’ai participé à la sélection des morceaux et à de modestes liner notes. Si vous lisez l’allemand, je vous recommande cette interview de Manuel pour Ox zine : https://www.ox-fanzine.de/interview/nils-damage-9329

Voilà pour une brève introduction à l’œuvre de Nils Westphal (qui m’a fait trop parler de moi, sorry for that). Si l’un d’entre vous veux en savoir davantage (discographie complète, interview, …), je scannerai volontiers mon petit zine Vip Vop Tapes.

 Patrick Bainée







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