THE CRAMPS day by day part 5 – 1979
Une deuxième session a lieu avec Chris Spedding, toujours au
Hot House Studio à New York, en février, avec cette fois mis en boîte les
morceaux Week-End On Mars, Rockin’ Bones, Twist And Shout,
I Was A
Teenage Werewolf et Mad Daddy.
Les Cramps continuent de jouer aux USA, à New York – ils
ouvrent le 17 février au Palladium, pour Clash et Bo Diddley, Washington,
Philadelphie, puis en Californie, dont au Keystone Club à Palo Alto le 12 mars,
un show qui sera diffusé sur KFAT-FM et largement bootleggé : le 10’’ Nazibilly
Woerwolfen N'ont Pas De Bausparvertrag, les LP’s This Is Pop!, Same As The Caveman,
Werwoelfen After Dark, Tales Of Terror, Keystone Club, Palo Alto, CA 1979
(édité également format CD, avec deux covers différentes, Coast To Coast, Week
End On Mars, Exorcism Night, Rockin’ Bones 1979, Nazibilly... J’en oublie
sûrement. Les bootleggers manquent souvent d’imagination.
Les deux shows à The Other Masque à LA sont sold out. Durant
leur séjour à LA, ils rencontrent Miles Copeland, qui les signe sur IRS /
Illegal et leur propose une tournée UK en ouverture de Police, Copeland étant
le frère de l’autre.
De retour à New York en avril, les Cramps composent les morceaux
manquants à leur futur premier album.
Après un show sold out au Irving Plaza (NY), les Cramps s’embarquent pour une tournée au
Royaume-Uni, la première hors des USA, qui commencent en Écosse, avec un show à
Glasgow me 31 mai et un à Édimbourg le jour suivant. 23 dates sont programmées,
seule l’avant dernière date (Birmingham) sera annulée.
La set list habituelle lors de cette tournée est la
suivante : Garbage Man (sic), Rocket In My Pocket (Jimmy
Lloyd, un morceau très Eddie Cochran, mais antérieur à Eddie Cochran), The
Way I Walk, Rockin’ Bones, I Was A Teenage Werewolf, Sunglasses After Dark,
Human Fly, Twist And Shout, Weekend On Mars et Mystery Plane. Avec parfois des bizarreries comme Hungry de Paul Revere & The Raiders.
Glasgow / Édimbourg
Le 5 juin, day off pour Police, les Cramps jouent en vedette
au Marquee, à Londres. Ils y rejouent le 17 du même mois, au Lyceum Ballroom,
cette fois, le pire show donné par les Cramps selon Lux et Ivy (mis à part
peut-être un show à Chicago en 2003). On peut se rendre compte de l’énergie
dégagée par les Cramps lors de cette tournée sur le LP Hogwild At The
Nashville Rooms, bootleg enregistré le 22 juin à Earls Court.
Un jeune Steven Morrissey tombe amoureux des Cramps et
co-gérera un temps le fan club The Legion Of The Cramped avec Lindsay
Hutton.
Dans le bouquin de John Wombat sur Bryan Gregory (2018,
update en 2021), le tour manager des Cramps de l’époque déclare que Sting et
Gordon Summer ont été cools avec les Cramps, mangeant avec eux, etc, alors que
les deux frères Copeland se la jouaient vedettes.
En plein milieu de la tournée (20 juin), Illegal fait paraître
le maxi Gravest Hits, regroupant les deux singles Vengeance – sans les 1,
2, 3, 4 de Nick Knox en intro de The Way I Walk, mais avec un
morceau bonus, Lonesome Town, tiré du répertoire de Ricky Nelson. 50
exemplaires seront édités en vinyle bleu en Angleterre, d’autres seront rouge
translucide, comme tous les singles des Cramps qui paraîtront ensuite en Angleterre. Une
chronique de Gravest Hits paraît dans Métal Hurlant, la seule en France à ma
connaissance.
La semaine suivante, les Cramps sont en couverture du NME, après
avoir fait celle du Melody Maker le 9 juin, sous le titre Trash Is Neat... et de plein d’autres fanzine (un
exemple ci-dessous). Le maxi sera notamment single of the week dans le Record
Mirror du 30 juin. Avec une sortie plus tardive (10 octobre), toujours sur
Illegal, avec distribution par A&M, les USA auront droit à quelques
exemplaires de Gravest Hits avec pochette rouge.
IRS a sûrement aussi envisagé de ressortir le 7’’ Surfin’
Bird, version raccourcie. Ci-dessous un acetate signé par Lux et Ivy (Paris
1990).
Durant l’été, de passage à Akron, les Cramps répètent dans
le garage de Michael, le frère de Lux. Ce témoignage, bootleggé la plupart du
temps sous le nom Ohio Demos, sortira d’abord sur un coffret 3 EP’s, au
milieu des années 80, puis format LP, parfois sous le nom All Tore Up,
avec à chaque fois plusieurs covers différentes.
Les Cramps choisissent bien sûr Lx Chilton pour produire leur premier
album. Les sessions commencent en juillet au Sam Phillips Recording Studio –
qu’ils rencontrent en lui précisant qu’ils possèdent tous les 7’’ Sun. Ils rencontrent
aussi Cordell Jackson, la boss du studio et label Moon Records. Le mixage a
lieu à Los Angelès. L’album s’appellera Songs The Lord Taught Us, en
référence à Songs Our Mummy Taught Us de McFadden & Dor ou à Songs
Our Daddy Taught Us des Everly Brothers ? L’histoire ne le dit pas.
A&M studio LA & Ardent studio Memphis, avec Lx Chilton, photos de David Arnoff & Pat Reiner
Lux déclarera que c’est lui qui a choisi le choix des
reprises présentent sur l’album, en majorité 50’s - Tear It Up du Johnny
Burnette Rock’n’Roll Trio et Fever de Little Willie John..., avec quand
même le garage 60's Strychnine des Sonics, que les Cramps font ainsi découvrir au monde
entier, qui préfigure le deuxième album. Tav Falco est présent dans le studio, as
a gopher, me dira-t-il.
La sortie du LP était prévue pour Halloween, elle sera
décalée à l’année suivante, IRS n’aimant pas le mix de l’album.
Dans le cadre d’échanges entre fans, Ben met la main sur un
radio show NY CBGB August 1979 de 5 morceaux débutant par The Band
That Time Forgot, une tuerie largement inspirée par le Whistle Bait
des Collins Kids (un gamin de 12 ans et sa sœur de 14 ans, à l’époque, ce sont
eux qui ont composé le morceau). Il me l’envoie en me disant de ne pas
partager, je l’ai juste filé à Sean… Après la mort de Lux (ce radio show aurait
à l’évidence figuré sur le tant attendu Gravest Gravy annoncé par les
Cramps), Ben met le radio show en partage sur Dime. Il fait le bonheur des
bootleggers avec de multiples éditions depuis 2014.
Les Cramps continuent de tourner, à Memphis, pour un show d’anthologie avec les Klitz et Tav Falco’s Panthers Burns, le 1er août, à New York pour notamment deux shows au Club 57 (ex Irving Plaza) les 18 et 19 août, largement bootleggés, ainsi qu’au Canada, au Texas, en Californie, en ouverture de Buzzcocks et d’Iggy Pop lors de certains shows et en Louisiane – superbe show le 4 décembre, bootleggé sous le nom No More Cramped For Space.
Le 1er article de fond français sur les Cramps
paraît dans le Rock’n’Folk de septembre. Article de Philippe Garnier, qui met
largement Ivy à l’honneur.
Pour finir, voici la liste
habituelle des autres bootlegs (sans redites par rapport à ceux déjà cités ci-dessus ou lors des épisodes précédents) qui
contiennent des sessions ou des enregistrements live en 1979 :
LP’s : Tales Of Terror!! est
tiré d’un show live à Washington le 3 février, agrémenté de quelques démos. Songs
The Lord Might Have Taught Us correspond au test pressing du 1er
album tel qu’il aurait dû sortir, mais avec un son pourri. On y reviendra
l’année prochaine (Day by Day 1980),
CD : un CD, Hall Of Nations,
présente les deux shows donnés à Washington le 3 février. D’autres shows à
Washington sont également enregistrés, les 2 shows du LBJ Club les 19 et 20
avril et celui du Warner Theatre le 9 mai. Il y a aussi les 2 sets donnés à The
Edge, Toronto, le 13 août,
7’’ : Teenage Werewolf, des
démos sous fausse cover Subpop, Sunglasses After Dark, live sur vinyle
rouge, Washington 19 avril (7’’ grec limité à 50 exemplaires), Idols &
Bones In New York City, un bootleg anglais limité à 100 exemplaires avec
des extraits du show du Club 57.
K7 : on a déjà évoqué les
cassettes compilées par Lux pour écouter en bagnole ou pour donner à des amis,
comme les Vip Vop Tapes. Pas toujours faciles à dater. Howie Pyro se
rappelle toutefois que Lux lui en avait donné deux fin 1979, Watusi Zombie
et Opium Man, qu’il a diffusées après la mort de Lux lors d’émissions
hommage sur WFMU.
Patrick Bainée
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