THE CRAMPS day by day part 7 - 1981

 

Comix de Jean-Christophe Chauzy, page centrale Nineteen # 6

En janvier, les Cramps enregistrent leur deuxième album Psychedelic Jungle, ainsi que des morceaux qui figureront sur des 7’’ ou 12’’ :  She Said,un morceau d’Hasil Adkins, Save It de Mel Robbins et New Kind Of Kick, dont le riff s’inspire de I Will Not Be Lonely des Fanatics et de He's Waiting des Sonics et l’ambiance générale de Get Me To The World On Time, des Electric Prunes.

Le même mois voit la sortie de la compile IRS Greatest Hits Vol. 2 & 3, un double LP avec des inédits des groupes maisons - pour les Cramps, il s’agit d’Uranium Rock. Le clip Garbageman apparaît par ailleurs dans le # 1 du vidéo-zine anglais Vidzine.

Après un show à City Gardens, Trenton le 26 février, les Cramps sont de retour en Angleterre pour un show unique à Liverpool, le 28 février (Cf. flyer ci-dessous). Ce show a-t-il vraiment eu lieu ? En avril - mai ils donnent quelques shows en Californie, dont deux au Roxy, à LA, à New York et dans le New Jersey. Ces shows sont composés pour moitié du futur album, avec parfois quelques surprises comme à Left Bank, Mt. Vernon où ils jouent, probablement pour la 1ère fois, Hungry de Paul Revere And The Raiders, Sometimes Good Guys Don’t Wear White des Standells et Hanky Panky des Raindrops (1963, le groupe d’Ellie Greewich), repris l’année suivante par les Shondells, qui attendront 1966 pour en faire un succès avec une ressortie sous le nom de Tommy James & The Shondells.


En mai, toujours sur IRS, paraît le double LP URGH! A Music War, avec Tear It Up live par les Cramps. On en a déjà parlé dans la partie 1980. Afin de promouvoir la tournée à venir, IRS sort également le 7’’ Goo Goo Muck (mix différent de celui de l’album) avec en face B She Said d’Hasil Adkins (prononcer asile), dont on reparlera de la sortie espagnole en 1994. Le single, enrobé dans sa belle pochette jaune, bénéficiera d’un vinyle de la même couleur en UK. En revanche l’édition américaine sera en vinyle noir.

Les Cramps s’envolent pour une nouvelle tournée européenne, qui commence le 14 mai à Nottingham. Le lendemain, ils donnent deux shows au Nite Club d’Édimbourg. Après 12 dates au Royaume-Uni (2 autres ont été annulées), dont une bonne moitié ont été enregistrées par des fans et avec le plus souvent les Meteors en première partie, ils participent à deux festivals, le 1er à Bruxelles, le Sunshine Festival, le 30 mai, puis le lendemain au Rock-Ola fest à Madrid.

Promo presse française (Best et R&F) / Paris

Les Cramps débarquent à nouveau en France en juin, pour des shows à Lyon, Clermont-Ferrand puis Marseille, au Flipper, le 3 juin, show largement piraté – de seulement 9 morceaux alors que les shows anglais, comme celui de Paris ont droit à au moins 15 morceaux (voire 18) - d’abord sorti format LP sous le nom Fetichism vol 2 (qui mentionne par erreur live early 1980). Le show de Paris, Bobino, le 6 juin sera chaotique (j’avais eu la bonne idée de m’installer au balcon, côté Ivy), avec des mecs apparemment entrés gratos aux 1ers rangs qui voulaient en découdre, y compris avec Lux, pas rassuré - je ne veux pas de morts - que Nick est venu protéger à plusieurs reprises. Deux rangs de fauteuil sont arrachés. Les Cramps finiront la soirée au Rose Bonbon.

Ils jouent aussi à Toulouse, Bordeaux, à nouveau à Paris, au Palais des Arts, le 7 juin (bien qu’habitant Paris à l’époque, je n’ai aucun souvenir d’avoir vu cette date programmée), puis à Orléans, Rennes (le concert a été filmé) et Rouen, après être passés par le Luxembourg, la Belgique et les Pays-Bas, pour notamment un show broadcasté au Paradiso d’Amsterdam. Le show de la veille, au De Gigant, à Apeldoorn, que l’on peut écouter sur le LP boot Human Fly, est extrait d’un radio show VPRO. Ils rejouent à Glasgow puis à l’Hammersmith Palais, à Londres, le 22 juin, avec une set list de 19 morceaux. Le lendemain, une séance de dédicace est organisée au Virgin Mégastore de Londres.

Promo ad UK / Clermont-Ferrand

De retour aux USA, les Cramps continuent à assurer des shows à un rythme effréné, dont un au Peppermint Lounge à NY le 27 juin, club qu’ils fréquenteront régulièrement ensuite (et y enregistreront le live Smell Of Female). Je ne connais qu’un single qui donne une idée de l’intensité de ce show. Le show du 7 juillet au Crazy Al's d’Indianapolis a en revanche été piraté, les LP’s Voodoo Idols et Psychedelic Jingles présentant une partie du set de 19 morceaux donné ce soir-là, dont deux figurent sur le 7" New Way Of Surfing. De la même façon, le show du Mudd Club à New York, qui a été filmé pour le Paul Tschinkel’s Inner Tube, TV cablée à NY, se retrouve sur cinq singles différents, un one sided avec seulement Human Fly, deux sous le nom Live NY 1981, un autre appelé Teenage Fix et enfin un nommé I Was A Teenage werewolf.

Les anglais ont, en juillet, la primeur de la sortie de Psychedelic Jungle. L’album, d’inspiration davantage 60’s que 50’s pour le précédent, sortira le mois suivant aux USA (1ère édition en vinyle mauve et avec insert merchandising), en France et en Australie.

L’album commence par une version fabuleuse de Green Fuz de Randy Alvey & The Green Fuz (1969, un groupe texan, l’original est limite under water), Goo Goo Muck, un morceau ambiance Halloween de Ronnie Cook & The Gaylads de 1962, Rockin’ Bones, de Ronnie Dawson au départ, mais la version des Cramps s’inspire davantage de celle de Elroy Dietzel & The Rhythm Bandits (1957), Primitive, des Groupies (1966), dont le riff s’inspire de  Smokestack Lighnin’ de Howlin’ Wolf, The Crusher des Novas (1964), Jungle Hop de Kip Tyler & The Flips (1958), Green Door de Jim Lowe (1956). Pour toutes ces versions, les Cramps recréent les morceaux, ne se contentent pas d’imiter (même esprit que quand El Cramped reprenait les Cramps, auto promo). Les autres morceaux sont des compositions originales : Voodoo Idol, Caveman qui s’inspire de I was A Teen-Age Cave Man de Randy Luck (1958), Don’t Eat Stuff Off The Sidewalk, à mi-chemin entre Werewolf des Frantics et 4th Dimension des Ventures, Can’t Find My Mind, au tempo ralenti du Jungle Fever des Playboys (le 1er groupe de Scott Walker) qui sera repris par Andre Williams (retour d’ascenseur après que les Cramps l’aient remis au goût du jour en reprenant son Bacon Fat en 1984), The Natives Are Restless au riff co-emprunté au Rompin’ de Jerry Warren (1959) et à I Want Some Of That de Kai Ray, 1961 (il existe un 7’’ du même nom par The Ernie George Quartet mais la musique n’a rien à voir), Under The Wires, qui s’appelait au départ Subwire Desire, comme on l’a déjà dit, et Beautiful Gardens.

Beaucoup de presse lors de la tournée européenne et autour du nouvel album. J'adore la photo ci-dessous.

  Creem, photo Stephanie Chernilowski

En septembre, le 13, sortie du maxi The Crusher, sous deux couleurs de covers différentes, bleue et mauve. Deux indédits en B side : Save It de Mel Robins, un rockab endiablé et New Kind Of Kick, un morceau qui deviendra un des moments forts sur scène.

Les Cramps retournent en Europe pour deux shows : Paradiso, Amsterdam, le 15 septembre, puis le 26, à Leeds, dans le cadre du Daze of Future Past/ Futurama festival. Les anglais auront aussi l’occasion d’entendre Hungry et Hanky Panky joués live.

Leeds, photo Lindsay Hutton



Le show d’Halloween, au Devonshire Fairgrounds, LA, en compagnie des Panther Burns de Tav Falco, bénéficie d’une introduction par Vampira, et de la projection de deux films. Celui à On Broadway, SF, est également piraté, deux singles et le LP Let’s Get Ugly , sorti sous deux covers différentes, qui reprend les 11 morceaux (sur un set de 20 morceaux) du radio show diffusé sur KUSF FM Radio, SF.

Le dernier show de l’année à lieu au Peppermint Lounge.

Le fan club US, Head Cheese - The Voice Of Persecuted Prophets sort (au moins) deux fanzines / newsletter format A5.

En dehors des disques évoqués ci-dessus, il convient de citer le récent LP boot Psychedelic Redux, qui contient pas mal d’extraits des shows de 1981.

Lors d’une répétition en fin d’année, les Cramps joueront Rumble, de Link Wray, un morceau qu’ils ne joueront que rarement sur scène. On peut en écouter plusieurs versions de répète sur How To Make A Monster.

Il existe aussi deux LP sampler A&M appelés Foreplay sur lesquels figurent des extraits de morceaux des Cramps. Le LP Demons Of The Swamp Vol. 1 a été enregistré en 1981, mais ne précise ni la date ni le lieu.

Et bien sûr un tas de K7 (ou CD-r) au son plus ou moins bon, dont quelques radio shows, comme Brixton Radio 1.

Patrick Bainée

 




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