THE CRAMPS day by day part 12 – 1990
Après trois ans de relatif cocooning, plus de cent shows donnés par les Cramps en 1990,
aux quatre coins du monde, pour promouvoir leur nouvel album Stay Sick.
Un premier extrait de l’album sort en tout début d’année, Bikini
Girls With Machine Guns, dont le riff est inspiré du Stampede des
Scarlets, d’abord édité (US & UK) sous la forme d’un maxi 12’’ picture disc
découpé (non découpé pour la version promo), puis 7’’, pochette glacée ou non,
pour l’édition australienne. Au fil des semaines sortiront les formats CD 3
titres (US) et K7 et des maxis 12’’ avec plus ou moins de morceaux, dont Jackyard
Backoff et Her Love Rubbed Off, qui ne figure pas sur l’album (sauf
le second sur l’édition US). Les éditions limitées ou promos sont
variées : poster cover, pochette blanche, promo double face, vinyle tout
vert, le plus rare, …
Le 13 février sort l’album (LP et K7) Stay Sick, avec
une édition format CD dès le lendemain. Le titre provient de l’expression Stay
sick! Turn Blue!, utilisée par le DJ Ghoulardi, un des héros de Lux. C’est
aussi le titre d’un bootleg australien évoqué dans un chapitre précédent.
L’album, qui sort un peu partout dans le monde cette fois, le plus souvent sur
le label Enigma, avec une édition UK picture disc et un promo US à la pochette
noire avec sticker, est composé des morceaux suivants : Bop Pills,
un inédit Sun de Macy Skipper, d’abord écoutable sur la compile Rock And
Roll Pills puis sur un 7’’ Norton, God Damn Rock’n’Roll, Bikini
Girls…, All Women Are Bad, The Creature From The Black Leather Lagoon,
dont le titre est bien sûr inspiré du film du (presque) même nom et dont la
mélodie rappelle One Hand Loose de Charlie Feathers, Shortnin’ Bread,
un morceau devenu garage classique, l’original (Shortenin’ Bread) étant
de Henry Whitter en 1924, Daisys Up Your Butterfly, Everything Goes, Journey
To The Center Of A Girl, plus ou moins inspiré du Journey To The Center
Of Your Mind des Amboy Dukes (Ted Nugent, yuk!), Mama Oo Pow Pow, on
pense aux Rivingtons, bien sûr, Saddle Up A Buzz Buzz et Muleskinner
Blues, un morceau de Jimmie Rodgers devenu un traditionnel, qui s’appelait
au départ Blue Yodel #8 (1931).
En février sort également la compile NME The Last
Temptation Of Elvis, double LP sur lequel figure Jailhouse Rock par
les Cramps, dans une version qui doit davantage à Dean Carter qu’à Elvis
Presley. Les Cramps interpréteront très peu ce morceau sur scène, à Glasgow
notamment, dont on peut écouter la version sur le LP Born Bad At The
Barrowland Ballroom sorti en 2020, mais jamais en France. The Last
Temptation Of Elvis sortira version double CD en juin, avec certains
morceaux différents.
La tournée anglaise de seulement six dates cette fois,
commence comme d’habitude à Glasgow, le 21 février et se termine à la Brixton
Academy de Londres pour deux shows, les 27 et 28 février. Une séance de
dédicace s'est tenue au Virgin Mégastore de Londres.
Les Cramps débarquent ensuite en France pour quatre shows seulement au départ, Lille, Rouen puis Élysée Montmartre les 5 et 6 mars. Une séance de dédicace est organisée à la FNAC Montparnasse (Cf. intro). Lux et Ivy se sont bien marrés en me voyant mon fils de 6 ans et moi habillés de manière identique, perfecto. Du show du 6 mars sera extrait le CD bootleg Last Time For Nick In Paris. Titre non approprié car les Cramps reviendront jouer le 30 mars au Bataclan. Mon enregistrement de ce dernier show est d’ailleurs intitulé Last Beat In The Froggies Land (The Real Last Time For Nick In Paris).
Virgin Mégastore,
Londres / Élysée Montmartre 1990, photo Laurent Cassagne
Avant cela, les Cramps joueront en Allemagne, Suisse, Italie
et, après trois autres dates en France, toutes les dates françaises étaient
sold out, en Espagne. Bataclan le 30 mars et dernier show au Town & Country
Club (rebaptisé le London Forum en 1993) de Londres le 1er avril,
show également largement piraté / filmé.
Dans une interview pour le magazine anglais de mode SM Skin
Two intitulée Cramping Our Style, Lux et Ivy disent notamment tout
le bien qu'ils pensent de la boutique Le Scarabée d'Or, une boutique basée rue Monsieur Le
Prince à Paris où vous pouviez acheter toutes sortes de curiosas comme des
bouteilles de Champagne Marquis de Sade, des figurines bondage et des
bouquins ou vidéos pour tous les goûts (y compris zoophile, pédophile). J’ai encore quelques catalogues, bien que
n’étant ni zoo ni pédo !
À l’instar de la tournée européenne 1986, celle de 1990
donnera lieu à l’édition de nombreux bootlegs. En dehors de celui de Glasgow
déjà cité, il y a, format LP Electric Cheese (Bristol 25 février), Hanky
Panky (LP et CD) live à Amsterdam le 9 mars, Bikini Girls With Machine
Guns Are Searching The Creature From The Black Leather Lagoon (dble LP,
Hambourg le 13 mars), Songs The Cramps Taught Us (dble LP, Offenbach,
toujours en Allemagne, le 15 mars). Sur CD (non CD-r), je ne vois que Live
Jive, le show au Transbordeur, à Lyon, le 22 mars. Côté singles, on est
servi, c’est surtout le concert du 9 mars à Jaap Edenhal, Amsterdam, diffusé
sur VPRO, qui déchainera les bootleggers, liste non exhaustive : Amsterdam
90 (cover ou picture disc) / Live In Amsterdam 1990 / Lick My Pussy Now / The
Cramps Freak Amsterdam 1990 (cover ou picture disc).
Pas mal de premières de couv anglaise, toujours peu en
France. Le magazine Sub-Rock, quand même.
En avril, sortie du single / 12’’ / 12’’ picture disc All
Women Are Bad, couplé avec la Cry Baby Suite, dont j’ai déjà parlé,
et qui se retrouve aussi sur le CD promo US Journey To The Center Of A Girl.
De retour aux USA, les Cramps donnent, en avril-mai une
trentaine de concerts avec en ouverture un de leurs groupes favoris, Flat Duo Jets
(le duo Dexter Romweber et Crow). Il n’en sortira qu’un seul bootleg officiel,
Rub Off A Quick One, concert à Toad’s Place, New Haven, du 8 mai, sorti
sur TMOQ format CD, uniquement au Japon.
Ils font la une des magazines US Boston Rock et Scene, ainsi que celle de Bam,
en Australie, et de Rumba, en Finlande (Cf. ci-dessous).
Le 2 juin, les Cramps participent au Provinssirock Festival,
à Seinäjoki, en Finlande. II en sera extrait un CD. Après quelques dates aux
USA, toujours accompagnés de Flat Duo Jets, et n’hésitant pas à marquer la
planète de leur empreinte carbone, ils viennent jouer au Danemark, dans le
cadre du Festival Roskilde.
Fin août, ce sera au tour du festival de Reading, le 24,
puis de celui de Pukkelpop, en Belgique. Il existe un coffret 10’’ (avec
poster, pin et backstage pass, limité à 10 copies) et un single présentant des
extraits de ce show et un LP russe avec le show complet de 18 titres devrait
prochainement sortir.
L’année 1990 marque aussi la sortie d’un des meilleurs
bouquins sur les Cramps à ce jour : The Wild Wild World Of The Cramps
par Ian Johnston, 130 pages format A4. Il est mentionné un radio show nommé Night
Train supposé animé par Lux. Je ne sais pas combien d’exemplaires se sont
vendus à l’époque, pas mal ont été recyclés dans la box set espagnole De Lux,
sortie en 1991, qui contenait également un T-shirt LOTC - The Legion Of The
Cramped, en plus de cinq maxi 12’’ : copies conformes de Gravest Hits,
The Crusher et Smell Of Female, version picture disc, ainsi que deux
bizarreries, Drug Train et Garbageman. Le coffret, sortira plus
tard avec toujours Smell Of Female picture disc et les autres morceaux
regroupés sur deux mini CD.
Au niveau bouquin, il y a également le second scrapbook sur
les Cramps, qui est anglais et sobrement intitulé The Cramps (Savoy ed), dans
lequel Thomas Owen Shender compile sur 65 pages des articles parus pour
l’essentiel dans la presse anglaise. On peut aussi considérer The Haunt Of
The Cramps et Tales From The Cramps comme des scrapbooks dans la
mesure où ils se composent quasi exclusivement d’articles, photos et dessins
déjà parus dans Rockin’ Bones.
1990 est également l’année des rééditions CD : Songs
The Lord Taught Us, avec cinq titres bonus, quatre mixes originaux de
morceaux de l’album + Twist And Shout, Psychedelic Jungle, couplé
avec Gravest Hits et Off The Bone (seulement treize morceaux),
encore. On commence aussi à trouver des éditions japonaises des disques des
Cramps. En revanche il n’existe à ce jour aucune édition japonaise vinyle, à ma
connaissance.
D’août à octobre, c’est au tour du single Creature From
The Black Leather Lagoon de sortir, sur Enigma US et UK, avec des versions 7’’, CD et
12’’ limités (picture disc, 12’’, enveloppé dans un sac noir, …) ou éditions
promos (picture disc transparent,…). L’édition canadienne maxi 12’’ ou CD
contient cinq titres dont l’inédit Beat Out My Love, un morceau de Lee Dresser
& The Krazy Kats de 1960.
En septembre, sortie du bootleg Unleashed &
Unreleased (vinyle bleu ou noir), qui compile les singles bootlegs des
Cramps. Dommage que la cover soit réduite au minimum syndical.
Après deux dates US, les Cramps retournent à Auckland pour un concert puis pour une longue tournée de quatorze dates en Australie, puis pour la première fois, au Japon, pour quatre dates. Ivy : on a adoré le Japon, joli pays, gens adorables, à part ceux qui s’occupaient de notre promo. Ils attendaient que je sois en mini-jupe pour m’interviewer. Ils voulaient absolument faire une photo avec Nick Knox assis au bureau, entouré de Candy et moi, comme deux secrétaires. Pour eux nous n’étions que des Barbies. Pires que les anglais.
Je n’ai pas beaucoup parlé de la passion des Cramps (tous)
pour les films de série Z. Ils posent ci-dessus devant la grotte du film Robot
Monster réalisé par Phil Tucker en 3-D. Ce film rivalise avec Plan 9
From Outer Space comme pire nanar jamais filmé. C’est le film préféré de
Lux.
En décembre, Stay Sick est réédité format picture disc aux
USA.
Les Cramps sont souvent invités pour co-animer des radios
shows, ce sera le cas sur VPRO.
Le dernier concert de l’année à lieu au Civic center de San
Francisco, en ouverture des Red Hot Chili Peppers, le monde de la musique est
loin d’être parfait.
En complément des disques évoqués
ci-dessus, les autres concernant 1990 :
7" : le EP bootleg Rock This Dump, live le 25 février, à Londres.
LP : bootleg Finland June 2, 1990 (la cover indique 1992!). Sortie du volume 5 de la
série australienne Born Bad. L’album des Sick Kidz No Reason To
Complain débute par une intro par Lux, qui introduit le groupe sur scène
lors d’un concert à Philly en 1979.
Patrick Bainée
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