INTERVIEW MONSTRES - PAUL MILHAUD Aka SONIC POLO "Qu'est-ce qu'avoir réussi alors que nous étions de jeunes punk innocents"
LMS: Pour commencer, je vais te demander que tu me parles un petit peu de de la création du groupe No Jazz Quartet. D'après ce que j'ai compris, vous êtes tous des anciens de la scène Marseillaise. Certains du moins...
Polo: Ouais, pour la plupart, même moi. Parce qu’en fait, je suis aussi un ancien de la scène parisienne. Et en fait on a démarré pour rigoler en 2018 avec Cédric (NDR: alias James McMillan) et Manu d'Elektrolux. Et à l'époque il y avait encore Éric aussi de d’Elektrolux. D’ailleurs, il y avait Elektrolux souvent au complet pour le fun.
À ce moment-là, mon groupe précédent, Keith Richards Overdose était terminé, les autres ont monté leurs propres groupes Quand on est parti, on s'est fait un répertoire de de reprises. Vraiment pour rigoler quoi. Pour faire un concert ici à Lollipop fin juin 2018. Moi j'étais surtout guitariste, et les copains me disaient: « Oh, tu chantes pas mal, tu veux pas tenter de chanter quelques morceaux. OK, et donc on fait ce concert ici, ça se passe super bien, tout le monde nous dit: « Putain, les mecs vous devriez continuer, c'est super », et nous en plus ça nous plaisait de jouer ensemble, donc on a commencé à faire le truc plus sérieusement. Dont Éric, qui tenait la basse. Lui, il était plus pour le fun, donc il continuait avec Catalogue, il arrête et là Pierre bassiste actuel entre dans le groupe. Et donc là on démarre, on peut dire que le groupe démarre, vraiment l'hiver 2019. On part de zéro et on commence à composer. On fait 3, 4 concerts, et il y a le COVID qui tombe tu vois. Donc il nous bloque comme tout le monde et qui nous fait perdre en gros 2 ans. Parce que le groupe il a 5 ans mais moins un an et demi, 2 ans. On fait quelques concerts, on continue à bosser pendant le les confinements, on a pas mal de morceaux, une quinzaine de morceaux, on entre en studio. C'était à l'été 2021 si je dis pas de bêtises et là on passe pas mal de temps parce que comme on a pas pu tester les morceaux en concert. Forcément, ça demande plus de temps, plus de recul. Donc on fait un gros boulot, On s’est régalé. On a fait l'album quasiment sur un an.
LMS: Avec des coupures…
Polo: Oui, ça nous aurait coûté trop cher sinon.
LMS: Au début tu me disais que vous jouiez des reprises, est-ce que tu te rappelles ce que vous jouiez ?
Polo: C'était assez varié. On reprenait le MC 5 évidemment, les Stooges, les Young Gods dans un genre totalement différent..
On reprenait aussi « Walk On By » qui a été repris par les Stranglers. Un titre de Neil Young il me semble, et un morceau des Ruts.
C'était vraiment pour se faire plaisir et donc j'ai chanté le morceau des Ruts et « Kick Out The Jams » du MC 5; C’était quand même nouveau pour moi et une sacrée performance.
LMS: Quand vous êtes entrés en studio, comment vous avez procédé, vous avez enregistré les morceaux tous ensemble, puis après vous avez retravaillé ? Comment vous avez fait ?
Polo: On a enregistré basse-batterie en deux grosses journées. Ce qui n’est pas beaucoup parce qu'on avait enregistré une quinzaine de morceaux, mais bon, on était un peu pressés par le temps parce que c'était le début des vacances. Bon bref, c'est jamais simple et c'était un peu court. Mais bon, vu que ce sont des garçons talentueux, ils s’en sont bien sortis et après Cédric et moi on a enregistré à partir de la rentrée 2021, on s'est attaqué aux guitares et aux voix parce que du coup tous les 2 on est guitares des chanteurs.
Plus tout ce qui est arrangements. Donc il y a des trucs qu'on a fait nous même. Il y a quelques accords de claviers, pas mal de percus. Il y a quelques quelques interventions de quelques musiciens extérieurs, notamment des parties d'orgue du clavier.
LMS: J’ai vu qu’il y avait Daniel Sani. (NDR: alias Dan Imposter, membre entre autres des Batmen)
Polo: Ouais, il fait une partie d’orgue sur un morceau. Il y a Marie, la compagne de Cédric aussi, qui a fait l'accordéon sur le premier titre, sur « Lost Trail ». Voilà, donc, on a passé beaucoup, beaucoup de temps. On a fait des guitares préparées, des guitares un peu bizarroïdes, ou par exemple une guitare qui était posée sur le sol avec une cymbale par-dessus, tu tapotes sur la cymbale avec des maillets, Tout ça, ça rentre en résonance. Donc on a vraiment…
LMS: Expérimenté ?
Polo: On a fait un travail de production vraiment, vraiment important, donc là on a passé beaucoup, beaucoup, beaucoup de temps.
LMS: Et dans ces cas-là, le studio c’est qui le paye ?
Polo: C’est nous. De toute façon, maintenant la plupart du temps, c’est comme ça. Et c'est mieux d'ailleurs puisque comme ça au moins, comme on disait à une époque, les bandes (même s’il n’y en a plus maintenant) , les bandes t'appartiennent. Enfin, les morceaux sont à toi. Non, l'intérêt du label, c’est qu'il paye la fabrication du disque, donc en gros ça revient pratiquement aussi cher. Enfin vu qu'on a passé beaucoup de temps au studio, on en a eu pour autant de pressage que de studio donc c'était bien d'avoir un label.
LMS: Ton disque est sorti sur Closer. Closer tu les connaissais d'avant puisque ils avaient sorti les disques de Keith Richard Overdose…
Polo: L’ avantage, c’est ce que je disais, le label, il paye la fabrication. Par rapport à à Closer, c'est une seule personne, maintenant Closer, c'est Philippe Debris donc qui a quand même pas mal de problèmes de santé et j’ai fait une grosse part du boulot. Mais voilà j'ai pas eu à sortir plusieurs milliers d'euros. Et puis c'est aussi parce que Closer, mine de rien, c'est quand même les seuls qui ont répondu. Parce que sur les quelques labels que j'ai branchés, seul Dangerhouse avait répondu, mais il avait beaucoup de projets, de choses à sortir. Mais sinon….
Étonnamment personne n'a répondu même en sachant que Closer c'est quand même pas évident qu'il n'y a pas de distribution, il n’y a pas de personne qui s'occupe de de la promotion. Mais bon, je me suis dit que je l'aime bien mine de rien. Si on a un truc à se dire, on se le dit. Tu vois, c'est clair et net, il n’y a pas de non-dits avec lui, ça c'est pas mal, ça plaît pas à tout le monde, moi ça me va et et puis on est libre comme ça.
LMS: Donc le disque est sorti, on va quand même en parler un petit peu. Je l'ai trouvé sombre mais pas triste. Ce n’est pas un disque confortable à écouter, il te sort de ta zone de confort. Vous avez mis beaucoup du votre dedans, il faut qu’on y mette du notre aussi…Tu n’es pas d’accord ?
Polo: Je ne vais pas être d'accord ou pas, Je prends les critiques positives et négatives.
Enfin je crois. que ça rejoint pas mal d'avis qui nous ont été formulés. C'est pas une musique forcément facile d'accès. C'est sûr que nous, on ne mise pas forcément sur la mélodie qui tue, la rythmique qui va forcément faire bouger le cul comme on disait à une époque.
Quand on a une idée…déjà on n'a pas de cahier des charges avec ce groupe, aucun, tu vois. Et là, dans la plupart des groupes dans lesquels j'étais, et même des bons hein, et même Holy Curse, on avait quand même certaines choses qu’on s’interdisait parce que ça faisait trop ceci, trop cela, bon pourquoi pas, mais là tu vois, arrivé à un certain âge, moi je je fais de la musique, j'ai plus envie de m'emmerder la vie, à savoir "Ah mais bon, ça fait pas suffisamment ceci, mais ça fait trop cela". Donc quand on a une idée… et on est tombé d'accord là-dessus. En fait, on pensait vraiment la même chose, c'est qu'on avait besoin d'un groupe qui est capable de suivre une pente, c'est à dire t'as une idée, elle t'amène où ? Tu vois c'est pas « Ah comment on pourrait faire pour ressembler à trucmuche qui marche bien en ce moment ou à machin chose ? " C'est pas ça le truc, c'est être nous-mêmes et puis se faire plaisir. Et après, si à l'arrivée on nous dit: « Ah c'est c'est du punk ou c'est de la salsa ? » Super les gars, vous appelez ça comme vous voulez quoi ? Si ça vous va, ça me va.
LMS: D’où le nom du groupe.
Polo: Voilà, mais c'est vrai qu’on a cherché longtemps. Et un jour Cédric se ramène avec ça, No Jazz Quartet. Là on se dit mais ouais, d'autant plus qu'il y a quand même le mot jazz, mais en même temps, il y a une façon de faire qui s'apparenterait un peu à ça au niveau de la compo. Déjà parce que dans le groupe, moi ce n'est pas mon cas, parce que je suis peut être le moins connaisseur en matière de jazz dans le groupe. Mais notre section rythmique c'est vraiment des connaisseurs. Pierre, lui, il a vraiment une formation de guitariste jazz à la base. Donc, il connaît vraiment l'harmonie jazz sur le bout des doigts quoi. Et n'empêche que Cédric et moi on est un peu des rockeurs de base j'allais dire mais avec quand même des connaissances depuis le temps.
Et on s'entend bien là-dessus. C'est vrai qu'on on arrive quelquefois avec des accords complètement…avec des harmonies complètement bizarroïdes, donc on on interroge Pierre pour lui demander mais alors c'est quoi, on va où avec ça ? Et des fois on tombe sur des trucs vraiment bizarres, mais ça marche étonnamment. Il y a beaucoup beaucoup de feeling , beaucoup d'oreille. Et puis c'est un groupe libre.
LMS: Moi, ce que j'ai remarqué aussi, après plusieurs écoutes, et pour moi c'est important; c'est que tu reconnais le groupe. Tu sais que c'est vous.Il y a votre marque de fabrique. L'autre fois, j'écoutais une émission de radio et il y a eu un de vos morceaux. J’ai reconnu tout de suite….
Polo: On s'en est rendu compte. Et ça tient, je pense à une façon de faire. Parce que par exemple, le dernier morceau qu'on est en train de bosser, sur le coup tout le monde se regarde, c'est un peu bizarre, qu'est ce qu'on peut en faire, l'expression c’est: « Bon de toute façon on on va le « jazzifier » et puis des fois ça marche pas du tout, des fois c'était pas pour nous, mais en général je crois qu'on a une identité. Et après en plus de ça, au studio, on a eu la chance de travailler avec Jearc, au local 54, qui a vraiment compris et même qui a été plus loin, qui nous a amené plus loin que ce qu'on aurait pu imaginer. Donc c'est pour ça, je reviens là-dessus, on a passé beaucoup de temps parce que lui aussi en fait, s'est beaucoup investi, avait vraiment des idées. Et puis, quand on a vu ce qu'il pouvait nous apporter, on lui a vraiment ouvert la porte en grand. Enfin on a considéré qu'il faisait partie du groupe à ce moment-là ? D’où ce son…
LMS: Et ce qui m’a aussi marqué, c’est que les toutes les compositions ne sont pas signées, donc c'est le groupe….
Polo: Ouais.
LMS: il n’y a pas de différenciation et voilà. Je l'ai ressenti comme ça.? Qui a écrit les chansons ? On sait pas. Parce qu'en fait, je suppose que chacun a porté ses idées, il y avait un qui portait sa base…
Polo: Moi, j'ai toujours fonctionné comme ça. Déjà, avec Holy Curse, on déclarait tout à la SACEM, on était inscrit en tant que groupe et ce qu'on a fait aussi pour No Jazz Quartet, tu vois.Tu as la possibilité, une fois que tous les membres sont inscrits, tu peux déposer tes morceaux au nom du groupe. C’est plus facile pour récupérer les droits. C'est beaucoup les anglo-saxons, beaucoup les Anglais d'ailleurs qui faisaient ça, je trouve, à une époque, qui avaient tendance à dire « Jagger-Richards », « Strummer-Jones » ? Donc, je trouve que c'est un peu injuste. Ouais, c'est un peu injuste pour le batteur souvent, parce que le batteur, c'est le seul instrument dont il joue, donc c'est pas un instrument harmonique.
Et pourtant, si le batteur n’est pas là, selon ce qu'il va avoir comme idée rythmique, le morceau il marche ou il marche pas.En général, les idées donc c'est soit Pierre à la basse et beaucoup Cédric et et moi même, qui amenons des débuts d'idée, des débuts de morceaux, mais on n'arrive jamais ou très rarement avec un morceau fini. Et moi, j'aime bien arriver avec un morceau que je trouve super et le leur proposer et eux ils en font ce qu'ils veulent, ils le déchirent. Et sur le coup, même des fois, tu dis: « Merde, putain j'aimais bien ce que j'avais fait au début, pourquoi ils font ça ? » Tu vas plus loin, tu pars ailleurs et tu trouves cette fameuse pente, du coup la pente du groupe, pas la tienne, la pente du groupe. Toi, tu étais sur une piste bleue, d'un coup tu te retrouves sur une piste noire avec eux. Tu pars là-dessus et là tu as des surprises au détour dans le virage. D’un coup, tu as des idées qui viennent et ça devient No Jazz Quartet. Je pense qu'on a une identité de par ce fonctionnement. Et à la fin de Holy Curse on bossait comme ça aussi et ça te donne forcément, au bout d'un moment, ça donne une couleur.
LMS: J’ai vu que vous aviez quelques quelques dates prévues.
Polo: On a joué le 13 avril à à l’Intermédiaire NDR à Marseille. C’est surtout au mois de mai-juin. On a eu une date sympa à la Boule Noire à Paris le 12 mai. Là c'est une boîte qui s'appelle la Nouvelle Nachine qui a flashé sur l'album en fait tout simplement. Et donc on a fait une « release party » avec Hoboken Division qui est un groupe de l'est de la France qui est très bon donc on a fait une double « release » et ensuite on a enchaîné. Le weekend suivant, on a joué à la Maison Hantée, ici à Marseille, on a joué au festival des Arcades à Aix le lendemain, après on jouera à Ventabren pour les les les fameuses fêtes le 1er juin.
Et après on part à Périgueux le 14 juin si je dis pas de bêtises, le 15 du côté de Decazeville Et puis après, j'attends des réponses pour des premières parties plus qu’hypothétiques, on verra bien puis là, il faut que je me mette à trouver des dates pour l'automne. Bon, on ne tournera pas autant que si on avait 20 ou 30 ans. C'est pas facile pour tout le monde, pour pour moi ça serait pas trop compliqué mais c'est pas le cas pour tout le monde. Mais si on arrive à faire une quinzaine de dates par an, c'est pas si mal quoi. Après bon, on essaie de faire des dates sympas. Faire des dates pour faire des dates, c'est bien quand quand tu débutes et quand tu apprends le métier entre guillemets.
Mais maintenant tous les bars de France et de Navarre, personnellement je l’ai fait pas mal. Et les gars d'Elektrolux genre Cédric et Manu aussi en particulier. Mais ouais l'idée c'est ça c'est de trouver des dates un peu sympas et puis surtout avec des gens sympas aussi parce que quitte à jouer dans un bar pourri autant que ce soit des gens sympas qui le tiennent, ça me va, je préfère ça.
LMS: Puisque tu parles de tes débuts,ça fait la transition avec ton bouquin. Comment ça t’est venu l'idée ?
LMS:
Et tu l'as fait uniquement sur tes souvenirs ou tu as ressorti, tu es
allé dans ton grenier ? As tu cherché une espèce de confirmation ?
Polo: Beaucoup sur les souvenirs, étonnamment. Et après, comme on était en plein confinement, comme beaucoup de gens…on a tous fait du rangement. Et donc je me suis rendu compte qu' à cette époque-là, je prenais pas mal de notes, donc j'ai retrouvé quelques notes qui sont venues confirmer certaines choses ou infirmées même des fois. Et ce qui fait que je suis retombé des fois sur certains détails, même des choses que j'avais oubliées.
Mais, je me rends compte maintenant que c'est un angle en fait de ce qu'on a vécu à cette époque-là, mais que, si maintenant, par exemple, j'en parlais aux quelques copains qui me restent de cette époque là - parce que ça m'est arrivé - et notamment José dont je parle qui est comme mon frangin… Puis en reparlant de ça il me dit: « Ah mais tu te rappelles pas de machin ? tu te rappelles pas de ce concert ? » Ah merde, j’ai complètement oublié si j'avais su, je l'aurais écrit, mais en fait il s'est passé quand même tellement de choses que forcément c'est ce qu'il te reste en mémoire que tu vas régurgiter. Évidemment, il y a quelques fanzines à droite à gauche, quelques notes et donc je suis parti là-dessus en fait.
Après, je parle aussi pas mal de moi quand même. Quand je parle de ma famille, j'en ai reparlé avec mes parents et mes trois sœurs. Et c'est vrai que c’est…comment dire, c'est les critiques les plus féroces, on va dire. Parce que forcément: « Non mais ça s'est pas passé exactement comme ça, c'est pas vrai », Parce qu’à un moment je parle d'une frangine qui buvait des Martini Bianco, elle me dit: « Mais on buvait pas ça à l’époque" mais ça a plus de gueule que les Coca (rires), Mais donc, il y a des passages forcément qui sont un peu romancés évidemment, il y a 2-3 dialogues, je peux pas dire qu'au mot près c’est ça. Le passage avec Zermati c'est pas au mot près, mais en gros c'est l’idée. C'est comme les embrouilles avec les skins, c’est un peu romancé mais c'est très proche de la réalité.
LMS: Et quand tu avais fini d'écrire, Tu as pensé que ça t'avait fait du bien, que tu en avais besoin inconsciemment, peut être sans besoin de le formuler.
Polo: Peut être pas besoin mais en tout cas ça m'a fait du bien et un peu comme la musique en fait. J’ai découvert un autre plaisir. Et là, je m'y suis remis tranquillement juste par plaisir. Je ne sais pas du tout si ça fera un deuxième livre. Je n'ai pas envie de me mettre la pression parce que là je n'avais pas la pression non plus et comme le livre est plutôt bien reçu, là tu peux avoir un peu de pression. Je me suis dit « Bon, si jamais j'en fais un 2ème quand même, il faut que ça soit aussi bien ». Je me dis: « Ecoute, c'est déjà bien d'écrire un bouquin par vie ». (rires). Si le 2ème, il ne sort jamais ou alors s'il est moins bon, écoute, je ne suis pas un écrivain non plus.
LMS: Comment tu as décidé où t'arrêter en fait ?
Polo: Alors, en fait, c'est grâce à Cédric Fabre qui a fait la préface. Quand on s'est revus, quand tout le monde est sorti de toutes ces histoires pandémiques. Il m’a demandé ce que j’avais fait. Alors comme lui, il écrivait je dis: « Bah tiens je me suis mis à écrire » Il me demande sur quoi. Je lui dis que c'est sur ma jeunesse de petit rocker, punk rocker, sur mes débuts. Il me dit que ça l'intéresse parce que lui, outre le fait qu'il soit romancier, il est aussi un fan de rock et de punk rock. Moi, j'étais un peu gêné, Je lui dis que je ne suis pas écrivain mais comme c'est un pote, je lui ai filé ce que j'avais fait et là, peu de temps après on se recontacte, on se reparle il me dit: « C’est super, je trouve vraiment que tu as un style intéressant, il y a du rythme et puis ce que tu racontes, c’est un peu notre histoire à nous tous mais tu ne devrais pas t'arrêter là où tu t'es arrêté ». Mais, en même temps, je m'étais arrêté parce que pour moi je ne savais pas trop où j’allais. Et donc, il m'a dit qu’un récit ça ne se termine pas comme ça. Donc je continue, et j'ai dû réécrire, en gros j'en étais aux 3/4. J’ai rajouté à peu près une bonne cinquantaine de pages, je pense, et je lui soumets à nouveau, et donc là, il me dit que c'est super, il le relit. Moi je l'avais revu, je sais pas combien de dizaines de fois quand j'ai vu que ça prenait quand même une certaine tournure, je m'étais dit que je ferais une petite impression à compte d'auteur pour les copains. Pour les potes et la famille, j'en imprimerais vingt et puis c'est bon.
Et lui il me dit: « Ecoute, j'ai un pote éditeur, Patrick Coulomb et je vais lui faire lire». J'étais encore plus gêné. Genre tu vois moi je suis guitariste (rires).
LMS: Puis c'est peut être pas facile de montrer ce genre de chose, sa vie et ce que l’on a à l'intérieur à quelqu’un…
Polo: Parce que, ce que j'ai oublié outre ça, c'est qu' il m'a encouragé à aller plus loin et surtout il m'a dit: « Ecoute, on sent que t'as pas tout dit et on a envie de savoir d'où tu viens. On a envie de savoir qui était ta famille. » Parce qu’il a senti qu'il y avait quelque chose de social aussi dans cette histoire et moi j'avais évité tout ça, par pudeur. Et là je me suis foutu à poil, vraiment parce il y a plein de gens qui savent exactement ce que je suis. Je ne me suis pas, comment dire pas, je ne me suis pas mis en danger, c'est pas ça, mais pas épargné. Ouais c'est ça, je ne me suis pas épargné, je me moque de moi aussi quand même par moment. Et donc voilà, une fois toutes ces corrections apportées, il confie le manuscrit, enfin, entre guillemets, à Patrick Coulomb qui flashe dessus.
LMS: De Melmac Cat, c’est ça ?
Polo: De Melmac, ouais. Et ça, ça a été mon cadeau de Noël 2022. C'est juste avant Noël. Donc, j'étais hyper ému. Et il me dit: « Ecoute, J'ai 4 ou 5 ouvrages à sortir, ça sortira pas avant ». Moi, j'en attendais rien donc j'étais très content et au final son distributeur a accepté qu'il soit distribué dans toute la France, en Belgique et Suisse. Donc, j'attendais vraiment rien pour le coup. Autant des fois, je me prends la tête, je m'arrache les cheveux pour sortir des disques….
En fait, il faut écrire des livres les gars. (Rires)
Les gens, je crois, s'intéressent plus à comment tu fais ou comment tu as fait les choses qu’à ce que tu fais à l'heure actuelle en fait, mais ça vraiment, tout le monde s’intéresse… « Ah Holy Curse, quand est-ce que vous allez vous reformer ? Ah c'est super quand même et tout ». « Et puis alors Urban Navahos, Ah, j'ai vu encore une vidéo, Ah, c'est vachement bien ». « Ouais mais t'étais où à l'époque tu venais nous voir ? Parce que là tu sais, j'ai un nouveau groupe qui s'appelle No Jazz Quartet » . « Est-ce que ça t’intéresse dans 20 ans, peut-être ? » Tu vois ce que je veux dire ? Alors ça m'a permis de mettre un peu le doigt là-dessus aussi. Et j'en ai parlé à d'autres, à d'autres copains musiciens et quelques fois des gens assez expérimentés et qui m'ont dit que c’était ça.
LMS: Parce que dans ton livre, ce qui m'a étonné aussi c'est que ce n'est pas de la nostalgie. On a l'impression que c'est Polo en continu. Je sais pas si tu vois ce que je veux dire…
Polo: Ouais ouais mais c'est pas de la nostalgie.
LMS: Il n’y a pas ce côté-là, c'était mieux avant. Il y a une certaine continuité. Moi, je te connais depuis pas très longtemps, mais quand j'ai lu ton livre, le peu que je te connais, je l'ai retrouvé maintenant…
Polo: C'est ce qu'on m'a dit quelquefois…
LMS: Une, certaine façon de voir les choses…
Polo: Je n'ai pas essayé de jouer à quelqu'un que je ne suis pas.
LMS: Et dans les relations avec les autres, j'ai l'impression qu'à l'époque et maintenant, tu es le même…
Polo: Avec un peu moins de timidité peut-être.
LMS: Avec l'âge, on voit les choses différemment, mais la base de ce qui est important pour toi, je pense que c'est toujours la même chose aujourd’hui qu’à l’époque.
Polo: Ouais c'est vrai, c'est possible, de toute façon, j'ai toujours des blocages et si on reparle de No Jazz Quartet, pas plus tard que l’année dernière, ça m'a empêché de dormir, ça me cause du souci aussi de me dire: « Putain, je tiens un bon groupe, on a fait un super disque ». Bon, OK, on va pas changer le monde mais comment ça se fait que c'est c'est toujours la même histoire…C’est que je dois…sur certaines choses je suis vraiment pas très bon, tu vois. Je pense que je ne suis pas un bon communicant sans doute, et je pense qu'à l'heure actuelle ce qui fait une grosse partie du boulot, quoi que tu fasses si tu sais pas te vendre… Et mais moi je ne suis pas du style, même si je j'adore ce qu'on fait avec le groupe, je suis pas du style à arriver et à dire : « Ecoutez, on est les meilleurs » tu vois ? Puis tout ça c'est subjectif, mais je ne sais pas… C'est pas de la modestie non plus, c'est que je ne suis pas doué pour ça, en fait je ne sais pas trop me vendre. Heureusement que je suis disquaire. Mais c'est le lot de beaucoup de gens, de beaucoup de musiciens de toute façon…
LMS: Et tu n’avais pas envie de continuer de parler de Holy Curse ?
Polo: Si, si ouais alors après ça je ne sais pas si tu vas forcément l'écrire parce que pour l’instant, j'ai déjà écrit une trentaine de pages mais l'idée ça serait presque… je suis reparti sur une anecdote parce qu'en fait je me suis dit que ce qui m'a lancé dans ce bouquin c'est outre le titre, c'est la première phrase. « Comment on va faire pour le batteur ».
Ça revenait tout le temps, et c'est revenu souvent quoi tu vois ? Et donc là je suis reparti d'une anecdote, je ne sais pas trop où ça va me mener, mais là j'ai écrit … parce qu'en fait ma vie a vraiment pris un tournant quand j'ai commencé à aller bosser aux puces de Clignancourt. Vers 90/91 par là et parce qu’on voulait faire un album avec la dernière évolution de mon premier groupe, Spoiler, on avait encore changé de nom, on s'appelle Circle. Et puis, il y avait encore eu quelques changements de personnel, mais il y avait toujours ce noyau dur et on s'est appelé Dust et on voulait faire un album, donc on avait fait une super démo d’ailleurs.
On l’a faite tout seul au local, on avait un peu de matos à l'époque, on fait une belle démo et et quand dans le bouquin je parle que je vais rencontrer les Ruts, c'était à cette occasion, et en fait on s'était mis dans la tête qu'on aimerait bien qu'il produisent l'album parce qu'on aimait bien, enfin voilà, parce que le groupe on l'aimait bien, puis enfin ce qu'on avait entendu qu'ils avaient fait pour d'autres gens, ça nous plaisait, donc on va les voir et c'était OK, on avait passé la soirée, ils avaient écouté, ils étaient OK. Donc, j'avais besoin de pognon parce que je travaillais, j'étais gratte papier dans un bureau. Et donc il fallait que j’apporte plus de sous. Je commence à bosser aux puces et c’est que je suis un peu en train de raconter. Alors, là, je n'en suis qu'au début, je ne sais pas trop ce que ça va donner, mais ça m'a permis de me rendre compte que c'est vraiment là que ma vie a pris un tournant à 180°. Je suis parti vraiment dans la direction de la musique. Je fais de la musique et je survis de celle des autres parce que je ne vis pas vraiment de de la mienne. Dès 92, je commence à vendre des disques aux puces de Clignancourt en tant que vendeur avec Marie-Jo qui avait monté le Silence de la Rue qui existe toujours. Elle n’y est plus, elle était avec son compagnon Christophe qui y est toujours. Ils ont monté le Silence de la Rue et elle avait un stand aux puces. Je bossais aux puces, je faisais des petits boulots et donc on se rencontre. Un jour son vendeur la quitte et elle me propose le poste. Sur le coup tu te dis : « Je ne suis pas disquaire, tu vas apprendre » et puis je le fais à la façon. Et puis, elle m'avait mis à l'aise, donc ça ça s'était bien passé. J'ai appris sur le tas quoi, mais à ma façon. Moi c'est vrai on parle, vieux disquaires un peu casse couilles, un peu qui te prennent de haut. Ouais mais moi j'ai jamais été comme ça parce que sinon tu changes de boulot.
Et pourtant c'est difficile d’être disquaire. On n'est pas très riches tu vois.
Des fois c'est compliqué, tu as des labels comme tout à l'heure qui nous téléphonent pour nous vendre leurs disques mais tu n'as pas de sous, et tu aimerais bien les acheter mais comment tu fais. Donc tu passes du temps à à répondre, à lutter, à répondre poliment, à essayer de ménager la chèvre et le chou. Il y a des gens qui pensent qu'on écoute de la musique toute la journée, tu sais ? Mais en fait non, on on l'entend mais après l’écouter… Si, je l'écoute quand je la ramène chez moi ou alors quand je ferme le magasin puis je me dis « Bon, je vais écouter ça » . En tout cas, donc j'ai écrit là-dessus pour l'instant je sais pas trop où ça va me mener. Et puis c'est vrai que j'aimerais bien parler du côté Holy Curse mine de rien.
Pas qu’Holy Curse mais Holy Curse en particulier parce que j'ai quand même passé une bonne douzaine d'années avec eux et on a joué sur presque tous les continents à part l'Afrique .Et j'ai fait un petit aparté, à la fin du du bouquin. Je prends l’image, de la gitane, du Voodoo Child, tu sais, si elle m'avait prédit quand je commençais à taquiner la petite guitare espagnole de ma mère qu’un jour, j’irai jouer aux États-Unis, au Japon et tout ça j'aurais dit: « Ouais c'est un conte de fée quoi. Et là je me dis finalement j'aurais presque envie de d'écrire aussi quelque chose « C'est quoi la réussite en fait ? ». Tu vois, parce pour la plupart des gens je n’ai pas réussi. Parce que je ne me suis payé une villa avec une piscine grâce à mes disques. Mais c'est quoi la réussite ? Tu vois, c'est un peu ça, ça serait un peu ça quoi.
LMS: Moi pour rebondir sur ce que tu me dis là, moi, au contraire je pense que tu as réussi.
Polo: Voilà, c'est ça, mais moi je pense aussi.
LMS: A la lecture de ton livre, quand tu as commencé dans la Zup à Aix et où tu es maintenant 40 ans après, tu peux regarder ton parcours sans avoir honte.
Polo: Ouais, c'est ça.
LMS: Et je pense que c'est ce qui ressort de ton livre. C'est ce que je te disais tout à l'heure, ta façon de voir, de te comporter… La réussite, elle n'est pas que matérielle.
Polo: Non mais c'est ça. Voilà. Ouais, tout à fait. Et puis après, outre le matériel, il y a aussi, je pense, beaucoup de gens à l'heure actuelle pour qui la réussite, c'est aussi être populaire.
Notamment les plus jeunes, tu sais. Alors là c'est les réseaux sociaux du coup qui entrent dans la danse. Et là si tu n'as pas tant de vues, si tu n'as pas tant de followers sur ton site, sur ton blog, sur ta page machin, Facebook, Tiktok, tout ce que tu veux, tu n’as pas réussi, mais moi ça ça m'intéresse moyennement quoi. Ou alors si c'est parce que les gens au moins s'intéressent à ta musique, OK ? Mais bon, dans bien des cas, je me rends compte, maintenant tu peux acheter des vues, tu peux acheter des like sur Internet tant que tu veux donc si tu as les moyens tu peux te donner l'illusion que t'as réussi. Mais ça, ça m'intéresse pas plus que l'argent. Je veux dire l'argent c'est intéressant dans le sens ça te permet de vivre.C'est que quand je vais acheter ma baguette de pain si j'ai pas de sous… j'ai beau être anticapitaliste…
Tu vois, moi je vends des disques, donc quelque part mon entreprise elle est capitaliste.
Je m'étais fait cette réflexion en rentrant d'Australie, je me rappelle à l'époque c'était les derniers temps où je vivais à Paris et j'étais redescendu brièvement pour la la famille à Aix. Et j'étais à la Sainte Victoire évidemment. Et j'étais en train de me de me balader là à Puyloubier je me rappelle exactement où c'était en plus, et d'un coup je m'arrête comme ça et je me dis: « C'est quoi la réussite ? Parce que finalement, si on t'avait dit… », Bon, là c'était je te parle de ça, c'était il y a 19 ans, mais je me suis dit: « Mais si on t’avait dit ça il y a 25 ans, un jour tu vas aller jouer en Australie… » et on n’a pleuré, supplié pour aller, c'est que, tu vois, on a vraiment été aidé, on nous a monté une tournée comme certains petits groupes américains, on leur monte ici quand ils viennent en en France ou en Europe, tu vois une sortie de l'aéroport directement à la radio, Et enfin bon, et là je me dis: mais est ce que ce n’est pas un peu ça aussi quand même la réussite ? Et puis le l'année d'après, on nous propose d'aller jouer à Tokyo, on y va. Après on va enregistrer à Detroit, mais ça c'est mon cerveau malade, parce qu'on était là, on avait enregistré 5 titres à Sydney mais pas assez pour un album avec Denis Tek à la production en plus. Tu te dis: « Merde, on n’a que cinq titres, c'est un peu court », on était en tournée et je lisais Dig It, tu t'en rappelles Dit It, le fanzine ? . Je lisais Dig It puis d'un coup, je fais: « Les gars, j'ai trouvé où on va, on va finir l’album. » « Ah ouais c'est où ça ? » J'ai dit Ghetto Recorders à Detroit » « Arrête tes conneries ».(rires) Il y avait, un gros article sur Jim Diamond et et Ghetto Recorders à Detroit.
J'ai dit: « A mon avis les gars, si on l’appelle, on lui demande combien, combien ça coûte, il va pas nous dire non c'est un Américain en plus. » Et c'est ce qui s'est passé, on l'a appelé, on lui a dit: « Tu prends combien ? » . « OK, vous vous voulez venir quand ? » On s'est mis d'accord sur les dates et on y est allés. Voilà, on est arrivés à New York, du coup on a fait deux concerts à New York, on a fait un concert du coup et je ne sais plus comment je me démerde…J’étais en contact avec la femme de Gary Rasmussen qui était le bassiste de The Up qui était à la même l'époque que le MC 5, tu vois dans dans les White Panthers pantor tu sais et le bassiste du Sonic’s Rendez Vous Band qu’on vénérait à l’époque avecis avec Fred Smith, Fred Sonic Smith quoi et. Et là, la nana elle me dit: « Ah vous venez et mais attends, je vais t’aider, alors il faut que tu branches machin.. » et donc donc elle nous monte un concert là-bas à Detroit. Après le lendemain on joue à Toledo qui est à cent bornes au-dessus dans l'Ohio mais qui sont deux villes assez proches. Tu vois on a fait cinq concerts en plus pour faire 3 jours de studio. Elle est belle l’histoire quand même !
Je crois qu’il n’y a que deux groupes français à avoir enregistré là-bas à Ghetto Recorders .Et l'autre je ne sais plus qui c'est d’ailleurs.
Polo: Après avec Keith Richards Overdose, on avait fini d'enregistrer et d'un coup sur Facebook, je vois que Jim Diamond… je comprends qu'il habite du côté de Montpellier. Je le contacte: « Qu'est ce que tu fais là, j'ai un album à finir, ça t'intéresse ? » Il se pointe trois jours chez moi et il nous fait un super mixage.
Et Holy Curse, pareil. Enfin on a enregistré le dernier album avec Rob Younger, à la production. C’est une belle histoire. Je ne sais plus quel l'australien nous avait dit une fois : « La chance que vous avez, putain, d'avoir bossé avec Rob Younger! » . Tu vois là tu te dis :« Bah, toi petit Français tu as même des groupes australiens qui t' envient quoi. Il a produit le dernier Civic tu vois par exemple et pourtant il rame, le pauvre, il roule pas sur l’or, Tu vois donc la réussite….
LMS: C'est pas lui qui a produit le disque des Dynamic Shakers ?
Polo: Je ne crois pas. C’est pas Rob Younger.
LMS: Non mais je veux dire, que c'est Jim Diamond qui a produit les Dynamic Shakers
Polo: Ouais, il en a produit tellement. C'est à dire que comme Il a passé 3 - 4 ans en France. Je crois que tous les groupes français, ils ont bossé avec lui un jour ou l’autre, c'est c'est c'est presque trop…
LMS: Il y a aussi des groupes français des années 80 qui ont enregistré avec Rob Younger. Il y en a peut être même qui sont sortis sur Citadel.
Polo: Ouais, ouais, et Closer même à l'époque.
LMS: Ouais, ouais.
Polo: Il a produit Died Pretty aussi. Ouais, il en a produit un paquet. les Hits aussi, le groupe actuel quoi. Donc Civic, il a fait le 2ème. Mais tu vois, ce mec là, moi c'est quelqu'un que que j’admire. Et pourtant le type quand je lui ai envoyé notre album de No Jazz Quartet, je lui ai envoyé une copie vinyle, ça m'a coûté 18€ donc presque plus cher que le disque et il était tellement touché; et il m'a dit: « Mais moi je n'aurais pas eu les moyens de le faire ».Tu te rends compte ? » J’ai dit: « Bah oui, c’est vrai que ça coûte cher mais bon voilà t'es un ami et je voulais avoir ton avis aussi. Et peu importe d'ailleurs si ton avis il n’est pas bon, » Mais il se trouve qu’il a été vraiment dithyrambique mais bon si ça n’avait pas été le cas c'est pas grave.
Je pense que ça peut être intéressant d'écrire là-dessus. Quand tu te dis j'ai réussi ou j'ai pas réussi, tu vois.
Et puis tu as tout un tas de gens aussi, des artistes, des petits groupes qui ont une une boîte de de production au cul, ils ont des subventions, ils ont des managers, ils ont tout ce ce que tu veux, attachés de presse en veux-tu en voilà…Des fois, ça dure deux ans, ils retournent chez leur mère. Donc, si c'est ça,…et moi, j'en ai vu un paquet comme ça, le mec va être dégoûté après tu vois, moi j'ai pas envie de ça quoi tu vois ?
LMS: OK, bon, ben écoute. Je pense que…
Polo: Je pense que là, putain, t'as du boulot pour tout retranscrire. (Rires)
LMS: Oui, mais c'est pas grave, c'est intéressant. Merci !
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