JAMES CARR - Soul Monster



      

Il est agréable (et étonnant) de constater que la soul music est le seul genre musical (avec l'opéra !) où il est obligatoire d'être un grand chanteur. Au panthéon des grands interprètes soul, la plupart citeront Otis Redding, Marvin Gaye ou James Brown. D'autres, plus curieux, encenseront volontiers Solomon Burke, Wilson Pickett, Al Green ou Joe Tex voire Percy Sledge. Parmi les "oubliés", il existe une figure légendaire, une voix unique mise au service de titres incontournables. Il s'agit de James Carr.
Originaire du Mississippi, de Coahoma County (non loin de Clarksdale), James Augustus Carr est né le 13 juin 1942. Il passe son enfance à Memphis puis s'étant marié très jeune, il travaille comme ouvrier. Son temps libre est consacré au chant. Il participe à de nombreux groupes gospel qui demeureront obscurs. C'est par cet intermédiaire qu'il rencontrera Roosevelt Jamison vers la fin de l'année 1962. Roosevelt allait devenir le guide de James, celui sans lequel il est perdu. Il faut dire que James est un personnage à part. Il a un caractère difficile et ombrageux et manque visiblement de confiance en lui semblant vivre parfois dans un autre monde. Totalement dépourvu d'ambition, il ne se prendra jamais pour une star. On a l'impression qu'il chante parce qu'on insiste.
Certains attribuent son caractère à des problèmes de boisson voire de drogue, d'autres parlent de maladie mentale. Roosevelt Jamison, qui semble être celui qui l'a le mieux connu, réfute et parle d'un manque de maturité.
Il dira de lui : " Il était comme un enfant. J'ai toujours secrètement voulu être un artiste. Et j'ai vu que si je pouvais instiller un petit peu de moi-même dans différents artistes, alors je pourrai continuer à vivre. J'ai vu que James avait une voix dynamique, et qu'il avait terriblement besoin de moi pour avoir du succès. Alors j'ai été avec lui à 100 %. Nous étions comme des jumeaux, tout le monde nous appelait frères. D'autres gars, quand ils viennent dans le business, veulent répéter et chanter. Mais James faisait rarement ça. Il ne s'impliquait dans rien. La seule chose qu'il faisait bien, c'était chanter et il fallait presque toujours le pousser pour faire ça. Il était toujours embrouillé et confus."
La rareté des photos de James Carr prises au cours des années 60, et le peu de renseignements disponibles sur sa famille, renforcent encore le caractère mystérieux du personnage.Pendant ce temps, le label Goldwax était mis sur pied à Memphis. Créé sur une idée de Quinton Claunch, un passionné déjà impliqué dans différentes aventures musicales, devenu vendeur pour nourrir sa famille, et avec les fonds d'un pharmacien, Rudolph "Doc" Russell, il allait connaître un succès important (d'estime et dans les charts) grâce à O.V. Wright, Spencer Wiggins, Percy Milem, the Ovations et bien sur James Carr.
Roosevelt Jamison

C'est par l'intermédiaire de l'incontournable Roosevelt Jamison, que James allait devenir l'artiste principal du label. Roosevelt avait également présenté O.V. Wright mais pour diverses raisons (surtout de gros sous), il avait été écarté de son entourage, O.V. Wright se retrouvant d'ailleurs sur un autre label. Roosevelt se consacra alors à James à plein temps. James Carr publia en tout quatorze singles et deux albums pour ce label dans les années 60. Tous ces enregistrements constituent l'apogée artistique de James Carr et des pierres angulaires de la soul music. Ils permettent de profiter pleinement de ses qualités vocales, d'admirer la précision du phrasé, l'extrême émotivité de son chant, une tension et une tristesse intenses qui vous envahissent le cœur. On a l'impression que sa voix sort du plus profond de son âme pour devenir une plainte déchirante. Les ballades exacerbent ses qualités. Elles se transforment en chants de désespoir. Il y a alors une telle présence que l'on ne peut qu'être profondément ému. Il donne l'impression d'avoir tout perdu (en plus par sa faute), qu'il ne lui reste plus que ses chansons. Toute rédemption est impossible et sa douleur s'exprime avec une ferveur religieuse héritière de son éducation forgée dans les églises (son père était pasteur baptiste). Si l'on veut comprendre le terme "deep soul", il suffit d' écouter l'un de ses titres.

Quinton Claunch
Il fallut trois singles pour que son talent s'exprime dans sa totale plénitude et qu'il fasse son apparition dans les charts. Il allait devenir la "richesse" principale de Goldwax jusqu'à la fin du label. Les enregistrements étaient dirigés par Quinton Claunch et Doc Russell, Stan Kesler et Chips Moman étant les ingénieurs du son. Il faut reconnaître à Goldwax la capacité de lui avoir fourni des chansons de qualité et une équipe de musiciens de premier ordre. On retrouve ce qui a fait la force et la richesse de la musique soul, une symbiose entre artistes noirs et blancs. La plupart du temps, on assiste à la communion entre musiciens d'inspiration country et chanteurs élevés au gospel. En l'occurrence, il s'agit de musiciens dont la réputation flatteuse perdure encore aujourd’hui : Reggie Young à la guitare( Regardez les crédits de vos disques, je suis sur que vous le trouverez), avec Bobby Woods aux claviers, Tommy Cogbill à la basse, Bobby Emmons à l'orgue et Gene Chrisman à la batterie avec la participation des Memphis Horns. Tous ces musiciens ont accompagné les plus grands musiciens soul et de biens d'autres genres musicaux (Elvis Presley par exemple).

 A l'époque, musiciens et chanteurs étaient en studio et jouaient le morceau ensemble. Ils essayaient des arrangements, l'apport de chacun enrichissant le travail collectif. Une idée de l'un faisait naître une étincelle chez un autre. Il y avait aussi une volonté de simplicité et de plaisir partagé. Tout cela fait que l'on écoute encore avec plaisir toutes ces chansons après tant d'années.
A partir de "You've got my mind messed up", James figura régulièrement dans les charts. Bien que visiblement plus à l'aise dans les ballades, il aborda d'autres genres, titres plus enlevés (Love attack) ou à forte saveur country (Life turned her that way). Il faut dire que sa voix lui permettait de tout chanter. Tout cela ne se fit pas sans peine. Il était de plus en plus difficile d'effectuer des enregistrements avec James. Il était souvent incapable de chanter quoique ce soit. Il faut dire que Roosevelt Jamison avait été écarté comme manager au profit de Phil Walden (le manager de Otis Redding et de bien d'autres) et que le comportement de James ne s'est pas amélioré. Quinton Claunch ou Stan Kelser racontent des séances où James est "impénétrable", où il ne réagit à aucune sollicitation et d'autres où James disparaît du studio sans crier gare.

 

Chips Moman
 Tout cela n'a pas empêché la publication de faces purement extraordinaires, sans doute parce que James Carr faisait plus qu'interpréter, il vivait, il était ses chansons. Il imposait sa marque indélébile à un titre et toutes les comparaisons avec d'autres interprétations ont toujours été en sa faveur. Le plus bel exemple étant bien sur "The dark end of the street"(paru en 1967), son œuvre maîtresse, son chef d'œuvre absolu, une histoire d'amour fugace écrite par Chips Moman et Dan Penn, deux des plus célèbres auteurs de standards de la soul. "The dark end of the street" est l'emblème de James et demeure un des titres majeurs de la soul music. Ce fut malheureusement aussi le début de la fin. La situation de Goldwax et celle de James se dégrada pour arriver à la dissolution de Goldwax en 1969.
Entre-temps, James enregistra encore des morceaux de choix comme "A man needs a woman", "Freedom train" ou "To love somebody", son dernier titre pour Goldwax enregistré exceptionnellement à Muscle Shoals avec Jimmy Johnson (guitare), David Hood (basse), Spooner Oldham (claviers) et Roger Hawkins (batterie). On trouve peu d'informations sur ces performances scéniques durant les années 60. Contrairement à ce que son caractère renfermé pourrait laisser supposer, il semblerait que ses prestations étaient souvent excellentes et empreintes d'une ferveur gospel.


En 1971, James enregistre à Jackson (Mississippi) aux studios Malaco un single pour Atlantic qui demeurera sans suite. On imagine qu'il a dû se sentir perdu dans cette structure plus importante. Il n'empêche que ces deux faces valent plus que le détour et prolongent bien agréablement les enregistrements Goldwax.
Ensuite pas grand chose jusqu'aux années 90 : un single en 1978 produit par l'infatigable Roosevelt Jamison, des rééditions au Japon et une tournée en 1979 dans ce pays pour laquelle les avis semblent diverger. Certains disent qu'il fut incapable de chanter et que ce fut un fiasco. D'autres que ce ne fut pas si mal à part un concert où il était malade. Les années 80 furent encore pire, une disparition quasi complète. Des rumeurs
coururent même sur sa mort.
Fort heureusement, il n'en était rien et c'est avec plaisir que l'on retrouva James Carr au début des années 1990. Le trio gagnant qu'il avait constitué avec Roosevelt Jamison et Quinton Claunch existait de nouveau. Goldwax renaissait de ses cendres. Un vertigineux retour à des temps prolifiques comme si trente ans étaient effacés d'un seul trait.
Avec Quinton Claunch
 Certes, James avait vieilli, sa voix ayant payé son dû au temps qui passe mais les deux disques qu'il a enregistra pour Quinton s'écoutent avec grand plaisir. Hors de toute considération nostalgique, "Take me to the limit" sorti chez Goldwax en 1991 et "Soul Survivor" publié en 1993 par Soultrax (un nouveau label créé par Quinton) n'ont certes pas le cachet de son âge d'or. Les orchestrations sont quelquefois un peu chargées et un peu trop "synthétiques", les claviers trop présents. Ces enregistrements sont de toutes façons indispensables à tout amateur de soul music. Ils furent les derniers de James.
Ils permirent un retour sur scène avec des concerts à New York et même en Italie au célèbre festival de Poretta. Des rééditions de la période Goldwax apparurent entretenant le souvenir intense de ce chanteur irrémédiablement inoubliable.
Le 7 janvier 2001, James Carr s'est éteint à Memphis des suites d'un cancer du poumon.
Il est tragique qu'il n'ait pas été intronisé au Rhythm & Blues Hall of Fame de son vivant, maintenant qu'il n'est plus parmi nous, son introduction n'aura plus la même saveur.
J'espère que ma modeste contribution permettra à certains de le découvrir, ce qui sera, je vous l'assure, un plaisir indicible. Pour les autres, je les invite à le réécouter pour lui rendre un hommage mérité.


DISCOGRAPHIE

SINGLES

Goldwax

- You don't want me / Only fools run away (Goldwax 108) 1964
- Lover's competition / I can't make it (Goldwax 112) 1964
- Talk talk / She's better than you (Goldwax 119) 1965
- You've got my mind messed up / That's what I want to know (Goldwax 302) 1966
- Love attack / Coming back to me baby (Goldwax 309) 1966
- Pouring water on a drowning man / Forgetting you (Goldwax 311) 1966
- The dark end of the street / Lovable girl (Goldwax 317) 1967
- Let it happen / A losing game (Goldwax 323) 1967
- I'm a fool for you / Gonna send you back to Georgia (Goldwax 328) 1967
- A man needs a woman / Stronger than love (Goldwax 332) 1968
- Life turned her that way / A message to young lovers (Goldwax 335) 1968
- That's the way love turned out of me / Freedom train (Goldwax 338) 1969
- To love somebody / These ain't raindrops (Goldwax 340) 1969
- Everybody needs somebody / Row row your boat (Goldwax 343) 1969

 


 

Atlantic

- Hold on / I'll put it to you (Atlantic 2803) 1971

 

 


 

River City

- Let me be right (Don't want to be wrong) / Bring her back (River City 1940) 1978 

 

 



Soultrax

- Soul survivor / Gonna marry my mother-in-law (Soultrax 5001) 1993

 

 


 

 N.B : Il existe un E.P. français référencé Columbia 1788 et présentant les titres suivants :
That’s what I want to know / You’ve got my mind messed up / Coming back to my baby / Love attack


 

ALBUMS

Goldwax

- You got my mind messed up (Goldwax 3001) 1966 :
Pouring water on a drowning man / Love attack / Coming back to me baby / I don't want to be hurt anymore / That's what I want to know / These ain't raindrops / The dark end of the street / I'm going for myself / Lovable girl / Forgetting you / She's better than you / You got my mind messed up


 



- A man needs a woman (Goldwax 3002) 1968 :
A man needs a woman / Stronger than love / More love / You didn't know it but you had me / A woman is a man's best friend / I'm a fool for your / Life turned her that way / Gonna send you back to Georgia / The dark end of the street / Sowed love and reaped a heartache / You got my mind messed up

 

 


 

COMPACT DISQUES

Nouveaux enregistrements

Goldwax

- Take me to the limit (Goldwax 5002) 1991 :
Take me to the limit / Sugar shock / Love attack' 90 / You gotta love your woman / High on your love/ She's already gone/ Our garden of eden/ I can't leave your love alone/ What's a little love between friends / Lack of attention.

 


 

 Soultrax

- Soul survivor (Soultrax 1001) 1993 :
Soul survivor / A man worth knowing / Put love first / I Can't leave your love alone / Things a woman need / Daydreamin' / Gonna marry my mother-in-law / I'm into something / Memphis after midnight / That's how strong a woman's love is

 


 

 Il existe également deux disques uniquement publiés au Japon:

- Freedom train (Goldwax/Vivid 3006) 1977: What Can I Call My Own / My Adorable One / I Can’t Turn You Loose / These Arms Of Mine / The Lifetime Of A Man / Tell Me / Let’s Face Facts / Freedom train / You Hurt So Good / Love Attack / Pouring Water On A Drowning Man / You Don’t Want Me / Search Your Heart / Dixie Belle


 


- Oriental live and living (Goldwax 3003) 1978: Losing Game / Love Attack / Coming Back To Me Baby/ For Hour Precious Love / I Can’t Turn You Loose / You’ve Got My Mind Messed Up / Freedom Train/ The Dark End Of The Street / To Love Somebody / Loveable Girl / Pouring Water On A Drowning Man / Losing Game

 

Compilations

 

Kent a sorti plusieurs compilations :

- The complete Goldwax singles (Kent CDKEND 202) paru en 2001 qui comme son nom l'indique propose en 28 titres l'intégralité des singles de la période Goldwax.


 

- My soul is satisfied, the rest of James Carr (Kent CDKEND 231), proposant un aperçu complet de sa carrière solo (Goldwax, Atlantic, River City et SoulTrax) y compris avec son groupe gospel The Jubilee Hummingbirds avec des enregistrements alors inédits:
Pouring Water On A Drowning Man (Version 2) / Love Attack (Version 2) / What The World Needs Now Is Love / She's Better Than You / I Can't Help Myself (Sugar Pie, Honey Bunch) / Woman Is A Man's Best Friend / A Losing Game / Row, Row Your Boat / Hold On / I'll Put It To You / Let Me Be Right (I Don't Want To Be Wrong) / Bring Her Back / Hit And Run / A Woman's Got The Power / Hungry For Your Love / It's Sweet On The Backstreet / The Dark End Of The Street / I'm Gonna Marry My Mother In Law / That's When The Blues Began / Try My Love / Jordan River / He'll Be There aka You've Got A Friend

 


 - A man worth knowing: The 1990s Goldwax & Soultrax recordings (Kent CD CHD 1120), couvrant la période des années 1990 (Goldwax & Soutrax):
You're Pouring Water On A Drowning Man / Take Me To The Limit / Sugar Shock / Love Attack '90 / You Gotta Love Your Woman / High On Your Love / She's Already Gone / Our Garden Of Eden / I Can't Leave Your Love Alone / What's A Little Love Between Friends / Lack Of Attention / Soul Survivor / A Man Worth Knowing / Put Love First / Things A Woman Needs / Daydreamin' / All Because Of Your Love / I'm Into Something / Memphis After Midnight / That's How Strong A Woman's Love Is

 

- The best of James Carr (Kent CDKENM 472) ne contenant que des titres Godlwax édité pour le cinquantenaire de la parution de "Dark End Of The Street":

The Dark End Of The Street / These Arms Of Mine / Love Attack / Life Turned Her That Way / Freedom Train / A Losing Game / Pouring Water On A Drowning Man / You've Got My Mind Messed Up / You Hurt So Good / A Man Needs A Woman / Lover's Competition / That's What I Want To Know / I'm A Fool For You / A Lucky Loser / Your Love Made A U-Turn / To Love Somebody / I Don't Want To Be Hurt Anymore / Let It Happen / Forgetting You / Let's Face Facts

 


 Kent a également sorti deux EP en série limitée :

- In Muscle Shoals (Kent / Goldwax LTDEP 012) qui, comme son nom l'indique, contient quatre titres enregistrés à Muscle Shoals et non à Memphis : 

That's The Way Love Turned Out For Me / Life Turned Her That Way / Search Your Heart / Love Is A Beautiful Thing

 

A losing game, Goldwax rarities (Kent LT DEP 019), contenant des morceaux rares:

A Losing Game / Love Attack / Pouring Water On A Drowning Man / What Can I Call My Own


 

On peut se laisser aussi séduire par la série "The Goldwax story vol. 1 à 3"(Kent CDKEND 203, 225 et 335) ou la série "The complete Goldwax singles vol 1 à 3" (CD Ace CDCH2 1226, 1236 et 1248) qui, outre des titres de James Carr, proposent une très belle sélection de titres du label.

 





 

On peut trouver les deux titres du single Atlantic sur deux excellentes compilations, "Sanctified soul" (Kent CDKEND 180) paru en 2000 pour "I'll put it to you" et "Our turn to cry" (Kent CDKEND 195) paru en 2001 pour "Hold on".

 

 

- The essential James Carr paru en 1995 chez Razor & Tie (RE 2060) qui comporte :
You've got my mind messed up / I'm a fool for you/ You didn't know it but you had me (inédit) / The dark end of the street / Lovable girl / Stronger than love / I gotta go (inédit) / Love attack / You don't want me / A man needs a woman / Coming back to me baby / Forgetting you / Pouring water on a drowning man / These ain't raindrops / Freedom train / What can I call my own ? (inédit) / I'm going for myself now / Gonna send you back to Georgia / Let it happen / To love somebody.

 


 

Enfin, il existe une compilation de ses derniers enregistrements "24 karat soul" parue chez Soultrax (SLT 1008) avec les titres suivants :
It's sweet on the back street (inédit) / Dark end of the street (new take)(inédit) / Pouring water on a rowning man (new take) (inédit) / I'm into something / Soul survivor / Take me to the limit / Gonna marry my mother-in-law / She's already gone / A man worth knowing / Try my love (inédit) / All because of your love/ Things a woman needs / Hungry for a love (inédit) / Love attack 90 / High on your love / Memphis after midnight / I can't leave your love alone / That's how strong my woman's love is / What's a little love between friends / That's when the blues began (inédit)

 


Pour approfondir votre connaissance de James Carr, je vous conseille la lecture du livre de Peter Guralnick "Sweet Soul Music, Rhythm And Blues et Reve Sudiste De Liberté" .

     

                                                                                                        Jean-Jacques Mura

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