YOU KNOW THE SINGER, NOT THE ALBUM – part 1 - GARNET MIMMS

 




Nouvelle rubrique, avec un titre en référence à Alex Chilton reprenant les Stones.

Si certains artistes géniaux des années 50-60 n’ont pas confirmé ensuite – comme par exemple Ben E. King, un de mes favoris, qui a sorti de merveilleux albums jusqu’à la fin des années 60 mais dont les suivants sont à mes oreilles inaudibles – d’autres ont réalisé des albums tardifs qui surpassent leurs classiques de l’époque de leur succès.

Comme par exemple Garnet Mimms, né en 1933 et toujours vivant, dont la période d’activité ne s’est pas limitée à 1953-1978 comme l’indique Wikipédia, mais qui a aussi sorti un album en 2008, Is Anybody Out There?, son meilleur, une merveille, aucun morceau à jeter. Dan Penn ne s’y est pas trompé en composant un titre spécialement pour cet album, sorti uniquement format CD sur Evidence (il n’y a pas de hasard) Records aux USA. Un disque de gospel musclé – tout comme Dan Penn, Garnet Mimms est devenu un new born christian - mais pas que, produit et en large partie composé par Jon Tiven et sa compagne Sally, auteurs aussi de disques mémorables.

Né en Virginie, Garnet Mimms a grandi et fait ses armes à Philadelphie en chantant avec des groupes gospel, dès 1953, avant de s’installer à New York en 1963. C’est à NY qu’il connaîtra ses premiers succès grâce au producteur / songwriter Bert Bern, qui composera, avec son complice Jerry Ragovoy, notamment Cry Baby pour Garnet Mimms & The Enchanters (1963, # 1 dans les pop charts), repris par Janis Joplin en 1971, ainsi que par P.J. Proby, les Yardbirds, Bill Wyman et les early Led Zeppelin live, qui reprendront par la suite également As Long As I Have You, autre titre de GM, tout comme Roger Daltrey (Who him? Yes him?).



Parmi ses autres morceaux les plus connus en solo, composés par la même équipe, il y a aussi I’ll Take Good Care Of You, # 15 des charts R&B en 1966.

Voilà pour la bio synthétique. Revenons à l’album qui nous intéresse (enfin, moi au moins) : Is Anybody Out There?, qui, comme je l’ai dit plus haut est en grande partie composé par Jon Tiven (qui tient aussi la guitare et plein d’autres instruments), parfois avec sa compagne Sally (qui tient la basse) et d’autres, dont Dan Penn, Spooner Oldham et Felix Cavaliere (Young Rascal(s)).

Une fois n’est pas coutume, song by song, sans lien, désolé, l’album est introuvable sur Youtube, mais vous pouvez l’acheter pas très cher en ligne (attention aux frais de port en revanche).

L’album commence par la pépite You’ll Lose What You Got (J & S Tiven + Dan Penn), un morceau mid tempo qui accroche dès les premières secondes, comme tous les morceaux (co) composés par Dan Penn.

Arrive ensuite l’éponyme Is Anybobody Out There?, une chanson rapide qui aurait pu dater des 60’s et être interprétée à l’époque par Solomon Burke ou Wilson Pickett.

God Is Standing By, seule reprise de l’album est un morceau composé par Johnnie Taylor (mal orthographié Johnny Taylor dans les crédits de l’album, ce Johnny-là étant celui de Disco Lady, repris par Lx Chilton) est un morceau gospel, vous l’aurez deviné. When you have trouble, don’t cry, remember He’s standing by, so hush…, dit la chanson, gospel donc, mais musclée.

Muddy Water, encore un morceau gospel – I get down on my kness and pray, wash my hans in muddy water – il faut entendre cette suite scandée wash my hands in muddy water, un bonheur, pas besoin de solo de guitare ou autre. L’album n’en contient d’ailleurs aucun, encore mieux que les Ramones.

Limitless est un morceau de P.F. Sloan composé spécialement pour cet album de Garnet Mimms. Un des plus beaux de l’album avec ses chœurs comme seuls les blacks ladies peuvent en délivrer.

I Know The One sonne presque power pop, non je déconne, plutôt comme un morceau de Roy Orbison période Traveling Wilburys. I know the one who carry, a little bit scary

Arrive ensuite Let Your Love Rain, un morceau comme savait en écrire Neil Young à l’époque d’After The Gold Rush.

Avec Sweet Silence, on se croit à la Nouvelle Orléans, think Eddie Bo ou Allen Toussaint.

God Is Love, encore un morceau quasi pop, qui me fait penser au Pirate Love de Johny Thunders & The Heartbreakers.

Dans Keeping The Dream Alive, on entend le feeling de Spooner Oldham, qui ne joue pas sur le morceau mais qu’il a composé avec J & S Tiven.

Le tempo s’accélère avec I Just Know et son refrain tubesque. Tout cet album est truffé de tubes en puissance.

Lift You Up est l’autre morceau, avec God Is Love, co-composé par Jon Tiven et Felix Cavaliere. Il est relevé par de superbes chœurs.

On Top Of This Mountainwhere I stand, I can see promess, une chanson d’espoir.

Love Is The Reason sonne dès l’intro comme un classique Stax ou Muscle Shoals.

Thirty Three, qui termine l’album, heureusement, je manque de superlatifs, est une référence à l’âge du christ au moment de sa mort, j’imagine. C’est en tout cas encore un pur bonheur.

L’album dure presque une heure, il est trop court, un peu comme Don’t Give Up On Me de Solomon Burke (part 2).

Patrick Bainée

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