YOU KNOW THE SINGER, NOT THE ALBUM – part 3 – DON COVAY

 



Adlib est le dernier album de Don Covay, (Donald James Randolph, 1936-2015), sorti en 2000, après 23 ans d’absence.

Avant d’oser entrer en studio pour enregistrer un album entier (trop timide pour ça), il a sorti pas mal de singles et écrit pour d’autres chanteurs, dont Pony Time pour Chubby Checker. On lui doit aussi Chain Of Fools (Aretha Franklin, 1968 – le morceau avait été écrit par Don Covay 15 ans auparavant), Three Time Loser (Wilson Pickett, ainsi que I’m Gonna Cry, son tout premier single), There’s A Party Goin’ On (Wanda Jackson), Don’t Drive Me Away (Ben E. King), This Old Town (Staple Singers) et d’autres morceaux interprétés par Gene Vincent, Solomon Burke, Little Richard (dont Don Covay a été le chauffeur), Brook Benton, Joe Tex et Etta James, pour se limiter aux plus connus. Tous les styles sont couverts : rhythm & blues, rock’n’roll, doo wop et funk. Pas la power pop, ouf !

See Saw, son premier album, insurpassable, est sorti en 1964. De nombreux titres de cet album ont été repris par d’autres artistes, dont le titre éponyme par Aretha Franklin, Sookie Sookie de multiples fois, tout comme Mercy, Mercy (avec un jeune Jimi Hendrix à la guitare), morceau sur lequel Mick Jagger imite parfaitement le phrasé de Don Covay, c’est bluffant (album Out Of Our Heads, 1965). Comme souvent, les Stones ont renvoyé l’ascenseur en demandant à Don Covay d’assurer des backing vocals sur leur album Dirty Work (1986).



Adlib est donc le deuxième meilleur album de Don Covay. C’est Ronnie Wood (décidemment) qui a réalisé la cover du disque, sorti uniquement format CD, sur Cannonball Records – il y a un petit boulet de canon qui se balade dans le boitier du CD. On retrouve Jon Tiven (Cf. part 1 de cette rubrique) à la production (early Alex Chilton, etc). Ce type, qui a aussi composé avec Don Covay quasiment tous les nouveaux titres de l’album, a vraiment du goût dans ses choix, un peu comme Ben Vaughn, qui avait produit les derniers albums de Charlie Feathers et d’Arthur Alexander. Jon Tiven assure aussi les parties de guitare et on retrouve sa soulmate Sally à la basse.

La cover précise Don Covay & Friends. D’autres amis l’ont en effet aidé à composer et ou à interpréter plusieurs morceaux de l’album, comme Dan Penn, pour commencer par le highlight de l’album, Hall Of Fame, dans lequel Don et Dan chantent avec humour someday we’re gonna be in The Rock’n’Roll Hall of Fame – tous les deux sont éligibles, comme beaucoup d’autres artistes dont le premier disque est sorti il y a 25 ans, mais encore à ce jour non encore induits.

L’album, qui dure plus d’une heure, comprend 15 chansons.  

Après l’intro, Don Covay Boogie, interprétée avec l’aide du guitariste Kim Simmonds (Savoy Brown), Don Covay revisite Mercy, Mercy, accompagné de l’anglais Paul Rogers (Free, Bad Company). Excellente version, tout comme les deux autres reprises de l’album : Chain Of Fools, avec Ann Pebbles en invitée, tandis que Wilson Pickett et Don Covay reprennent Three Time Loser dans une version très musclée.

Wilson Pickett a l’honneur de figurer sur un autre morceau tout aussi efficace, Nine Times A Man. C’est la seule vidéo de l’album qu’on peut trouver sur Youtube.


Parmi les autres invités sur l’album, on trouve Syl Johnson sur le thrilling Victims, Otis Clay sur He Don’t Know, le saxophoniste Lee Konitz sur Chill Factory et Huey Lewis sur The Red Comb song.

Quelques titres sont interprétés par Don Covay seul au chant.

L’album se termine comme il avait commencé, par Don Covay Boogie (Slight Reprise). On en redemande.

Patrick Bainée

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