7" - part 2 - ALEX CHILTON : Bangkok (et la France)
Je ne pensais pas donner de suite à cette rubrique
« 7’’ – seven inches », puis je me suis dit qu’il y avait un paquet
de similitudes entre « Human Fly » et « Bangkok », Lx
Chilton et les Cramps :
-
« Bangkok » est le deuxième single
d’Alex, après le EP « Singer Not The Song » l’année précédente. Il
est sorti sur Ork…
-
Label sur lequel devaient sortir initialement
les deux premiers singles des Cramps…,
-
qui ont utilisé le même producteur, Lx Chilton…,
-
dont le single « Bangkok / Can’t Seem To
Make You Mine », également sorti en 1978, est aussi constitué d’une face A
qui restera un de ses classiques et d’un morceau qu’il sera le premier à
reprendre en face B, en faisant aussi bien, voire mieux, que l’original,
-
Enfin, Lx, Lux et Ivy étaient (c’est encore le
cas pour Ivy) beaux, sexy et drôles.
Les Cramps et Alex Chilton ne collaboreront plus ensemble
après le premier album des Cramps, pas plus qu’ils ne reprendront de chansons
de l’un ou des autres. Ils s’influenceront néanmoins, Lx reprenant
« Domino » et un peu plus tard, en 1979, toujours en précisant
« i got this one from The Cramps », « The Way I Walk » et
« Love Me », accompagné de Tav Falco à la guitare et au chant sur
certains morceaux, de Chris Stamey à la basse et Ross Johnson à la batterie. En
1980, à la fois les Cramps et Lx reprennent « Oowee Baby » de Ric
Cartey, qui a influencé l’autre ? De leur côté, les Cramps ont pu
s’inspirer de « Bangkok » pour composer leur « Naked Girl
Falling Down The Stairs », pour le riff, les paroles faisant référence aux
tableaux du même nom de Marcel Duchamp.
J’avais acheté le single « Bangkok / Can’t Seem To Make
You Mine » chez Music Action, place de l’Odéon, à Paris. Le rayon singles
se limitait à une boîte rangée au-dessus de la platine du magasin (au fond, à
doite, au-dessus de la platine) mais la sélection était d’enfer.
« Bangkok » : la pochette, le label, le
morceau
La photo qui illustre la cover a été prise par Godlis à New
York, quartier du Bowery, pas loin du CBGB, en 1977.
Le disque est sorti sur « Fun », un sous label de
« Lust/Unlust Music », qui reprenait l’imagerie « Sun ».
Le label était basé à New York et son créateur, Charles
Ball, qui avait aussi créé « Ork », est mort d’une crise cardiaque,
comme Lx Chilton, mais deux ans plus tard.
« Bangkok a été composé par Lx Chilton, avec l’aide de Lenny
Linden pour la musique. Je n’ai trouvé aucune information sur Lenny Linden. Les
crédits ne mentionnent pas le backing band, on sait qu’il y avait Richard
Lloyd (Television) à la guitare lead.
Le morceau dure 1’58’’ seconde, comme « The
Letter », le premier single d’Alex, 1967 – il avait 16 ans, produit par
qui vous savez (Dan Penn pour les nouveaux lecteurs), qui s’était vendu à plus
de quatre millions d’exemplaires lors de sa sortie. Je ne pense pas que
« Bangkok » ait dépassé les quatre mille. Les deux morceaux resteront
en tout cas tous les deux des highlights des shows d’Alex.
Le single a été réédité par Munster en Espagne en 2010,
vinyle noir ou jaune.
« Bangkok » - Les paroles.
Here's a little thing that's gonna please ya
Just a little town down in Indonesia
Bangkok / Bangkok
Two slanty eyed men lying in bed
One got his Mauser, the other said
Bangkok / Bangkok
Making love the Japanese way
Learned aggressively in Hong Kong
Bangkok / Bangkok
Margaret Trudeau, Jakie O
Madame Nhu and Bridget Bardot
Bangkok / Bangkok
Baby, Bangkok x 3
Yeah, Suki
I'm not living on Chinese rocks
I'm in Bangkok
Yeah, Bangkok, baby
Here's a revision that's kind of minor
It's just a little town down in Indochina
Bangkok
Bangkok
Baby baby
Le toujours taquin Lx Chilton commence par nous dire que Bangkok est située en Indonésie, avant de corriger, après un inventaire pervers, en disant qu’en fait c’était en Indochine. Et moi qui croyait de Bangkok (Krung Thep Maha Nakhon en langue locale, merci Patrick) était la capitale de la ThaÏlande. En fait la Thaïlande fait partie de l’Indochine. Merci Alex.
Les versions de « Bangkok » jouées live par Lx
Alex a commencé à jouer « Bangkok » en septembre
1977, lors de ses shows new yorkais – CBGB, Ocean Club, Max’s Kansas City - avec
les Cossacks, soit Chris Stamey à la basse, Fran Kowalski aux claviers et Lloyd
Fonoroff à la batterie. Nom de groupe bien choisi !
Lx jouera « Bangkok » tout au long de sa carrière,
au moins jusqu’en 2004 en tout cas. De moins en moins sur la fin.
*
Comme pour « Human Fly », le single « Bangkok »
n’est sorti initialement qu’aux USA. Je vais donc plus ou moins reprendre la
trame de l’article « seven inches » précédent.
Les singles d’Alex Chilton sortis en France
Les singles 60’s des Box Tops étaient sortis en France, avec
parfois un couplage différent et très souvent avec une pochette
exclusive ; ceux de Big Star d’époque uniquement aux USA à part un EP
brésilien.
Il faudra attendre 1986 pour retrouver un pressage français,
sous pochette exclusive et sur New Rose. « Feudalist Tarts » était
sorti en 1985 mais c’est un 12’’. Le premier single est donc « No
Sex » (down in the hole, naughty Lx), sorti format 12’’ aux USA et France,
mais aussi format double single, quatre titres, gatefold sleeve en France, avec
deux des trois morceaux du 12’’ sur le premier single et, sur le second, deux
titres live à Paris en 1985 (Grand Rex, donc), dont « September
Gurls » - enfin un single français de Big Star ! Le single suivant,
sorti en 1987, propose deux covers, « Make A Little Love » de Holiday
Apokoff et « Lonely Week-Ends » de Charlie Rich. Encore un double 7’’
French only en 1987 : « Dalai Lama », avec cette fois-ci deux
originaux et deux reprises, dont « Rubber Room », qui se retrouvera
aussi sur un flexi du zine « Nineteen ». Voilà pour les sorties
françaises, si ce n’est un mini CD « Lx / Vega / Chilton » sorti sur
Last Call (émanation de New Rose) en 1996.
Les tournées françaises
Lx n’a tourné en France ni avec les Box Tops, ni avec Big
Star. La première tournée solo a eu lieu en 1985 et la dernière en 2004, une
seule date à Tourcoing. Il a joué en 1985, au Grand Rex, en mai 1986, à
Pontoise, au Grand Rex, encore, et au Zénith, affiche partagée avec les Cramps
(encore un point commun) puis en fin d’année à Rennes – tournée « Cubic
Blues » avec Ben Vaughn et Alan Vega, en 1988 – Sète et Marseille, en 1990
– au New Morning, avec Wreckless Eric en première partie, en 1993 – festival
« Les Inrockuptibles » et en 1996.
J’ai eu la chance d’assister à quelques-uns de ces shows.
Chaque show d’Alex Chilton bénéficiait d’une set list
différente, avec parfois des morceaux exclusifs, joués quelques fois,
dont à Paris, comme « Je T’Aime, Moi Non Plus », en 1990. En
revanche, il a joué ce morceau sur le disque des Koolkings.
Ce qui m’amène à lister les collaborations d’Alex à d’autres
projets et une partie des morceaux repris par Alex Chilton, liste bien sûr non
exhaustive, je ne possède pas copie de tous les concerts.
Les collaborations / productions d’Alex Chilton à d’autres
projets
Je commence donc par les Koolkings et « Shocked &
Amazed », un album sorti en Allemagne en 1990 sur lequel Lx assure la
partie basse et claviers et même la batterie sur un morceau.
Auparavant, mid 70’s Lx a contribué à un projet de son ami
Chris Bell (ils n’étaient donc pas fâchés), le groupe s’appelait Prix et l’album
« Historix ». Il est sorti en 2002 au Japon puis en 2016 aux USA, qui
contient quatre morceaux écrits par Alex et sur lequel il joue du piano et assure
les backing vocals.
On retrouve un peu le même cas de figure, avec Rock City, un
album sorti en 2003 qui regroupe divers projets de Chris Bell – 1969-1974 -
dont deux titres co-écrits avec Alex Chilton : « Rock City »,
sur lequel ils chantent tous les deux, et « Icewater ».
Quelques tribute albums : il interprète « I Wanna
Hold You Hand » sur la compile hommage aux Rolling Stones (il me semble)
« Downtown With The Beatles At The Knitting Factory » (1992) ; « Medium
Cool Imagination », est un album tribute à Chet Baker sorti en 1993 sur
lequel Lx interprète quatre morceaux, accompagné du jazz ensemble Medium Cool. En
arrivant à la Nouvelle Orléans en 1982, Lx avait très peu de choses, un tourne
disques et quelques disques dont « Chet Baker Sings ». Il
interprète par ailleurs « Anyway, Anyhow, Anywhere » sur « Who Covers
Who » (1994), « Downtown » sur « Step Right Up: The Songs
Of Tom Waits » (1995), qui qualifiait Lx de Thelonius Monk de la guitare
rhytmique, « I Wanna Pick You Up » sur « Caroline Now! The Songs
Of Brian Wilson And The Beach Boys (2000 - un hommage aux Beatles, j’en suis à
peu près certain) et « ‘Til The End Of The Day » en duo avec Ray
Davies, qui l’avait sollicité pour son album de duos « See My
Friends » (2010). Dans le même ordre d’idée, Lx reprend « With A Girl
Like You » sur la compile New Rose « Play New Rose For Me » (des
artistes NR reprennent d’autres artistes NR, 2006), et là encore il magnifie le
morceau. Bizarrement, sur ce disque, aucun artiste NR ne reprend un morceau
d’Alex Chilton.
Lx joue de la guitare sur un morceau de l’album éponyme de
Superstar sorti en 1994.
Sur un album de 1997 nommé « Shoeshine
Starbusters », on peut trouver cinq morceaux studio d’Alex dont trois
inédits : « We’re Gonna Make It » de Little Milton, qu’il
reprendra parfois live ensuite, « A Lot Of Loving To Do » que
l’interprétation par Louis Armstong lui a donné envie de reprendre et
« There Will Never Be Another You », une chanson de lui,
introspective.
Sur l’album « When Pigs Fly (Songs You Never Thought
You'd Hear) » - tout un programme, Lx se distingue par une
réinterprétation groovy de « Call me », le morceau disco de Blondie /
Deborah Harry. Juste génial.
Lx joue aussi des percussions sur quelques titres des Paley
Brothers.
Alex a aussi pas mal produit de disques, en dehors de
quelques-uns des siens, les Cramps bien sûr, le premier album des Gories,
Carmaig De Forest, « Tim » des Replacements (2005) et l’album
« Lonesome Blue » des Radio Sweethearts (2000) sur lequel il chante
et joue de la guitare, parmi d’autres.
Les morceaux repris par Lx
Toutes les versions des reprises sont intéressantes,
qu’elles soient copies conformes et aussi bonnes que les originaux, comme les
Flamin’ Groovies savaient le faire, ou revisitées, voire reconstruites (they
compose them, I decompose them). J’en ai dénombré environ 250, il y en a
probablement beaucoup d’autres.
Liste non exhaustive donc, par genre, auteurs ou ordre
alphabétique, je ne sais pas encore, sûrement un mix de tout ça. Lx a participé
à pas mal de tributes. J’ai aussi zappé quelques morceaux cités dans le
chapitre précédent, parfois repris live.
Sauf indication contraire (disque officiel, démo, tribute,
…) les morceaux ci-dessous ont été joués live uniquement, au fil des ans. Les connaisseurs reconnaîtront pas mal de cuts qui seront aussi repris
par Tav Falco (ou vice versa). J’ai aussi privilégié le premier interprète
plutôt que l’auteur quand ce n’est pas elle ou lui qui chante le morceau. Je
mentionnerai aussi la version dont s’est inspiré Lx, si ce n’est pas
l’original, comme par exemple Don Rondo plutôt que Troy Shondell pour
« Girl After Girl » (ça m’évitera de l’écrire plus bas).
Lx a joué live solo début 1977, à New York, CBGB et quelques
concerts au Village Gate en ouverture de Blondie en juillet puis avec les
Cossacks comme backing band. Il a ensuite continué plus ou moins solo ou avec
un groupe à géométrie variable entre 1978 et début 1980, avant de rejoindre les
Panther Burns de Tav Falco, puis de partir s’installer à la Nouvelle Orléans en
1982, gagnant sa vie à faire la plonge au restaurant Louis XVI. Il sera ensuite
bucheron. Très peu de shows solo, donc entre 1981 et 1983, si ce n’est quelques-uns
dans des bars payés $20 par set. Un show mémorable toutefois le 28 septembre 1983
au Peppermint Lounge avec également à l’affiche les Cramps et Tav Falco’s
Panther Burns. Retour pour quelques concerts fin 1984 et en 1985 aux USA et
quelques-uns en Europe fin 1985 et 1986, avant que Patrick Mathé de New Rose
lui offre un nouveau départ. Beaucoup de temps passé en studio, de moins en
moins de concert à partir de 1987. Shows qui se font de plus en plus jazzy.
Il y a les reprises figurant sur ses albums (hors live),
qu’il a interprété autour de la sortie des albums.
Ceux extraits de « Like Flies On Sherbert » (1979) :
« Alligator Man » de Jimmy C. Neuman, qu’il a continué à jouer
jusqu’en 2000, et « Girl After Girl » (de : lisez plus haut),
« I’ve Had It » des Bell Notes, « No More The Moon Shines On
Lorena » de la Carter Family et « Waltz Across Texas » d’Ernest
Tubbs qu’il a assez rarement joué ensuite, tout comme « Surfer Girl »
des Beach Boys, qui est un outake de « Like Flies On Sherbert ».
New Rose a d’abord sorti un mini album en 1985, « Feudalist Tarts »,
au premier mixage approximatif, sur lequel figure trois reprises largement
utilisées live : « B-A-B-Y » de Carla Thomas, « Te-Ni-Nee-Ni-Nu »
de Slim Harpo et, dans une moindre mesure, « Thank You John », de
Willie Tee.
« High Priest », le premier album sorti chez New Rose en 1987, est
principalement constitué de reprises, souvent interprétées par Lx sur
scène : « Take It Off » un morceau génial de Groundhog
Richardson, « Volare » de Bobby Rydell, « Nobody’s Fool »
de Dan Penn, restées longtemps sur les set lists. Ce sera moins le cas pour
« Come By Here » d’Alvis Armstrong, « Let Me Get Close To
You » de Skeeter Davis et « Make A Little Love » de Holiday
Apokoff.
Toujours chez New Rose, il y a « Black List » en 1999 :
« Little G.T.O. » de Ronny & The Daytonas et «I Will Turn Your
Money Green » de Furry Lewis, un memphian probablement ami d’Alex,
longtemps sur les set lists également.
Dernier album pour New Rose en 1993 – 1994 pour les USA, « Clichés »,
avec encore des reprises jouées live : « My Baby Just Cares For
me », morceau popularisé par Ted Weems qu’Alex interprétait live depuis
plusieurs années. Lx aimait le jazz, comme « Let’s Get Lost » de Chet
Baker, mais aussi le classique, comme « Gavotte » de Bach, tous deux présents
sur cet album. Il y a aussi « The Christmas Song » de Mel Tormé et
« There Will Never Be Another You » d’Harry Warren. Ce dernier titre
est revisité sur l’album de 1999.
« A Man Called Destruction » est sorti en 1995. Les reprises jouées
live : « Sick And Tired », un morceau de Chris Kenner qui
figurait sur la set list d’Alex dès 1986, tout comme « New Girl In
School » de Jan & Dean.
« Loose Shoes And Tight Pussy » sera le dernier album studio d’Alex
Chilton. Il est composé uniquement de reprises et il est sorti en 1999 en
France (Last Call) et en Espagne (Munster), et sous le nom « Set » aux
USA. Quelques-uns des morceaux ont été repris sur scène par Lx, à l’époque,
rarement ensuite : « I've Never Found A Girl (To Love Me Like You Do) »
d’Eddie Floyd, « Lipstick Traces » de Naomi Neville, « The Oogum
Boogum Song » de Brenton Wood, « You’ve Got A Booga Bear Under There »
d’Hollie Nightingale, « Shiny Stockins » de Frank Foster (repris plus
tard, en 2004) et « Goodnight My Love » de Jesse Belvin, qui figurait
aussi depuis longtemps sur la set list.
Les reprises jamais enregistrées (certaines existent sur
démos), sont plus nombreuses, certaines figurent sur les albums live sortis
officiellement (NY 1997 et 2004, Londres 1980, Memphis 1999, Anvers 2004, …).
En voici une liste non exhaustive, digne d’intérêt pour réécouter ou la plupart
du temps découvrir les originaux. Ceux qui ne lisent jamais les notes de
pochettes peuvent passer au paragraphe suivant.
L’artiste le plus repris par Lx, en dehors des chansons
composées par Dan Penn – « The Dark End Of The Street / Nobody’s
Fool » en plus des morceaux composés pour les Box Tops qu’Alex reprendra
solo, c’est Elvis Presley, pas moins de cinq morceaux repris
épisodiquement : « A Big Hunk Of Love / Baby Let’s Play House / Hound
Dog / I Want You, I Need You, I Love You / Suspicious Minds ». Arrivent
ensuite les Beach Boys, de manière épisodique aussi et plutôt en début de
carrière solo : « God Only Knows / Honkin’ Down The Highway / Solar
System / Wouldn’t It Be Nice ». Puis, ex-aequo, on voit qu’Alex tape dans
tous les genres de musique, Chet Baker - « Easy Eleven / That Old
Feeling » et le déjà cité « Let’s Get Lost », Chuck Berry –
« Around And Around / Maybeline / Memphis Tennessee », Eddie Floyd –
« 634-5789», le magique « Big Bird » et le déjà cité « I’ve
Never Found A Girl », Elmore James – « Dust My Broom / It Hurts Me
Too / Shake Your Money Maker », Jimmy Reed – « Baby What You Want Me
To Do / Big Boss Man / You Don’t Have To Go », les Kinks – « All Day
And All Of The Night / Come On Now / ‘Til The End Of The Day », Roy Orbison
– « Domino / Only The Lonely / Pretty Woman », il massacre ce dernier
morceau, repris uniquement en 1979, Slim Harpo, avec bien sûr « Te-Ni-Nee-Ni-Nu »
qui est sûrement la reprise qu’il a le plus jouée sur scène, mais aussi
« Scratch My Back » et « Tip On In », et, plus rare sur les
set lists, T. Rex – "Baby Strange / Jeepster / Life’s A Gas ».
Je continue la liste avec les artistes repris deux fois, toujours
multi-genres, en commençant par J.S. Bach, dont la « Toccata » et
« Sleepers Awake From Cantata #140 » constituent les reprises les
plus anciennes, pour ne pas dire classique, puis João Gilberto pour le volet
latin jazz / bossa nova – « Desafinado / The Girl From Ipanema ». Viennent
ensuite, par ordre alpha : le génial Allen Page (morceaux écrits par la
non moins géniale Cordell Jackson, « Dateless Night / She’s The One That’s
Got It », deux morceaux qui resteront au répertoire des Panther Burns
pendant plus de trente ans, Benny Joy avec « Hey Highchool Baby /
« Doudbful Of Your Love », deux morceaux qui feront aussi le bonheur
de Tav Falco, Billy Boyd Arnold avec « I Was Fooled / I Wish You
Would », Burt Bacharach « The Boy’s (Girl’s) In Love With You / The
Look Of Love », Chris Kenner, qui en plus de « Sick And Tired »
a aussi notamment composé « Land Of 1000 Dances », Chris Montez –
« Let’s Dance / The More I See You », pourquoi pas ?, Fats
Domino – un nouveau compatriote de la Nouvelle Orléans où Lx est parti
s’installer en 1982 - « Hello Josephine / Margie », Furry Lewis, avec
en plus de « ... Money Green », prétexte pour Lx à se moquer des (rip
off) Stones, – « Chicken Ain’t Nothin’ But A Bird », titre bien de
Memphis (ce qui me fait me demander pourquoi ma copine Misty hates poultry),
Guitar Slim – « Things I Used To Do / Trouble Don’t Last », Johnny
Cash – « Folsom Prison Blues / I Walk The Line », Muddy Waters –
« Blind Man / I’m Ready », les Stones – «Brown Sugar /
Satisfaction », mais pas « Jumpin’ Jack Flash », repris par Lx
en studio (« 1970 ») mais jamais live, dont Cyril Jordan dit pourtant
que c’est un des morceaux les plus jouissifs à jouer live. Il y a aussi la Carter
Family – « Keep On The Sunny Side » et bien sûr « No More The
Moon Shines On Lorena », Wilson Pickett – « Fire And Water (en fait
de Free) / In The Midnght Hour ». Et, pour finir en beauté avec les
bis : le Velvet Underground avec « Femme Fatale » et « Who
Loves The Sun » et surtout Sir Mack Rice avec « Money Talks » et
« Tina, The Go Go Queen », deux de mes morceaux favoris, toutes
périodes et genres confondus.
J’illustre cette partie live par le vidéo de
« Lies », un morceau (un de mes préférés) rock & blues extrait de l’album « A Man
Called Destruction » (1995), composé par Keith Keller exprès pour Lx, et
qui avait auparavant co-produit (avec Lx) son album « Clichés » (1993).
Je vais classer par genre ou
décennie les artistes dont, à ma connaissance, Lx, n’a repris qu’un seul
morceau, auteur et / ou premier artiste à avoir interprété le morceau :
-
les morceaux jazz ou jazzy, plus anciens, repris
tardivement par Lx, dont le père était pianiste de jazz – il se souvient de
soirées chez lui, au 987 Robin Hood Lane, avec parfois une quinzaine de
musiciens de jazz tapant le bœuf. Un album sorti en 2019 s’intitule
« Songs From Robin Hood Lane ». Les morceaux repris live, donc :
« April In Paris » de Count Basie, « Did I Do » par Al
Lentz and His Orchestra, « My Heart Stood Still » d’Ambrose and his
Mayfair Orchestra, « Witchcraft », un morceau de Cy Coleman popularisé
par Frank Sinatra. Avec « A Lot Of Living To Do » de Dick Gautier, et
« Send In The Clowns » de Glynis Johns, on est dans la comédie
musicale. On continue la liste avec « Oh! Red » des Harlem Hamfats,
« Lovesick Blues » de Jack Shea, « Nice'n'Easy » de Mal
Fitch, « Way Down Yonder In New Orleans » du Peerless Quartet, « You'se
A Viper » de (Miss) Stuff Smith, « Polka Dots And Moonbeams » de
Tommy Dorsey & His Orchestra, avec Frank Sinatra aux chant (1940), Gator's
Groove » de Willis Jackson et « Autumn In New York » de Vernon
Duke, morceau également interprété notamment par Billie Holiday ;
-
le R’n’R : « Raunchy » par
Bill Justiss, un morceau co-écrit par Sid Manker, qui n’était autre que le
professeur de guitare d’Alex. Lx a parfois déclaré qu’il s’était inspiré du jeu
de guitare de Steve Cropper, camarade de classe de sa grande sœur, au collège,
ainsi que Donald « Duck » Dunn. Il y a aussi « Watcha Gonna
Do » de Bill Haley, « Flyin' Saucers R'n'R » de Billy Lee Riley,
et puis « It’s All Your Fault » de Bobby Lee Trammel, « Train
Kept A Rollin’ » de Tiny Bradshaw, « Bertha Lou » de Dorsey Burnette et autres, encore des morceaux
repris par Tav Falco, « The Way I Walk » de Jack Scott, « Red
River Rock » de Johnny & The Hurricanes, « Rock Therapy » de
Johnny Burnette, « Rumble » de Link Wray, « Lucille » de
Little Richard, « Oowee Baby » de Rick Cartey, « Teenage
Idol » de Ricky Nelson, « Ubangi Stomp » de Warren Smith,
« Trip To Bandstand » de B.B. Cunningham, qui est aussi un Lux &
Ivy’s fave, « Hush Your Mouth » de Bobby Marchan. « The Last
Bouquet » B side comme je les aime d’un single rockabilly de Clyde Owens
and His Midnight Ramblers, rockabilly encore avec « Rockin' Daddy »
d’Eddie Bond, « Runaway » de Del Shannon et « I'm On This Rocket »,
un rare morceau rockabilly (acetate) de Marvin Moore. Un peu de surf avec
« California Sun » des Rivieras, « Walk Don't Run » des
Ventures et « Telstar » des Tornados ;
-
le blues : « Hook Me Up » de
Johnny Guitar Watson, « Me And My Chauffeur Blues » de Memphis
Minnie, « Homework » d’Otis Rush, « Hide And Seek » de Big
Joe Turner, « Once I Had A Car » d’Eddie Cusic, un morceau que Tav
Falco reprendra vingt plus tard (album « Panther Phobia »), « On
The Road Again » de Floyd Jones, le morceau de Canned Heat, mais douze ans
avant, « The Hucklebuck » de Roy Milton et « It Hurts Me Too »
de Tempa Red ;
-
la soul / R’n’B / doo wop constitue le bloc le
plus important, Box Top un jour… : « Baby, Baby, Baby » d’Aretha
Franklin, « Whole Lotta Shakin' Going On » de Big Maybelle,
« Mona » de Bo Diddley, « Lookin' For A Love » de Bobby
Womack, « Te-Ta-Te-Ta-Ta » de son compatriote de New Orleans Ernie K
Doe, « Duke Of Earl » de Gene Chandler, « Talk To Me, Talk To
Me » de Little Willie John, « Come Back Baby » de Ray Charles,
« Little Latin Lupe Lu » des (blue eyed soul) Righteous Brothers,
« Walkin' The Dog » de Rufus Thomas (Black R’n’R),
« Youngblood » des Coasters, « Where Did Our Love Go » des
Supremes, « The Lion Sleeps Tonight » des Tokens, « Kansas City »
de Wilbert Harrison, « The ‘’ In’’ Crowd » par Dobie Gray, « Do
You Wanna Dance? » de Bobby Freeman, « Rockaroo », un morceau
doo wop des Cutters, B side de « I’ve Had It », une reprise des Bell
Notes, « Save Your Love For Me », un morceau de Buddy Johnson repris
notamment par Bobby « Blue » Bland, « Going To The Dog’s »
de Calvin Leavy, « But I Do » , morceau mi soul mi jazz de Clarence
"Frogman" Henry, « What’s Your Sign Girl? », un truc mi
soul mi disco de Mr. Danny Pearson souvent repris par Lx dans les années 90 –
Lx était passionné par l’astrologie. La liste continue avec, un des nombreux
morceaux nommés « Ain't That Loving You, Baby », celui d’Eddie Riff
ici, « Teen-Age Heart » de Faye Adams, « Claim To Fame » de
Frederick Knight, « Precious, Precious » de Jackie Moore, un morceau
Rolls Royce, « Time Is On My Side », pas celui d’Irmas Thomas /
Stones, celui de Kai Winding, « We’re Gonna Make It » de Little
Milton, « Tramp » de et par Lowell Fulsom, morceau davantage connu
par Otis Redding & Carla Thomas ; on peut aussi préférer la version de
Tav Falco ou celle de Junior Kimbrough, « The Greatest Love Of All »
que Michael Masser, un des deux auteurs, a interprété en duo avec d’autres
nombreux artistes, « Trying To Live My Life Without You » d’Otis Clay
et « As Long As I've Got You » des Charmels ;
-
la country, plus ou moins, et le folk / bluegrass :
« Lonely Week Ends » de Charlie Rich, « Sunny Side Of Life »
des Blue Sky Boys, « Fraulein » de Bobby Helms, « Single Again »
de Gary Stewart, « I Found My Love In Memphis » de George Clappes,
« Step Right This Way » de Glen Sherley, « Paradise » de
John Prine, « Bet Your Heart For Me » de Johnny Lee, « Rocket To
The Moon » de Moon Mullican, « If I Had A Hammer » par Pete
Seeger, pas la première version mais le morceau est de lui, « The Rubber
Room », un morceau malsain de Porter Wagoner, « Footprints In The
Snow » de George Miller et « Riders In The Sky » de et par Stan
Jones ;
-
les « themes » ou B.O. :
« Peter Gunn » d’Henri Mancini, « James Bond » de John
Barry, « Secret Agent Man » des Challengers, « Goldfinger »
d’Anthony Newley et « New York, New York » de Liza Minelli ;
-
les morceaux classiques ou traditionnels : « Sonate,
Grave » de Georg Muffat, « Someone To Watch Over Me » de George
Gershwin, « Lili Marlene », en fait « Lied Eines Jungen
Wachtpostens » de Lale Andersen (1939), « More (Theme From « Mondo
Cane ») par Lenny Dee, « Wade In The Water » des Sunset Four
Jubilee Singers, c’est l’original, de 1925, de ce morceau gospel très souvent
repris, « Hokey Pockey », « My Bonnie » et « Throw
Your Mask Away », parfois rebaptisé « Drop Your Mask »;
-
le garage punk ou autres 60’s : « 96
Tears » de ? & The Mysterians, « Glad All Over » du Dave
Clark Five, « Double Shot Of My Baby's Love » de Dick Holler And The
Holidays, « Wooly Bully » de Sam The Sham & The Pharoahs,
« Gloria » de Them, « With A Girl Like You » des Troggs et « We
Gotta Go » par les Shy Guys, un groupe du Michigan ;
-
l’exotique - Lx commencera à reprendre des
morceaux notamment en italien à partir de son album « Clichés »,
comme, sur scène, « Il Rebelle » d’Adriano Celentano ou encore « Nel
Blu, Dipinto Di Blu » de Domenico Modugno. Aussi « What Now My Love »
de Gilbert Bécaud, « Guitar Tango » de Al Dexter & His Troppers »,
« Brazil », la version de Frank Sinatra, Lx était un fan. Je place
dans cette catégorie « Riding Through The Reich » de Hedy West, un
morceau qu’Alex s’amusait comme un petit fou à reprendre en 1978-79 ;
-
la (+ ou – petite ou grande) pop 60’s :
« I Saw Her Standing There » des Beatles, post Beatles, « Power
To The People » de John Lennon, « Sunshine Of Your Love » de
Cream, « Albatros » de Fleetwood Mack, « Bus Stop » des
Hollies, « Purple Haze » de Jimi Hendrix, « Groovy Kind Of
Love » des Mindbenders, « Delilah » de Tom Jones, « One
Last Kiss » de Bobby Vee, « Baby I'm Your Man » de Dickie Rock,
un irlandais vainqueur de l’eurovision, « Anyway The Wind Blows » par
Doris Day, « When You Walk In The Room » de Jackie DeShannon (grande pop),
« Chances Are » de Johnny Mathis, « It's Not Unusual » le
morceau qui sortira Tom Jones de l’anonymat, écrit au départ pour Sandie Shaw,
qui, très classe et après avoir entendu la démo de Tom Jones (il touchait à l’époque
5 livres par démo) a suggéré que ce morceau lui convenaint mieux, « I'm
Gonna Make You Mine » de Lou Christie et « Dominating Force » de
Nelson Slater ;
-
la « disco » : « Disco
Lady » de Johnnie Taylor, « Boogie Shoes » de KC & The
Sunshine Band, « Rock With You » de Michael Jackson, quand je vous
dis qu’Alex a des goûts éclectiques (et un solide sens de l’humour…, non, non
pas noir, je vous vois venir !) ;
-
le rock ou garage plus tardif, voire punk :
« Summer Sun » de son pote Chris Stamey, « Funtime »
d’Iggy, « Motel Blues » de Loudon Wainwright III, « Cocaine »
de J.J. Cale, « Government Centre » de Jonathan Richman & The
Modern Lovers, versions magnifiques, « Calling DR. Love » de Kiss (my ass), « Knockin' On Heaven's Door » de Bob Dylan, « Semaphore
Signals » de Wreckless Eric et « Like A Sick Dog » des
Vancouvers, un groupe espagnol ;
-
les intemporels : « Some Velvet
Morning » de Lee Hazlewood, « Oh Oh I Love Her So » des Ramones,
« Past, Present And Future » des Shangri-Las, « I Only Have Eyes
For You » des Flamingos, « Hanky Panky » des Raindrops et
« Walking In The Rain » des Ronettes ;
-
Lx tape même dans le reggae avec « Ten
Commandments (From Man To Woman) » de Prince Buster et « Johnny (Too)
Bad » de The Slicker.
Voilà pour les morceaux repris par Lx solo. J’ai
volontairement zappé les reprises de ses groupes précédents, Box Tops
(« The Letter », mais aussi « Soul Deep », « Cry Like
A Baby » ou autres) et Big Star – « September Gurls » étant le
morceau le plus repris par Lx solo - groupe pour lequel il a composé ou
co-composé la plupart des morceaux.
Plus d’albums studios, très peu de concerts dans les années
2000, et une set list le plus souvent composée essentiellement de reprises,
souvent variées.
Entre 2007 et 2009 notamment, Lx a peu donné de concerts, en
général assez courts, parfois accompagné d’autres musiciens, comme Yo La Tango
pour plusieurs concerts fin 2007, parfois en featuring pour seulement un
morceau ou deux. Il a donné son dernier concert au Big Top, à la Nouvelle
Orléans, le 24 janvier 2010.
Les morceaux inédits d’Alex Chilton.
Beaucoup de démos enregistrées par Lx ont fini par voir le
jour. Il reste néanmoins des morceaux écrits par Lx qui n’ont jamais atterri
sur un disque, même bootleg. Là encore, liste non exhaustive :
« Check On Myself », « Going Back To The Dogs »,
« Homework » et « Wild Kingdom ».
Le livre consacré à Alex Chilton
Il y a davantage de livres sortis sur Big Star – celui de
Rob Janovic, sorti sous deux noms et deux covers différentes, et un autre
générique « Radio City », dans la série « 33 1/3 »
(qui a sûrement influencé la série française « seveninches » -
que sur Lx tout court, en fait un seul : « A Man Called Destruction :
The Life And Music Of Alex Chilton From Box Tops To Big Star To Back Door
Man », par Holly George-Warren, sorti en 2014, un livre très complet, vu
de l’intérieur et non complaisant, c’est le moins que l’on puisse dire. C’est
vrai qu’Alex avait un caractère bien trempé.
L’auteure avait rencontré Lx en 1982. Elle raconte que la
première fois qu’elle l’a rencontré, elle est allée vomir dans l’évier. Too
much booze.
C’est Lx qui lui a proposé de co-écrire sa biographie avec
lui – elle travaillait pour le magazine Rolling Stone. Le titre initial était
« I Slept With Charles Manson », Lx a pas mal fréquenté les Beach
Boys à l’époque. Projet non abouti. C’est après la mort d’Alex qu’Holly George-
Warren a décidé de mener le projet à bout.
Le biopic consacré (peut-être un jour) à Alex Chilton
Le cinéaste David Julian Leonard, qui connaissait aussi très
bien Lx, a réalisé un film sur lui, avec son accord. Peut-être « Why
Should I Care? » sortira-t-il un jour.
Les tribute albums dédiés à Alex Chilton
Il n’y a qu’un album à ce jour, « Not The Singer But
The Songs: An Alex Chilton Tribute » sorti sur Munster (Espagne) en 1991.
La moitié des titres sont de l’époque Big Star.
Rien depuis sa mort, si ce n’est un EP de Big Star, sorti en
2011, intitulé « Live Tribute To Alex Chilton ». Il a aussi un EP
« This Is A Tribute To The Replacements », avec un groupe qui reprend
leur morceau « Alex Chilton », sûrement le plus bel hommage d’un
groupe à un de ses héros, voici les paroles :
If he was from Venus, would he feed us with a spoon?
If he was from Mars, then that'd be cool
Standing right on campus, would he stamp us in a file?
Hangin' down in Memphis all the while
And children by the million sing for Alex Chilton when he
comes 'round
They sing, I'm in love, what's that song?
Yeah, I'm in love with that song
Cerebral rape and pillage in a village of his choice
Invisible man who can sing in a visible voice
Feeling like a hundred bucks, exchanging good lucks face to face
Check-checkin' his stash by the trash at St. Mark's Place
And children by the million sing for Alex Chilton when he
comes 'round
They sing, I'm in love, what's that song?
Well, I'm in love with that song
I never travel far
Without a little big star, ooh
Runnin' 'round the house, Mickey Louse and tarot cards
Falling asleep with a flop pop video on
And if he was from Venus, would he meet us on the moon?
If he died in Memphis, then that'd be cool, babe
And children by the million wait for Alex Chilton to come
around
They sing, I'm in love, what's that song?
I'm in love with that song
I'm in love, what's that song?
Yeah, I'm in love with that song
Oh, come on
I’m in love with that song, moi aussi. Les
replacements ont eu droit à davantage de tributes qu’Alex Chilton. Lx est à mon
avis un des artistes le plus mésestimés, tous genres confondus. C’est sûrement
en partie de sa faute – le nombre de projets qu’il a sabotés….
Une anecdote sur Alex Chilton
Lx est décédé le 17 mars 2010.
Auparavant, un peu comme Lux Interior - encore une
similitude avec les Cramps – on a cru Lx mort lors de la tempête Katrina,qui a
ravagé la Nouvelle Orléans en 2005 – je l’ai déjà dit mais écoutez « My
Own Eyes » de Mavis Staples sur le sujet. Il avait voulu rester chez lui
pour peut-être éviter de se faire cambrioler, alors que Peg (Gories), sa
compagne de l’époque était venue se réfugier à Memphis, chez sa copine Misty
White. Quand Misty lui a demandé pourquoi il était resté là-bas, Lx a répondu
qu’il n’envisageait pas de passer plus de sept heures (530 miles) dans la
bagnole en compagnie de Peg. Misty lui a répondu « elle a quand même sauvé
ta bagnole !».
Lx était peut-être casanier – ou ne voulait pas trop voir
les gens, hors tournée. Un jour j’évoquais Dex Romweber avec Laura Chilton (via
Facebook, je ne la connais pas personnellement). Elle avait vu Dex – et
sympathisé avec lui – alors qu’il assurait la partie musicale lors d’un mariage
d’amis. Lx a décidé au dernier moment de ne pas venir.
*
Revenons au sujet principal.
Les reprises de « Bangkok »
La première fois que j’ai entendu une reprise de
« Bangkok », c’était par les australiens Sacred Cowboys sur leur
eponymous album de 1983 ; ils réitéreront sur leur dernier album,
« Cold Harvest », en 2007. Les suédois Nomads s’y colleront l’année
suivante, sur leur deuxième album « Temptation Pays Double » et
joueront souvent le morceau live. Les Dum Dum Boys en faisait une très bonne
version live en 1991. Exploding White Mice a choisi « Bangkok » pour
l’album « Not The Singer But The Songs: An Alex Chilton Tribute »
mentionné ci-dessus.
Il faudra ensuite attendre 2008 et le dernier album des
belges Seatsniffers, « Turbulence ». Puis 2015, pour enfin avoir une
version US, par son ami Tav Falco, sur son album « Command
Performance », et même une française, par Pascal Maupeu, dont j’ai déjà
parlé de l’album « Alex Chilton’s Sound Of Love ». Enfin, les Injured
Parties, de Chicago, délivrent une belle version de « Bangkok » sur
leur dernier album, « Product Placement », 2009.
Un paquet de groupes plus ou moins garage reprennent
« Bangkok » live, comme par exemple Jello Biaffra, dans une longue et
pénible version (2015). Je préfère nettement celles de Steve Wynn et de Chuck
Prophet. Tav Falco et ses Panthers Burns reprenaient « Bangkok » live
dès 2003.
Je me dis aussi que c’est bizarre que les Replacements
n’aient jamais repris « Bangkok ».
Face B : « Can’t Seem To Make You Mine ».
Sûrement le meilleur morceau des Seeds, composé par Sky
Saxon en 1966. Ça se trouve sur leur premier et eponymous (je trouve que ça sonne
mieux en anglais) album et single, sur le label GNP Crescendo. J’écrivais
récemment que j’avais vendu tous mes albums des Seeds, juste gardé les singles.
Je m’aperçois que je n’ai jamais acheté le premier album. Je vais réparer ça
(clin d’œil à Jacques).
Lx magnifie ce morceau, je trouve, qu’il a aussi souvent
joué live au fil des ans, soit dès son premier show solo au CBGB en mars 1977
et jusqu’en 1990.
Parmi les autres versions intéressantes, on peut citer
celles de Johnny Thunders (voilà, je l’ai cité, pour faire plaisir à Christophe,
cette fois) en duo avec Patti Palladin, des Ramones, de Yo La Tengo et la plus
récente de Southern Culture On The Skids.
Patrick Bainée
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