DÉDICACE A MES OREILLES - DECOUVREZ LE SITE IMPRESSIONANT DE JEAN-LUC HUMBERT !


Combien de temps passez-vous sur les réseaux sociaux ? Je ne suis sur aucun, il n'y a d'ailleurs pas de page Facebook ou autre des Monstres Sacrés... Je préfère passer du temps à naviguer sur un moteur de recherche et découvrir des blogs ou des sites qui sont parfois passionnants. Des endroits où les "like" ne sont pas faits par des clics, mais par des phrases. Si vous voulez nous faire découvrir certains d'entre eux, écrivez-nous ! Aujourd'hui, nous vous invitons à découvrir le site de Jean-Luc Humbert (si vous ne le connaissez pas déjà). Bienvenu dans DÉDICACE A MES OREILLES !




Quand on parcourt ton site, on a l'impression de traverser l'histoire du rock. Es-tu né avec lui ? T'as-t-il toujours accompagné et comment l'as-tu découvert ?

Je suis né en 1956. J’ai découvert le rock très tôt à l’âge de 4-5 ans grâce, dans un premier temps, aux 45 tours que mon père achetait à cette époque. On avait un TEPPAZ et c’était l’époque des Yéyés. Et donc je suis tombé en admiration de JOHNNY. Son 45 tours « SOUVENIRS, SOUVENIRS » était la 1ere chanson rock que j’ai écouté. C’était mon idole. Je me souviens que nous étions allés voir au cinéma le film « D’où viens-tu Johnny » dans lequel il chantait sur son cheval en Camargue « POUR MOI LA VIE VA COMMENCER ». Je l’adorais. Jusqu’au jour où mon frère, de 6 ans mon aîné, est revenu un soir avec un 45 tours des ANIMALS avec « HOUSE OF THE RISING SUN ». Ce fut un tournant. Le son de l’orgue d’Alan PRICE et surtout la voix de BURDON m’ont fait comprendre que cette musique était différente, un cran au-dessus. Ensuite, il a enchainé avec les BEATLES, les KINKS, les WHO et les STONES. Lorsque j’ai entendu la chanson THE LAST TIME, j’ai su que ce truc allait me chambouler pour un moment. Pourtant, j’écoutais encore Johnny et je l’ai même vu en concert fin 66 ou début 67 à Epinal, là où nous vivions. Il passait dans un cinéma, le Palace. C’était l’époque NOIR C’EST NOIR et SI J’ETAIS UN CHARPENTIER. Mais l’autre véritable déclencheur a été HENDRIX avec son 1er 45 tours HEY JOE. Là, j’ai compris qu’on était passé à autre chose, que la musique était à un tournant et que la machine n’était pas prête à s’arrêter. Le son était énorme et on n’avait jamais entendu de véritables solos de guitare avant lui. A partir de là, Johnny, c’était fini.

Avec mon copain J-Louis, on écoutait des disques chez lui les jeudis après-midi et on a commencé vers 68-69 à adorer TEN YEARS AFTER et Johnny WINTER. Entre Alvin LEE et WINTER, on essayait de trouver celui qui allait détrôner HENDRIX. Mais il y a un disque qui nous a scotché, c’est le 45 tours HEY JUDE / REVOLUTION des BEATLES. Il l’avait acheté pour HEY JUDE, mais lorsqu’on a entendu REVOLUTION, on n’écoutait plus que la face B.

Puis hélas, nous avons déménagé à Strasbourg en 70 et lui est parti vivre à Francfort en Allemagne. On s’est revus à la fac de Strasbourg quelques années plus tard, il achetait toujours beaucoup de disques, on écoutait TUBULAR BELLS chez lui. Et puis on s’est perdus de vue.

J’ai bien sûr continué à suivre le rock comme tous les jeunes de l’époque. Le rock faisait alors l’actualité et entre les cours on ne parlait que de ça. ROCK & FOLK tirait à presque 200.000 exemplaires, puis BEST également nous accompagnait chaque mois. Et puis les années ont passé et me voilà à 68 ans et j’écoute toujours cette musique diabolique, et mes goûts n’ont absolument pas changé.


Qu'est-ce-qui t'a amené à vouloir créer ton site ?

En fait, tout a commencé sur un forum, sur lequel j’intervenais. Je postais des pochettes de vinyles mythiques et j’écrivais quelques commentaires. La rubrique a eu un certain succès. En quelques années, il y avait plus de 300.000 vues. Un jour, un des forumeurs m’a proposé de transférer toutes mes pochettes et chroniques sur son site qu’il avait créé. J’ai accepté et posté 5 disques. C’est lorsque j’ai vu le look qu’ils avaient sur ce site et le potentiel visuel que cela engendrait, que j’ai compris. Ca a fait tilt dans ma tête et j’ai décidé alors de créer mon propre site. Ayant un background en informatique, j’ai donc créé le site « dédicace à mes oreilles » en octobre 2018. Il a été publié en mai 2019.

Combien de travail a-t-il représenté ?

Ce fut un boulot de dingue. J’étais tout juste à la retraite et ma femme elle, continuait de travailler. Je consacrais donc toutes mes matinées du lundi au vendredi à ce site. J’ai dû apprendre à me servir de l’éditeur WIX qui est mon fournisseur d’accès. Ensuite, j’ai scanné les pochettes en 150dpi. Chaque face de pochette est la réunion de 4 scans. Il a fallu ensuite retrouver exactement la couleur d’origine et comme j’ai travaillé dans les industries graphiques toute ma vie, je savais comment faire. J’ai également repris à zéro toutes mes chroniques d’album. J’en ai fait 74 à ce jour. Cela m’a pris 6 mois de travail avant la 1ère publication car je voulais qu’il y ait dès le début beaucoup de matière. J’ai géré ça comme un projet.

Peux-tu nous en expliquer le principe ?

J’ai structuré le site de telle façon que chaque visiteur ait l’impression de se balader dans les disques qui ont fait l’histoire du rock entre 1965 et 1980 principalement. Le but était de mettre en valeur les fantastiques pochettes des vinyles et à leurs vues, de donner envie de les écouter, d’où ma formule : LA MUSIQUE AVEC LES YEUX. J’ai souhaité publier les pochettes dans leur intégralité avec les inserts et les labels, un peu comme le fait le site DISCOGS. Chaque disque a son origine et son année de parution. C’est tellement important. Le site est basé sur des galeries d’albums classées par genre. J’ai choisi de mettre l’accent sur l’effet Zoom : On a d’abord une vue partielle du disque dans un rond imitant une étiquette de vinyle, puis en étant plus curieux, on peut cliquer dessus. On a alors une vue complète du disque dans un format de 22cm selon l’écran utilisé. Mais je voulais aller plus loin. En cliquant à nouveau sur une image du disque, on atteint le Graal absolu : La pochette dans le format d’un vrai 33 tours. On peut le scruter sous tous les angles. C’est ça le principe du site.

Est-ce-que les disques présentés sont là par rapport à leur histoire ou par rapport à tes gouts musicaux ?

Un peu des deux. Bien-sûr, tous les disques présents sur le site font partie de ma collection. Aucune image n’a été piquée ailleurs. J’ai tout scanné moi-même avec mon vieux scanner Epson de 25 ans d’âge. Ce sont évidemment mes goûts musicaux, bien que certains disques ne figurent ici que grâce à leurs pochettes parce qu’ils attirent l’œil. Je suis un généraliste du rock, et j’ai voulu traiter tous les styles musicaux de l’époque, exceptés le jazz rock, le punk, le reggae et la new wave, que je ne peux vraiment pas supporter. Quant à l’histoire de certains de ces albums, je la raconte dans les chroniques selon mes connaissances et ce que j’ai lu et retenu.


As-tu eu ton inspiration de ces listes typiques que l'on trouve dans des magazines ("Les 500 meilleurs disques ...") ? Quelles autres inspirations à tu eus pour ton site ?

J’ai évidemment lu toutes ces revues et livres concernant la discothèque idéale. J’ai découvert sur le tard et grâce à eux beaucoup de disques que je ne connaissais pas et que j’ai trouvés excellents. J’en parle d’ailleurs sur le site et je pense particulièrement à l’album de T2 sorti en 70, dont je n’ai eu connaissance que grâce à Philippe MANOEUVRE et son livre « Ma discothèque secrète ». Mais les disques présents sur mon site représentent uniquement mes choix personnels. Dans mon TOP 10, il y a PAVLOV’S DOG, TEN YEARS AFTER, PROCOL HARUM ou JONI MITCHELL. Dans tous ses bouquins, MANŒUVRE n’en parle pas. Mais j’ai vu qu’il avait chroniqué BLUE de Joni Mitchell dans son nouveau livre paru en novembre.

As-tu déjà acheté un disque rien que pour sa pochette, en sachant que sa musique ne te plairait pas ?

Bien sûr que oui. Je pense notamment aux disques de URIAH HEEP, dont je détestais la musique mais dont j’adorais les pochettes signées Roger DEAN. Puis au final, j’ai trouvé que DEMONS AND WIZARD ou LOOK AT YOURSELF n’étaient pas si mauvais que ça, même plutôt bons. Un autre exemple, c’est OHIO PLAYERS et ROXY MUSIC avec leurs pochettes affriolantes. ROXY est d’ailleurs l’exemple typique de groupe que j’ai découvert grâce à leurs pochettes et dont j’ai aimé la musique ensuite.

Il existe souvent des affiches de films alternatives (celles que des passionnés font eux-mêmes), est-ce-que tu as eu envie de le faire pour certains disques ?

Non. Pas vraiment. Mais sur le site, il y a une pochette que j’ai réalisée de A jusqu’à Z grâce des photos et articles de presse, suite à des rééditions d’albums. C’est le 3ème album de PAVLOV’S DOG qui est paru en quantité limitée sous le nom THE ST LOUIS HOUNDS en 1977 alors que le groupe était déjà dissous. Ce sont les membres du groupe qui avaient payé la production quasi pirate de cet album, quelque peu inachevé. J’ai créé cette pochette, recto verso, ainsi que les labels, mais vous ne la trouverez pas dans le commerce car elle n’existe pas. Jusqu’à aujourd’hui, je n’ai eu aucune question à propos de cette pochette. Pourtant, des aficionados de PAVLOV’S DOG, il y en a un paquet.


N'est-il pas à tes yeux étonnant que beaucoup de visiteurs aillent sur ton site avec un portable alors que les images sont en haute résolution ?

Lorsque j’ai lancé le site, je ne l’ai dit à personne, même sur le forum sur lequel j’intervenais depuis des années. Je voulais que les gens le trouvent d’eux-mêmes en surfant sur Google. Bien-sûr les débuts ont été très laborieux. Je me suis inscrit sur un forum de ‘CLASSIC ROCK’ et j’ai mis l’adresse du site. Cela m’a permis d’avoir quelques visites. Mais ça restait très confidentiel. Je ne suis inscrit sur aucun réseau social. Dans les stats de WIX envoyées chaque mois, j’ai constaté que 65% des visiteurs se connectaient via un smartphone. Or le site n’était pas paramétré pour ça, et donc l’affichage était totalement anarchique, ce qui avait pour conséquences que les visiteurs Smartphone quittaient immédiatement le site. J’ai donc résolu le problème et travaillé depuis début octobre sur une version compatible smartphone et je viens de terminer il y a quelques jours. Et ça paie déjà car les visiteurs enchainent les pages à présent, ce qu’ils ne faisaient pas avant. J’espère que certains se connectent ensuite via un vrai ordinateur. C’est le but initial.

Tu es également passionné de qualité de son et du matériel qui va avec. Est-ce pour cela que tu n'as pas de bootleg sur ton site ?

Bien que je me refuse d’être un audiophile, j’aime le beau son. Toute ma vie, j’ai essayé d’améliorer mon système. Je me suis fait berner avec le CD pendant 20 ans. J’étais frustré par les rééditions de mes albums fétiches : ça ne sonnait pas comme je voulais. Mais à l’époque, je n’écoutais plus mes vinyles car je n’avais pas le système pour les mettre en valeur. Je suis donc devenu accro à un logiciel (CLEAN 2.0 de STEINBERG) permettant de transférer un vinyle sur un CD à partir de mon ordinateur. Je pouvais agir et changer le son selon mes goûts. J’ai ainsi transféré plus de 250 disques sur des CD que je gravais ensuite. Et je faisais les pochettes identiques à l’original (recto verso) que j’imprimais sur du papier qualité photo. Bref, je m’éclatais. J’en viens aux bootlegs. Je ne possède aucun vinyle bootleg. En revanche, lorsque les concerts de mes groupes fétiches ont commencé à envahir le web, je m’y suis mis à fond. Avec le logiciel CLEAN, j’ai remasterisé plus de 200 concerts avec une mention particulière pour LED ZEPPELIN, dont j’ai plus de 50 concerts. Cela été une expérience passionnante. J’ai même 2 concerts de LED ZEP auxquels j’avais assisté.

Quel est ton rapport à la presse rock ? Tu as également reproduit les couvertures de nombreux magazines, pourquoi ceux-ci et pas d'autres ?

Mon père achetait Rock & Folk à mon frère au tout début, à partir du numéro 2, mais ce n’était qu’épisodique. A l’époque, je ne regardais que les photos. Ensuite, mon frère s’est converti au classique, donc plus de disques de rock et plus de R&F. LISZT et CHOPIN avaient pris le pouvoir. Ce n’est que quelques années plus tard vers 73-74 que j’ai commencé à acheter BEST avec mon argent de poche. Puis je me suis mis à acheter également R&F chaque mois. Et je n’ai plus raté un numéro depuis. J’ai complété ma collection tout d’abord en achetant des invendus de BEST et R&F, puis sur le web. Ma collection de R&F est maintenant complète depuis peu. Mais il me manque une quinzaine de numéros de BEST du tout début. Je n’ai jamais acheté EXTRA. Au début des années 80, je lisais ENFER MAGAZINE et HARD ROCK MAGAZINE qui traitaient le hard rock et le heavy metal, mais METALLICA, MOTLEY CRUE, IRON MAIDEN, JUDAS PRIEST, POISON et consorts, ça m’a bien fait rigoler !! Donc j’ai arrêté les deux. J’ai également acheté ROLLING STONE pendant 4-5 ans, mais ça faisait vraiment double emploi avec R&F. Et donc maintenant, je ne lis plus que R&F.


J’ai donc trouvé judicieux de scanner toutes les couvertures pour les mettre sur le site. Je trouvais que c’était un excellent complément aux pochettes d’albums. Ensuite, j’ai fait la même chose pour BEST. Par-contre, je n’avais aucun numéro de ROLLING STONE US et là, j’ai galéré.

Toutes ces revues ont été essentielles pour moi. Ces journalistes incroyables de R&F et BEST étaient vraiment nos meilleurs amis à l’époque. Le fait de les lire chaque mois avec assiduité était un grand moment. Leurs rubriques de disques étaient un MUST absolu et chaque mois, on avait notre lot de chefs d’œuvre.

Quelles sont tes pochettes préférées et pourquoi ?

Je ne saurais expliquer pourquoi j’aime ces pochettes. Je pense que ça fait partie du rêve et des fantasmes. Les couleurs sont très importantes également.

Ma préférée, c’est celle d’ANIMALS de Pink Floyd. La pochette est signée HIPGNOSIS. Elle représente la fameuse centrale électrique de BATTERSEA à Londres. Les couleurs sont crépusculaires et magnifiques. Et puis il y ce cochon suspendu au-dessus de cette centrale inquiétante, allusion au morceau PIGS inclus dans l’album. Aujourd’hui, cette centrale a été transformée en appartements de luxe. Elle apparaît également dans le livret intérieur de QUADROPHENIA des WHO et sur LIGHTS OUT de UFO.

Celle de ABSOLUTELY LIVE des DOORS fait également partie de mes favorites. La photo de MORRISON, prise en 68 à l’HOLLYWOOD BOWL du temps de sa splendeur, a été placardée sans l’accord du groupe par-dessus la photo du concert donné à l’AQUARIUS en juillet 69 alors qu’il était méconnaissable physiquement. Je trouve le résultat final fantastique. De même, la photo des DOORS prise sur les hauteurs de Laurel Canyon au petit matin pour l’album WAITING FOR THE SUN est immortelle. Les DOORS, c’était quelque chose !

Mais, celle qui me fascine le plus depuis plus de 50 ans, c’est celle de l’album sans nom de LED ZEPPELIN. Celui-là, c’est la classe absolue avec le cadre de ce vieux monsieur qui porte son fagot sur le dos et dont on vient d’ailleurs de retrouver l’identité récemment. C’était le début des pochettes GATEFOLD. Il n’y a rien sur l’album qui indique le nom du groupe, ni même sur la tranche. C’était une petite revanche de PAGE vis-à-vis des critiques. La maison de disque a été obligée de rajouter un petit sticker avec le nom du groupe pour que les gens sachent que c’était le nouveau ZEPPELIN.


Sinon, j’adore la pochette de GOING FOR THE ONE de YES, encore signée HIPGNOSIS, puis celle de ARGUS de WISHBONE ASH, fantastique album en plus. Sinon, BURN et IN ROCK de DEEP PURPLE, OBSESSION de UFO, ELECTRIC LADYLAND de HENDRIX (Pochette GB), DESIRE de DYLAN, BLACK AND BLUE des STONES, CHRIS SPEDDING, DICKEY BETTS & GREAT SOUTHERN (On dirait le sud…), BLUE VALENTINE de Tom WAITS ou encore SONG FROM THE WOOD de JETHRO TULL sur lequel Ian ANDERSON est incroyable de classe. Et il y en a plein d’autres.

Ces pochettes, c’est de l’art. En plus de la musique.

Sur le site, tu racontes un peu l'histoire des CDs et LPS, tu n'évoques pas les K7 ni les vidéos. Est-ce-que tu ne les apprécies pas ?

Quand j’étais ado je n’avais pas les moyens de me payer des 33 tours et je n’en avais que quelques-uns. J’enregistrais donc chez des copains des disques sur K7 que j’écoutais sur un magnétophone PHILIPS mono. Je le branchais également sur notre chaîne DUAL. Ensuite, j’ai pu m’acheter une vraie platine K7 stéréo PHILIPS avec DOLBY et j’utilisais les fameuses K7 au Chrome. Puis en 75-76, j’ai pu me faire du fric avec mes cours de maths que je donnais et là, je me suis précipité sur les vinyles. J’ai tout racheté et j’ai vendu ma platine K7 ainsi que toutes mes K7. En un an, j’avais plus de 100 vinyles. Et puis, j’ai continué jusqu’en 85 où j’ai craqué pour le CD. Les K7, je les ai utilisées à nouveau dans ma voiture dès que j’ai possédé un autoradio. C’était pratique et ça marchait bien car à l’enregistrement, on pouvait booster le son en mettant les aiguilles dans le rouge. J’adorais faire ça.

En revanche, les vidéos ne m’ont jamais intéressé. D’ailleurs, il y en avait très peu à cette époque. C’est arrivé plus tard avec les clips et les vidéo-disques.

Dans un de tes articles, tu expliques ne plus pouvoir écouter en CD un disque des années 70. Peux-tu être plus précis ?

Oui, c’est vrai. Je n’ai jamais été satisfait du son du CD. On s’est tous fait avoir avec ce support. Lorsqu’on a une bonne platine vinyle avec un bon pré-phono, c’est essentiel, les CD des années 60-70, n’existent pas comparés à un vinyle, même si le vinyle est en pressage France ou Germany. Si vous avez en plus bonheur de posséder des pressages US, UK ou Canada, la différence est encore plus nette. Le son est aéré, chatoyant, il y a un côté spatial et une profondeur que le CD est incapable de restituer. Quant à la dynamique, c’est incomparable. Le CD est battu à plate couture. Nous avons fait des comparaisons avec les membres de l’association des audiophiles d’alsace sur des systèmes incroyables et le vinyle l’emportait à chaque fois. Ils ne sont jamais parvenus à convertir les bandes analogiques en numériques. C’est de la physique et c’est impossible qu’il n’y ait pas de perte. Et l’oreille entend tout !

Que penses-tu des coffrets qui ont vu le jour grâce à l'invention du CD ?

J’en ai acheté quelques-uns au début : LED ZEPPELIN, GENESIS, DOORS, EAGLES, BLACK SABBATH ou HENDRIX. Là ça allait encore. Mais ce qui se passe aujourd’hui est du grand n’importe quoi. Personnellement, je n’écoute pas les remixes ou les alternates takes. C’est rarement bon et très souvent du remplissage. Je préfère me concentrer sur les albums d’origine. Cela me suffit largement. A mon sens, c’est une arnaque pour faire du fric.


Si les pochettes des CD avaient été format vinyle, aurais-tu plus apprécié ce support ?

Au début du CD, les imports américains étaient commercialisés dans un long fourreau qui avait presque la hauteur d’un disque vinyle. J’en ai acheté quelques-uns à Paris chez Juke Box, avenue Marceau. Mais ce n’était pas très pratique. En revanche, si le CD avait été dans une pochette style vinyle, ça m’aurait beaucoup moins frustré, parce que les pochettes de CD, c’est vraiment nul. Il y a une frustration rédhibitoire.

As-tu des 78 tours ?

Non aucun 78 tours. En revanche, ma platine CLEARAUDIO que j’avais avant ma LINN LP12 avait une position 78 tours, que je n’ai donc jamais utilisée.

Quelles pochettes de disque décorent tes murs ?

J’ai 4 posters dans ma salle d’écoute :

  • ANIMALS de PINK FLOYD : 1977

  • SHINE ON BRIGHTLY de PROCOL HARUM : 1968 (Pochette US)

  • THE HISSING OF SUMMER LAWNS de Joni MITCHELL : 1975

  • PHYSICAL GRAFFITI de LED ZEPPELIN : 1975



Ma femme a également choisi 3 posters pour notre salon :

  • THE HOOPLE de MOTT THE HOOPLE : 1974 avec la photo de Kari-Ann Muller. C’est elle qui est également sur le 1er ROXY MUSIC.

  • LATE FOR THE SKY de Jackson BROWNE : 1974

  • Le 1er album de TOWNES VAN ZANDT : 1969

Quel fut le plus grand plaisir que ton site t'a apporté ?

Certains commentaires de quelques-uns de mes abonnés (ils ne sont pas nombreux). Je pense à celui qui m’a demandé que je lui envoie certains scans de pochettes, car il voulait les intégrer dans les sols de son cabinet d’architecture. En revanche, je n’ai jamais vu le résultat. J’aurai aimé voir ça.

Sinon, les félicitations de Jérôme SOLIGNY de Rock & Folk pour le site m’ont fait vraiment plaisir. Je l’ai remercié. Et lui, il s’est tapé tout le site !!

Et bien-sûr le fait de répondre aujourd’hui à votre interview est un réel honneur et je te remercie de me l’avoir proposé et de l’intérêt que tu as porté à ce site.


Quels sont tes prochains projets pour le site ?


J’ai beaucoup travaillé sur le plan SEO pour l’amélioration du positionnement dans GOOGLE. C’est indispensable, mais ce n’est vraiment pas facile.

Comme je l’ai dit, je viens de terminer une version smartphone qui me semble pas trop mal.

A part ça, le site n’évolue plus beaucoup depuis pas mal de temps. Je m’étais fixé de publier 500 disques dont 100 45 tours. J’en suis à 514 et je n’en fais plus que très rarement.

J’aimerais bien reprendre les chroniques d’album, mais je n’ai plus le feu sacré ni l’inspiration pour le moment. Peut-être recommencerai-je un jour.

Sinon, les rubriques qui bougent, c’est Rock & Folk et malheureusement, la rubrique nécrologie de nos musiciens tant aimés qui risque de s’alourdir de plus en plus.


Merci Jean-Luc


https://www.dedicaceamesoreilles.com/




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