DAY BY DAY : CHRIS BAILEY - AUTOPORTRAIT D'UN SAINT - 2IÈME PARTIE

 Après les albums classiques des Saints et la période NEW ROSE évoqués dans la première partie, voici la suite de la carrière de Chris Bailey et des Saints.



1986 : THE SAINTS - All Fools Day (POLYDOR)


Arturo LaRizza (basse) / Ivor Hay (batterie) / Richard Burgmann (guitare)




Les Saints n'avaient pas vraiment percé avant le milieu des années 80 et All Fool's Day. C'est ce que j'ai considéré comme la première vraie sortie américaine. On a fait une tournée là-bas avec cet album et les gens demandaient : "C'est votre premier ?"

Si le disque n’est pas sorti sur New Rose, c’est strictement pour des raisons d’affaire. Une décision que j’assume, puisque je l’ai prise, en sachant que l’avenir des Saints passait par une distribution plus large. Le moment était venu pour les Saints de renouer avec une grosse compagnie.

C'est très difficile pour moi d'être terriblement objectif. Je pense que All Fool's Day est probablement l'une des meilleures choses auxquelles j'ai participé pour de nombreuses raisons. J'aime beaucoup ce disque. Pendant l'enregistrement je savais ce que je voulais.


1988 : THE SAINTS – Prodigal son (MUSHROOM / TVT)


Arturo LaRizza (basse) / Iain Shedden (batterie) / Barrington Francis (guitare) / Joe Chiofalo (clavier)


Je suis en fait très fier de cet album et j'ai particulièrement apprécié le groupe à l'époque, cet album sera probablement toujours là. Je veux dire, "Grain Of Sand" est l'une de ces chansons... J'ai écrit beaucoup de chansons et je pense que je suis assez bon dans mon métier, mais il y a des choses pour lesquelles j'ai du mal à revendiquer le mérite, et c'est l'une de ces chansons. Je crois que c'était la deuxième fois que je venais à New York, et j'étais assis dans une chambre d'hôtel et en deux minutes environ, cette chanson était là. En tant qu'auteur, vous savez probablement que certaines choses sont faciles à écrire et d'autres sont horriblement difficiles, et "Grain Of Sand" était l'une de ces choses qui était juste là. Et j'aime quand ça arrive !
Lorsque nous enregistrions Prodigal Son, nous avions besoin de quelqu'un pour jouer les parties de clavier. L’ingénieur du son m’a dit : "Pourquoi pas lui ? C’est un bon pianiste et puis c’est mon cousin", depuis Joe Chiofalo a tourné deux fois avec moi et maintenant nous sommes amis.

Après avoir terminé Prodigal Son, j’ai fait plusieurs tournées de promotion, j'ai joué dans pas mal d’endroits. J'ai également écrit de nouveaux morceaux, fait des démos. Il y a eu un problème entre deux maisons de disques. La raison technique était la rupture de contrat signifiée par Mushroom, le label avec lequel j'étais à l'époque, et TVT a ensuite intenté un contre procès qui impliquait quatre millions de théories de conspiration et Dieu sait quoi d'autre...
Il y a beaucoup d'éléments impliqués dans le show-business et lorsqu'une compagnie perd pied et que plus de temps, d'efforts et d'argent sont dépensés dans les coulisses de l'entreprise, souvent la partie promotionnelle s'envole. C'est là que les choses ont commencé à mal tourner, et ça a empiré. Beaucoup de litiges dans le show business sont en fait stupides.
Et d'une manière amusante, moi et les Saints étions en quelque sorte pris au milieu de cette histoire. Et puis, comme partie de l'arrangement, j'ai passé près de 11 mois aux Etats-Unis, principalement à Memphis, et j'ai fait l’album Demons, rien que du business.

C'est pour ces raisons que j'ai décidé de prendre un congé sabbatique, et j'ai fait environ quatre disques en solo pendant la période intermédiaire, j'ai été acteur pendant un certain temps. Il y a des moments dans votre vie où il est parfaitement logique de faire partie d'un groupe de rock, et d'autres où cela n'a absolument aucun sens.

Je repense avec tendresse à la tournée des universités de la côte Est, car toutes les caricatures que j'ai pu avoir des États-Unis se sont concrétisées lors de cette tournée. Ce qui est fascinant avec les Etats-Unis... J'ai des amis américains et je plaisante sur le fait que les Etats-Unis "love it or leave it" vont de l'extrême gauche à l'extrême droite, mais tout ce qui existe sur la planète, que ce soit bon ou horriblement mauvais, est là.

En novembre 1989, on jouait à Berlin. On a fait quelques concerts. Je crois que le mur est tombé le 9. Je pense qu'on était là le 19 ou quelque chose comme ça. Donc c'était environ 10 jours plus tard. Mais c'était une période très bizarre, parce que je me souviens que, comme tout le monde, j'enlevais des morceaux du mur et je me procurais des souvenirs. Mais plutôt que de faire la fête, j'ai trouvé ça plutôt triste. J'ai deux images très fortes. La première est celle d'un couple de personnes âgées dans un bus. J'ai voyagé en bus et ils avaient leurs petits sacs en plastique avec du Coca Cola et des trucs de McDonald's et tout ce que vous voulez. Nous sommes passés devant un cinéma pornographique et ils étaient fascinés. J’ai eu le sentiment que, quoi que vous pensiez du système politique de l'Est et de l'Ouest, quelque chose de brutal allait arriver aux habitants de l'Est. Je pense que le capitalisme n'est pas si bienveillant si vous n'avez pas d'argent. Et donc ça a commencé à me rendre un peu triste. Et puis il y avait une section du mur en hommage aux gens qui sont morts en essayant de traverser. Il y avait tous ces petits mémoriaux et c'était assez choquant de voir que moins d'un an auparavant, quelqu'un avait été abattu. Et donc ça a rendu la célébration un peu sombre pour moi. J'ai écrit une chanson dans le bus, et elle ne parlait pas spécifiquement de la chute du mur. C'était juste ce sentiment horrible et triste que quelque chose allait changer et peut-être pas pour le mieux.
En 1990, j’étais à Paris, à discuter avec Patrick de New Rose. Il m’a suggéré qu’il était temps pour moi, de mûrir, que je cesse de prétendre être dans un groupe de rock. Il lui semblait que je me cachais derrière le fait d’appartenir aux Saints. Je vais essayer de le dire autrement... Vous avez vu le film "Eléphant Man”, n’est-ce pas ? Vous vous rappelez cette scène où le personnage principal dit : "je ne suis pas un animal, je suis un être humain" ? J’ai eu ce drôle de rêve : "je ne suis pas un groupe de rock, je suis un individu”. Puisque j’y avais pensé de cette façon marrante, je me suis dit "pourquoi ne pas faire un disque sous mon propre nom ? "


1990 : Demons (NEW ROSE)


Dave Smith & Sam Shoup (basse) / Harry Peel & Steve Mergen (batterie) / Jimi Jamison & Danny Green (choeurs) / Joe Chiofalo (clavier)


Le titre de l’album s’oppose au nom des Saints. Il y a là-dedans un peu d’humour. Les démons dont il est question ne sont pas en rapport avec le diable, la bible... Je crois qu’il existe la même notion en Français. Ce sont les choses négatives que l’on a en soi. Par exemple, boire, fumer une cigarette : ce sont des démons. Si tu es trop agressif envers le monde, tu n'as même pas de dignité personnelle. Ces défauts te poursuivent toute ta vie. Tu es sans arrêt en conflit avec ces aspects de ta personnalité. Voici l’explication artistique de Démons. Mes chansons sont pour moi un moyen de parler de ma lutte contre mes propres démons. Peut-être est-ce un phantasme poétique mais je le fais ainsi.

Je crois qu’une trentaine de chansons sont tombées dans les oubliettes. Je les garde sur des cassettes. A vrai dire, c'est toujours comme cela. Je touche du bois. Je reconnais que c’est une bonne chose d’écrire autant. J’espère que cela ne changera pas. Les musiciens sont Américains, de Memphis, sauf Joe, le clavier, qui vient de New-York. Il jouait aussi avec les Saints. Les autres, je les ai rencontrés en faisant des auditions dans les clubs, les bars où ils jouaient. Memphis n'est pas ma ville. Je n'y connaissais personne alors j’ai adopté ce système des auditions. Et voilà ! Le label insistait pour que j'enregistre aux USA. Je n'ai pas pu discuter. Je n’avais pas de désir particulier d’aller à Memphis, même en sachant que la ville avait une histoire musicale.
J'étais à Memphis où je venais de terminer la pré-production. L'ingénieur du son a eu un accident et a dû être hospitalisé. Il fallait attendre qu'il soit sur pied pour continuer. Alors, étant bloqué quelques temps, j'ai décidé de faire un petit voyage d’agrément dans le Sud, histoire de voir comment c’était. J’ai passé cinq jours en Arkansas, un tout petit état, peuplé surtout de péquenauds, de chrétiens fondamentalistes, bourrés de valeurs et de préjugés primaires. De racisme surtout. Quelque chose de terrible. Rien que de misérables petits blancs. J’étais dans un village, près d’une rivière et un soir, j’écoutais une radio locale où un prêcheur fustigeait violemment le communisme et les russes. Vous voyez le genre. Il était ravi et dans ce patelin, tous se réjouissaient également de l’échec du communisme en Europe de l’Est. A côté de cela, ils étaient tous incapables de se rendre compte de ce qui se passait chez eux. Pour moi, l'Amérique se lézarde de l’intérieur grâce à des gens comme ceux-là. Ils sont typiques de cette stupide Amérique blanche et bien pensante (The W.A.S.PJ. Toute cette saleté humaine me trottait dans la tête.

L’album n'est jamais sorti aux États-Unis et je ne me sentais pas sous pression commerciale. Il n'y avait pas de maison de disques qui me harcelait.



1992 : Savage Entertainment (NEW ROSE)


Cette année, j’ai fait deux tournées avec les Saints, et des musiciens différents. Je suppose que si j’avais un groupe pour cette tournée-ci, je l’appellerai les Saints. En solo, je ne pouvais quand même pas m'appeler le Saint. Je crois que l’Eglise Catholique Romaine n'aurait pas aimé ça, mon Dieu !

Je pensais jouer seul mais un ami à moi est en vacances par ici et c'est un excellent pianiste. Il va venir jouer avec moi... Ça sera quelque chose de différent : pour s'amuser... Il v a des dates à Paris et plusieurs autres en province : Besançon, Orléans. Toulouse. Bordeaux. Je reste deux soirs à Bordeaux. Mon foie risque d'en prendre un sale coup. C'est là qu'il v a quelques-uns des meilleurs vins du monde. J’adore les bons vins. Ah les deux dates à Bordeaux. Je m’en réjouis d'avance.


1994 : 54 Days at Sea (MUSHROOM)


Magnus Börjeson (basse, clavier, chœurs) / Victor Salazar (charango, chœurs) / Stellan Colt (batterie) / Edward Nyström (guitare) / Martin Hennel & Michael Sellers (guitare)


Pour moi, cela ressemble à un disque de rock et on ne se rend pas compte que ce sont des flûtes de pan qui prennent la ligne mélodique. Le disque est d'abord sorti en Suède et nous avons reçu une critique acerbe où quelqu'un a dit que j'étais devenu mou et que les flûtes de pan étaient associées aux albums de table à café de K-Tel, ce que j'ai trouvé un peu insultant pour la culture latino-américaine... c’est comme dire qu'un violon n'appartient qu'à un orchestre symphonique. Mais ce sont les critiques de rock, certains sont assez stupides.

Je l’ai enregistré à Malmö, Lénine a dit que si les Suédois allaient faire une révolution, ils iraient probablement au poste de police pour demander la permission d'abord - et c'est très exact. L'avantage de vivre à Malmö est que Copenhague au Danemark est à 25 minutes de bateau. Copenhague est une ville fabuleuse et, alors que la Suède est assez conservatrice et protestante, il me suffit de sauter dans le bateau pour m'en sortir. Malmö ne compte que 250 000 habitants et c'est d'un ennui mortel mais je suis un auteur-compositeur, il est donc facile de se concentrer sur mon travail sans distraction. Et c'est excitant de sauter sur le ferry. C'est comme si je partais quelque part ! La plupart de mes compositions solo sont plutôt douces et un peu éclectiques. Comme 54 Days at Sea, qui était une expérience de fusion à moitié bolivienne.



1996 : THE SAINTS - Howling (BLUE ROSE RECORDS)


Joakim Täck (basse) / Andreas Jornvill (batterie) / Ian Walsh & Mons Wieslander (guitare)


Je passais du temps avec Johnette Napolitano ( Concrete Blonde) à Los Angeles et nous écrivions des chansons ensemble. Elle m'a interdit de jouer de la guitare acoustique. Je me morfondais depuis un moment dans le domaine du folk acoustique - et ce petit catalyseur m'a fait reprendre goût à la musique rock. C'est une femme remarquable. Il y a plusieurs années, j'étais en tournée avec les Saints et nous avions le même agent. Il a mentionné qu'il y avait une fille américaine qui voulait me rencontrer. Nous nous sommes rencontrés dans les coulisses d’un concert, dans une cabine de douche, et nous nous sommes fait photographier- ce qui est rare pour nous deux. Depuis, nous sommes copains. Nous partageons également un intérêt commun pour Paris et le fruit du raisin, d’ailleurs le nouveau Bourgelais n'était pas mauvais cette année. J'ai une passion pour le vin. "Good Friday" a été la première chanson que nous avons écrite ensemble. Elle ne l'avait pas utilisée et elle allait très bien avec l'album Howling. J'ai trouvé que c'était une expérience très libératrice. Comparé à beaucoup de mes travaux récents, c'est très peu orchestré et il n'y a que la guitare, la basse et la batterie. Je trouve que c'est... rafraîchissant. J'ai toujours aimé la musique rock rapide. Howling était un test pour moi, pour voir si je voulais vraiment revenir dans un groupe de rock. Cela faisait un moment que j'y pensais. J'ai fait de la musique rustique, plutôt folklorique.
C'est drôle, les derniers disques que j'ai faits étaient très acoustiques et bien faits sur le plan sonore. Ma raison d'être derrière la production de Howling était que je n'ai pas répété avec les musiciens. J'avais donné à chacun la base des airs. Je n'utilise que très rarement la distorsion vocale, car j'ai l'impression de devenir un bon chanteur et je n'enterre pas les voix autant que je le faisais à l'époque. Il s'est avéré que le microphone que j'ai utilisé avait un gain plus élevé et a enregistré parfois les voix dans le rouge. Le son était parfait.

J'ai toujours considéré que c'était un privilège d'enregistrer, car les disques ne sont pas bon marché et beaucoup de gens plus talentueux que moi n'ont jamais fait de disque alors que j'en ai fait des milliers. Je me dis que nous sommes tous faits pour des choses différentes et quand je peux me laisser aller à l'idée que je devrais être un designer vivant à Paris, je me dis que, que je le veuille ou non, mon humble talent est de faire du bruit. Non pas que je sois satisfait de la vie, car ce n'est certainement pas le cas, mais je suis heureux de la façon dont les choses se sont déroulées. Je connais des gens qui ont plus de succès que moi et qui se sentent piégés dans le vedettariat pop. Il y a beaucoup à dire sur le fait d'être à la périphérie du show-business parce qu’il a toujours été nul et le sera toujours. Je suis plutôt heureux d'être dans la prairie, à l'extérieur.

MARSAC EN 2014 
Il y a un enfant sur l’album, c'est la fille du gars qui a fait les graphiques. Nous avons construit le truc sur la couverture du CD. Nous étions tous en train de jouer comme une bande d'enfants et elle a mis la perruque verte. J'ai trouvé qu'elle était mignonne. Elle n'est pas le fruit de mes entrailles, non. Je suis encore bien trop jeune. Je dois grandir avant de pouvoir assumer cette responsabilité, le vieil instinct paternel ne m'a jamais traversé.


Sur la pochette de Howling apparait « The Most Primitive Band In The World », un disque sorti par Hot Records, le label d'Ed Kuepper, et composé d'un lot d'enregistrements sur cassette des répétitions des Saints de 1974. C'est mon humour irlandais sauvage et loufoque, c'est une blague à cause d'Eddie, qui était au début des Saints et qui semble souffrir d'une sorte de crise de la quarantaine à propos de sa jeunesse. En fait, ni Ivor ni moi n'avons été consultés sur cette chose, et c'est après coup que nous avons découvert qu'elle était sortie. Je pense que c'est atroce, et c'est soit un peu désespéré de la part d'Ed, soit un peu condescendant. Je n'arrive pas à trouver le mot ; triste est l'un des premiers mots auxquels j'ai pensé. Il y a également une certaine tension entre sa maison de disques, son management et le mien parce que nous n'avons pas été prévenus et que c'est une sorte de chose illégale qu'ils ont faite. Mais plutôt que de causer un énorme chagrin d'amour ou un problème à cause de ça, j'ai pensé que je devais traiter la chose comme une blague et c'est pourquoi j'ai mis le disque sur Howling. Parce que je pense que c'est drôle. Vous savez, il y a toujours eu un débat sur les Saints. Parce qu'après le départ d'Ed et d'Ivor - même si Ivor est revenu et qu'il est sur All Fool's Day - Ivor et moi sommes toujours de très bons amis. Mais il y a toujours eu un débat sur le fait que le premier groupe était le meilleur, que Ed était un génie et que je suis un ivrogne irlandais sans talent qui n'aurait jamais pu écrire une chanson pour sauver sa vie. Et il y a une certaine animosité personnelle de la part d'Ed à mon égard et je ne sais pas pourquoi. J'ai mes théories sur les raisons de cette animosité, mais en ce qui concerne la glorification du premier groupe, je pense que le mythe aurait pu mieux se maintenir si cette réalité n'avait pas été mise sur ce CD, parce que le son est vraiment horrible. Et si vous voulez être honnête, les premiers Saints étaient assez épouvantables, simplement parce que nous n'avions pas beaucoup d'expérience. Je suis sûr que nous avions beaucoup d'énergie juvénile et toutes ces conneries, mais d'un point de vue musical ?



1998 : THE SAINTS - Everybody Knows The Monkey (AMSTERDAMNED RECORDS)


Michael Bayliss (basse) / Martin Bjerregaard (batterie) / Andy Faulkner (guitare)


C'est étrange. On peut faire des choses incroyables avec un bon micro et un magnétophone minable. Je ne suis pas contre la technologie, en fait, j'adore les ordinateurs, mais les studios modernes sont comme de grandes usines à plaisir. Je pense en quelque sorte que la technologie peut se mettre en travers du chemin. C'est drôle, nous venons de terminer la suite de Howling et même si c'est un disque beaucoup plus hi-fi, il a été fait avec la même attitude. Il y a beaucoup de choses à dire sur le fait de placer un micro dans une pièce et d'utiliser le son avec un minimum de traitement. Si tu utilises les bons musiciens, ça marche, bon sang !

Je veux appeler l’album Llama parce que j'ai cette photo d'un lama que j'aime bien.

Mais je ne pense pas que ça va passer dans le système. Je l'ai dit à tous les membres du groupe et je leur ai donné à chacun deux pages pour travailler - ainsi que pour les titres - et j'attends toujours des propositions. Qui sait ? Je vais peut-être pouvoir utiliser cette photo d'un lama que j'ai prise au zoo de Memphis, bizarrement.



2000 – THE SAINTS - Spit the Blues Out (LAST CALL RECORDS)


Michael Bayliss (basse) / Peter Wilkinson (batterie) / Brendan Bailey & Elisabet Corlin (choeurs) / Patrick Mathé (harmonica et guitare)



2005 – THE SAINTS - Nothing Is Straight In My House (LIBERATION MUSIC)


Caspar Wijnberg (basse) / Peter Wilkinson (batterie)





2006 : THE SAINTS - Imperious Delirium (WINDFLOWER RECORDS)


Caspar Wijnberg (basse) / Peter Wilkinson (batterie)



Depuis 2005 Je me suis fait couper les cheveux. J'ai acheté un nouveau pantalon en Suède la semaine dernière, avec une doublure en fourrure. Il est très beau. Je n'ai pas acheté de nouveau manteau pour l'hiver, alors je vais porter le vieux manteau et c'est à peu près ma vie. Je fais le tour du monde en portant mon vieux manteau cette fois. J'ai environ 20 chats. J'exagère, c'était une mauvaise blague, même dans ma propre tête. Nous avons trois chats à la maison, trois chats des forêts norvégiennes, et ils sont magnifiques.
Je suis très excitée parce que cette année, j'ai beaucoup enregistré et pas beaucoup tourné. Donc j'espère que 2010 sera un peu plus sur la route. C'est mon plan. Les Saints ne se sont pas réunis pour faire un disque, même si j'ai préparé l'album des Saints. Je m'ennuie un peu avec les Saints et j'ai envie de faire quelque chose d'un peu différent. Je ne sais pas encore si je serai en solo. C'est possible. Je vais faire beaucoup plus de choses acoustiques. Donc, ouais, ce sera juste différent.
Mon prochain travail est de produire un groupe de rock, ce qui n'est pas quelque chose que je fais tous les jours qui va être amusant. C'est à Londres, ça va être sympa. Ils s'appellent les Kits. C'est un groupe de Melbourne je les ai vu en Australie. J'ai ramené du bon vin. L'Australie a du très bon vin. Et en fait, j'ai un ami très cher qui vit en Australie. Chaque fois que je vais en Australie, il s'assure toujours de me donner des bouteilles de sa cave, car je ne collectionne pas le vin. J'aime juste le boire. Mais cet homme est un vrai connaisseur. Je bois donc très bien même si en ce moment je préfère les vins français.



2011 - Chris Bailey & H.Burns – Stranger (VICIOUS CIRCLE)


(avec Renaud Brustlein et Antoine Pinnet)


J'ai rejoint un groupe de rock français et je suis leur bassiste. H. Burns est un mythe. Ce n'est pas une personne. C'est une construction. Il y a quelques années, j'étais sur la route avec les Saints et Renaud Brustlein, qui chante dans H. Burns, faisait notre première partie. On m’a dit tu devrais écouter ce gars, il est vraiment bon. Et je l'ai fait. Il est vraiment bon.

Et après quelques concerts, on s'est mis d'accord. Mais il m'a d'abord demandé de venir chanter sur son disque. En fait, j'étais en tournée à l'autre bout du monde. Je suis rentré un jour et le lendemain, j'étais dans un train pour Valence. J'ai fait une reprise de Photograph, qui est une vieille chanson des Saints. Et je me trémoussais dans le fond. Et puis j'ai pensé, on devrait peut-être faire un disque. Quelques années plus tard, à la fin de l'année dernière, c'est arrivé. Ce n'était même pas une décision commerciale. On a juste pensé que ça pourrait être bien. Et ça l'est. C'est un petit disque tout à fait décent.

Le plan initial était qu'on écrive ensemble, mais on a fini dans une ferme entre Grenoble et Valence. Je suis arrivé avec environ 35 chansons. Et Renaud avait une demi-douzaine de chansons qu'il voulait vraiment faire. Alors on a décidé de se partager l'écriture des chansons. Peut-être qu'à l'avenir nous écrirons ensemble. Ce n'est pas impossible.
La vie était géniale. Je me levais le matin et je préparais le petit-déjeuner. On allait acheter de la nourriture, on revenait, on faisait un peu de musique, on déjeunait, on faisait un peu plus de musique, on se promenait, on allait dans des petits villages, on revenait le soir, on se soûlait, on faisait un peu plus de musique, et puis on mangeait encore. C'est donc une façon très civilisée de faire du bruit. Et si vous restez au milieu de la campagne, il n'y a pas grand-chose à faire à part manger ou travailler. Bien sûr, il y a aussi la boisson, mais nous avons réussi à caser tout cela.

Donc c'est un petit collectif assez heureux. Je veux dire, c'est tout le contraire de ce que je fais aux Etats-Unis ou quand je suis en solo où je suis le petit Empereur. Je suis juste dans la section rythmique.



2012 & 2014 : THE SAINTS - King of the Sun / King of the Midnight Sun (HIGHWAY 125 / FIRE RECORDS)


Chris Bailey (basse) / Geoff Watson (batterie) / Sean Carey (guitare) / John Glase (harmonica) / Amelia Rutherford (clavier) / Danny Carmichael (trombone) / Simon Ferenci (trompette)


Ces deux dernières années, Geoff et moi avons parlé de revenir en arrière et de faire quelque chose de roots. Même si je viens de terminer un album en France et que je ne prévois pas d'autre album de Saints avant la fin de l'année, j'ai pensé que ce serait une très bonne occasion de revenir dans ce studio particulier, que j'adore. Je suis en ce moment avec un ingénieur et nous sommes en train de construire un album. C'est ensuite lié au fait que Geoff allait faire un petit showcase pour son nouveau label, Highway 125, dont je ferai bien sûr partie, et il a pensé que ce serait bien si je montais un combo et réimaginais quelques morceaux de mon catalogue. En fait, je vais juste réunir un petit groupe éclectique de musiciens, tous acoustiques, et nous allons juste sortir quelques chansons.
Je pense que c'est probablement l'un des albums les plus solides que j'ai fait depuis très longtemps. C'était une de ces sessions et c'est assez drôle. À la fin de la tournée, un de mes amis a un très beau studio d'enregistrement et nous avons récemment repris les affaires ensemble. Et donc j'ai eu le luxe d'enregistrer et peut-être l'un des meilleurs studios du monde entier, je le recommande. Et j'allais utiliser quelques vieux copains et je me suis dit que j'allais m'en foutre, juste y aller et faire parce que j'ai menacé de faire un album solo pendant des années. J'y suis donc allé et j'ai enregistré avec Jeffrey et un de mes amis, juste avec des batteries et des guitares, et j'ai ajouté des basses, des claviers, des cordes et des cuivres. C'est un bon travail. Je suis très excité de commencer à travailler.
Beaucoup de jeunes musiciens, il y a un prêtre stagiaire et un serviteur génial à la trompette, un grand joueur de trombone. Et Sean, l'ingénieur, n'était pas là, il a fait quelques trucs à la guitare. C'est très bien. Je déteste décrire un disque. C'est mieux de l'écouter. C'est un bon disque. J'écoute quelques chansons. Oui, j'ai ce privilège, mais j'ai très vite l'impression que c'était la même ambiance.
L’enregistrement n'était pas long. Je pense que c'était probablement 13 jours. Et puis, bien sûr, il a fallu quelques semaines pour le mixage, mais c'était un enregistrement relativement rapide et sans douleur. Nous avons enregistré très rapidement, et je n'ai pas passé beaucoup de temps sur les voix. En fait, quelques-unes des voix ont d'abord été prises en guide vocal. C'était cool.

Pourquoi nous avons ressorti l’album en 2014 ? C'est une histoire simple. FIRE RECORDS m'ont contacté. Je venais juste de recevoir les droits d'une grande partie de mon ancien catalogue de la part d'Universal, et j'ai rencontré James Nicholls, qui le dirige, pour parler de la réédition de certains de ces titres.

Il n'y a plus beaucoup de maisons de disques dans le monde. Il y a bien quelques majors et elles sont toujours les mêmes, sauf qu'elles sont plus désespérées, mais il est très rare de trouver un bon vieux label avec des gens qui se soucient vraiment de ce qui se passe avec les disques. Je trouvais que l'album "King of the Sun" n'avait pas été bien servi en Europe. James et moi avons décidé, pour notre première tentative de collaboration, de faire une édition européenne de luxe de cet album. Après avoir bu trop de gin un soir, j'ai eu l'idée douteuse, au lieu de faire un titre bonus comme nous l'avions prévu, de faire un album live supplémentaire. Nous avions déjà prévu que cette année serait beaucoup plus "on-the-road", et je voulais faire quelque chose pour refléter cela.

Barrington Francis (guitariste) et moi avons pris diverses tangentes et nous ne nous sommes pas vus pendant un certain nombre d'années. Puis, il y a quelques années, Pete et moi étions dans ce groupe français. Nous aimions vraiment être dans cet autre groupe, ne pas être dans les Saints et faire quelque chose de différent. Comme c'était un groupe français, la restauration était excellente (rires). Puis on a fait un concert à Londres et Barry s'est pointé. Pete et moi commencions à parler de ce que nous devrions faire ensuite, et j'ai mentionné à un vieil ami que je venais de rencontrer Barrington et il a dit, "Eh bien, pourquoi ne pas le faire revenir dans le groupe ? C'était le meilleur guitariste que vous ayez jamais eu." Alors, j'ai appelé Barrington et je lui ai dit : "Tu veux faire ça ?" et il a accepté et nous avons recommencé à jouer ensemble depuis un an environ. C'était bien. J'étais un peu incertain au début. On ne peut jamais être sûr que l'alchimie soit toujours là, mais dès le premier concert que nous avons donné, c'était comme si les années qui s'étaient écoulées n'avaient plus d'importance.

Nous travaillons également sur un nouvel album. J'ai enregistré une dizaine de titres. J'ai l'intention d'enregistrer peut-être dix autres chansons, et de choisir les dix meilleures d'entre elles. L'album sortira probablement vers la fin de l'été.



J'espère que ce sera le cas, parce que j'ai déjà écrit deux autres albums, l'un que j'avais prévu pour être un album de Saints, et l’autre solo. C'est assez similaire parce que j'ai eu beaucoup de temps pour écrire récemment et je me suis acheté un home studio il n'y a pas si longtemps, ce que j'avais juré de ne jamais faire, mais j'ai finalement succombé. J'ai donc beaucoup de chansons.



(Merci d'avance pour vos commentaires !)


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