DAY BY DAY - THE DICTATORS - 1 - THE NEXT BIG THING


STEVE VAN ZANDT a dit d’eux « Ils sont le chaînon manquant entre les MC5, les STOOGES, les DOLLS … et l’explosion Punk de la fin des années 70 ». On peut également les trouver dans le muséum du ROCK AND ROLL HALL OF FAME, bienvenu à THE DICTATORS sur LES MONSTRES (SACRÉS) DE LA MUSIQUE ÉLECTRIQUE!


C’est l’histoire d’un groupe de potes durant les années 60. Le premier se nomme RICHARD BLUM parfois aussi RICHIE ou au tout début RICHIE « CHINA CAT » BLUM plus tard HANDSOME DICK (ou RICHARD) MANITOBA. ce jeune homme découvre le rock, comme beaucoup de jeunes Américains de l’époque, avec le passage TV des BEATLES au ED SULLIVAN SHOW. C’est un fou furieux qui ne tient pas en place. Il est ami depuis ses 10 ans avec SCOTT « TOP TEN » KEMPNER, un guitariste ne jouant que dans sa chambre. Les deux autres sont ANDY et ROSS.

ANDY (ADNY) SHERNOFF est plutôt inspiré par BRIAN WILSON et RAY DAVIS. Le premier solo à la guitare qu’il maitrise est celui de FIXING A HOLE des BEATLES. Il va à la même école que JOHNNY GENZALE (futur JOHNNY THUNDERS) avec lequel il joue parfois dans la cour de récréation. Sa passion pour la musique l’amène à écrire à son sujet. Tout d’abord avec un fanzine « Teenage Wasteland Gazette » (dans lequel MANITOBA écrit aussi « The Johnny Cool Story ») puis également au magazine « CREEM » et « OUI » (pour lequel il interview ALICE COOPER et MARC BOLAN en 73-74). On peut, pour la petite histoire, lire des textes de LESTER BANGS (qui l’a d’ailleurs embauché dans CREEM) et RICHARD MELTZER dans son zine, ce sont leurs textes trop outrageants pour CREEM.


Touche à tout magnifique, SHERNOFF, tout en continuant à écrire, décide en juillet 72 de se mettre à la musique avec ROSS « THE BOSS » FRIEDMAN (ROSS FUNICELLO) à la guitare.

ROSS possédant déjà un son de guitare assez punk, veut quitter le groupe TOTAL CRUDD et demande à ANDY s’il a envie de l’accompagner à la basse. Celui-ci s’empresse d’accepter alors qu’il ne sait pas en jouer, ce que le guitariste ignore. Ils sont vite rejoints par SCOTT « TOP TEN » KEMPNER pour la guitare rythmique.

Le nom THE DICTATORS est choisi par sa présence constante dans les médias de l’époque. Le « THE » est une obligation car tellement encré dans la tradition du rock’n’roll. Plusieurs autres noms furent proposés mais celui-ci étant le plus marrant de tous, il remporte la mise. Pour leur look ils choisissent de porter des vestes de cuir, sneakers et jeans. Les RAMONES s’en rappelleront.

Les répétitions sont dans une ferme de New York à KERKONSON, de nombreux batteurs s’y succédent (JIM SUGARMAN, BILLY SHEEHAN, LOUIE LYONS).

Après avoir composé dix morceaux, un producteur est invité à les voir répéter, son nom est SANDY PEARLMAN, ANDY l’a rencontré grâce à RICHARD METZLER et le fanzine. Il produira plus tard les CLASH pour l’album GIVE’EM ENOUGH ROPE, mais pour l’instant il s’occupe de BLUE ÖYSTER CULT et désormais de nos poulains, avec MURRY KRUGMAN.

Ils travaillent pour COLUMBIA (EPIC) qui accepte, grâce à lui et son associé, de financer une démo sans même voir le groupe.

En aout 1973 ANDY, ROSS, SCOTT et LOUIE LYONS mettent les pieds dans le studio de la 30th Street de New York spécialisé dans la musique classique ! Ils y enregistrent WEEKEND, BACKBEAT BOOGIE, MASTER RACE ROCK, CALIFORNIA SUN (bien avant les RAMONES qui n’existent pas encore à ce moment) et FIREMAN’S FRIEND. Nous pouvons retrouver ces enregistrements sur l’album EVERY DAY IS SATURDAY paru en 2007 chez NORTON RDS.

Ils ont enfin leur démo mais n’ont même pas encore joué un seul concert ! Le 30 novembre c’est une chose réparée, ils font la première partie des B.O.C. et des STOOGES au George Community College de Washington.

Il n’est pas encore bien facile de trouver des salles de concerts à cette époque. À partir du moment où le COVENTRY ouvra dans le Queens Boulevard, les DICTATORS trouvent un endroit où jouer régulièrement. Cette salle accueille également les NEW YORK DOLLS, KISS et le groupe de JEFF STARSHIP nommé SNIPER. JEFF s’appellera bientôt JOEY RAMONE.

Avec dorénavant « STU BOY » KING (SUART KING, un copain d’ANDY) à la batterie ils s’y produisent à quatre. Ce batteur a joué en Angleterre avec BADFINGER et devient avec ROSS la base du groupe car les autres apprennent encore à jouer.

Dans le VILLAGE VOICE du 2 mai 1974 apparait un article sur leur concert au COVENTRY de New York, on y parle pour la première fois de MANITOBA. Depuis le 29 mars il apparait pendant les rappels des concerts pour interpréter Wild Things et Two Tub Man. Il est devenu l’arme secrète du groupe, aussitôt qu’il a un micro dans la main son charisme emporte le public qui a été jusqu’à cet instant bercé par le chant de ANDY.

MANITOBA a comme fonction celle du manager de l’équipement du groupe, il est leur mascotte et meilleur ami. C’est aussi un fanatique de catch et une vraie catastrophe dans sa manière de gérer les choses. Cela amène perte ou destruction de matériel. Il ne sait pas jouer d’un instrument ni chanter mais a une présence unique sur scène.

Après sept concerts, les deux managers décident qu’il devient le chanteur principal, ANDY ne s’y oppose pas bien qu’il interprète bien mieux tous les morceaux qu’il a composé lui-même… Il n’arrive toujours pas à maitriser sa basse et le chant en même temps. Pourtant lors d’une réunion dans les studios CBS avec MURRY KRUGMAN et SANDY PEARLMAN le groupe demande à ce qu’Andy continue à chanter. Les managers leur donne le choix entre gagner moins d’argent ou prendre MANITOBA ... qui devient donc le chanteur principal. La seule inquiétude restante est qu’il ne chante pas bien les morceaux.

Ils commencent alors à répéter deux à trois fois par semaine dans le studio S.I.R. de la 52ème rue de MANHATTAN. Leur batteur est parfois échangé avec celui des B.O.C. qui y répètent également. ALAIN LAUTER de ce groupe jouera d’ailleurs du clavier sur deux de leurs morceaux du premier album.

En aout-septembre 1974 – L’enregistrement de THE DICTATORS GO GIRL CRAZY (EPIC) commence. MANITOBA chante sur Teengenerate (qui est inspiré de son personnage) et Two Tube Man ainsi que les monologues entre les morceaux.

Les thèmes abordés sont les voitures, hamburgers, filles, se bourrer … bref le fun de tout adolescent de l’époque. Leur style est un mélange de ROCK GARAGE, GLAM ROCK, MC5, IGGY & THE STOOGES et les BEACH BOYS. Les riffs de guitare se veulent rudimentaires et puissants et les arrangements sont faits pratiquement complètement par les membres du groupe.

La couverture du disque montre MANITOBA dans son costume de catcheur. La réaction voulue est l’interrogation « mais qu’est-ce-que c’est que ça ? » KRUGMAN veut que l’on ait l’impression d’avoir un magazine de lutte entre les mains. L’idée originale était une couverture avec FRANKIE & ANNETTE acteurs du film de 1965 BEACH BLANKET BINGO avec surimpression du groupe, trop cher pour les copyrights.


Mise à part de ROSS, les photos des musiciens dans des chambres d’adolescents sont vraiment prises dans leurs chambres respectives (et avec leurs réels posters). Les musiciens sont convaincus de créer le disque qui va marquer, leur déception n’en est que plus grande quand le disque se plante. ANDY pense que la raison en est qu’ils n’ont pas de genre précis, ni métal ni punk. Ils sont à la croisée des chemins, un peu comme MOTORHEAD le serra. Le même mois les RAMONES débutent au CBGB's.

Ils continuent à jouer quelques concerts avant la sortie de l’album en mars 1975.

Pendant la semaine de la sortie ils partent en tournée avec RUSH. STU BOY KING et ROSS entrent en compétition avec les musiciens du groupe en tête d’affiche, le batteur se montre tellement bon qu’ils ont des problèmes avec RUSH. Les concerts du 3 & 4 mars 1975 à l’Electric Ballroom d'Atlanta seront ses derniers car il se fait virer, on ne se mesure pas quand on est la première partie et le reste du groupe le lui fait bien comprendre.

Le groupe se sépare rapidement après mais se reforme à nouveau début 1976. Leur nouveau batteur est RITCHIE TEETER, il peut très bien chanter et ne s’en prive pas. Nouvelle formation avec ANDY au clavier à la place de la basse. Il n’était pas assez bon, MARK GLICKMAN (MARK « THE ANIMAL » MENDOZA) est donc engagé pour cet instrument. Le 10 mars 76 ils rentrent à nouveau en studio dans la 7ième Avenue pour COLUMBIA RDS afin d’y enregistrer la bande son d’un documentaire nommé JABBERWALK. Les morceaux America the beautiful, Sleepin’ with the tv on #1, Heartache, Search & destroy, Disease, Sleepin’ with the tv on #2, Exposed sont enregistrés.

De ces morceaux America the beautiful est utilisé le même mois pour le split single America The beautiful (Pace Films Inc, PKP-1001). De mars à juillet 1976, ANDY est remplacé par STEVE SCHENCK au clavier.

COLUMBIA rompt leur contrat à la faveur d’ELEKTRA qui les signe.

En 1977 Sort MANIFEST DESTINY sur ASYLUM RDS (ELEKTRA), il n’a pas de succès non plus. La deuxième face est très « boogie » de par le jeu de ROSS « THE BOSS » FREISMAN. Le batteur RICHIE TEETER et MANITOBA y chantent sur plusieurs morceaux.

Ils commencent à être plus souvent chroniqués et passent un peu à la radio. Le but est de plaire en s’orientant sur les groupes de stades tels que le BLUE ÖYSTER CULT.

Le côté punk est laissé de côté et il est surproduit. Les bandes originales ont été brûlées lors d’un incendie, il n’y aura donc pas d’éditions spéciales de cet album.

Ils font énormément de premières parties (KISS, CHEAP TRICK, URIAH HEEP, THIN LIZZY, BOB SEGER, BLUE OYSTER CULT, RUSH, BILLY PRESTON, FOREIGNER, ZZ TOP, JAMES GANG …) et se rendent souvent compte que malgré ce que leur disent leurs managers, ils ne sont pas le meilleur groupe du monde. Ils évoluent tout de même tellement bien que le groupe NAZARETH (en plein succès grâce à leur morceau LOVE HURTS) les retire de leur tournée en 1977 de peur de perdre la vedette. Un seul concert joué pour plusieurs prévus.

Par contre ils font leur première tournée en novembre en Angleterre à la demande de HUGH CORNWELL des STRANGLERS qui les veut en première partie. Ils continuent seuls sur le reste du vieux continent et jouent deux concerts en France (devinez dans quelle ville 😉 - réponse bientôt) et en Hollande ainsi qu'une en Allemagne.

De nouvelles démos sont enregistrées en 1978 dans leur studio de répétition de la 19ième rue. GEORGE GERANINOS s’en charge, elles vont servir de base à BLOODBROTHERS. Les morceaux sont  Eugene Radio Spot, Faster And Louder, Minnessota Strip, Baby Let’s Twist, What It Is, Borneo Jimmy, I Stand Tall, No Tomorrow, Stay With Me, Bloodborthers Radio Spot, 16 Forever.

Ils sont prêts à enregistrer  BLOODBROTHERS (ASYLUM RDS), HANDSOME chante cette fois sur tous les morceaux et le son redevient dur, reprenant leur style original. ANDY est de retour à la basse et MENDOZA ne fait plus parti du groupe, il a préféré intégrer TWISTED SISTER. Ils font une reprise de leurs amis les FLAMIN GROOVIES Slow Death. Le titre de l’album est inspiré en partie d’une nouvelle de RICHARD PRICE. L’album ne marche pas non plus, ASYLUM n’en fait pas longtemps la promotion, des problèmes liés à la drogue apparaissent au sein du groupe.

Une tournée en Europe avec AC/DC leur est proposée mais la compagnie de disque ne leur en donne pas les moyens, par contre AC/DC jouera leur premier show aux USA en première partie de DICTATORS.

RICHIE TEETER qui était à la batterie quitte le groupe suite à la pression de sa femme désirant le garder à la maison (il était le seul marié du groupe). Il est remplacé rapidement par MEL « STAR » ANDERSON de … TWISTED SISTER et aussi frère de AL ANDERSON de BOB MARLEY & THE WAILERS.

En 1979, MANITOBA est viré du groupe car trop drogué et ANDY veut chanter à nouveau les morceaux. SCOTT « TOP TEN » KEMPNER s'en va également pour cause de maladie. Le reste du groupe (ANDY, ROSS et SCOTT( ?)) forment THE RHYTHM DUKES qui ne va pas exister longtemps car ROSS les quitte rapidement pour les français SHAKIN’ STREET (avant de joindre MANOWAR).

Ils continuent à jouer des concerts sporadiquement dans les années 80 et 90, ce qui leur fera affirmer qu’ils ne se sont pas séparés. Divers live sortiront sur les labels de ROIR ou INTERFERENCE.

Aprés qu'un promoteur ait vu les Dictators lors d'un concert au CBGB's en 1995, ils partent en tournée en Espagne. Ils ont tellement de succès qu'ils repartent dans ce pays ainsi qu'en Suède l'année suivante. En 2001 arrive dans les bacs un nouvel album appelé  D.F.F.D.  (Dictators Forever, Forever Dictators), avec J.P. PATTERSONS à la batterie. Sorti sur leur propre label THE DICTATORS MULTI MEDIA, il est difficile à trouver et se vend donc peu. Un album live VIVA DICATORS le suivra quatre années plus tard, c'est le dernier album avec tous les membres originaux du groupe si nous ne parlons pas de l’édition spéciale 40 ans de THE DICTATORS GO CRAZY dont Andy a écrit le livret.

 L'Archiviste (Merci d'avance pour vos commentaires !)


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