THE CRAMPS day by day part 2 - 1976 and before

 


Autant le dire tout de suite, pour moi les Cramps, c’est à 90 % Lux & Ivy, ci-dessus en 1975 et tous les deux à l’âge de 16 ans.

Lux Interior tire son nom d'une pub auto repérée dans l'Ohio, après avoir pris pour nickname Raven Beauty ou Vip Vop (une chanson de Marvin & Johnny) qu'il avait sur son permis de conduire. Tout comme Ivy avait Poison Ivy noté sur le sien. L'extension Rorschach lui est venue dans un rêve.

Si Ivy est toujours plutôt restée discrète sur sa vie d'avant les Cramps, on sait que Lux a été marié à Joanne avec laquelle il a eu un fils, Mischa, puis une petite fille, Rachel.

La rencontre entre Lux, né à Stow, près d’Akron et Ivy, née à Sacramento en Californie, s’est faite alors qu’elle faisait du stop.

Ils se retrouvent ensuite dans le même cours à la fac, Lux vient s’assoir à la table d’vy, il ne se quitteront plus. Au départ collectionneurs de disques, ils rêvent qu’un de ces jours, ils pourront réaliser les leurs.

À l’automne 1975, le couple décide d’émigrer à New York, c’est là-bas qu’ils pourront assister aux shows des New York Dolls ou d’Alice Cooper, notamment, avant de créer leur propre groupe.

Ivy est engagée comme dominatrice dans un club tandis que Lux trouve un job dans un magasin de disques, le 20 février, jour de l’anniversaire d’Ivy. Il se lie d’amitié avec un autre vendeur, un mec un peu bizarre, Bryan Gregory - grand fan de Brian Jones, d'où son prénom, également né le 20 février.

Lux vendeur de disques

Une semaine plus tard, Lux propose à Bryan de faire partie de leur groupe, même si aucun des trois comparses ne sait encore jouer.

Le lendemain, Bryan débarque avec une guitare Gianni à 25 $. La Flying V (Ibanez), à laquelle Bryan ajoutera des pois blancs – des étiquettes pour afficher le prix des disques (qui lui sera volée à Bordeaux en 1980) et qu’il utilisera ensuite appartenait initialement à Lux. Lux et Ivy n’ont pas le cœur de lui dire qu’ils cherchaient plutôt un bassiste. Voilà pourquoi les early Cramps ont deux guitares et pas de basse.

Dans un rêve, Ivy pense à un nom genre Kinks. Les Cramps sont nés.

Ils commencent par répéter chacun de leur côté.


Il manque un batteur. En juin, Bryan Gregory fait venir sa sœur, Pam Balam, de Détroit. Les répètes ont lieu la nuit, dans le sous-sol du magasin de disques. Le premier morceau répété sera « Quick Joey Small » du Kasenetz-Katz Singing Orchestra Circus (Cf. l’album « How To Make A Monster »).  

Avec Pam Balam
 
Répète avec Pam, photo by Quita Bodley - basement of Musical Maze Records


En août, Pam doit repartir à Détroit.

En septembre, Lux & Ivy rencontrent Miriam Linna, en ballade à New York. Lux et Ivy l’abordent en lui disant « on te connait, toi, tu es de notre coin, vers Cleveland. Sais-tu jouer de la batterie ? ». Miriam répond que non, « ça tombe bien, on cherche une fille qui ne sait pas jouer de batterie ». Miriam se dit que si Moulty, le batteur des Barbarians, pouvait jouer avec une seule main, elle devrait y arriver avec deux. Elle restera avec le groupe pendant un an.

Le premier concert à lieu au CBGB le 1er novembre, en ouverture des Dead Boys. Concert désastreux, Ivy et Bryan ayant eu la mauvaise idée de mettre des cordes neuves à leurs guitares.



      1er Novembre

Ils seront grillés au CBGB pour un temps (ils y reviendront en vedette l’année suivante) mais trouveront refuge dans d’autres clubs new yorkais : le Max’s Kansas City, pour une dizaine de concerts, entre le 21 novembre et fin décembre, ainsi qu’à On The Rocks, le temps d’un concert.

         


Ces concerts leur permettent d’acquérir un follow up de fans qui assistent à chaque concert. Parmi eux le jeune Howie Pyro. La presse locale et nationale commence aussi à s’intéresser à eux : Rock Scene, NY Rocker, Village Voice, ...

À ma connaissance, les témoignages de répètes 1976 se limitent au CD « How To  Make A Monster » (été et octobre) et au double single bootleg « Leaves No Ugly Stubble », sorti début 80’s et réédité en 2001 sur le LP « 1976 Demo Sessions » (1er tirage à 200 ex puis re-re-re, comme la plupart des bootlegs des Cramps).


Ci-dessus les Cramps at home. Ci-dessous leur carte de visite ainsi que celle du 1er fan club, désignée par Howie Pyro.




    

En novembre, les Cramps dérochent un petit rôle (ils castagnent un mec) dans le film The Foreigner d’Amos Poe.



Certains morceaux joués en répétition restent inédits à ce jour : Beat On The Brat (Ramones), Two Headed Dog (Roky Erickson), Cast Iron Arm (Peanuts Wilson), The Letter (Box Tops), Off The Hook (Rolling Stones), Night Of The Long Grass (Troggs), Problem Child (Roy Orbison), qu'ils joueront parfois live, Teenage Idol (Ricky Nelson) et Baby Strange (T Rex).

Patrick Bainée


Commentaires

Anonyme a dit…
Merci pour cet article qui est carrément formidable ! Je suis californienne mais j’habite en France depuis ces dix ans et j’ai été “punk rocker” pendant les années 80 là bas pendant les temps quand Le Cramps dominé le scène !! A ce jour j’écoute à leur music souvent avec mes garçons qui puissent chanter avec moi beaucoup chansons !! “Stay Sick” pour toujours et encore merci !