Rock’n’Roll Traveler – Part 1 – Cleveland (Ohio)

 


Quels sites rock’n’roll visiter à Cleveland ? Voyons les pages 212 à 225 du bouquin Rock & Roll Traveler USA, de Tim Perry et Ed Glinert, un bouquin que l’ami Ben, devenu depuis Maeve, de Chicago, m’avait envoyé pour mon anniversaire un peu avant mon périple aux USA à l’été 2006.

Le Rock And Roll Hall Of Fame And Museum, sûrement pas, le r’n’r n’est pas encore bon pour être muséifié (enterré, à la limite), pourquoi pas porter un T-shirt Hard Rock Cafe, non plus ?

Pourquoi pas le Xanadu Star Theater où les mecs de Spinal Tap se perdent dans les couloirs. Mais ce club n’existe pas. Ou bien la Kent State University – 4 dead in Ohio (Neil Young), pas mon truc.

Heureusement, il y a, en 2006, de bonnes boutiques de disques, comme My Mind’s Eye, une boutique orientée garage dont le morceau fétiche, qui ornait une partie des murs, est Open Up Your Door de Richard & The Young Lyons, Royal Garden Records pour la soul / r’n’b, et une quinzaine d’autres. Rien d’aussi géant, au propre comme au figuré, que Jerry’s Records, magasin visité la veille ou l’avant-veille, à Pittsburgh. En plus, c’était la journée anniversaire des disques 16 tours - surtout utilisé aux USA pour les tourne disques de voitures (1957) - 16 % de réduction sur tout le stock.

Pas mal de salles de concert mais rien d’intéressant à voir lors de mon passage.

Mais j’ai passé l’essentiel de mon séjour à Cleveland à rechercher, pour mes potes Jim et Chuck de Boston, des batty bucks, des chaussures avec des lacets en forme d’ailes de chauve-souris que portait, selon la légende, le Mad Daddy un DJ (notamment), de son vrai nom Pete Myers, dont le président du fan club n'était autre que Lux Interior, qui a aussi écrit un morceau du même nom en son honneur. 


Le Mad Daddy animait, à partir de 1957 des shows de 4 heures mélangeant horreur, r’n’r et r’n’b avec un débit démentiel et des éclats de rire maniaques chargés d’écho et de réverb. Mon pote Chuck m’a fait parvenir une flopée de ces radio shows – il existe aussi des compiles des morceaux qu’il passait, que du bonheur. Le Mad Daddy aimait aussi brouiller les pistes en ne donnant pas le nom des morceaux passés ou en inventant des titres. Première idée reprise par Jim / Kogar pour son volume 17 des Lux & Ivy faves, seconde par Darren pour Vip Vop Tapes vol 1 – The Hollywood Strangler Meets The Crippled Masters Of Kung Fu, là encore une compile basée sur une k7 du même nom compilée par Lux Interior. Pour revenir aux batty bucks, je n’en ai pas trouvé, aucun cordonnier, thrift ou drugstore n’en ayant entendu parler, chacun m’envoyant sur une nouvelle piste, des boutiques qui existaient déjà à l’époque. Jamais trouvé de photo de ces batty bucky non plus, mais visiblement quelques marques ont repris l'idée récemment.


Avant le Mad Daddy, il y avait eu Alan Freed, et après est arrivé Ghoulardi, Ernie Anderson de son vrai nom, originaire de Boston, qui s’est inspiré de son ainé et a officié sous ce nom à Cleveland entre 1963 et 1966 (DJ et TV shows). Je ne connais qu’un disque de lui. Ghoulardi avait aussi ses propres expressions comme Stay sick, turn blue!  - les Cramps encore, Turn Blue étant par ailleurs le nom d’un morceau de 1965 par Jimmy McGriff, souvent présent sur la playlist des shows de Ghoulardi. Ghoulardi, qui rêvait d’être acteur, ce pourquoi il est parti s’installer ensuite à LA, ne voulait pas trop qu’on le reconnaisse. Il mettait donc une barbe postiche. 

Son successeur, Ron Sweed, aka The Ghoul, se trimbalait parfois avec des lunettes, avec un seul verre. Lux Interior, aussi.


Cleveland, c’est bien sûr aussi la ville, pour ce qui nous intéresse ici, des Baskerville Hounds (Space Rock), des Dead Boys, Des Electric Heels (1er groupe de Nick Knox avant qu’il rejoigne les Cramps), de Chrissie Hynde, de Nine Inch Nails, de Père Ubu, des Pagans, des Raspberries, de Rocket From The Tombs et surtout des Valentinos, aka The Womack Brothers, le 1er groupe de Bobby.

Patrick Bainée

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