BOOTLEGGING THE BOOTLEGGERS - Part 1 - LEE HAZLEWOOD

 


Intro

Il y a des gens, qui comme moi, préfère les bootlegs pourvus d’un bon son (soundboard) aux disques officiels live. Prenons les Rolling Stones par exemple, les rares commentaires de Mick Jagger figurant sur Get Yer Ya-Ya’s Out!, genre Thank you kindly. I think I busted a button on my trousers. I hop they don’t fall down… en intro de Sympathy For The Devil, n’a en réalité pas été dit à ce moment-là.

Je préfère donc écouter Live R Than You’ll Ever Be, le concert d’Oakland du 9 novembre 1969, qui contient aussi Gimme Shelter et I’m Free, et Stoneaged, concert le jour suivant à San Diego, avec des variations sur la set list : Prodigal Son, You Gotta Move, Under My Thumb  et Satisfaction.  Get Yer… est bien sûr un bon complément sur lequel on peut aussi écouter Jumpin’ Jack Flash et Stray Cat Blues.

Le fan qui achète des bootlegs live (ou démos) possède bien sûr déjà tous les albums officiels du groupe. Même si l’artiste concerné ne touche aucun droit sur les ventes, les bootlegs contribuent à créer une actualité pour le groupe en attendant le prochain disque ou la prochaine tournée. Certains artistes achètent leurs bootlegs, d’autres s’en servent pour sortir des officiels, comme Demolition Doll Rods avec le DVD Live At The Perinum, constitué de vidéos envoyées par les fans.

Il y a aussi le temps réel – surtout lorsque vous avez enregistré vous-même le show.

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Part 1 – Lee Hazlewood


Lee Hazlewood n’a donné qu’un seul concert en France. C’était au Trianon, Paris, le 16 septembre 2002.

En arrivant au Trianon, Lee ne voit aucune affiche annonçant son show, juste des annonces pour de futurs ballets classiques. Il craint alors qu’ils ne soient plus nombreux sur scène que le public dans la salle. Concert sold out en fait, 1 091 places (assises) avec dans la salle des gens distingués comme les Coronados, et autant de jeunes ou de vieux, ce qui est assez rare. Debra, l’une des deux filles de Lee (il avait aussi un fils), était là aussi.

Le disque officiel The Lycanthrope Tour / Europe 2002, sorti l’année suivante – uniquement en Suède, format CD dispose bien entendu d’un son / mixage bien meilleur, mais la supériorité de l'enregistrement maison est qu’il comporte tous les commentaires inspirés de Lee pour introduire les morceaux, que je vais détailler ci-dessous.

À part le fidèle Al Casey (Surfin’ Hootenanny) à la guitare, Lee était accompagné par des membres des High Llamas.


Lee enchaîne les trois premiers morceaux, courts, juste ponctués par les applaudissements du public, I’m Glad I Never… – avec Lee, on ne savait jamais à quoi s’attendre comme paroles à suivre, The Performer et You Look Like A Lady - la première extraite de l’album Requiem For An Almost Lady, 1971, la deuxième de Poet, Fool Or Bum, 1973, et la 3ème de 13, 1972.

Il annonce ensuite, avant d’entamer I Move Around, que ce soir ils vont jouer des chansons connues, d’autres plus obscures, certaines qu’il aurait aimé écrire, d’autres qu’il est content de ne pas avoir écrites...

Suit l’autobiographique et magnifique (ça rime) My Autumn’s Done Come, chanson qu’il explique avoir écrite avant d’avoir 30 ans, alors que c’est maintenant que l'automne de son existence est arrivé. Ce titre, tout comme I Move Around, figure sur mon album préféré de Lee, The Very Special World Of Lee Hazlewood (1966).

Il évoque ensuite les USA avant d’entamer Poet, Fool Or Bum, tiré de l’album éponyme avant d’enchainer sur Rosacoke Street, un morceau jazzy tiré d’un de ses premiers albums, Love And Other Crimes (1968). Il se remémore ensuite son passage en France back in the 60’s (il existe des sessions French studio, 1968, diffusées dans l’émission Bouton Rouge : https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/i00006088/lee-hazlewood-en-studio), avant d’entamer The Girls In Paris, qui sont special and unique.

Arrive ensuite Love And Other Crimes, morceau très court bien sûr tiré du même album, tout comme She Comes Running, introduit par this is for Eddy (Duane Eddy pour qui Lee a composé et produit les 1ers disques ?).

Lee explique que les textes les plus intéressants peuvent parfois avoir été écrits sur une nappe de restaurant, parfois même une nappe salle. Dirtnap Stories, extrait de son dernier album de l’époque, For Every Solution There’s A Problem (sacré Lee !) explique que parfois certaines choses peuvent être aussi triste que de mourir le jour de son anniversaire ou bien le jour de Noël.

    Poster de la tournée 2002, dédicacé


Avant d’entamer For My Birthday, du même dernier album, Lee explique qu’il aimerait avoir a POA or A BJ comme cadeau pour son anniversaire. Rien de sexuel là-dedans, il ne s’agit pas d’une piece of ass ou d’un blow job, mais d’une pear or apple et d’une blue Jaguar, naughty Lee!

Lee explique que These Boots Are Made For Walking n’est pas une chanson de Nancy Sinatra, mais de lui, avant d’entamer So Long, Babe, un autre extrait de son (selon moi) meilleur album, qu’il finit par un  so long babe appuyé.

After Six, qui figurait sur This Is Lee Hazlewood (1967) est encore un morceau autobiographique, Lee expliquant en intro qu’il a lui aussi était bartender (barman).

Arrivent ensuite deux morceaux de Bootleg Dreams & Counterfeit Demos, un autre album de 2002 sorti uniquement en Suède : All I Ever Lost Was Your Love, un morceau que Lee introduit avec des souvenirs qu’il a de la Scandinavie (il a vécu un peu partout dans le monde) et Drinkin’ Kolsch In Cologn, un morceau pour poivrots.

Il annonce que les deux prochaines chansons sont tristes. La première, c’est Pray Them Bars Away, le morceau qui introduit Cowboy In Sweden, un de ses plus beaux albums (1970). La seconde, c’est If It’s Monday Morning, de l’album Requiem For An Almost Lady (1971).

Ok, plein de gens à travers le monde pensent que je n’ai écrit qu’une chanson, annonce Lee avant d’entamer une version revisitée de These Boots Are Made For Walking.

Il présente ensuite les musiciens, avec un petit mot sympa pour chacun.

Avant d’entamer Whole Lotta Shakin’ Goin’ On, de qui vous savez, Lee précise qu’ils vont jouer un morceau rock’n’roll sublime, mais que les interprètes précédents n’avaient rien compris au tempo, voici comment il faut jouer ce morceau, dit-il avant d’en interpréter une version super / hyper ralentie.

Trouble Maker est un morceau qui figure uniquement sur un single de Lee sorti en 1969, quelque semaines après la version originale de Johnny Darrell.

Mis à part ces deux derniers titres, la set list était uniquement composée de morceaux écris par Lee Hazlewood.

Quatre des morceaux du show du Trianon ne figurent pas sur le live officiel – The Performer, You Look Like A Lady, The Girls In Paris (d’actualité pour ce show) et Pray Them Bars Away.

En revanche, The Lycanthrope Tour/ Europe 2002, bénéficie de liner notes rédigées par Lee Hazlewood et de deux morceaux non joués à Paris : Strangers, Lovers, Friends et le magnifique Soul’s Island.

Carte postale promo 1999 à l’occasion de la réédition d’une partie du back catalogue de Lee par Smells Like Records 


À suivre (et puis, si de nouveaux auteurs veulent s’y coller…).

Patrick Bainée

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