ROCK LIBRARY : LES CORONADOS - Esthètes, fainéants & sauvages - Un mystère du rock français 80's (Patrick Scarzello) - Les éditions Mono-Tone

Nous vous en avons déjà parlé il y a quelques jours de cela, Didier Balducci et Patrick Scarzello ont eu la gentillesse de nous permettre d'en publier un extrait. En espérant que cela vous donnera envie de lire la suite, nous vous souhaitons une bonne lecture !
Merci également à Jean Cataldo pour les photos du livre qu'il nous a permis de reproduire.



Didier Balducci (préface) :



- On parle souvent et à tort et à travers « d’urgence », pour des groupes en général
juste un peu nerveux ou des guitaristes semblant confondre leur instrument avec un hachoir. Là, il y avait réellement urgence, les Coronados semblaient pressés, pressés de commencer, pressés d’en finir, pressés de foudroyer le public puis de s’échapper en ricanant une fois la salle dévastée, en bons adeptes de la politique de la terre brûlée, la seule politique – avec celle de l’autruche – qui vaille pour un groupe de rock’n’roll.




CHAPITRE 5 : Punk Punk Punk & Bo Diddley



Patrick Scarzello : – Arrive l’an de grâce 1976...

Yves Calvez : – Où l’on découvre le mot « punk », avec tout ce qui débarque à ce moment là. On découvre la première source de disques punk chez Harry Cover,
à côté de l’Open Market, qui en gros est en train de fermer... Le business principal de Harry Cover a beau rester le tee-shirt, c’est trois fois plus de disques que l’Open Market... mais presque rien de pertinent en fait, sauf quelques trucs comme le premier Generation X.

On suit tous les trucs de l’époque, et Lepesant est très fan de Jonathan Richman. Sauf qu’en 1975, il n’y a qu’un single, Roadrunner, déjà prometteur. Ça le touche vraiment. J’aime bien, mais sans plus, du fait d’un truc rétrospectivement pigé, un
peu fabriqué dedans, qui provient bizarrement du parti-pris, son côté minimaliste. Pas désagréable, mais j’ai deux albums à tout casser, dont le premier, Rock’n’roll with the Modern Lovers. Mais le délire Maurice Chevalier m’intéresse moins... sur-
tout que nous les Français, on connaît ça par cœur.
« - Et ça, tu connais ? et ça !? ». On se fait découvrir tout plein de disques. Gros truc par exemple pour Lepesant : les Seeds... tout étant impossible à se procurer, l’Enfer sur Terre. Comme il venait de Nantes, où il y avait un bon disquaire, cela faisait la putain de différence. Et il avait ce disque des Seeds, Raw and Alive, Live at Merlin’s Music Box, effectivement bon. On se retrouve en plein punk déjà, et
l’on pressent de l’intérieur le truc... vivement que ça arrive ! Y a déjà Ducks De Luxe, même le premier Feelgood. On sent qu’on va sortir des Groovies et qu’il va y avoir autre chose... puisque jusque-là, il n’y avait donc que ça, le flambeau du truc c’était eux.
Côté compil’, Nuggets est le premier truc du genre qui sort, et qu’on se procure au plus vite, en 1978. Au milieu d’autres albums-clés, cruciaux, et de plein de vieilles merdouilles, 60’s et 50’s. On est très fans des Animals, des Troggs... très branchés Kinks, Lepesant me branche dessus.

Et puis arrive le premier single de Eddie and the Hot Rods, trois titres, avec que des reprises dont Gloria, 96 Tears et une troisième pas intéressante.
Ce single de 1976 annonce l’album, avec leur main droite, ce putain de guitariste, une brute absolue...
C’était déjà leur second guitariste ou troisième, tandis que le bassiste est resté le même... avec le chanteur, on les a vus finir en coma éthylique. On faisait une première partie, quelque part en Charente, Loupi amenait toujours du calva et tournait avec nous. Je leur ai fait goûter, ça a forcément mal fini, avec des pochetrons total comme nous. Ils n’avaient pas l’habitude du calva. Comme les Anglais boivent beaucoup sans supporter tout ça, ça faisait trop de nouveauté... ha-ha.


-- en vente chez Total Heaven, commande aux éditions Mono-Tone : memphismao@gmail.com, 12€ + port
https://www.mono-tone-records-editions.com/

© photos Jean Cataldo

© photos Jean Cataldo

© photos Jean Cataldo

© photos Jean Cataldo

© photos Jean Cataldo


Commentaires