DISCOTHÈQUE FROM A TO Z & BACK AGAIN – Part 7 – lettre E
J’ai failli mettre en évidence Esquerita ou Donnie Elbert, au lieu des Everly Brothers, en me rappelant des situations ou remarques genre Ne dis pas aux autres que j’ai acheté un disque des Everlys ou encore Pas de ça chez moi. Les Everlys me paraissent plus intéressants que la plupart des brothers country qui leur ont succédé, donc moi, j’aime bien les Everlys, dont huit des dix premiers singles sur Cadence sont entrés dans le top ten, tout comme les Beatles, notre seul point commun, peut-être. Pas tout quand même, comme leur deuxième album Songs Our Daddy Taught Us (Cadence, 1958) et les trois EP’s correspondants (revendus) – à l’époque les albums, en général composés de 12 titres, paraissaient (aux USA) aussi format 3 x EP’s 4 titres (moins chers au total que le LP), pour permettre aux jeunes d’acheter l’album en kit au rythme de leur argent de poche. Je précise au passage que les Cramps ne sont pas inspirés du titre de l’album des Everlys pour leur premier album, mais de Songs Our Mummy Taught Us (mummy comme momie, pas maman) de Bob McFadden. À part cet album, j’aime presque tout des Everlys, avec une préférence pour les LP's The Fabulous Style Of The EB, A Date With The EB (1960 tous les deux) et leurs albums de reprises (1965) Rock ‘n Soul et Beat & Soul. Plein d’autres morceaux isolés aussi. Et puis leurs chansons sonnent aussi bien sur scène que sur disque.
Je
m’autorise de citer un groupe ou artiste que je n’aime pas par lettre, ici The
Exploited.
Esquerita, donc, l’autre queen of R’n’R, il
aurait pas mal influencé Little Richard (ou inversement), qui n’a sorti qu’un seul album en 1959
– truffé de classiques, et beaucoup de singles. Un bon compromis est le double
album Believe Me When I Say Rock’N’Roll Is Here To Stay (c’est le nom
d’une chanson aussi) sorti en 1978, qui regroupe tous les titres de la période
Capitol (1958-59). L’artiste a ensuite muté en Eskew Reeder, que des singles,
sur divers labels, entre 1962 et 1967, dont Green Door (1962) et surtout
Undivided Love (1964), un de mes singles préférés de tous les temps dont
j’ai toujours pensé qu’il siérait parfaitement à Tav Falco. Là encore, les
singles 60’s – tous des classiques aussi - ont été compilés, sur un CD cette
fois-ci, sous le nom I Never Danced Nowhere! (Charly UK, 1990).
Donnie
Elbert, natif de la
Nouvelle Orléans, a surtout eu des succès à la fin des 60’s après un premier
album en 1959 et après qu’il se soit relocalisé en Angleterre grâce à ses
reprises comme Where Did Our Love Go? – pas autant de succès que les Supremes
quand même, ou son album de reprises d’Otis Redding. Je trouve que sa voix de
falsetto est surtout mise en valeur grâce à des morceaux originaux comme A
Little Piece Of Leather (single de 1965 au départ, revisité sur
l’album The Real Me, 1973) dont notamment Demolition Doll Rods a délivré
une version sado – maso, le petit bout de cuir étant représenté comme un fouet.
Je reprends
les listes habituelles, moins fournies à la lettre E, ouf ! En commençant,
faut-il le rappeler, par les non Lux & Ivy’s faves, Dan Penn, français, soul
ou R’n’R, plus ou moins par décennies et ordre alpha.
Ce n’est pas parce que je n’apprécie pas AC-DC que je vais snober les Easybeats. Bon, maintenant passé l’intemporel Friday on My Mind… 60’s toujours avec Love Sculpture / Dave Edmunds, que j’ai surtout apprécié en tant que producteur des Flamin’ Groovies. Je parlerai d’Electric Prunes plus bas. Les Equals et Little Eva étaient davantage pop que soul, j’ai beaucoup écouté étant petit. Avec Esquivel, on est dans le jazz lounge et avec les Ethiopiques, dans le jazz funk. J'en profite pour citer Billy Eckstine, au style jazzy bien particulier. Les anglais beat / mod The Eyes n’avaient sorti que des singles, il existe depuis de nombreuses compiles. Je préfère les El Cobras et leur seul single (1964) Guitar Boogie (Chuck Berry) / Oh Yeah (Last Night) (Mar-Keys).
Dans les années 80’s, j’ai apprécié écouter les australiens – pas trop bruyants
– The Eastern Dark.
Dans les années 90, il y avait Elastica, faute de mieux, ah si Electraluxx
aussi, des américains, et leur album Super-Dee-Luxx (1998, reprise de What’s
Inside A Girl?), j’aimais bien les espagnols Electocuting Elvis aussi et le Mexican
Elvis Impersonator, El Vez, bien sûr, particulièrement son album A Lad From
Spain? (1998) avec sa cover Bowie et sa reprise de Chihuaha (I wanna be
your chihuaha, ahahah). Je
n’ai jamais aimé le psychobilly (les Cramps, c’est autre chose), néanmoins les
Empress of Furs ont sorti un bon mini CD, We Like Weird (1999). Even,
des australiens encore, dont j’avais bien aimé l’album Less Is More.
S’agissant du garage ou autres styles plus récents j’avoue avoir écouté The Easy Livin’, repérés parmi d’autres sur la compile espagnole hommage aux Groovies, Edison Rocket Train aussi, ainsi que Hanni El Khatib dont j’aime bien la reprise de Human Fly. J’ai dû acheter l’album Absolute Pleasure d’Electric Six (2002) parce qu’ils venaient de Détroit, et l’écouter deux fois. J’ai en revanche adoré écouter - certains morceaux sur single, le mini CD A Tribute To Your Taste est un régal - le duo féminin Electocute, sorte de mélange électro / 50’s, que j’avais interviewé pour Dig It! En pro (ahah), j’avais préparé mes questions sur une feuille. À la fin de l’interview, après avoir corrigé les erreurs, elles me disent We’re gonna sign / kiss it – elles parlaient de ma feuille, que j’ai toujours, avec son lipstick traces.
Les garage surf anglais Emptyfish ont aussi sorti un bon 10’’ / mini CD en 2017, Sonic’s Got A Ray Gun. J’ai gardé mes préférés pour la fin, les Excels avec Let’s Dance, un single garage de 1965 et les belges Experimental Tropic Blues Band, pour leur premier album habité (Lux Interior Blues) Boogie Bastards (2003).
Pas beaucoup
de français à la lettre E : les Équarrisseurs n’ont qu’un seul 7’’
/ EP à leur actif mais il se distinguaient avec leurs reprises, des Ramones,
par exemple, I Don’t Care, devenu, Je M’En Fous, ou de I’m
Cramped, avec une intro jouée tout en haut du manche de guitare, ce qui
m’épatais toujours lorsque El Cramped répétait avec Olivier, notre premier
guitariste, aussi chanteur / guitariste des Équarrisseurs. Ils réalisaient des happenings
aussi, genre jouer dans un poulailler après avoir laissé les instruments
fienter durant quelques jours et avoir les têtes faire des étincelles genre
auto tamponneuse durant le show. Il existe un DVD.
El Vicio n’a sorti que des
singles (2007-2010), en général format EP, produits par Lo Spider.
Les autres
listes, vous êtes désormais habitués.
Reprises de Dan
Penn pour commencer, sans trop de commentaires tellement les morceaux sont
bons dès les premières mesures (je limite pour l’essentiel aux 60’s) : June
Edwards, ses deux seuls 7’’ en 1967 & 1968, The 827 Thomas Street Band,
seul single du groupe maison du studio de Chips Moman, American Sound, donne sa
version de Cry Like A Baby, écrit en deux minutes par Dan & Spooner
Oldham pour les Box Tops. Les anglais The End et The English Congregation et John
Evan Band. Sur Too Much, le seul single des Entertainers (1966),
pour lesquels il a aussi écrit I Need Someone, Dan assure la partie
basse (voix), un peu comme il avait assuré les chœurs féminins sur The Dark
End Of The Street, version James Carr, morceau repris aussi parmi d’autres
par Terry Evans. Euson & Stax, des néerlandais, reprennent deux morceaux de
Dan Penn sur leur album live (1968). Belle version de I’m Your Puppet
par les mystérieux Explodo Boys.
Dans la
série doo wop / soul / R’n’B, je commence par une novelty R’n’B, The
Earthworms avec Mo Tater’s un single de 1962 (leur seul) que j’avais
découvert sur une compile Las Vegas Grind (vol 4), c’est un instrumental
avec quand même une phrase récurrente : hum, mo’ taters mom. Qu’est-ce
qu’on a pu s’amuser avec mon fils, 3 ans à l’époque, je disais hum, il
répondait mo’ taters mom (L'archiviste : Le disait-il avec ton accent anglais parfait ? 😉 - PB: oui, en mieux). Tout aussi jouissifs et plus dansants, The
Party Stomp des Egyptians et Karate des Emperors, un
single de 1966 réédité en Espagne avec le génial My Baby Likes To Boogaloo de
Don Gardner en B side. Doo wop, cela va sans dire, avec Doo Wop A Walla
Walla des El Torros, Solitaire des Embers et The Monkey Dance
des Endells. Un peu plus classique, les Edsels avec Rink-A-Din-Ki-Do
(1959) ou Willie Egans, là on est carrément dans le blues. Un peu de soul avec
les Elgins, pré Temptations, et leurs LP Darling Baby (Tamla Motown 1966), Lorraine Ellison,
les Esquires et les Exciters avec Tell Him, morceau de 1963 repris
notamment par les Revillos. R’n’B avec la géniale Betty Everett – Getting
Mighty Crowded, You’re No Good, etc.
Pour les Lux & Ivy’s faves, je vais commencer par d’autres Embers doo wop / R’n’R et leur I Walked All Night repris par les Cramps (B side 1997), un morceau écrit pas Mel Robbins (Save It, aussi, pour rester dans l’univers Cramps) resté à l’état d’acétate qui apparaît sur une compile CD et qui a été pressé récemment sur un split single tiré à 100 exemplaires, avec The Crusher (Cramps toujours) par The Shanghais sur l’autre face. Il existerait un autre morceau (acetate) des Embers appelé The Trump (l’atout, pour ceux qui comme moi se demanderait ce que trump signifie, au moins vous n’aurez pas complètement perdu votre temps en lisant cet article). Doo wop / lounge encore avec Cafe Bohemian des Enchanters, mis à l’honneur par Lux dans son Purple Knif Show. Billy The Kid Emerson, avec A Dancin' Whippersnapper (1965), c’est du R’n’B. Les autres LAIF de le lettre E, quasiment tous des instrumentaux : The Egyptian Combo avec The Frog (1965), un morceau qu’on croirait tiré d’une BO d’Herschell Gordon Lewis comme 2.000 Maniacs, les Electro-Tones avec Ghost Train (1961), Al Elias avec King Kong, une novelty de 1957, Preston Epps et ses percussions. Deux singles surf : Eddie & The Showmen avec Scratch (1960) et Chuck Big Guitar Ernest avec Blue Oasis (1960). Lux et Ivy appréciaient Dr Do-Good des Electric Prunes (plus connus pour leur quasi UK psych I Had Too Much To Dream Last Night), dont j’ai aussi gardé l’album Mass In F Minor. Je finis par trois singles surf 1964-5-6 : The Exports avec Car Hop, Ellaine & The Shardells avec Black Crack et The Executioners avec Dead End (Parts 1 & 2).
Je finis
avec la série R’n’R / rockab : Duane Eddy, bien sûr (à écouter plutôt
sur singles à mon goût) et quelques singles : The Ebb Tones, surtout Ram
Induction, 1961, le premier de leur trois 7’’, The Emanons avec
Stomper (1959) et Alvis Edwards, Real Gone Baby (1959).
C’est tout pour moi, concernant mes disques essentiels (ou plutôt ceux qui me paraissent essentiels) de la lettre « E ». J’en ai zappé environ un tiers.
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Gérard apporte sa contribution :
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