MUCK AND THE MIRES - LIVE À HAMBOURG, INDRA LE 22.05.2025

 


J’avais déjà repéré que Muck & The Mires devaient passer à Hambourg, mais un matin en ouvrant ma boite mail, j'eus l’agréable surprise de voir un message d’Evan, leur chanteur, qui nous annonçait leur venue en Europe, il n’y avait pas de date en France, mais plusieurs en Allemagne. La date d'Hambourg fut vite inscrite sur mon calendrier mural (je sais, je suis vieux jeu… mais cela reste le moyen contre l’oublie le plus efficace pour moi).

Si vous relisez l’interview que nous avons publiée, vous verrez qu’ils sont des passionnés des Beatles (une des raisons de leur existence), et le concert était prévu à l’Indra. La première salle où les gars de Liverpool avaient joué en Allemagne (de nombreux documentaires et livres racontent l’évènement : arrivée de la camionnette pendant la nuit, la porte fermée, la petite salle souvent vide de publique dans laquelle ils apprirent leur métier). Je n’y avais jamais mis les pieds, mais étais fréquemment passé devant. Il est dit que la porte est toujours d’origine, tout comme bons nombres d’autres éléments. La salle se trouve dans la Reeperbahn, dans la Grosse Freiheit et le Grünspan dont je vous ai déjà parlé pour un concert des Damned.

Les jours passèrent et les pages de mon calendrier se tournèrent jusqu’à la date tant attendue. Ce matin-là, avant de commencer à travailler, je contacte Evan qui m’annonce être sur le ferry du Danemark à l’Allemagne. Je lui précise de bien se couvrir, car le temps est tel qu’il est normal qu’il soit à Hambourg. C'est-à-dire, il pleut ou il va pleuvoir 😏

Ça y est le boulot est terminé, après avoir mangé rapidement quelques petites choses qui ne donneront jamais des étoiles à un établissement culinaire, je me retrouve devant la porte métallique de la salle. 

Ainsi, c’est cela l’Indra, tout d'abord une petite entrée quadratique dans laquelle cinq personnes au maximum peuvent se tenir debout. Une porte adjacente nous fait nous retrouver directement devant le bar. Sur le côté gauche prônent des photos de la première mouture des Beatles. Elles ont été prises ici, l’une des cinq montre Pete Best derrière sa batterie. Ce type n'avait pas eu de chance de se faire jeter du groupe avant qu’ils percent. En face du bar se trouve une petite table de merchandising, ils n’ont pas grand-chose à proposer… Quelques CDs, un LP de leur dernier album « Beat Generation », des autocollants et badges. La sono est également assez petite et une musique rock s'en échappe. Au fond de la salle, il y a la scène surélevée avec un rideau en guise d’arrière-plan.

La salle est vieille, tout semble n’avoir pas bougé depuis des décennies. Pas mal de décoration évoquent l'époque des Beatles. Il n’y a que deux personnes présentes pour l’instant (la vendeuse et le barman), je m’en vais vers la terrasse à travers la porte à côté de la scène. Tiens, deux personnes de plus ! Je fais vite connaissance avec Jens (un des fanatiques Mods de Hambourg) et le boss du Indra qui me propose une Currywurst gratuite (il en a trop fait pour le groupe qui n’a plus faim). Je refuse, il faut que je pense à ma ligne (ou à mes courbes 😄!).

Des personnes arrivent peu à peu et même des têtes connues qu’il fait bien plaisir de revoir. Nous nous retrouvons à être une trentaine, la salle est loin d’être comble, mais qu’attendre au milieu de la semaine (c’est jeudi et le temps est pourri).


Les Beatles parlaient souvent de cette salle restant presque vide, ce n’est pas le cas. J’ai tout de même bien peur que l’ambiance soit assez coincée et que chacun reste dans son coin.

 Enfin le groupe monte sur scène, ils sont au nombre de quatre. Derrière la batterie, nous avons …. Jessie Best (hommage ?) qui ne va pas arrêter de sourire durant la petite heure qui va suivre. À gauche, Pedro Mire, le guitariste énergétique qui sera aussi parfois au chant. Au milieu, Muck (Evan) qui toujours joviale mettra l’ambiance dès le départ avec sa bonne humeur plus que communicative. À droite, John Quincy Mire, le bassiste du groupe, est tel un arbre imposant et me rappelle l’indien de "Vol Au Dessus D’un Nid de coucou". Il bouge à peine, ne sourit qu’à l’occasion…

Ils sont tous habillés de la même façon : une chemise rouge et noire. Muck porte des lunettes de soleil qui font de lui, en plus de ses longs cheveux ondulés, une personne certainement facile à caricaturer. Vous vous rappelez Mott The Hoople ?

ALL RIGHT ALL RIGHT ALL RIGHT, WE ARE MUCK AND THE MIRES déclare Evan et le concert commence. « Break it all » de leur album de 2020 pose dtout de suitel’ambiance. Ils n’ont pas besoin de dire au maigre public de venir devant la scène, tout le monde est déjà là. Ils enchaînent avec « I’m down with that», le guitariste et la batteuse échangent des regards complices. C’est cool, tout le monde s’amuse. Il n’y a aucune prétention et on remarque rapidement que tout le monde est là pour avoir du bon temps. Le message est passé et il n’y a pas de frontière entre le public et le groupe, ce qui facilite les nombreux échanges. Muck se dit être heureux d’être à nouveau à Hambourg (ils y avaient déjà joué une fois).

« Big 3 » et « Caught in a lie » « If you knew » « She blocked my number» sont joués à la suite, ce qui donne l’occasion au chanteur pour le dernier morceau de nous demander si on peut y croire…

À la suite, une chanson d’amour « Too Soon to fall in love» dédiée à tous les amoureux. « Ok by ! » lui répond une jeune femme dans le public, tout le monde rigole. Ils enchaînent avec « Julia ». À la fin du morceau, un autre spectateur demande au guitariste ce qu’il a comme guitare. Il explique l’avoir faite lui-même. La discussion est vite stoppée par le morceau suivant « Hypnotic », on est quand même là pour la musique non ? « King Of The Beat » n’attend pas les applaudissements pour la chanson précédente pour être débuté. Afin de lancer « Never got over you », il est demandé au guitariste qu’il compte 1 2 3 4 en allemand, il avoue ne connaître que les deux derniers chiffres qu’il crie en anglais THREE FOUR et c’est parti !

Nous sommes maintenant à la moitié du concert et un hommage à Roky Erickson est annoncé « Roky ». 

« Number », « Trippin » … Le guitarise commence une chanson qu’il déclare avoir chanté à sa grand-mère quand il était petit : « Good enough ». Cela, c'est certain, ils sont vraiment bons jusqu’à maintenant… La suite va être encore meilleure. Ils commencent avec une devinette : quel est leur groupe préféré du Massachussets ? "Dropkick Murphys" est crié dans la foule, ce qui les fait bien rire… Eh bien non, ce sont les Barbarians dont ils jouent « Hey Lil Bird » de façon magistrale ! La guitare est bien incisive et la voix grasse à souhait !


« Saturday let me down again » est la suite idéale, lle public bouge et va le faire encore plus pour « Beat Revolution », leur dernier single, Evan le débute par "ARE YOU READY FOR A REVOLUTION ?" Nous nous le sommes.

Ils se doivent d’interpréter « Hamburg Time », il n’y a pas de meilleur endroit pour le faire. Evan nous l’avait précisé lors de notre interview : le morceau qui est toujours le plus attendu est « I’m your man », on comprend pourquoi, il est idéal pour terminer un concert. 

À Hambourg, on en redemande, de mon côté, je lui avais demandé le matin s’ils joueraient un morceau des Beatles … La réponse fut courte et claire « Yes ». Je n’étais pas le seul à avoir eu cette envie… Une version brute de « Lies » est très bien interprétée en rappel. « Doreen » suit et une reprise des Ramones « Commando » achève cette soirée mémorable.

Je ressors de la salle heureux et pousse la porte que les Beatles avaient poussée bien avant moi et les Muck & The Mires. Je m'imagine que bon nombre de personnes sont ressortis de cette salle avec ce sentiment de bonheur.

Merci pour cela MUCK AND THE MIRES !


L'Archiviste



Commentaires

LE DISQUE DE LA SEMAINE