SAVING GRACE - mercredi 30 juillet 2025 - Théâtre Liceu à Barcelone

 


Tout d’abord quelques mots concernant le grand théâtre LICEU, opéra et lieu historique barcelonais. Situé sur la rambla, arpentée par les innombrables touristes de tous bords, il a été créé en 1847 et a, depuis, brûlé plusieurs fois. Sa capacité est importante pour un théâtre : 2300 places.

La programmation habituelle est évidemment consacrée aux opéras mais il arrive de plus en plus souvent que ses portes s’ouvrent à d’autres musiques. Pour exemple, Dylan y a posé ses valises pendant une semaine il y a quelque temps.


Une ambiance toute particulière donc pour ce concert pas comme les autres : ce n’est pas Robert Plant, chanteur du dirigeable tentaculaire mais bel et bien le groupe Saving Grace sur l’affiche fond de scène que l’on découvre.

Le matériel est déjà installé sur scène, pas de première partie donc, et à 21h30, comme dans tout bon théâtre, la sonnette retentit et les lumières s’éteignent sur les 2300 curieux et fans (reconnaissables aux t shirts zeppelinesques),

Ombre et lumière : un climat intimiste s’installe avec en arrière-plan deux guitaristes et un violoncelliste. Sur le côté trône une énorme batterie et bien sûr, après une brève introduction instrumentale, le géant aux cheveux d’or prend possession de la scène, accompagné par une jeune femme armée d’un piano à bretelles.


Tout le long du concert, j’ai ressenti cette intimité entre les musiciens eux-mêmes et avec le public. La qualité acoustique du Liceu n’est pas pour rien dans cette atmosphère : on arrive facilement à dissocier tout ce qui descend de cette immense scène, tout est délié, tout est perceptible. De plus, j’occupe une loge au niveau de la scène et mon fauteuil est particulièrement moelleux.

Pas très rock’n’roll tout ça ?!!!!! Plus qu’il n’y paraît en tout cas dans l’esprit de ce que nous propose Saving Grace.

En fait, nous assistons à un voyage : l’Angleterre des 70’s, la scène folk de ces années-là me vient de suite à l’esprit : Ce n’est pas Richard Thompson qui se tient derrière Plant ? N’est-ce pas Sandy Denny sur le devant de la scène ? Et le deuxième guitariste, et ce violoncelliste : Bert Jansch et John Renbourn ?

Oui il y a tout cela dans ce début de concert, et le Liceu se transforme aisément en une scène du festival Glastonbury…..

Et ce voyage continue avec des intonations irlandaises, écossaises et américaines, la maîtrise de ces 5 musiciens toujours mis en avant par Robert Plant. Des morceaux inconnus qui seront sur un album à paraître mais qu’on retient déjà sans difficulté.

Ce qui impressionne au premier abord comme sur la distance, c’est la qualité vocale du bonhomme : 77 ans et un timbre de voix reconnaissable entre tous. Son magnétisme est aussi très perceptible et ce sans en faire des caisses (Plant n’a jamais été un excité sur scène, plutôt poseur en fait), Il laisse volontiers le lead à la talentueuse Suzi Dian et le groupe est constamment mis en avant, les morceaux prenant le temps de s’installer.

Bien évidemment, la vieille garde zeppelinienne attend son heure : y aura-t-il des reprises du dirigeable ? Ils seront bien présents (voir la set list) avec une intelligence remarquable dans leur interprétation, se mélangeant avec l’ensemble du set.


En cela, il faut saluer cette formidable remise en question alors que la plupart des « confrères » de Plant font dans la redite en usant le répertoire jusqu’à la corde.

À noter « everybody’s song » du groupe Low et « for the turnstiles » de Neil Young (On the beach),

Une heure et 40 minutes plus tard, le voyage se termine, avec la relecture de « Rain song » et une standing ovation pour ce moment suspendu.

On aurait certainement apprécié un plus long trajet mais on va se résoudre à l’écoute d’un album à paraître le 26 septembre. (Plant : « a songbook of lost and found »)

Merci pour cette croisière dans un tel écrin, l’émotion était palpable et le bonheur inespéré…..


Gérard Girard


Set list :


-cuckoo 

-angel dance

-ramble on

-too far from you

-higher rock’n’roll

-four sticks

-everybody’s song

-as I roved

-for the turnstiles

-friends

-never will I marry

-gallows pole

-rain song


Toni Kelsey (acoustic/electric guitar)

Matt Worley (acoustic guitar, banjo)

Barney Morse Brown (cello)

Suzi Dian (vocals, accordion)

Oli Jefferson (drums)




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