7’’ – part 9 – Johnny Lowebow – I Was A Fool (et la France)

 



Johnny Lowebow, John Lowe de son vrai nom est un one man band de Memphis. Sûrement un des premiers one man bands underground, juste après Hasil Adkins. C’est lui qui créé ses instruments – il a une boutique d’instruments de musique à Memphis, notamment des guitares « cigarbox » de sa fabrication baptisées « Lowebow », comme la double-neck, 3+1 strings cigarbox guitar ci-dessous.

Son style de musique : blues blast psycho-hillbilly country punk. Pas commun !

 

J’avais découvert Johnny sur la fabuleuse (je me répète, je sais), compilation « Memphis Treat ». Puis, la dernière fois que Misty White est venue passer quelques jours ici, elle m’a offert le single de son copain Johnny Lowebow, « I Was A Fool / Love Is Like A Goodwill Store » (2010). Ils se connaissent depuis les 80’s.

J’ai récemment acheté son album, dont est d’ailleurs extrait le single et c’est en peaufinant cet article que j’ai fait le lien entre ce single et album et le morceau génial qui figurait sur « Memphis Treat », dont je parlerai plus bas.

J’ai un peu échangé avec Johnny sur sa page Facebook, qui me dit qu’il vit maintenant la plupart du temps dans les Ozark Mountains, dans l’Arkansas, plus reposant que Memphis, où il joue encore de temps en temps, mais « mes shows représentent un vrai défi car je dois apporter le matériel de tout un groupe. Arrivé à 69 ans, mon corps préférerait que je me limite à l’harmonica » déclare-t-il en se marrant (lol).

Très jeune, Johnny joue du piano, genre boogie-woogie, puis un peu de trompette, instruments dont il ne retiendra pas grand-chose suite à leur apprentissage. La passion, et la technique avec, viendront après qu’on lui ait offert une guitare. Après quelques impros entre potes, il jouera dans plusieurs groupes, se produisant dans des clubs, faisant désormais partie de la scène punk de Fayetteville, en Arkansas, avant d'ouvrir une librairie avec sa femme dans cette même ville, puis à Memphis, une boutique d’instruments de musique cette-fois. C’est à ce moment-là que Johnny a commencé à fabriquer ses guitares particulières, les lowebow, et autres instruments. La lowebow sera vite adoptée par des musiciens comme Lyle Lovett ou le groupe North Mississippi Allstars (le groupe des fils de Jim Dickinson).

Discographie

On croirait entendre Kim Fowley sur le morceau Little Darling, présent sur la compile Attack Of The One Man Bands (double CD, 2009). Sur d’autre morceaux aussi, même timbre de voix que Kim Fowley, je trouve, un peu Armand Schaubroeck aussi, parfois. Bienvenu au club des allumés (dans le bon sens du terme). À vous réconcilier avec les one man bands, si vous vous en étiez un peu lassés.

Sur les liner notes du LP, il est dit que Johnny utilisait « personal lyre, six string bass / guitar # and F# (si vous êtes musicien, ça devrait vous parler, à moi non), and cathead gopic hand, orange , vht and sound city amps, echoplex and ludwig drums ».

Les deux morceaux du single, extraits de l’album, restent mes préférés, peut-être à force de les écouter.

Johnny : « L’enregistrement du LP « I’m A One Man Bad », sorti en 2010 a pris deux jours. Tous les morceaux ont été enregistrés en une seule prise, sauf un. Il y a bien sûr quelques défauts. Je déteste la production moderne. ».

Tous les morceaux de l’album sont de lui, dont deux co-composés avec Owens ou Owens / Hamilton. Pas de reprises, donc. Je doute aussi que d’autres artistes aient repris des morceaux de Johnny Lowebow.

En 2000 également, il accompagne Wally Graham sur un morceau, « Kitty LeRoy's Demise », extrait de la compile « Dark Songs Volume 1 ».

Comme je l’ai dit, on trouve aussi un titre invraisemblable de Johnny Lowebow sur la compile « Memphis Treat », « The Goat In Me » sur lequel il s’égosille à répéter « il y a une chèvre en moi », génial.

On peut aussi trouver Johnny sur une compile hommage au bluesman John-Alex Mason (décédé à l’âge de 35 ans en 2011), sortie en 2013 et intitulée « Homeward Band: A Loving Tribute To John Alex Mason ». Johnny a choisi le morceau « Mule Team » (après les goats, les mules).

Johnny Lowebowe live

La majorité de ses shows a bien sûr eu lieu aux USA, notamment à Memphis, où Johnny a commencé à jouer dans la rue, pas n’importe laquelle, Beale Street. 

Il y a aussi ce festival, baptisé en son honneur, « The Annual Cigar Box Guitar Festival », the world’s longest-running cigar box guitar, qui a lieu à Huntsville, Alabama. La prochaine édition est programmée en mai 2026. Il y en a un autre à Chicago.

Il a joué en Finlande et en Estonie dans les années 2000.

Johnny aimerait jouer en France un de ces jours. Deux des festivals où il aurait dû jouer ont été annulés à cause du Covid.

Ses concerts sont décrits par Shane Speal, un de ses potes guitaristes, comme « des explosions de blues brutales. John a une façon particulière de balancer un blues profond et marécageux avec sa Lowebow, puis il construit un backbeat puissant avec ses percussions au pied. Une fois lancé, son rythme sonne comme une vieille Chrysler à cinq cylindres avec des ratés sporadiques. C'est parfait ! ».

Le set-up de Johnny Lowebow est un mélange de vieilles batteries, de caisses de lait, d'amplis de guitare et de son omniprésent Lowebow.

On peut visionner quelques vidéos live sur son Facebook : https://www.facebook.com/JohnnyLowebow

Sur Youtube aussi. En revanche, je n’ai trouvé aucun lien pour écouter les deux morceaux du single, il faudra me croire sur parole.

Patrick Bainée

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