HOT WAX - THE ROLLING STONES LIVE'R THAN YOU'LL EVER BE

 


Il existe une multitude d'histoires, de légendes, à propos de l'enregistrement des Rolling Stones au Oakland Coliseum qui donna naissance au premier bootleg du groupe et à l'un des premiers disques de contrebande de l'histoire du Rock. 

Le 9 Novembre 1969, les Rolling Stones se produisent donc à Oakland, Coliseum Arena. Le concert se déroule en deux parties et dans la foule se trouve un jeune garçon surnommé "Dub" (Taylor, comme le guitariste des Stones) accompagné de son pote Chris. "Dub" a déjà une expérience en matière de bootleg puisqu'il est, avec son ami Ken Douglas, à l'origine du Great White Wonder de Bob Dylan sorti quelques mois plus tôt. Mais si ce dernier a été fait à partir de bandes déjà existantes, cette fois-ci, "Dub" et Chris vont enregistrer le show par leurs propres moyens. 
Equipés d'un Uher 4000, magnétophone à bobine "reel to reel" assez haut de gamme pour l'époque, et d'un micro "fusil" Sennheiser, ils suivent les Stones sur 5 concerts à San Diego, Phoenix, Los Angeles et Oakland et enregistrent tout. 
De retour à la maison, ils s'organisent pour faire presser un seul album. Le choix se porte sur le second set du concert d'Oakland qui sonne le mieux de tous. Ken Douglas les aide à trouver une usine de pressage qui, d'après certaines sources, serait le même site que celui où a été fabriqué l'album officiel Let It Bleed
Live'R Than You'll Ever Be arrive sur le marché en décembre 1969, environ un mois après que le concert ait eu lieu. Le son est presque parfait pour un live audience de la fin des 60's et à partir de là, les rumeurs vont bon train. Certains affirment que les Stones auraient demandé aux techniciens d'enregistrer sur la console, ou bien qu'ils auraient embauché des pro pour se placer au meilleur endroit dans le public, avec le meilleur matériel etc. Il se dit également que le promoteur Bill Graham, patron des salles de concert Filmore et Winterland, aurait payé une équipe pour récupérer des bandes live des Stones afin de les diffuser sur K-San Radio et que ce disque aurait été fait à partir de la version radio. 
En fait, rien de tout cela n'est vrai. "Dub" et Chris ont tout simplement suivi les Stones et ont pénétrés sur les lieux des concerts sans aucune difficulté, car à cette époque, il n'y a quasiment pas de contrôle de sécurité aux entrées. Par conséquent, passer avec un Uher et un micro fusil est assez simple. 
Si Great White Wonder est sorti sans label, "Dub" et ses complices décident que pour ce Rolling Stones, il y en aura un, ce sera Lurch Records. Les premiers exemplaires se vendent très bien, au point qu'il est rapidement repressé, puis repressé encore. Début 1970, face au succès de ce bootleg, des petits malins le piratent pour sortir leurs propres versions. Apparaissent alors des copies avec le même titre, tamponné sur le recto, comme l'original, ou des titres différents, comme Greatest Group On Earth et son étoile rouge assez provoc' sur la pochette. 


Au début des 70's, Ken Douglas et "Dub" créent Trade Mark Of Quality, LE label de référence en matière de bootlegs US. Une de leurs premières réalisations est une réédition de Live'R Than You'll Ever Be avec une belle pochette signée William Stout

Parmi toutes les légendes qui existent autours de Live'R Than You'll Ever Be, une est presque vraie. Il se dit que face au succès de ce bootleg, la maison de disque des Rolling Stones auraient décidé de faire enregistrer quelques concerts afin de sortir un album live officiel. Si le disque existe bel et bien, sous le titre Get Yer Ya-Ya's Out, il est impossible que les deux shows qu'il contient aient été enregistrés à cause de l'existence du bootleg, puisqu'il n'était pas encore sorti. 


Dans les années 90, avec l'arrivée massive des bootlegs en CD, l'enregistrement refait surface avec des appellations diverses et variées, et des indications parfois farfelues (enregistrement réalisé à partir d'une diffusion sur K-San Radio, par exemple). Il existe également, aujourd'hui, une version complète de la soirée, avec les deux sets. 
Depuis que le premier pressage a vu le jour en 1969, il est certain que plusieurs dizaines de milliers d'exemplaires, LP et CD confondus, ont été vendus. Get Yer Ya-Ya's Out ! a quant à lui dépassé le million depuis longtemps. Les Stones peuvent donc remercier Ken Douglas, "Dub" Taylor et leur copain Chris !


Cet article n'a pas pour intention de promouvoir ou d'encourager le commerce de disques bootlegs mais simplement d'écrire une tranche de l'histoire du Rock. 

Fernand Naudin (merci pour vos commentaires)


Commentaires

luxivyig1 a dit…
Très bonne story et album, même si je préfère celui de San Diego, "Stone Aged", sur TMOQ également, réédité ensuite sous le nom "2nd Incarnation" sur un autre label bootlegant les bottleggers.
Dick Kent a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Dick Kent a dit…
Merci pour ton commentaire et très heureux que cette story te plaise. Il faudra que j'écoute San Diego 😉