ROGUE RECORDS - IL Y AURA UN GROUPE FRANCAIS CHEZ ROGUE RECORDS EN 2024 !


Depuis 2021, le label Rogue Records basé à Toulouse nous propose des petites merveilles en singles. Des disques réalisés avec soin par un passionné, Jean-Marc Varlet, qui a eu la gentillesse de répondre à nos questions. L'occasion pour nous de vous proposer une semaine spéciale avec les chroniques des deux nouveaux 45 tours des Maharajas et des Smoggers, groupes que nous avons également interviewés.

Qu'est-ce-qui vous a donné envie de créer Rogue Records, en 2021? Quels sont vos antécédents dans la musique ?

J'ai 66 ans et suis retraité de la banque. Je suis tombé dans la musique en 1971, à l'âge de 14 ans, quand j'ai commencé à acheter mes premiers albums : Slade, the Who, Creedence Clearwater Revival, Bee Gees d'avant la période disco, David Bowie... En 1984 un fanzine Toulousain (Nineteen) me fait découvrir des groupes garage contemporains dont je ne soupçonnais pas l'existence, et qui étaient dans la même démarche que ces groupes des sixties qui me fascinaient tant. Je me suis donc mis à écouter les Nomads, les Cynics, et les Chesterfield Kings à titre d'exemple. J'ai continué à rester fidèle à mes gouts musicaux en dépit d'une profession que l'on pourra qualifier, disons, d'austère. Mon rêve a toujours été de créer un label, mais mon métier ne me laissait pas suffisamment de temps libre. C'est maintenant chose faite.

Pourquoi ne sortez-vous que des 7" ?

Parce que je ne collectionne que ce format depuis 1984. Traditionnellement c'est le format qui a permis aux groupes de rock de sortir leur premier single.

Jean-Marc et Stu Pope (Hypnotic Bridge)
Pourquoi avoir choisi le nom Rogue Records ? il a déjà été souvent utilisé.

Il a souvent été utilisé, mais plus aujourd'hui. Rogue signifie voyou, rebelle, voleur en anglais. Le nom a donc une signification chez le public international, et la ressemblance avec les Disques Vogue représente également quelque chose auprès du public français. Le choix de ce nom était donc un bon compromis.

Qui s'occupe du design des pochettes ? D'où vous vient cette fascination du look 60's pour celles-ci ?

J'utilise les services d'un graphiste, qui s'inspire des EPs Français des années soixante. Je demande aux groupes de fournir des clichés en haute résolution, et nous travaillons ensuite dessus. Les groupes étant pour la plupart très inspirés des sixties il était logique d'adopter le look de l'époque.

Pouvez-vous nous présenter l'équipe de Rogue Records ?

C'est votre serviteur, avec l'intervention d'un professionnel externe pour le design des pochettes.

Pourriez-vous nous expliquer pourquoi les singles sont vendus sur Bandcamp pour 10€ + frais de port ? N'est-ce- pas un peu cher pour ce format ?

C'est le prix standard pour un single neuf aujourd'hui. C'est même souvent plus cher chez les détaillants. Non seulement c'est dans le marché, mais étant donnés les coûts de fabrication, notamment de la pochette (vernis brillant, rabats extérieurs au verso...), ce prix est justifié.



Quel est le tirage de vos sorties, les vendez-vous assez rapidement ?

500 exemplaires, parce que le cout de l'impression des 200 copies supplémentaires par rapport à un tirage de 300 exemplaires est vraiment à la marge. Dans la pratique c'est justifié par la demande. Le premier EP des Jack Cades est désormais épuisé, et le EP des Thanes sorti en mai de cette année va l'être très prochainement.


Expliquez-nous comment sont réalisés vos disques (depuis la réception des bandes jusqu'à la mise en vente)

Les groupes fournissent les pistes mastérisées pour un pressage vinyle, sous forme de fichiers wav, que nous adressons à l'usine de pressage avec les maquettes des macarons centraux. Les délais de fabrication sont en ce moment très longs à cause du regain pour le vinyle. Pendant ce laps de temps nous obtenons l'autorisation de la SDRM pour l'édition du disque, et traitons la conception et l'impression de la pochette chez un imprimeur indépendant.

En 2022 vous avez sorti six disques, cette année tout autant. Avez-vous une limite de sorties chaque année ?

Non, pas de limite, si ce n'est financière. Trois nouvelles sorties sont prévues avant la fin de cette année, et dix sont en prévision pour 2024.

Comment entrez-vous en contact avec les artistes ? Sont-ils sous contrat avec vous ou est-ce que tout est réalisé à l'amiable ?

Au début, c'est le label qui sollicite les artistes. Quand j'explique mon âge et mon passé professionnel, généralement ça rassure. J'ai essuyé peu d'échecs dans mes sollicitations. Aujourd'hui le label commence à être reconnu et je suis obligé de refuser de nombreuses demandes, surtout pour des raisons financières. Nous ne signons pas de contrat avec les groupes (quel droit s'appliquerait ?), et nos relations sont gérées par un gentlemen's agreement.

Une grande majorité des artistes de votre catalogue sont étrangers, n'avez-vous jamais été intéressés ou contactés par des artistes français ?

Je choisis les groupes dont la musique correspond à mes gouts, et il se trouve qu'il y en a plus à l'étranger qu'en France. Par ailleurs le label est distribué dans le monde entier, et les groupes français tournant peu à l'étranger à quelques exceptions près, ils sont donc peu connus dans le reste de l'Europe ou aux USA. Mais rassurez-vous, il y aura un groupe français chez Rogue Records en 2024 !


Envisagez-vous d'organiser des concerts avec les groupes de votre label? Une soirée avec plusieurs groupes, par exemple.


Pourquoi pas, dans le cadre de tournées en France des groupes concernés, si tenté qu'ils passent par Toulouse. Beaucoup de groupes garage neo-sixties sautent la France, et passent directement de l'Espagne au nord de l'Europe, parce que la France est beaucoup plus réceptive au punk et au post-punk qu'au garage.

Quels sont les labels qui vous inspirent ou vous ont inspirés ?

Get-Hip aux USA, Screaming Apple en Allemagne, deux exemples de longévité. Dernièrement Bickerton Records en Espagne a été une bonne source d'inspiration, mais le label a mis fin à ses activités au moment où Rogue Records prenait son envol. Un passage de témoin ?...

Merci Jean Marc




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