MONSIEUR PAUL ET LES SOLUTIONS : Juste la reconnaissance en France, non !!! On veut plus !

"On nous cache tout, on nous dit rien. Plus on apprend plus on ne sait rien. On nous informe vraiment sur rien." 
(Jacques Dutronc)
Eh bien nous, on en a appris un peu plus sur Monsieur Paul Et Les Solutions et comme d'hab. on partage avec vous !!!



Salut
Monsieur Paul Et Les Solutions, tout d'abord pouvez-vous vous présenter ?

Salut ! Je suis Rick Solution, guitariste rythmique et auteur des textes du groupe. Nous sommes Monsieur Paul Et Les Solutions : Billy au chant et guitare lead, Rick à la guitare, Lulu à la basse, PJ derrière les futs et Manue au claviers et chant. Nous sommes basés au Sud de Paris à Fontainebleau mais on vient de toute la France. Notre fonds de commerce, c’est les sixties. On passe des mélodies des yéyés au giclées de fuzz bien garage psychédélique sans oublier le punk 77.

Quels sont vos parcours musicaux précédents votre actuel groupe ?

Billy est un grand activiste de la scène garage surf bordelaise. Les Artyfacts, les Sunmakers, Attack El Robot, Los Dos Hermanos, tout ça c’est lui. C’est le seul à avoir un passé en groupe. Pour ma part, je côtoie la scène garage perpignanaise depuis tout petit, biberonné aux Limiñanas et autres magnifiques combos garage de l’époque comme les Beach Bitches et le Feedbacks notamment. Puis la scène garage j’ai plutôt l’habitude de la suivre d’une place comme la tienne puisque j’ai pendant une quinzaine d’année collaboré au fanzine toulousain Dig It !

Votre nom est assez particulier, a-t-il une signification ? Avec un nom pareil, trouver des dates à l'étranger ou être diffusé à la radio étrangère doit être difficile ? Est-ce que juste la reconnaissance en France vous intéresse ?

Le nom, c’est un clin à Antoine et Les Problèmes ! Monsieur Paul, c’était un des pseudos utilisés par Billy dans ses précédents combos donc on l’a gardé. En ce qui concerne l’export à l’étranger, finalement ce côté french touch donne un peu d’exotisme et ça plait. Une des radios qui nous diffuse le plus (la splendide Radiolux) est espagnole. Notre label Soundflat Records est allemand. Alors en fin de comptes, ce n’est pas un frein…

Juste la reconnaissance en France, non !!! On veut plus ! Ah ! Ah ! Ah ! Mais être reconnu en France, c’est déjà une étape. C’est ce qu’on essaye d’expliquer dans notre titre « Pourquoi Pourquoi ». On ne comprend toujours pas pourquoi on ne joue pas à l’Olympia.


Quel est le but de
Monsieur Paul Et Les Solutions ? La renommée, devenir le symbole d'une certaine culture française ;) ?


Le but de Monsieur Paul c’est de faire de la musique qu’on aime. On adore les sixties, on adore ce côté décalé et insouciant. On veut rêver un peu à travers notre musique. Et si en plus on peut partager ce rêve avec quelques auditeurs, alors notre but est atteint. Mais attention, si on peut partager ça dans les énormes festoches avec les Fuzztones, Jon Spencer, les Limiñanas, les Flesthones et Jim Jones pour faire nos premières parties, on ne crachera pas dans la soupe…

Parlons références, quelles sont les principales dans votre musique ? Qu'avez-vous retiré de chacune d'entre elles ?

Pour moi, je suis tombé dans le garage étant petit, la scène perpignanaise étant particulièrement riche. Et puis, une petite ville avec plusieurs disquaires indépendants (dont mon ami Lionel Limiñana à qui je dois comme beaucoup de mes collègues catalans une grande part de ma culture musicale) ça offre des possibilités. Ces gars hyper motivés ont trainé jusqu’au centre du monde (selon Dali), les Bellrays, les Country teasers, les Seeds, les Fuzztones… Donc pour moi garage à fond ! C’est l’énergie et la spontanéité des morceaux de cette scène qu’on essaye de retransmettre dans notre musique. Puis coté, paroles, la dérision, c’est important. On cite souvent Dali, Jean Yanne. On est fans du travail de Lanzmann avec Dutronc…

Billy partage la passion des groupes 60’s mais aussi la scène plus actuelle pas forcément revival comme les Osees, Ty Segall ou encore des choses un peu plus punks. Ses derniers coups de cœur : Amyl and the Sniffers et les Bad Nerves. Puis il écoute aussi un peu de hardcore et de noise (faut pas oublier qu’il a officié comme gratteux dans Cravache et Lou et les Garçons).

Est-ce que le groupe a aussi le même esprit qu'Antoine et Jacques Dutronc ?

On est fans de ces gars-là… On n’a pas pris ce nom pour rien et on n’a pas écrit « Plagier Dutronc » pour rien. Ce sont des gens qu’on apprécie beaucoup. Pour les textes, on s’inspire de ce qu’ils ont pu produire lors de leur début de carrière. Après, on fume beaucoup moins de cigares et j’avoue que nous n’avons pas trop le pied marin…

Pourriez-vous nous raconter quelle a été votre production de disques à ce jour ? Quelle particularité a chacun de ces disques ?


Pour les disques, il faut bien évidemment remercier nos labels. Pour notre premier EP, le disquaire de Perpignan, Markus Detmer, avec qui j’avais collaboré sur plusieurs compilations sur le rock garage perpignanais (compilations Back From The Canigó) a très vite accepté de sortir nos quatre premiers titres enregistrés de main de maitre dans un petit studio en région parisienne.

Le premier a toujours une saveur particulière. Pour moi, passer enfin de l’autre côté de la barrière après avoir chroniqué des dizaines d’albums d’autre groupe (dont ceux de Billy, sans savoir qu’il était la personne qui jouait avec moi dans Monsieur Paul), c’était un sentiment assez spécial.

Et pour le LP, les choses se sont enchainés très vite. Le premier EP est bien relayé par les radios, on nous demande de jouer. Ça tombe bien, nous sommes un groupe né pendant le COVID donc on a eu du temps pour écrire des trucs dans notre coin. Alors le temps de répéter pour caler tout ça et nous voilà à la tête d’une bonne quinzaine de morceau qu’on aime bien. Alors direction le studio et voilà 13 titres emballés. Un petit mail chez Soudflat Records, un label qu’on adore. On y est recommandés par notre pote du label perpignanais Markus, un allemand expatrié, qui connait très bien Soundflat. Et l’affaire est vite conclue. Surréaliste et Fantasmagorique a donc vu le jour début décembre 2023. Pour la blague, l’album devait comporter 12 titres mais voyant les délais de sortie possible avant Noël, on décide d’y rajouter un Christmas track qu’on avait dans nos tiroirs. On a mixé tellement vite pour sortir avant Noël qu’on a oublié une piste sur un titre. Nous avions décidé de remettre sur le LP les 4 titres du premier EP et donc avec cet oubli de piste, le titre « Waiting For True Love » du EP reste donc inédit dans sa version. Plus tard quand on sera riches et célèbres, cet Ep deviendra collector, alors si vous en êtes un des heureux possesseurs, conservez-le précieusement.

Êtes-vous un groupe que l'on peut voir souvent sur scène ?

Pas assez malheureusement. Etant tous des serviteurs dévoués de la fonction publique, nos obligations nuisent grandement à notre développement en tant que bêtes de scènes ! Mais cela ne nous empêche pas de prendre grand plaisir à diffuser notre musique en live ! On adore ça… On s’est remis sérieusement au boulot après quelques semaines à fêter la sortie du LP, mais là, on est prêt à envoyer les nouveaux morceaux live ! Alors checkez vos agendas, Monsieur Paul Et Les Solutions vont bientôt prendre la route. Et on espère fortement vous croiser.


Comment se passe la création des morceaux ?

Au départ, Billy apporte des idées de riffs ou des instrumentaux déjà bien organisés. Après je me charge des textes. On commence à travailler ça à deux puis on soumet l’idée aux autres Solutions. On fait tourner le truc en repet et chacun apporte sa pierre à l’édifice. C’est un processus assez sympa ou tout le monde trouve sa place et arrive à mettre sa touche personnelle.

Quel est à votre avis le morceau le plus symbolique du groupe ?

« Plagier Dutronc » ! Il explicite clairement la chose et cela a le mérite de couper l’herbe sous le pied aux râleurs qui crieraient au scandale en revendiquant l’héritage de Saint-Jacques ! Alors oui, « Plagier Dutronc » nous représente bien au niveau des textes, puis c’est le premier qu’on a écrit ou du moins réussi à finaliser. Après, niveau son, il manque un peu de fuzz pour être vraiment représentatif du son du groupe. Pour cela, on choisira plutôt « Dans Mon Monde » ou dans les titres plus récents « Comme Dali L’A Dit ». Et petite surprise, lors de la sortie du LP, le morceau bien punk « Hey Léonard » a recueilli pas mal de suffrages. Ça a été une petite surprise pour nous car c’est un titre qu’on joue très peu en live…


Quelle est à votre avis la meilleure aventure qu'il vous soit arrivée ?


On a énormément de bons souvenirs. Les moments de rencontre avant et après les concerts sont toujours des instants très agréables à partager. Mais la soirée à boire des bières sur un festival Seine et Marnais avec Loran, ancien des Béruriers Noirs fait partie de nos préférés. L’accueil à Nonville et la rencontre avec nos désormais copains des Flying Soviets en est un autre. On s’est aussi bien marrés avec les Wave Chargers lorsque nous avons partagé avec eux une date parisienne.

Mais peut-être le meilleur souvenir sera celui de notre premier show. C’était à Lille à l’Imposture, le bar de Malik Louerrad ! On a été reçu comme des princes dans ce petit troquet chargé de Mojo ! On a foulé une scène que tout un tas de groupes donc nous sommes archi-fans ont pratiqué avant nous. Notre première dans le grand bain. Avec dans les spectateurs, un habitué du bar, Cyril, des excellents VRP, qui habite l’immeuble voisin… Autant dire que nous avons éclusé quelques godets en refaisant le monde…. Une bien belle soirée…

Imaginez votre futur idéal pour Monsieur Paul Et Les Solutions ....

On s’amuse bien comme on est ! C’est sûr que d’avoir de chouettes critiques et des demandes de jouer dans des endroits très « cool », ça fait plaisir. Mais on sait aussi que nous avons tous des vies de famille, un boulot et que ce n’est pas simple de concilier tout ça avec un groupe de garage punk sixties et des concerts. Mais, on apprécie ce qui nous arrive. Nous sommes super contents d’avoir pu sortir ce premier long format. On aimerait bien choper une ou deux grosses scènes avec des artistes dont on est hyper fans, jouer dans un festival à une heure où le public est déjà arrivé et pas encore reparti (on a joué une fois à 15h30… c’est un concept étonnant…). Mais, voilà on est très content de voir que notre disque est écouté et fait réagir les gens (souvent de manière positive en plus... ah ah ah). Donc pour l’instant, nous sommes satisfaits de notre sort. On continue à répéter, à composer et si les gens continuent à apprécier ce qu’on fait, pourquoi pas un deuxième LP pour dans quelques mois…

Merci Rick Solution !




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