RADIOACTIVITY - POP DREAMS : "des guitares carillonnantes et des mélodies chatoyantes"

Gérard Girard n'est pas qu'un des membres actifs des Monstres Sacrés. Il est aussi animateur de radio pour Radio Dio. Il y parle de BD et de power pop (ce qui sera le thème de cette interview). Là, certain(e)s vont penser que l'on fait du copinage, eh bien jugez par vous même de la qualité de POP DREAMS et vous aurez la réponse ! Voici le nouveau Radioactivity consacré à POP DREAMS. Merci à Gérard, Jacques et Jean-Yves pour cette émission !


Ton émission
POP DREAMS vient de Saint-Etienne. As-tu passé ta vie dans cette ville ? Est-ce là que tu as découvert la power pop ? D’ailleurs comment l’as-tu découverte ?

L'émission Pop Dreams est diffusée sur Radio DIO 89.5 fm (www.radiodio.org) radio associative créée en 1981, sur les ondes depuis juin 1991 sur la région stéphanoise. Saint-Etienne est ma ville natale et j'y habite depuis ma naissance. C'est donc dans cette ville que j'ai découvert la Power Pop grâce à différents médiums (radio, presse, disques)

Quel est le premier disque de ce type de musique que tu es acheté ? Qu’écoutais-tu auparavant ?


Il m'est difficile de dire quel est le premier disque de power pop acheté, sachant que ces deux mots ont été prononcés ( était-ce la première fois ?) par Pete Townshend, le leader des Who, en 1967!!!! Ce mouvement musical est apparu dans les 70s mais à cette époque on ne classait pas les albums dans cette catégorie. Pour être honnête, ma prise de conscience par rapport à cette étymologie devient évidente dans les 80s avec les Plimsouls par exemple.
Comme j'ai commencé à acheter des disques à partir de 1969, je suis passé par tous les courants "rock" : les débuts du hard rock (Led Zeppeliln, Deep Purple), le mouvement Glitter (Roxy Music, Bowie, Slade) le Pub Rock (Dr Feelgood) la musice progressive (Yes, Genesis) le Punk (Pistols, Clash, Buzzcocks, Undertones) la New Wave (Cure, Jesus & Mary Chain) et puis la Pop anglaise (Smiths, the La's) Du coup une discothèque assez large.

As-tu eu des mentors dans ta « formation » dans cette musique, des personnes dont tu buvais les paroles 😉 ?

J'habitais un quartier populaire où l'épicentre était l'épicerie du coin. Le fils de l'épicier, plus âgé que moi de quelques années a joué ce rôle de mentor : il écoutait les Stones, Ten Years After, les Who, le MC5 et les Stooges. Je lui dois beaucoup et pour la petite histoire, bien des années après il m'a rejoint pour participer à Pop Dreams!!! Juste retour des choses finalement! Pour compléter cet "apprentissage" la lecture de Best, Rock'n'Folk et Extra a été aussi importante.


Et la radio, comment y es-tu arrivé ? Avais-tu déjà participé à d’autres émissions avant Pop Dreams?


Quand Mitterrand arrive au pouvoir en 1981 et décide de "libérer" la bande fm, 'le propriétaire d'un magasin de disques que je fréquente à cette époque me propose de participer à cette nouvelle aventure, d'ailleurs pas à Radio DIO qui vient aussi de se créer mais à SWK , et dès septembre 81, je suis sur les ondes avec une émission hebdomadaire musicale : MUSIC GRAFFITI et ceci jusqu'à la disparition de la structure en 1985.

Radio Dio, pourrais-tu la présenter ?

En quelques mots SWK était la radio rock de ma ville : tous les vrais afficionados de la Musique (rock, blues, reggae, jazz, soul et rythm and blues) étaient présents sur les ondes. Née dans l'urgence, elle est morte prématurément après seulement 4 années intenses. Pour Radio DIO, échaudé par une expérience certes intense mais frustrante car trop courte, je n'avais pas forcément envie de rejoindre une radio qui avait une image très chanson française engagée, animée par des anars un peu autarciques!!! mais en juin 1991 lors d'un concert des Cry Babies (magnifique groupe de power pop d'Orléans) au Mistral Gagnant (qui ne portait pas bien son patronyme) haut lieu des concerts rock stéphanois (Chris Bailey, Ben Vaughn, Real Cool Killers...) je fais la connaissance du président de Radio Dio qui me propose d'animer une émission sur leur antenne. Pop Dreams nait de cette rencontre....
J'arrive donc 10 ans après la création et à cette date, Dio a commencé sa mue : sous l'égide de certains bénévoles et salariés, elle a pris un tournant très musical avec toujours l'esprit d'une radio indépendante et alternative (pour en savoir plus se procurer le livre-coffret 4 disques "Furania 40 ans de musique indépendante à Saint-Etienne")
Mon créneau horaire (toujours le même depuis 35 ans : 20h-21h30) me voit coincé entre une émission d'actualité musicale fournie et une émission de hard rock concernée. Avec plus de 100 bénévoles, un studio école (au bénéfice des scolaires) et des fêtes-concerts, avec le temps, DIO est devenue une structure incontournable de la Culture stéphanoise. Avec dans les années 90 une audience de plus de 10 000 auditeurs/jour. C'était une autre époque et la radio n'était pas encore arrivée sur le net....


As-tu également une expérience dans le fanzinat ?

J'ai toujours été lecteur de magazines comme dit plus avant et avec la naissance de Pop Dreams, il fallait bien trouver des sources pour alimenter la programmation. Le Melody Maker, Sounds, le NME vont devenir des supports importants et aussi surtout l'aide précieuse de certains fanzines assez spécialisés : AUDITIES, AMPLIFIER, POPSIDED, GOLDMINE, YELLOW PILLS, BUCKET FULL OF BRAINS (Nineteen, Rock Hardi, Larsen chez nous) pour en citer quelques uns. Toujours lecteur uniquement même si j'ai eu l'occasion d'écrire quelques chroniques dans certains. D'ailleurs dans le livre FURANIA cité ci-dessus, il y a une rubrique importante sur les fanzines que j'ai lu pendant ces quarante dernières années.

N'est-ce pas difficile de tenir ce rendez-vous hebdomadaire, improvises-tu ou est-ce le résultat d’une préparation minutieuse (Bertrand Tappaz par exemple, semble avoir toutes ses notes lorsqu’il fait son émission Voix De Garage)

Une émission hebdomadaire demande forcément un peu de préparation. Avec le temps (j'ai dépassé les 1400 émissions) on trouve un rythme, une habitude à se projeter régulièrement et surtout je ne suis pas seul à présenter Pop Dreams : j'ai la chance d'être épaulé par Jacques (le fameux fils de l'épicier, voir plus haut) et Jean-Yves, deux personnes, deux amis, qui m'ont rejoint il y a plusieurs années. Donc un programmation plus simple pour moi (en moyenne on diffuse 18 morceaux pour 90 minutes, donc 6 morceaux chacun) et aussi un dialogue permanent pendant l'émission qui évite selon moi l'ennui et la routine.
Je précise par contre que je n'ai pas sous les yeux de conducteur papier, c'est du direct et de l'impro (à l'inverse de mes compères mais je n'en tire aucune fierté, à chacun sa façon de faire)

Diffuses-tu que de la power pop dans ton émission, quels sont tes critères de choix pour diffuser un morceau ?


Pop Dreams a effectivement eu un format très "spécialisé" très "gardien de la flamme" et ceci pendant pas mal d'années. Là aussi, pour la petite histoire, je me rendais bien compte qu'avec une telle programmation, j'avais de temps à autre l'impression de tourner en rond et de me couper de choses que j'écoutais en dehors de l'émission mais qui pour moi ne pouvaient être diffusées car elles ne rentraient pas dans le cadre de l'émission. Cette réaction s'est traduit à une certaine époque par le changement du nom de l'émission : de Pop Dreams c'est devenu Fuck Pop!!! Ceci pendant quelques mois mais avec l'incidence d'ouvrir le champ des possibles.
Donc, depuis plusieurs années, même si le slogan de l'émission est "des guitares carillonnantes et des mélodies chatoyantes" on n'hésite pas à sortir du carcan dit de l'émission étiquetée "Power Pop" et diffuser ce qui nous plait.


Est-ce-qu’il y a un concept derrière
Pop Dreams ? Par exemple, lorsque tu fais une interview. As-tu toujours la même structure ?

Il n'y pas de concept Pop Dreams, c'est simplement une émission musicale hebdomadaire avec l'idée de diffuser des groupes et artistes qu'on entend pas ailleurs. Pourquoi diffuser dans mon émission U2 (c'est un exemple) le groupe n'a plus vraiment besoin de moi pour vendre ses disques. Il y a des radios périphériques qui s'en chargent et c'est très bien comme ça. On aime bien l'idée de découvrir et diffuser des groupes/artistes inconnus du grand public, jouer le rôle de défricheur...
Pour les interviews, on en fait très peu, maintenant que nous sommes trois à animer, mais c'est bien sur un travail de préparation et aussi, comme c'est souvent le cas d'artistes ou de groupes étrangers, un travail de traduction.

À propos interview, lesquelles t’ont le plus marqué dans l’histoire de l’émission ? As-tu des anecdotes sur ce sujet ?

La première anecdote qui me vient de suite, c'est la reconnaissance de l'émission dans pas mal d'albums de groupes qu'on a diffusés et qui pour nous remercier cite Pop Dreams et Radio DIO : pour l'un deux il avait été noté Radio DIOS !!! la radio des Dieux!!! Les interviews téléphoniques sont toujours une source de décalage : décalage horaire avec un groupe australien ou américain, décalage dans la traduction simultanée qu'on doit faire puisque l'émission est toujours en direct. Bref des non sens, des blancs à l'antenne et aussi des trucs miraculeux : le bassiste du groupe Material Issue (groupe que je vénère) qui de Chicago, chez lui, pose le combiné pour nous jouer en direct un nouveau morceau!!!!
Le plus jubilatoire ça reste quand même le ou les musiciens qui viennent dans le studio pour une interview et qui décident de jouer quelques titres au pied levé (Paul Collins, Teen Appeal (ndlr : Auraient-ils envie d'un Monster Files ?), excellent groupe grenoblois, Erik Voeks, immense songwriter américain, Dom Mariani, Joe Algeri, deux australiens de talent...)

Comment décrirais-tu l’évolution de l’émission ? Tes goûts, ont-ils évolués et tu maîtrises certainement plus qu’avant l’art de présenter les disques.

L'émission évolue tout le temps, selon la programmation, l'humeur, les sorties de disques, il y a juste un créneau horaire, le reste c'est de l'envie, de la bonne humeur, de la passion avec bien sur une aisance technique qui s'est installée avec le temps.

Est-ce-que ce sont tes disques que tu diffuses dans l’émission ? D’ailleurs où les achètes-tu ? Quels sont tes disquaires préférés ou distributeurs préférés ?

Chacun des protagonistes de l'émission amène ses propres disques ou cds. On ne se concerte pas entre chaque émission, on trouve que ça permet la surprise et la fraicheur. Pour proposer toujours plus de musique et compléter la collection, je privilégie l'achat en local (disquaire de ma ville -Forum- et -Dangerhouse à Lyon- publicité gratuite!!!) Quelquefois internet via Discogs et puis source importante, les groupes et artistes qui nous font le plaisir de nous envoyer leur production.

Es-tu CD ou vinyl ? Pour l’émission, amènes-tu un coffret avec tous les supports ou juste une clef USB ?

J'ai suivi l'industrie discographique : tout d'abord vinyl (il n'y avait que ça) puis cd (il n'y avait plus que ça!!) et de nouveau vinyl.
Notre programmation est faite uniquement de vinyl, de cd, de cassette même!!! pas de clé usb, nous sommes très old fashion!!!!

T’arrives-tu de parler sur les morceaux que tu diffuses ? Ou bien penses-tu que l’on doit respecter l’œuvre des musiciens et que chaque note doit être entendue ?

Je fais un point d'honneur (c'est moi qui m'occupe de la réalisation de l'émission) de ne pas couper les morceaux et ils sont donc entièrement diffusés quelque soit la longueur du titre : respect de l'auditeur, respect de l'artiste.


Comment te tiens-tu au courant de l’actualité musicale qui t’intéresse ?


Concernant l'actualité musicale, je suis toujours lecteur : MOJO, UNCUT,en presse et Rolling Stone et Rock'n'Folk sur le net. Le net est une source inépuisable d'info : Bandcamp par exemple est un bon support pour moi. Dans l'équipe c'est surtout Jacques qui est le fer de lance et celui qui passe beaucoup de temps à dénicher des groupes et artistes.

Quel est à tes yeux l’état de la powerpop en France ? Te sens-tu comme un Don Quichotte pour la défendre ?

La Power Pop en France ? Ca n'a jamais voulu dire grand chose, il y a simplement des mecs qui font de la musique qu'on essaie de faire rentrer dans des cases. Ca sert à faire des encyclopédies mais finalement est-ce bien important. Je sais pertinemment que ce style de musique n'a que très peu de répercussion et est définitivement passé de mode (y en a-t-il eu en fait ?) Ce qui m'importe c'est d'écouter ce que j'ai envie d'écouter et de la diffuser. Pas de prosélytisme mais si ça peut plaire à quelques uns, c'est tant mieux!!! J'aime bien l'image de Don Quichotte que tu cites, même si j'ai l'impression d'être plus Sancho Pansa, personnage plus pragmatique!!!

Tu suis l’évolution de la powerpop depuis longtemps. À une époque, les amateurs de musique aimaient bien garder leur « jardin secret » pour eux. Il était le fruit de nombreuses heures de recherches. Aujourd’hui, un clic suffit. Quelle époque préfères-tu ? Es-tu un nostalgique d’antan et de ces joies soudaines lors de la découverte ou de l’achat d’un disque de l’artiste si difficile à découvrir ?

On ne vas pas se mentir : le "jardin secret"' est quelque chose qui me parle. Quand j'étais au lycée, j'avais l'impression d'être le seul à écouter ce que j'avais dans ma discothèque. C'est simplement en terminale (en 1976) que j'ai commencé à illustrer mes classeurs de cours avec des photos découpées dans les magazines. L'écoute des albums, comme souvent, elle se faisait seul dans ma chambre, soit à fond soit au casque. Rebel without a cause!!! ah ah ah!!! Par contre, le "c'était mieux avant" j'adhère pas vraiment, je vis dans mon temps, dans mon époque, donc je n'ai pas de souci avec ça. Je continue de penser qu'il y a encore beaucoup de musique à découvrir, même si on n'invente plus grand chose mais ce n'est pas important pour moi.
Je ne peux que constater quand je fais bilan et ça c'est indéniable que l'info est beaucoup plus disponible et qu'avec effectivement un clic on peut obtenir rapidement l'album ou le contact de l'artiste. Il est loin le temps de la lettre postée ou le fax envoyé avec l'attente qui allait avec!!!!

Quel est à tes yeux le disque de powerpop le plus important de l’histoire ? Et pour ton histoire personnelle, et pourquoi ?


Le disque de power pop le plus important de l'histoire ? Je me refuse catégoriquement à répondre à ce genre de question!!!!! On vit dans un monde où les superlatifs pullulent : le meilleur, le plus grand, le plus génial... J'aime mieux employer des mots comme "préféré" "important" "brillant" allez même "incontournable" qui me paraissent plus honnêtes. Bien sur qu'il y a des disques importants et révélateurs dans la Power Pop, ceux qui ont été des précurseurs, des novateurs, des fondaleurs. Des Plimsouls à Material Issue, de Flying Color à Paul Collins Beat, de 20/20 à Tommy Keene, des Shoes aux Posies, de Big Star à REM et, etc, etc...

Quels sont tes labels préférés, ceux dont tu ne rates pas une seule sortie ? As-tu parfois contribué à la sortie ou/et création d’un disque ?

Des labels : SARAH Rds, PARASOL, BIG DEAL, CLOSER, CREATION, FACTORY, NEW ROSE, PRETTY OLIVIA Rds, STIFF, SUB POP.....

Est-ce-que tu vas couramment voir des concerts, quels sont les meilleurs que tu aies vu ?

Avec le temps, et l'évolution des structures, je n'ai pas une fréquentation assidue des salles de concert. Avec l'âge, j'ai du mal à fréquenter les bars souvent exigus et surpeuplés. De plus ma taille ne me permet de trop m'éloigner de la scène!!!!!! J'aime malgré tout le "live" et je me laisse aller à découvrir des groupes ou artistes peu connus. Je suis même prêt à manger des kilomètres pour certains concerts : Turin pour les STEMS, Barcelone pour BIG STAR sont les deux derniers chocs scéniques. Le dernier concert d'il y a quelques jours : FOOD FIGHT dans un bar en pleine campagne. Là encore la notion de "meilleur concert' est compliquée pour moi : pour certains ce sont des souvenirs parce que loin dans le temps (STATUS QUO en 1974 , pfou 50 ans!!!! Idem pour LED ZEP en 73, WHO en 74, JOHN CALE-NICO-C SPEDDING 75) et d'autres que j'ai peut être enjolivés (FLAMING GROOVIES, DR FEELGOOD) Quand même, MOTORHEAD en 1979 dans une salle de spectacle (avec sièges non escamotables) c'est encore très vivant dans mon esprit, comme Tommy KEENE à Paris en aller-retour dans la journée (1000 kms) dans un lieu improbable où la majorité du public était attablé et mangeait pendant le set ou la première fois que j'ai vu REM dans une salle minuscule à Lyon comme d'ailleurs JASON & THE SCORCHERS... Bref oui avec le bénéfice de l'âge, pas mal de bonnes choses live!!!


Pour toi, la musique mélodique est-elle la seule à avoir de l’importance ? Quel est le disque de ta collection que tu mettrais tout derrière ta pile (bien que je pense que tu as plusieurs étagères remplies !) si ton groupe préféré de powerpop venait manger à la maison ?


A ce stade de l'interview, il faut que je précise que la Power Pop est une PARTIE de ce que j'écoute : comme je le précisais plus haut je suis passé par différents courants musicaux (je ne les ai pas tous cités) et avec ma retraite professionnelle, je prends de plus en plus de plaisir à (re) découvrir certaines musiques dont je n'avais pas eu encore la possibilité d'approfondir.
Le jazz par exemple en fait partie. Je pense que le syndrome "curiosité" est un vecteur essentiel pour tout mélomane qui se respecte. Il est vrai que j'adore la mélodie, pont-couplet-refrain, c'est mon adn mais selon l'humeur et le moment, je peux aller voir ailleurs et même très loin ailleurs!!!
Je n'ai aucun disque dans ma collection dont j'ai honte : je crois que c'est P Manoeuvre qui disait que dans toute bonne collection d'albums rock, il y avait un album d'Elton John! Il est bien évident qu'une collection se construit avec les disques du moment, au rythme de l'histoire et que certains ne se bonifient pas avec le temps. Je fais le parallèle avec ma collec de bds (mon autre passion) : certaines ne tiennent plus la distance pour des raisons diverses et variées.

Les Raspberries n’ont pas eu énormément de succès, Eric Carmen (et sa participation à la B.O. de Dirty Dancing ou son morceau « All By Myself ») est-il un « judas » de la powerpop ? Que penses-tu de « l’intégrisme » musical, celui qui faisait siffler le public quand Iggy Pop voulait chanter « in the death car »(B.O. d’Arizona Deams) sur scène ?

Eric Carmen judas ? Je ne suis jamais posé la question, le concernant je me suis toujours dit que Céline Dion avait fait de lui un homme riche!!!!! Le mot "intégrisme" me fait peur comme "prosélytisme" comme dit plus haut . Les gens ont le droit d'écouter et aimer ce qu'ils ont envie!. Si ce n'est pas ce que j'apprécie, ce n'est pas bien grave et encore une fois si Pop Dreams peut révéler quelques personnes, je prends!!!!! Si tu n'aimes pas n'en dégoute pas les autres!!

John Peel avait toujours un petit coffret à la maison dans lequel il mettait ses 45t préférés. C’était le moyen qu’il avait trouvé au cas où le feu détruise sa maison et qu’il ne se retrouve pas face à ses étagères en pensant « quel disque sauver ? ». Quels seraient ce que tu mettrais dans ton coffret si tu en avais un ?

Ah les fameux disques qu'on amènerait sur une ile déserte ?!!! Faut-il qu'il y est le courant électrique!!! Tough question qui amène des tas de réponses suivant l'humeur du moment. Ce qui est sur c'est qu'il n'y aurait pas que des albums de Power Pop!!! Il y a des disques que j'ai tellement écouté qu'ils sont gravés dans mon cerveau donc il est peut être inutile de les trimballer... un peu de classique (Satie) un peu de jazz (Miles et Coltrane) beaucoup de guitaristes (L Coryell, Hendrix, Gallagher, R Buchanan, M Bloomfield), des groupes liés à mon adolescence, époque importante de la découverte (Who, Stones, Ten Years After, Led Zep, Beatles) euh, je m'aperçois qu'il me faut un container et pas un coffret!!!! ah oui des chanteuses (A Franklin, Joni Mitchell,Hariett des Sundays,C Hynde des Pretenders, Sandy Denny) des chanteurs (Otis Redding, Presley, Roger Chapman, le Joe Cocker des Mad Dogs & Englishmen) Encore une fois, ce sont des exemples du moment, à un instant t sans trop réfléchir et cogiter.....

Quelle est la pièce maîtresse de ta collection ?

La pièce maitresse de ma collection ? là aussi, comment résumer une vie à un album ?! Même si cela concerne la Power Pop, je suis incapable de citer UN SEUL disque, la quantité fait la richesse d'une collection tout de même!!!! Allez pour ce style musical, je dirais la discographie complète de MATERIAL ISSUE, certainement le groupe qui a été déterminant pour l'émission Pop Dreams.



Pourrais-tu nous dire quels sont les groupes de power pop français actuels que tu conseillerais vivement de découvrir ? Tu es libre de faire du copinage, d’ailleurs en fais-tu dans ton émission ?

Spontanément je réponds les DYNAMITE SHAKERS et les FRANCOIS PREMIERS!!! Sans copinage même s'ils sont stéphanois les VANILLA BLUE!!!! C'est toujours gratifiant de mettre en avant la scène locale, faut-il encore que ça me plaise, la Power Pop n'est pas une AOC!!!!


Écrit-on Power Pop ou Powerpop ?


Ca s'écrit comme on veut aucune importance pour moi!! Mais on peut voir dans mes réponses comment je l'écris...

Imagine que tu puisses (tout comme pour un jeu d’ordinateur) créer ton groupe de powerpop idéal. Quels en seraient les membres et quelles reprises leur ferais-tu faire ?


Ouais comme mon équipe de foot idéale! mes musiciens préférés ne donnerait pas forcément la musique idéale, ce serait juste empiler des noms! Et ça donnerait un monstre non ?!!!! Et pour les reprises je demande un joker stp!!!(ndlr : Accordé 😁)

Te sentirais-tu capable d’en être le manager ?

Je n'ai pas une âme de manager, les quelques concerts que j'ai organisés ont demandé tellement d'énergie (Paul Collins, DM3, Jack & the Beanstalk, Batteries Not Included, Jim Boggia, Paula Kelley, The Finkers, Sherry Rich, the Wellingtons, Frank Bango) que je préférerais toujours être spectateur!!!

As-tu un rêve secret sur la power pop que tu aimerais réaliser ? Un livre par exemple ?

Ca rejoint le point précédent : spectateur oui mais si on me propose d'organiser un concert avec un groupe ou un artiste que j'aime, évidemment que je vais foncer!!!!Y a des trucs en cours d'ailleurs!!! Un livre ? non il y a déjà pas mal de très bons bouquins sur la Power Pop avec des spécialistes de premier plan :John Borack (son "shake some action : the ultimate power pop guide"), David Bash (créateur du festival International Pop Overthrow qui se déroule dans plusieurs pays), Jordan Oakes (le Lester Bangs de la Power Pop!)


Ouf!! J'espère que toute cette diatribe ne sera pas trop indigeste!!!Merci à L'Archiviste pour ce questionnaire en rafale!!!! Rock on!!!Power Pop on!!!!

Merci Gérard et à bientôt pour de nouveaux articles.





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