7’’ – part 11 – OBLIVIANS – Static Party EP – (et la France)

 

Point commun avec le chapitre précédent, j’ai adoré les Oblivians, du début 1993-1998 et même de la reformation en 2009, mais pas la suite. Ils n’auraient jamais dû sortir de nouvel album, ni même de nouveau single, who needs…

Mon morceau favori des Oblivians a toujours été « Never Change », un des trois titres qui figurent sur le EP « Static Party » sorti en 1994, en plus du morceau eponymous et de « And Then I Fucked Her ». Ces trois morceaux figureront sur leur premier album, « Soul Food », sorti l’année suivante sur Crypt Records. La version de « Never Change » est plus longue sur l'album.

Le single est sorti sur In The Red et les trois titres sont signés The Oblivians. À la lecture des notes de pochette des compiles sorties plus tard (« Best Of The Worst », etc), on voit que « Never Change » a été composé par Jack et j’aurai tendance à penser que « Static Party » a aussi été écrit par Jack, à moins que ce ne soit Greg et à coup (presque) sûr que « And Then… » est d’Eric.

Never Change

Whatever you do, never change

Well, I'm a-goin' in circles
And I'm chasing my tail
And if I ever catch it
I'll probably never will

I'll never change for your mother
I'll never change for you
Not for twenty dollars, not for twenty-two

No, I'll never change, I'll never change (x 3)

Well, I'm a broken record
And I play the same sad song
If I ever fix it
I probably spelled it wrong

I won't change for your daddy
I'll never change for you
Not for twenty dollars, not for twenty-two

Le message : restez tel que vous êtes.

Les Oblivians ont repris de nombreux morceaux et certains des leurs ont été repris, par Jay Reatard (« Nigger Rich »), par exemple.

Je n’ai trouvé (et n'ai) qu’une seule cover de « Never Change », par Jenny Jeans sur la compile « Static Party!  A Tribute To The Oblivians », sortie en 2006.

Formation / discographie

Les Oblivians sont l’émanation des Compulsive Gamblers, soit Jack et Greg, avec l’ajout d’Eric, tous Oblivian, comme les Ramones, alternant chacun leur tour les vocaux, guitare et batterie. Ils se sont un temps appelés PP (pour Ponce Pilatus), Naildrivers et Gentlemen Of Leisure.

Durant leur assez brève existence, les Oblivians sortiront trois albums, tous assez différents, plusieurs 10’’ et une dizaine de 7’’. Il y a aussi deux LP live, bootlegs au départ, devenus quasiment officiels : « Rock’n’Roll Holiday: Live In Atlanta » et « 17 Cum Shots ». Un autre live est sorti plus tard, « Barristers Ninety-Five », ainsi que « On The Go », sous-titré « 1st recordings », qui serait (jamais vue) au départ une split cassette avec les Impalas sortie en 1993, et qui contient déjà « Never Change ».

Les trois albums ainsi que deux des singles sont sortis en Europe (et US) sur Crypt Records. La plupart des autres 7’’ (et 10’’) ne sont sortis qu’aux USA (SFTRI ou ITR), à part le single « Go! Pill-Popper! », qui a bénéficié d’une sortie UK.

Oblivians live in France

Les Oblivians sont passés en France en 1995, 1997 et, après reformation, en 2009, 2016 et 2018. J’ai assisté aux trois premiers concerts parisiens. J’ai retrouvé, avec ma cassette, le flyer ci-dessous, 1997, réalisé par Iwan, de Born Bad fame, qui sortait de ou était encore à l’école des Beaux-Arts. 


Le premier concert a eu lieu au New Moon le 1er juin 1995. Ils sont aussi passés dans un petit bled près de Nancy, le lendemain, après avoir joué aussi à Colombes, Orléans, Limoges, Bordeaux, Nice et Ugine durant cette tournée.

Les Oblivians apparaissent en 1ère de couv d’Abus Dangereux fin 1996 - et le mini CD vendu avec le zine contient un morceau inédit de Dexter Romweber – pas mal ! Très peu de zines français ont parlé d’eux à l’époque. Il y avait juste eu un article dans Dig It! l’année précédente. Je me souviens avoir suggéré à R’n’F, après qu’ils aient arrêté la rubrique garage 60’s, de continuer avec les groupes garage 80-90’s dont ils n’avaient jamais parlé, comme les Gories ou Oblivians. Ph. Manœuvre m’avait répondu « on n’a jamais dit qu’on parlerait de TOUS les groupes garage » ou un truc comme ça.

En 1997, c’était au Fahrenheit, le 2 mai. Communiquant avec Eric, via Goner Records, on avait prévu de se voir. Je repère un des Oblivians en train de répéter dans une salle, je lui demande si c’est lui Eric – tous s’appelaient Oblivian, partageant les instruments, Internet n’était pas très répandu à l’époque. Il me répond « non moi c’est Greg, Eric c’est le petit brun ». Après le show, je discute donc avec Eric backstage, lui disant notamment que j’adorai son groupe, sauf quelques morceaux hardcore, un peu comme pour les Ramones. Il me répond « oui, on a quelques morceaux un peu stupides ». Je m’apercevrai ensuite que ces « morceaux stupides » étaient tous de lui… J’ai eu par la suite l’occasion de discuter /avec / interviewer Jack. Trois mecs très sympas, les Oblivians.

Lors de ce show de 1997, j’avais pu acheter leur troisième album, version limitée à 30 exemplaires, dite « collector scum edition », qui annonçait la sortie de l’album « Oblivians… Play 9 Songs With Mr. Quintron » en juin 1997. La tournée européenne fleuve de 1997 passait également par Lille, Angers, Poitiers et Bordeaux.

La dernière fois que je les ai vus, tournée de reformation, c’était le 7 juillet 2009, show partagé avec les Gories, à la Maroquinerie. Très bons concerts des deux groupes, qui avaient joué à Bègles la veille.

 

Vox et moi (à gauche) avec Jack puis Danny Kroha, le 7/7/2009

Ils sont ensuite passés au festival « Les Nuits Secrètes », près de Maubeuge, le 31 juillet 2016 et au Petit Bain le 28 mai 2018.

Static Party

Ahh, I have got a static party that's goin' on in my head

I got about a thousand women, and they're goin' in my bed

It makes me feel all right
C'mon, hold me tight
Here we go!

Ahh, I have got a static party that's goin' on in my head
I got about a thousand women, and they're goin' in my head

It makes me feel all right
C'mon, hold me tight
Here we go!

Here we go!

Un rêve érotique.

Même chose que pour « Never Change », la seule reprise du morceau se trouve sur la compile hommage de 2006, par les Milky Ways, cette fois.

And Then I Fucked Her

Une de leur « stupid » songs. Pas ma préférée.

Didn't wear no panties

Didn't wear no bra
Dressed only in a t-shirt
I saw her and then

I fucked her (x 2) / Then I fucked her ( x 2)

And I fucked her again (x 4)

It was okay the first time
Better than your mom
If I was in a band
I'd say it was better than that

And I fucked her (x 2)
And I fucked you
And you fucked me

And I fucked you again
And you fucked me again
Said you fucked mе and I came
Baby, I never camе

Elle ne portait aucun sous vêtement, ça l’a excité, ils ont fait l’amour plein de fois, mais il n’a jamais joui.

Je n’ai pas trouvé de reprises de ce morceau. Pas trop étonnant.

En revanche, on ne compte plus les reprises de « Bad Man ». À mon avis, la plus belle reprise des Oblivians, c’est « Don’t Haunt Me » par les Fatals, une démo jamais sortie, malheureusement.

Un groupe du Wisconsin s’est appelé les Strong Come Ons, aussi.

Les trois membres des Oblivians ont eu – avant reformation / ont des carrières soli plus ou moins réussies, très nombreux projets pour Jack (Yarber), mon préféré étant les Knaughty Knights, un duo avec son pote Rich Crook, et sa collaboration à l’album « I Just Want To Be Held » de Nathaniel Mayer (2004), surtout Reigning Sound pour Greg (Cartwright) et surtout Bad Times, avec Jay Reatard, pour Eric (Friedl), qui s’occupe aussi de la boutique / label / festival Goner.

Patrick Bainée

 

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