NERVOUS SHAKES - INTERVIEW : LA BELGIQUE ET LE ROCK !


Suite à notre SOUND OF NOW consacré aux NERVOUS SHAKES de Bruxelles, nous avons eu envie de mieux les connaitre, Ivan leur chanteur a bien voulu répondre à nos questions.

Raconte-nous d'abord les origines du groupe, à ma connaissance Shake Appeal, Hawaii City 5 et Reagan Cain ont quelque chose à voir avec vous.

Nervous Shakes est né sur les cendres encore assez chaudes de Shake Appeal (Belgique - il y avait des danois du même nom, même époque) et de Reagan Cain, un groupe punky dublino-bruxellois dans lequel officiait James Neligan, guitariste de Nervous Shakes jusqu'il y a peu, il vient de quitter le groupe après notre dernier concert, vendredi 7 octobre 2022 à Rockerill, Charleroi Ouest. J'ai connu James longtemps avant ça à Bruxelles, quand il était teenager et déjà bon guitariste. Le bassiste du premier line-up de NS, le Flupke est un vieux camarade, déjà dans Hawaï City Five, de 1989 à 1997 ou 8 puis dans Shake Appeal (1/4 de EP sur un disque produit par Robin Wills et un des Needs, Rémi di Maria, Mahoy Records, Number one de JJ Rassler, toujours à notre répertoire à ce jour). Les tumultes habituels de tout groupe de Rock'n'Roll, quoi.

Comment as-tu découvert la musique rock et quelle a été ton évolution dans tes goûts musicaux ? 

Par la télé, la radio et deux, trois amis bien éclairés; Parcours habituel d'un fils de prolos italiens: Elvis, Gene Vincent, Celentano, Animals, Slade, Rubettes, Beatles, Golden Earring puis l'explosion punk/new wave. La chance de vivre dans une commune avec une très bonne salle de concerts aussi, le Klacik à Uccle (Bruxelles Sud) et une excellente émission TV en live le mardi/retransmission TV le samedi - Folllies sur la chaîne nationale francophone, The Undertones, Echo and the Bunnymen, Fad Gadget, les Kids, The Inmates, les Mad V', les Ruts, Digital Dance, Klang, Acétylène, etc. Après le tournant difficile des 80's, je me suis tourné vers les mêmes trucs que 19/Dig it! de chez vous, les Dogs (vus en trio près de Liège), les Cramps, Fleshtones, Plimsouls, Gun Club, Real Kids, le double Nuggets, Scarecrows (groupe bruxellois), ad infinitum; Amen!

Quand avez-vous commencé à enregistrer des disques et à faire des tournées ?

Premier disque début 1990 - Hawaï City Five, auto-sous-produit, Surfin' St Gilles Records. 
Les tournées (musicales) sont récentes. Avant, c'était surtout des petits concerts difficiles à dénicher dans des conditions très aléatoires... et on y a été. Un peu trop souvent, aujourd'hui est mieux!


Peux-tu nous commenter vos différentes réalisations vinyles et en dégager les points positifs ou négatifs. Tu nous as précisé être pour la première fois entièrement fier d'une de tes productions avec le dernier LP, pourquoi ? 

Sous-production, pour faire simple; Sauf 'Number one' produit par a young Barracuda (God bless 'em!) et le dernier LP Walk like a lover sur Mono-Tone/Dangerhouse Skylab/Rockerill, fruit d'un travail intense et coquasse avec Mike Mariconda des Raunch Hands/Devil Dogs, un gaillard assez génial, il faut le dire et l'ingénieur local Matthijs, impeccable.
Le premier cd puis LP de Nervous Shakes (Separate beds? I don't think so sur Nun 2004/puis 2021 vinyl sur Take The City Records) a des bonnes chansons, de l'énergie -et maintenant une belle pochette- mais aucune production. 300 copies, black/pinko. Modèle : Élodie Antoine (photo basée sur la pochette d'Amanda 'Jones' Lear, disque I am a photograph).

Pourquoi autant de temps a passé entre la sortie de vos disques ? Étiez-vous séparés ? 

Non, le groupe n'a jamais cessé, Captain Kirk speakin': Disons tumultes et dissensions. Il y a eu un 45 tours sorti il y a 13 ans du line-up avec le batteur des Hawaï City Five, Grand Yvan, Jef Wouters (un ami de la Campine), James Neligan et notre bassiste actuel, Bruno (Do you wanna/Cha cha twist sur Panique).
Un petit troupeau est des fois difficile à diriger.


Peux-tu vivre de ta musique ? Raconte-nous la vie d'un groupe rock en Belgique ? Gagnez-vous beaucoup d'argent pour les concerts ? 

Difficilement... Uh, ça, c'est assez long. Non, La solution est bien sûr les concerts. Et l'exportation vers l'Allemagne ou la Hollande. Pour passer à la radio, il y a un jeu à jouer que personnellement, je ne jouerai jamais... malgré tout mon amour pour la radio... too much class for...

Il semblerait que vous ayez eu pas mal de problème à trouver un batteur. Sont-ils si rares en Belgique
😉

Pas plus qu'ailleurs, pas moins qu'au Mozambique. Disons que les batteurs sont une race assez particulière (je vous aime toutes et tous, surtout Fé!)

Pourquoi avez-vous choisi le HighTime studios et votre producteur Mike Mariconda? Peux-tu nous raconter la longue genèse de votre dernier album ? 

High time a été choisi ensemble par le groupe et ce pour 3 raisons: coût beaucoup moins élevé qu'à Bruxelles, plus efficace et cadre pastoral et joli. J'aime les fermes ! Mike Mariconda fut une de mes suggestions, je savais qu'il vivait à Barcelone (il est à Valencia depuis peu) et que ça allait coller (Ps J'adore le double ep avec Let it burn et You can't have me des Raunch Hands). Ce fut effectivement un peu long à mettre en place, mais ça en valait vraiment la peine. Here's one -or two- to you, Mike! Salute!

Qu'avez-vous écouté pendant son enregistrement ? Quels étaient les souhaits importants que vous avez confiés à Mike pour la réalisation du disque ?

Personnellement rien. Mike a écouté un Mitch Ryder & the Detroit Wheels et un Dogs pendant son séjour dans mon appartement. Make it raw...and listenable. Nos modèles furent : LAMF des Heartbreakers, Rent Party des Waldos et l'album des Victims (du New Jersey, des voisins de Mike Mariconda)

Qu'avez-vous fait durant le lockdown ? 

Fêtes privées, danse, lecture, sexe? (je parle pour moi, of course;). Drôle de période.

Vous venez de Bruxelles et jouez depuis longtemps, comment a évolué cette ville face au rock ? Est-ce-que de nombreux groupes sont là, prêt à être découverts ?

Parallélipipèdement; Public de mordus restreint, more fun in the suburbs... 
Oui, Tuesday Violence, un trio BXL/Gand garage/punk encore un peu jeune, Rumble Pit, 4 jeunes punks très enthousiastes ; Hélas, Butcher Boogie, un sexcellent groupe Crampsabillyque n'existe plus ; et Ginette et ses Flying Fishsticks non plus. More to come.... j'espère!

Quelle est à ton avis votre place en Belgique ? 

Assez exacte, en dessous de l'Atomium, un pied à Berlin, l'autre à Lille/France, le cœur là où il doit être, à gauche !

Avez-vous des dates prévues en Europe pour promouvoir l'album ? 

Pas pour l'instant. On vient de jouer 5 concerts, in and around Brussels, très différents, mais réussis. Peut-être à Bonn bientôt et à Anvers ou Paris, Les Barrocks.

Quel est à ton avis le morceau sur lequel tu as participé qui a été le plus réussi ? L'utiliserais-tu pour faire connaitre ta musique à quelqu'un ou y a-t-il un morceau "idéal "pour vous faire connaitre ? 

J'aime tout le dernier LP Walk like a lover, j'ai pas de chouchous!
Il me semble que les trois plus réussis sont Walk Like A Lover (sax courtesy of Spencer de MFC Chicken), The Curse Of Lovers - pas très représentatif du reste, ceci dit- et Come Back Lorraine
Je dirai Walk like a lover, mon hommage personnel à Dion di Mucci/Loulou Reed et le VU et Aldo Maccione, walk! Mais bon, je suis italiano et je le reste.


Te tiens-tu au courant de l'actualité rock-punk actuelle ? Quelles sont tes sources d'informations ?
 

Punk: live only, j'ai arrêté d'écouter du punk rock en '81, plus ou moins. Rock'n'roll oui : fanzines, internet, ouï-dire (tjs vérifier!), concerts petites salles, OX magazine (Solingen/Deutschland), Rock and Folk (un ami me le donne).

Comment as-tu découvert notre blog ? 

Par Facebook, appelons un chat un chat, même dans un sac.

Tu as participé au fanzine
Dig It! Peux-tu nous raconter cette aventure, as-tu des anecdotes la concernant ? 

C'est vrai, j'ai simplement contacté Gildas (RiP) et Lo' Spider. J'ai UN numéro de Nineteen, nos frères de sang. Diffcile à trouver en kiosque en Belgique à l'époque. Après, boule de neige ! Me semble que j'ai dû leur envoyer un ou deux papiers/reviews de disques sur la scène r'n'r belge, Gildas ayant apprécié mon fanzine très local, le Snotrebel (8 numéros, épuisés).

Penses-tu toujours faire de la musique, quelle est l'importance de celle-ci pour toi ? Collectionnes-tu les disques ? 

Oui, tant que je ne suis pas sourd. J'ai d'ailleurs donné deux concerts solo, il n'y a pas trop longtemps sous mon nom de naissance, formule acoustique et newyorko/italianisante (adaptations Blondie/Velvet/Elvis/Elli et Jacno/Dalida/Patti Pravo).
Je collectionne les disques.... par défaut. Je les écoute, hein... mais c'est quand même un peu maladif ! Je suis de la bande à Cub Koda/Goldmine Magazine! Where's that Lil' Vic 45?

Quel est le groupe actuel qui pourrait te rendre jaloux ? Quel est le titre que tu aurais rêvé de composer ? 

Escape-Ism ou les Pink Monkey Birds de Kid Congo, je les adore! éventuellement Jeff Drake s'il sort de sa retraite, son frère Scott, un rocker fantastique et bien sûr tout groupe bostonien, des dieux ! Hail, hail Fran Rowe, les Eaters, Barrence et ses Savages, les Dogmatics, JJ et ses Cuban Heels! Néanmoins (ou plus), je suis très rarement jaloux.
Grand merci! Nervous Shakes est déjà venu dans le sud français, à Marseille (Machine à Coudre) et Montpellier (Subsonic), la date à Toulouse un jeudi fut annulée en dernière minute. It's about time ragazzi.

Merci Ivan

Interview d'Ivan pour Nervous Shakes faite à Bruxelles, le 25 octobre 2022.


Projets non utilisés de pochette intérieure du LP


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