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THE DICTATORS - 3 - HANDSOME DICK MANITOBA INTERVIEW - JE SUIS DEVENU CE QU'ILS APPELAIENT "L'ARME SECRÈTE"


Tout comme pour l'interview d'Andy Shernoff, voici un complèment à l'histoire des Dictators évoquée dans la première partie. Handsome Dick Manitoba a en effet participé à beaucoup de projets depuis l'album Bloodbrothers du groupe.

En 1990, le nouveau groupe de Manitoba, les MANITOBA’S WILD KINGDOM sortent l’album « … And You“ avec J.P. PATTERSON à la batterie. Ils suivent la mode du speed métal et ne porte pas le nom des DICTATORS car le style ne convient pas et SCOTT et ROSS n’y participent pas. Il a été enregistré en novembre 1988, puis mixé en juin 89. Un des morceaux The Party Starts Now est utilisé dans le film de Ivan Reitman avec Arnold Schwarzenegger Un Flic À La Maternelle (Kindergarten Cop)

Puis en 1999, l'excellent groupe The Nomads sortent The King Of Night Train pour lequel participent Joey Ramone & Handsome Dick Manitoba

Il débute son émission radio en 2004, cinq fois par semaine « THE HANDSOME DICK RADIO PROGRAM » RADIO SHOW est à écouter sur SIRIUSXM au CANADA. Pour sa plus grande joie il se retrouve à chanter pour le MC5 à partir de 2005 durant la tournée Européenne ainsi qu'aux États-Unis. Il accompagne Kramer, Thompson et Davis jusqu'à la mort de Michael Davis en février 2012, qui amène la fin du groupe. Entre temps en 2007 il participe au livre THE OFFICIAL PUNK ROCK BOOK OF LISTS (avec AMY WALLACE) qui obtient un énorme succès.

Son bar « MANITOBA’S » dans l’EAST VILLAGE de MANHATTAN à New York ouvre en 2010, de nombreuses photos de rock en ornent les murs. Manitoba est toujours partant pour en raconter des anecdotes à ses visiteurs. JAYNE COUNTY y a été DJ tous les lundis à une époque. Durant l'année 2014 apparaissent les DICTATORS NYC qui sont THE DICTATORS sans SCOTT et ANDY. C’est un nom juridique. SCOTT n'y particpe pas car il est trop occupé avec son groupe du moment les DEL-LORDS. À la guitare il y a DANIEL REY qui avait joué avec les WILD KINGDOM et DEAN RISPLER à la basse par conseil de REY. Pendant les concerts ils jouent également des reprises des Fleshtones, MC5 et GROOVIES

L'année 2019 amène son premier album solo Born In The Bronx, il est consacré à sa vie et enregistré à Nashville chez son ami JON TIVEN. Les thèmes en sont le Bronx, grandir, la romance, trois titres sonsacrés aux filles, le surf, le film « PLAN 9 FROM OUTER SPACE » d'Ed Wood, le catch et la drogue. Il commence également le podcast « YOU DON’T KNOW DICK » qu'il enregistre dans son salon. Décidément très présent sur internet il débute cette année un show YOU TUBE sur la cuisine « CHEF OF THE FUTURE » MANITOBA.



Ce fut un grand plaisir de parler pendant près de deux heures avec lui. L'entretien fut parfois interrompu par son chat, sa chaise qu'il cassa sous nos yeux (!), une chanson inédite des Dictators qu'il nous chanta accapela. Un grand moment pour nous. Nous la retranscrivons en trois parties, voici la première. 


Je t'ai vu sur scène il y a quelques années en France avec les membres du MC5.

Et oui, un jour Wayne Kramer m'a appelé et a dit : "Ça te dirait de voyager en Europe dans un bel autobus, de chanter Kick Out The Jam et d'être payé ?"

C'était juste après que la bombe ait explosé dans le club de Paris. Et nous avions joué. Les gens me demandaient "Tu n'as pas peur ?". J'ai répondu : " ils ne vont probablement pas faire des attentats à Paris deux jours à la suite". Tu sais, il faut y aller parfois. Et être sur ta route avec tes amis à jouer du rock and roll, c'est mieux que le cancer!

Peux-tu nous expliquer d'où vient ton premier surnom Richie « China Cat » Blum et quelle était ta fonction dans Teenage Wasteland Gazette ?

C'est très simple. Les gens ne veulent pas le croire à cause de la musique punk. Ils pensent que si tu es un "punk rock", tu en deviens la caricature. Ils aiment te mettre dans une boîte. 

Quand j'avais 15 ans, j'avais un double album de musique bluegrass d’un guitariste aveugle Doc Watson. J'adore écouter du bluegrass et de la country.

J'ai grandi dans le Bronx dans un lotissement en ville. Donc je ne suis pas censé aimer ces trucs, j'aimai aussi le GRATEFUL DEAD à l'époque. Il y avait un endroit à deux pâtés de maisons de là où je vis, qui est probablement le meilleur "palace de rock and roll" de l'histoire américaine. Ça s'appelle le Fillmore East. J'y ai vu les Who pour 5 $. J'y ai également vu Ray Davis avec Spirit et le Bonzo Dog Man. C'était un super spectacle. J'y ai aussi vu The Grateful Dead ,que j'aime depuis leur début. Ils ont une chanson qui s'appelle China Cat Sunflower

Fillmore East
La salle est maintenant fermée. C'était avant les Dictators, quand Andy a lancé un magazine nommé d'après une chanson des Who Teenage Wasteland Gazette. C'était un fanzine de collège, j'étais comme un reporter et écrivais des articles sur "le pourquoi des choses". Je ne sais pas si tu es assez vieux pour te souvenir des quaaludes. J'ai écrit "Pourquoi les quaaludes sont bons pour votre santé». On a écrit tellement de stupidités. 

Les DICTATORS, c'était la version rock and roll de la version littéraire. On a commencé la musique, beaucoup plus cool qu'un magazine.

Je n'ai pas trouvé de traces de ce magazine sur Internet.

C'est vraiment dur d’en trouver, oui. On avait de grands auteurs, dont le regretté NICK TOSCH, qui écrivait pour nous. Je veux dire, c'est un écrivain super célèbre, incroyablement talentueux. Décédé il y a environ quatre ans.

LESTER BANGS aussi ?

Lester a probablement écrit une ou deux choses. Ouais. Nous avons eu de bons moments en traînant avec Lester. C'était un type formidable.

Peux-tu nous expliquer ton nom actuel  HANDSOME DICK MANITOBA? Est-ce quelque-chose de sexuel ?

Dans certaines endroits, si tu vas sur Handsome Dick, tu vois des gars biens membrés. Ok, il n'y a rien que je puisse faire à ce sujet. Maintenant, 40 ans plus tard, je peux ajouter que Dick est le diminutif américain de Richard. Les gens peuvent aussi bien te dire : "Bonjour, Richard" ou "Bonjour, Dick".

Et j'ai toujours été un fan de lutte professionnelle. Dans le jargon du catch, on appelle les méchants des « Heels » (talons) et les gentils des "Baby-faces" ou, pour faire court, des "Faces" (visages). Donc vous êtes soit un « Face », soit un « Heel ». Je n'aime pas les face, ils sont ennuyeux.

Un Face te dit : «  Je veux remercier Dieu de m'avoir permis de gagner le match. Je veux remercier ma famille, que j'aime ainsi que mes amis".

Les Heels par contre te disent «  Je suis ici pour une seule raison. Je veux faire couler le sang. Je veux déchirer son visage, et je veux gagner. Tout ce qui m'importe, c'est de gagner ». 

J'ai regardé ces mauvais garçons. Ça a commencé tôt dans la vie, ainsi quand j'allais au cinéma, je préférais aussi toujours les méchants. Vous pouvez chercher sur internet à quoi ressemblent les catcheurs Valiant Brothers. "Handsome" Jimmy Valiant, "Luscious" Johnny Valiant et "Gentleman" Jerry Valiant.. Ils avaient de longs cheveux blonds, et se démenaient autour du ring, ils étaient tellement drôles, divertissants et si cool.

Alors j'ai dit, oh, mec … je vais essayer ce nom Handsome Dick Manitoba. Manitoba a une belle et forte résonance. C’était tout.

Et le nom des DICTATORS, d’où vient-il ?

On n'a pas seulement eu le nom THE DICTATORS sur la liste quand on a choisi. On en a eu un qui s'appelait « Vomit On » et « None Cancer ». On avait tous ces noms, des noms bizarres pour les fans et tout le monde s’est mis d’accord en même temps pour The Dictators : "c’est le bon !"

Il y a une région du Canada qui s'appelle le Manitoba.

Ce n'est pas une des jolies régions du Canada. Il y avait un club avec des filles magnifiques là-bas. Je me demande pourquoi elles vivaient là...

Dans le fanzine tu as écrit The Johnny Cool Story, qu'est-ce que c'était ?

C'était un type qui vivait juste à côté de chez moi. Il y avait un terrain de jeu mal fréquenté, de la drogue, des durs à cuire. Je ne m'intégrais à eux que parce que nous étions du quartier. Je ne m'intégrais pas à eux parce que j'étais déjà très impliqué dans la drogue. Je me suis mis à la drogue. Mais vous savez quoi ? Les gentils étaient comme Scott Kempner et les types du lycée scientifique du Bronx, des gamins très intelligents. Je n'ai pas été accepté là bas, alors je traînais avec les intelligents mais aussi avec les méchants. Les intelligents n'étaient pas à l'aise. J'étais à l'aise avec tout le monde, c'est pour ça que je suis bon avec un public. Je suis à l'aise. J'ai des avocats dans mon public. J'ai des juges dans mon public. J'ai des héroïnomanes dans mon public. Je m'en fiche, alors je vous divertis. 

JOHNNY COOL était ce type, je ne connaissais pas son nom de famille, mais on l'appelait "Johnny The Cool" parce qu'il se promenait comme ça, vraiment cool. Comme si tout glissait sur lui, rien ne l'atteignait avec sa veste en cuir noir. Une fois, les flics sont venus à l'aire de jeux en voiture, ils ont contrôlé les papiers de tous les enfants, lui il a juste sorti un peigne de sa poche. C'était trop cool.

Rock N Roll Of Fame
J’ai une toute nouvelle chanson que j'ai écrite avec un groupe d'Allemagne. J'ai mon ami Michael de Californie qui a fait environ 1200 podcasts, ca s'appelle le « Rock And Roll Peak Show". Je lui ai fourni des paroles, et il les a données à ce gamin en Allemagne. Le lendemain, j'avais une assez bonne chanson. Donc j'ai un groupe que je n'ai jamais rencontré qui m'aide à écrire des chansons. Je ne vais pas vous l'envoyer parce qu'elle n'est pas encore officiellement sortie. Mais ça s'appelle Del Luise Nation.

Le nom c'est le nom Del Luise, ça parle d'une bande de frères italiens dans mon école primaire. Ils terrorisaient tout le monde, il y avait un petit gars qui faisait le dur parce qu'il avait tous ces grands frères. Si on l'embêtait, il enlevait sa ceinture et commençait à te frapper avec, c'était Johnny Boy Del Luise.

Donc comme je l'ai dit, je veux être un méchant. Vous avez vu le film "A Bronx tale" (Il Était Une Fois Le Bronx) ? Robert Nero l'a réalisé. Le plus grand moment du film, émotionnellement, était que le gars en bas, Sonny, dirigeait le quartier. Il était dans la mafia, et il dirigeait le quartier. Le père du héros du film était un chauffeur de bus qui travaillait pour 115 dollars par semaine. Son enfant est donc plus attiré par le côté méchant. Quand j'ai écrit Del Louise Station, je savais qu’ils étaient les méchants, et je n'étais pas comme eux. Mais j'aimais le pouvoir qu'ils avaient, qu'ils inspiraient la peur quand ils marchaient dans la rue, qu'ils s'en foutaient qu’on les aimaient ou admiraient.

Donc je voulais être comme un Del Luise. On travaille sur une chanson qui s'appelle Back on Broadway. Parce qu'il y a quatre ans, ma vie a explosé. Une terrible rupture familiale avec la mère de mon fils. Quatre ans qu'on ne s'est pas parlé. C'est une mauvaise rupture. Et j'ai perdu mon super, incroyable travail, la chose la plus stupide que j'ai faite dans ma vie. Mais après 40 ans d'amitié avec le petit Steve Van Zandt, lui et moi avons eu une mésentente au même moment. Quelques mois plus tard, il a fermé mon bar dont il possédait la plupart des parts. Il a pris pratiquement chaque centime. Je n'avais aucun moyen de gagner de l'argent. Et mon fils a choisi de vivre avec moi. Sa mère est en Californie. Je devais donc trouver un moyen de subvenir aux besoins de mon fils. Et je l'ai fait. Je suis un survivant. Mais ce qui s'est passé, c'est que je me suis dépoussiéré. J'ai traversé l'inconfort et la douleur émotionnelle de ce que j'ai vécu. Et je me suis relevée, dépoussiéré et renforcé. J’ai dit que je me suis relevé et que je suis retourné dans la course. C'est renaître des cendres comme un Phoenix.

Au début, les Dictators ont toujours changé de batteur. Pourquoi ne t'y es tu pas essayé à la place de roadie ?

(Rires) On avait déjà des tonnes de batteurs! Nous avons eu le batteur Richie Teeter pendant trois ans pour les albums. Vous n'avez pas vu Spinal Tap ? Les batteurs n'ont pas cessé d'apparaitre au tout début. Et puis il y a eu Stu Boy qu'on aimait bien mais c'était impossible de rester avec lui. Son père était très riche. Il a essayé d'acheter son retour. Paix à son âme, Stu est décédé.

On a ensuite demandé à Richie qui est aussi décédé. On l'a eu pendant la plupart du temps. Et ce que beaucoup de gens ne savent pas, c'est que pour un show on avait un batteur noir … Mel Anderson a joué avec nous au Bottom Line Club. Al Anderson, son frère, à ne pas confondre avec Al Anderson du NRBQ, jouait avec Bob Marley of the Wailers.

Et puis pour Manitoba’s Kingdom, nous avions Dennis, nous avions Frank Funaro aussi pendant un moment. Et puis quand les DICTATORS ou plutôt les DICTATORS NYC se sont fait (nous n'étions pas officiellement séparés), nous avons eu JP, qui était dans Manfield Kingdom, et il a joué avec nous probablement plus longtemps que tous les autres batteurs.

Comment as-tu intégré le groupe ?

Nous avons signé un contrat en 73, ils faisaient des concerts sans moi comme chanteur. Les premiers concerts payés, on les a faits avec Andy comme chanteur. Et c'est déjà une vieille histoire, mais ce qui s'est passé, c'est qu'Andy n'avait pas beaucoup de charisme et les gens partaient.

Ce qui fait ?

Eh bien, j’ai fait ce que je fais bien. Donnez-moi le micro. Je vais divertir. Donc ce qui s'est passé, c'est qu'une nuit, dans cet endroit appelé Popeye Spinach Factory à Brooklyn où Chris Stein de Blondie était là, Eric Emerson, qui était dans un groupe appelé les Magic Tramps (faisant partie de l'équipe musicale d'Andy Warhol) était là. Chaque année qui passe, je le jure, de plus en plus de gens disent avoir été là.

J'étais bourré. J'étais le roadie. Je suis monté sur scène après la fin du concert et j'ai fait une folie. Un truc de fou, c'est ce que j'appelle des "Hawks". Et tout le monde est devenu fou. Et c'était le début. Ils ne voulaient pas me donner le micro, Andy est un maniaque du contrôle. Il pense que parce que ce sont ses chansons, il peut faire ce qu'il veut avec les gens et le groupe. 

Donc ce n'était pas l'égalité au début. C'était bien, on s'entendait tous très bien. On était comme des amis d'enfance. Ce qui s'est passé, c'est qu'après ça, de temps en temps, j'ai commencé à chanter une chanson, deux chansons et trois chansons. On s'amusait sur scène et je suis devenu ce qu'ils appelaient "l'arme secrète" parce qu'Andy ne voulait pas faire de moi le chanteur principal, Position qu'il ne voulait pas abandonner. Et puis Sandy, Dieu ait son âme, et Murry Krugman ont su qu'il était temps de faire de moi le chanteur principal. Et finalement, l'évolution s'est faite vers un rôle de chanteur à plein temps. 

Le leader du groupe, le type qu’on regarde dans un grand groupe de rock. Tu as les chansons qu'Andy a écrites, il faut aller au studio et les faire sonner correctement sur un disque. Mais l'autre moitié d'un grand groupe de rock, c'est qu'il faut enthousiasmer les gens pendant les concerts. C'était mon travail. 

Je n'ai jamais eu le respect d'Andy pour ce que je faisais et je pense au fond de moi que ça le dérangeait. Il n'aimait pas ma façon de travailler et se plaignait à mon sujet.

Au lieu de te concentrer sur toi-même, laisse-moi faire ce que je fais. On forme une super équipe. On faisait une super équipe.

As-tu fait du catch, ou es-tu seulement un fan de ce sport ?

Non, je n'ai jamais été dans les cours professionnels, mais j'adore ça. Je vais vous dire quelque chose. Rebondir sur ces cordes c'est aussi excitant que le rock and roll.

En Amérique, il y a le pay per view de WrestleMania. Ils font un si bon travail, c'est mieux que n'importe quel spectacle de rock and roll. Ils ont des millions d'explosions et de lumières, et c'est parfaitement chronométré. Le type sort comme un personnage de dessin animé, très lentement. Je vais vous dire pourquoi j'aime le catch (il nous montre ses tatouages dont un d’un lutteur)… un lutteur, un lutteur méchant, qui s'aiguise les dents, d'accord ? Pour qu'il puisse vous mordre. Le truc, c'est que si tu lis une BD quand tu es petit, tu vas dans cette BD. Tu ne lis pas, tu es dedans. Tu es impliqué dedans. C'est un monde insulaire. Le catch est un monde insulaire. Vous entrez dans le catch et vous l'acceptez, bien sûr c'est faux mais je vais vous dire, les films sont aussi faux.

Pourquoi tu dis ça ?

Pourquoi ? Je te donne un exemple : j'ai vu un film. C'est mon fils qui me l'a fait découvrir, je ne voulais pas le regarder. Et j'ai commencé à pleurer à la fin du film. Il s'appelait "The Boy In The Striped Pyjama" (Le garçon au pyjama rayé). C'était l'histoire d'un petit garçon. Le père était le chef des camps de concentration. Et puis, à environ 30 mètres, il y avait la clôture de ce camp de concentration. Et ces deux petits garçons se rencontraient à la clôture. J'ai vu ce film. Ouais, c'était si triste. Et si je pleure une vraie larme, je dois réaliser quelque chose... Il y a 50 personnes autour de ces enfants qui filment, montent, font tout ça pour que tu ressentes quelque chose. C'est de la bonne réalisation. La lutte est bien réalisée, tout est fait pour vous faire ressentir quelque chose. 


Peux-tu m'en dire plus sur la couverture originale du premier disque ? Je ne parle pas de celle avec ta photo. Je veux dire l'autre avec le film "Beach Party"

Je vais vous dire la vérité, mais je n'ai aucun souvenir de ça. Tout ce que je sais, c'est qu'on a fait faire cette tenue incroyablement chère pour moi, que les gens qui ont fait cette tenue ont aussi fait des tenues pour "Saturday Night Live" et pour des cirques. C'était incroyablement cher à l'époque. Et ils ont fait cette tenue pour que je la porte à la salle de gym, comme un lutteur. C'est la seule couverture de premier album dont je me souvienne.

J'ai une question sur Stu Boy King. Il a été viré du groupe après le concert avec Rush, pourquoi ?

Eh bien, la seule chose dont je me souvienne, c'est que quand on faisait une erreur en jouant une chanson dans le studio de répétition et on disait, "Attendez, arrêtez la chanson". Stu disait des choses comme : "C'est pas ma faute, mon pote, pas ma faute ».

Mais c'était plus que ça. Andy, moi et Scott Ross nous entendions très bien et cela devenait détestable. Stu était toujours une vraie torture. Je ne veux pas parler des morts comme ça, mais c'est la vérité. On était vraiment méchants, nous sommes rentrés à New York après une tournée et nous sommes arrêtés à la station d'autobus et lui avons dit, sorts.

Pourquoi vous êtes-vous séparés en 1975 ?

Je ne me rappelle pas que l'on se soit séparé, c’est presque 40 ans auparavant. Il se peut que nous l'ayons fait, ça aurait pu être après que le disque soit sorti parce que nous pensions que le disque était le plus cool de tous les temps, et que nous étions les gars les plus cool de tous les temps. Et c'est tellement cool que tout le monde va l'adorer. Et personne ne l'a acheté, personne ne l'a aimé. Alors peut-être qu'on a juste abandonné pendant deux mois. C'est ce que je pense. Puis on s'est retrouvés et on a fait un deuxième album, qui n'était pas très bon, à part trois chansons. Et puis le troisième disque, sur lequel j'ai le plus chanté, je pense que c'était le meilleur disque. Oui, c'est un très bon disque, j'y ai chanté la plupart des chansons dessus. 

Tout le monde va me détester pour ça, les fans ont qualifié le premier disque de génial, parce qu'à l'époque, personne ne se comportait comme ça. Personne n'écrivait comme ça. Personne ne chantait comme ça. On avait donc inventé notre propre style, et les gens qui l'aimaient l'aimaient. Ce dont il s'agissait, ce qu'on osait dire, je n'arrive pas à le dépasser. J'aime l'esprit. J'aime l'idée. En d'autres termes, j'aime ce que nous avons essayé de faire. Je n'arrive pas à dépasser l'aspect sonique de la chose. C'est terrible. Oui, je n'arrive pas à dépasser ça. 

Sur le deuxième album, nous avons essayé de ne pas être ce que nous étions sur le premier album. Au lieu de continuer à avancer comme l'ont fait les Ramones : « On va être les Ramones, les Ramones, les Ramones, quoi qu'il arrive ».  Le problème qu'on a eu c'est qu'on a essayé d'être grandiose sur scène, un groupe de stades, comme je l'ai dit, ça n'a pas marché. Il y avait quelques bons morceaux sur le disque mais ça n'a pas marché. Et nous sommes revenus beaucoup plus à nos racines punk sur le troisième disque.


C'est ce que vous vouliez ou était-ce le manager qui voulait que vous soyez plus grands et sonniez plus grand ?

Comme je l'ai dit auparavant, malgré le fait qu'Andy agissait à sa façon, nous avions aussi le choix de nous défendre. Si vous vous couchez, il obtient ce qu'il veut. Je pense que nous étions tellement impressionnés d'être managés par Sandy et Murray et tellement blessés par l'échec commercial du premier album, maintenant, 40 ans plus tard qualifié de classique. Mais quand il est sorti, c'était un échec économique abject. Alors on a fait avec, on s'est dit qu'il fallait qu'on essaie autre chose tout de suite. C'était la faute de tout le monde.

Mais remplacer Andy à la basse par un autre musicien …

C'était bon pour le groupe parce qu'Andy est un bon bassiste, un assez bon chanteur. Mais son style n'a rien de spécial, ce n'est pas comme Neil Young ou Roger McGuin. Son remplacant à la basse, Mark the Animal a continué avec Twisted SisterC'était un excellent bassiste, il a rendu le groupe beaucoup plus puissant en live. Qui se soucie du chanteur ? C'est quoi son nom ? Il jouait maintenant les claviers. 

(À suivre)

Interview réalisée le 17 avril 2022 (Merci d'avance pour vos commentaires !)

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