PATRICK EUDELINE – Perdu Pour La France – Bio 2024
Depuis
quelques années je lis essentiellement des bouquins en anglais, biographies,
tous les bouquins sur Memphis, Muscle Shoals, quelques-uns sur Nashville. Les
livres sur Mono-Tone également.
Après avoir
lu quelques commentaires élogieux sur Facebook, je me suis laissé tenter par l’autobiographie
de Patrick Eudeline, Perdu Pour La France. Je n’ai pas regretté, déjà
parce que j’en ai reçu deux exemplaires, par erreur et parce qu’Amazon m’a
remboursé les frais de port du fait du délai mis par la Poste pour me livrer. J’ai
beaucoup apprécié la lecture aussi.
Le livre est
réparti en une trentaine de petits chapitres de 3 à 13 pages, chronologiques au
début puis découpés par thèmes, ou plutôt tranches de vie (1960-2000). Le tout est très
bien écrit, très détaillé. Drôle, humble et sincère aussi, Patrick Eudeline (PE)
se moquant de lui-même ou se dévalorisant davantage qu’il se met en valeur. Un
chapitre est intitulé Édenté, un autre SDF.
Un peu l’inverse
de ses chroniques dans Rock’n’Folk où on pouvait avoir l’impression que PE
avait vécu une partie de ses aventures par procuration, comme quand il
racontait qu’il avait eu l’occasion d’injecter sa dose à Nico en lui faisant
une piqûre dans les fesses. Il reparle de cet épisode dans Perdu Pour La France,
en tant que spectateur de cette scène.
Les premiers
chapitres concernent l’enfance puis scolarité du jeune Patrick. Il explique qu’il
se sent décalé par rapport à ses camarades du collège Stanislas (situé près du
Jardin du Luxembourg), dont les parents de ses camarades de classe étaient
beaucoup plus riches que les siens. Son père (?) en prend d’ailleurs pour son grade
– Mon Père, Ce Héros, c’est lui qui a, à lui seul, libéré la ville de Le
Havre de l’occupation allemande… La 4ème de couv mentionne J’ai
Deux Bons Souvenirs Avec Mon Père. C’est Mieux Que Rien. PE remercie
toutefois son père, de manière posthume, de lui avoir laissé un deux pièces en
héritage.
Dans les
premiers chapitres PE retrace la formation de ses goûts, musicaux bien sûr,
dont beaucoup de trucs français – souvent des adaptations de tubes américains,
mais ça il ne le découvrira que plus tard - mais aussi de sa passion pour la
littérature, les fringues et autres objets.
Bien que
trop jeune en théorie – je faisais plus vieux que mon âge – PE fréquente
le Golf Drouot, tous les dimanches dans un premier temps. Le DJ va largement
contribuer à développer son éducation musicale. Puis les samedis et les
vendredis, jours des tremplins avec à chaque fois quatre groupes pour concourir.
PE fait miroiter à ses parents qu’il ne s’intéresse pas qu’à la musique, qu’il
envisage de devenir avocat.
PE rencontre
des jeunes lookés comme lui. Il fera partie de la bande, aura l’occasion de
rencontrer plein de personnages intéressants, Pacadis, puis William Burroughs.
Dans son
livre, PE réserve une bonne partie de ses récits aux rencontres avec des
femmes, avec qui il est sorti ou non, toujours de manière touchante et
élégante. Je ne vais pas raconter tout le livre, juste ce passage où Pete Doherty
essaye de séduire sa copine. Pas dupe, PE se met à jouer You Better Move On
d’Arthur Alexander : You ask me to give up the hand of the girl I love…
En félicitant PE via Facebook après avoir lu son bouquin, je lui fais remarquer
que la chanson d’Arthur Alexander dit aussi La Seule Fille Que J’aie Jamais
Aimé, alors que j’ai l’impression qu’il y en a eu pas mal d’autres. PE me
répond très gentiment Des vrais amours…y en a jamais beaucoup. La seule que
j’ai épousé, le livre lui est dédié. Et je la raconte pas dedans. Je sais qu’elle
aurait été gênée...
Je souhaite
à Patrick d’avoir trouvé la soulmate de sa vie, son Ivy (Lux) ou Linda (Dan
Penn).
Il y a bien
sûr beaucoup d’autres tranches de vie dans ce livre, l’épisode Asphalt Jungle,
les rencontres avec Marc Zermati, Sid & Nancy, … Je pense que PE a par
ailleurs assez de matière pour envisager un tome 2 de ses mémoires.
En précisant
que je ne connais absolument pas PE personnellement, je recommande vivement la lecture
de ce livre, on se régale à chaque page, tant au niveau du style que du récit..
Patrick
Bainée
Commentaires