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BOSTON CITY LIMITS #1 : WILLIE LOCO ALEXANDER

 


 

On n’a pas idée si on n’a pas traîné ses bottes à Boston de l’importance de Willie Alexander dans l’histoire de la scène musicale de Beantown. Et pourtant il est une des figures majeures et originales à y avoir émergé dès le début des années 70 au point d’être considéré aujourd’hui par ses pairs comme le Parrain du rock bostonien. C’est un artiste complet, poète, peintre, féru de surréalisme et de littérature beat, et aussi un performeur charismatique déchaîné sur ses claviers. Patrick Mathé de New Rose avait résumé l’affaire en me disant ʺCe mec est un génieʺ. Si Boston avait bénéficié d’une structure de studios d’enregistrements et de maisons de disques comme New York, Londres ou LA, nul doute que Willie serait aussi connu que Patti Smith. Et sans presse rock suffisamment puissante pour avoir un impact national comme Rolling Stone, Creem ou Trouser Press. peu d’espoir d’avoir un peu de visibilité.

En guise de préambule il faut expliquer pourquoi Boston est pour moi la Mecque du rock. A la différence de San Francisco, Los Angeles, Memphis ou Detroit qui, dès les années 50 célébrèrent avec joie la surf music ou la soul, rien de particulier n’affecta Boston, trop loin de la mer pour le surf et trop proche de la mentalité vieille Angleterre pour accrocher au rythm’n blues. Par contre, c’est là, à Boston, que la British Invasion pénétra avec fracas aux USA et y laissa une empreinte déterminante. Evidemment dans l’Indiana ou le Dakota les gens n’avaient pas la même stimulation intellectuelle. 

Dès la fin des sixties, la ville monta en puissance par la qualité des groupes qui en émergèrent pour atteindre un pic dans les années 80-90. Le hit des Standells, Dirtywater, qui célèbre pour toujours Boston est en fait l’hommage rendu depuis la côte Ouest par un groupe de LA  à une ville de la côte Est.

Le premier impact de la British Invasion fut l’apparition de groupes inspirés par les Beatles, les Rolling Stones et le Dave Clark Five. On ne se rend pas compte en Europe du succès mirobolant que ce dernier groupe eut aux US bien avant les Kinks et les Yardbirds mais c’est une autre histoire. Donc apparaissent the Remains et the Lost. Les premiers, drivés par Barry Tashian, avaient bien assimilé les Beatles. En 1966, ils font la première partie de la tournée de leurs idoles, leur volent parfois la vedette et décrochent un contrat avec une major. Ils auraient du devenir énormes le seul hic fut l’absence de hit. Ils restèrent inconnus au bataillon pour l’ensemble des US même si les compositions du groupe furent souvent excellentes (Don’t look back et Why do I cry par exemple). Le groupe arrêta les frais et Barry Tashian prit un virage country. C’est grâce à la compil Nuggets éditée par Lenny Kaye en 1972 que le groupe sortit de son anonymat. 


The Lost fut la réponse New England aux Stones. Une joyeuse bande de bambocheurs avec Willie Alexander aux claviers, Walter Powers à la basse, Lee Mason aux drums, Kyle Garahan à la guitare solo et le chanteur guitariste Ted Myers. Ce qu’il leur manquait en finesse et technique était compensé par une énergie indomptable souvent boostée par l’alcool qui leur fit écumer les clubs de Boston de l’époque comme déjà le Rathskeller. Sur scène le mélange rock hargneux et ballades inspirées les place au-dessus de leurs concurrents. Le groupe signa avec Capitol et réussit à sortir trois simples mais le jour de la nouvelle signature pour des albums, Willie oublie de se lever car la teuf de la veille a été épique. The Lost joue en première partie de la tournée des Beach Boys sur la côte Est en 1966 mais une  fois de plus le manque de succès national scellera la fin du groupe en 1967 après un dernier show au Boston Tea Party. En 1996 le CD Early Recordings and Lost Tapes est compilé par Arf! Arf! Records, un petit label indépendant de Boston et permet d'entendre la première composition de Willie, le magnifique Everybody knows, une ballade envoutante qui réapparaîtra dans les enregistrements des groupes suivants de Willie. Pendant cette période Willie, qui apprécie aussi les rythmes sud américains, va souvent dans des clubs afro-cubains où il se déchaine sur les bongos et percussions diverses des groupes qu'il va voir. C'est là qu'il est baptisé Loco, le dingo, par ses partenaires.

 



En 1967/68, Willie va s’installer brièvement à New York avec le batteur Lee Mason pour joindre The Bagatelle, un groupe multi ethnique dont la maison de disques ABC voulait faire un équivalent des Chamber Brothers qui venaient de gagner le jackpot avec Time has come today. Un album 11PM Saturday fut enregistré produit par le légendaire Tom Wilson. Ce disque comporte des reprises de soul et quelques originaux. L’accueil de la presse fut bon mais fugace et le groupe sombra dans l’oubli. L’album devint avec les ans un collector item surestimé. L’orchestration et la production trop pompeuse ont mal vieillies, par exemple Everybody knows chanté par Willie est noyé sous des nappes de violons et de cuivres et ressemble à l’écoulement d’un robinet d’eau tiède. Willie retourne à Boston

 Le Velvet Underground, fin 1970 survit sous la férule de Doug Yule après les départs de Lou Reed et de Sterling Morrisson. Seule Moe Tucker aux drums représente encore le Velvet canal historique. Yule qui a fait ses études à Boston connaît la scène musicale locale, fait appel à Walter Powers (basse) et celui-ci coopte Willie pour les claviers et les vocaux. Ce sera la dernière mouture du Velvet qui fera une tournée en Europe mais n’enregistrera rien. Des enregistrements Live apparaîtront par la suite plutôt dispensables. Quand on demande à Willie comment se passa cette aventure, il rigole en disant qu’il ne connaissait pas les chansons et que malgré ses demandes répétées, Yule ne lui donnait pas les indications nécessaires, qu’il lui disait de jouer comme il le sentait. Bref il arrivait souvent bien imbibé sur scène et oublia le reste. 

Willie une fois encore revient à Boston où il se lance dans de nombreux projets plus ou moins sans suite mais qui le rendent visible.

En 1976 il sort sur son propre label, Garage records, un single qui va l’établir comme un acteur incontournable du Bosstown sound. La face A, Kerouac, est un hommage à l’écrivain beat natif de Lowell pas très loin de Boston que Willie vénère. Dans une interview publiée dans le fanzine Boston Groupie News il explique que c'est une chanson inspirée par une de ses copines, Ginger Snaps - c'est également le nom d'un cocktail - qui a resurgi dans son esprit ( She snuck out of the past..) alors qu'il vient de rentrer chez lui bien crevé par une nuit agitée et quelques pétards. Il prend un bain et la chanson se compose dans sa tête. Il court prendre un calepin et écrit cette chanson en quelques minutes. Le début parle de la demoiselle mais après il trouve que Kerouac qu'il cite comme ayant la place d'honneur sur ses étagères de bouquins est un nom magnifique et finalement re-écrit la chanson en ne parlant que de lui. Ginger Snaps sera également à l'origine de Gin, une chanson qui fait déjà partie du répertoire live de Willie mais ne sera enregistrée que bien plus tard. Kerouac est un classique composée d'une manière très simple en mêlant le chant mélancolique de Willie à des arpèges au piano. La face B , Mass. Ave., est un hymne à Boston via cette avenue longue de près de 25 bornes. Il chante en usant de ce falsetto caractéristique qui devient sa signature. 

 

Le disque est remarqué par les plumes de la presse rock, de Lester Bangs dans Creem à Julie Burchill dans le NME, les éloges déboulent de partout. Un papier de Philippe Garnier dans Rock'n Folk, intitulé American Graffiti, cite pour la première fois le nom de Willie "loco" Alexander en France et pour beaucoup dont moi ce fut une révélation. On découvrait grâce à Garnier l'émergence du rock de Boston car outre Willie, il était également question des Real Kids. Robin Wills le guitar man des Barracudas me raconta vingt ans plus tard qu'il avait découvert Willie via ce papier de Garnier. Quand je racontai l'importance de ce papier à Willie en mentionnant également Robin, il m'avoua ne pas connaître les Barracudas et me demanda de lui envoyer un CD, ce que je fis et il me remercia par une de ses lettres écrite au marker sur des flyers de ses gigs.Ça aussi Garnier en avait parlé.

 

Le simple Kerouac on le chercha partout sans succès évidemment, il avait été tiré à 500 exemplaires. 


Willie trouve alors son groupe, le Boom Boom Band. Ce trio dynamique composé de Billy Loosigian (guitare), David McLean (drums) et Severin Grossman (basse) semble avoir la musique de Willie dans les veines. Rapidement ils enregistrent un deuxième simple Hit her wid de axe / You looked so pretty then. A nouveau c'est un succès relayé maintenant par des performances live particulièrement énervées. C'est le moment où le patron du Rat (anciennement Rathskeller) décide de faire enregistrer les groupes qui passent dans son club au vu du succès du double LP Live at CBGB's de New York.  Il y aura donc un double LP Live at the Rat où apparaîtront DMZ, les Real Kids, les Infliktors, Thundertrain et d'autres. Mais c'est Willie et le Boom Boom band qui seront au-dessus du panier avec 3 titres dont l'intro At the Rat et surtout Kerouac que nous pouvons enfin découvrir. Les talents scouts des maisons de disques rappliquent à Boston et vont voir les groupes au Rat, Cantone's, ou au Cantab. Craig Leon fait signer Willie et les boomistes chez MCA pour deux albums. Fort de son expérience aux manettes pour le premier album des Ramones, il va également assurer la production des enregistrements de Willie et ses hommes et on peut dire  malheureusement car si le premier album Willie Alexander and the Boom Boom Band est presque réussi, le deuxième Meanwhile back in the States rame un peu. Les morceaux des deux albums ont été enregistrés en même temps mais la production ne restitue pas l'énergie sautillante du groupe sur scène. On peut s'en rendre compte par le CD Loco live 1976 sorti par les Japonais de Captain Trip en 2001. Pourtant le premier album est un succès justifié. Le morceau d'intro You've lost that lovin feelin' est un vieux tube des Righteous Brothers magnifié par le chant de Willie et la guitare acérée de Loosigian. Puis on retrouve les morceaux qui forment la setlist du groupe sur scène et dont les plus fameux resteront dorénavant dans les performances live de Willie. Ainsi une nouvelle version de Everybody knows, l’entêtant Rock’n roll 78 regorgeant de souvenirs et de paysages bostoniens, Radio Heart  à l’incomparable ligne de basse de Sev Grossman qui démarre le morceau avant l’arrivée caracolante des guitares et du clavier, Looking like a bimbo au tempo en accélération. Et on découvre les fameuses onomatopées dont Willie raffole et dont il émaille son chant Oo-ya, Oo-ya, Boom boom, ga-ga, wa-wa pour asséner le rythme. Pas pour rien qu’il est surnommé Loco. Une tournée les emmena faire la première partie d’Elvis Costello & the Attractions à travers les USA. Le flop du deuxième LP verra la fin du Boom Boom band considéré comme trop rock et pas assez punk par la presse anglo-saxonne. Mais pas en France.

En effet, Willie retrouve un nouveau deal chez New Rose. C’était l’époque où Patrick Mathé écumait brillamment Boston à la recherche de talents. Et pendant les années 80 plusieurs albums apparaîtront sur le label de la rue Pierre Sarrazin. Mais auparavant il participe à des sessions. Un bon exemple est le simple enregistré par Moe Tucker et Jonathan Richman, I'm sticking with you, où il joue des claviers. Il participe à la compile The Boston incest album avec un groupe the Baboon Band où figure Beth Harrington que l'on verra également dans une mouture des Modern Lovers. Ils font une belle reprise du Walk away Renee des Left Banke

 


 

Le premier album New Rose, Solo Loco, apparaît en 81 et fait l'unanimité car c’est une merveille. Il y a une évolution vers des rythmes quasi jazzy que Willie utilisera de plus en plus. Le morceau d'ouverture est une reprise à capella de Tennessee Waltz très border line qui n'a rien à envier à l’autre reprise, la version décharnée jusqu’à l’os de Be bop a lula qui ouvre la deuxième face dans une ambiance Suicide / Alan Vega. C'est dans ce disque que l'on trouve l'autre merveille de Willie, Gin, une mélodie simple mais une atmosphère glaçante sur quatre vers, Gin, you wouldn't stand a chance/ Lying on a cliff like this, don't you feel like a fool / It's dangerous, it's dangerous/ Surfin' on a precipice like this ! Les morceaux suivent en donnant l'impression d'un tapis claviers-synthés qui avance et reflue comme la marée sur une basse-batterie qui scande inlassablement le rythme. Les changements de tempo imprévisibles donnent une impression d’élégance incroyable. Et la voix de Willie au-dessus qui chante, marmonne et lance ses onomatopées pour nous emmener ailleurs. Un bon exemple en sont Small town medley ou No way Jose. Walter Powers est de retour à la basse. Le succès de l'album sera suivi par une tournée en 1982 de 13 dates dans toute la France dont 3 à Paris et un passage au Printemps de Bourges où un double album live sera enregistré. Le groupe, les True Confessions, comprend Walter Powers (basse), le guitariste Matthew McKenzie en provenance de Reddy Teddy et des Taxi Boys plus Ricky Rothchild (drums) et l'album s'intitule Autre Chose. C'est un des titres de Solo Loco mais aussi un clin d’œil au resto Français qui porte ce nom dans Harvard Square à Boston. Il y aura en tout 5 albums de Willie chez New Rose dont le double live et A girl like you publiés en 1982. Willie poursuit ses incursions novatrices vers le jazz et dédie l’album à Thelonious Monk, le pianiste qu’il admire. Il s’entoure d’un nouveau groupe avec deux saxophonistes, ce sera le Persistence of Memory Orchestra, en hommage à Salvador Dali dont c’est le titre d’un tableau plus connu sous le nom des Montres Molles. Le jazz cotoie le binaire du rock mais ce n’est pas de la fusion jazz-rock c’est un truc propre à Willie, il arrive à revisiter ses vieux morceaux et a insuffler  un shuffle jazz dans de nouvelles compos. Mais les temps sont durs et Willie rame toujours à Boston.

 


 Il ne comprend pas qu’il puisse avoir du succès en France, être reconnu, faire des concerts avec rappels alors que chez lui il doit faire la plonge dans un restaurant pour gagner sa croute. C’est le moment au début des années 90 où il change de mode de vie, fini la picole et la schnouf, désormais il est sobre et le restera. Avec Annie, la femme de sa vie, il s’installe à Gloucester, un petit port à 60 bornes de Boston, auquel il reste très attaché, c’est la ville de son enfance.

 

 

 

 

  Il fait deux albums avec le Persistence of Memory Orchestra et le second, The East Main Street Suite, (1999) est époustouflant. 

 


On décolle vers des horizons inconnus au milieu des trompettes, flutes, saxos et compagnie. Impossible de décrire cette musique si vraie et très originale. La première écoute est un choc frontal, est-ce du free jazz, du groove kabyle, du freak-out ? On n’en sort pas indemne en tout cas, écoutez Eat what you can ou Ocean’s Condo #2, vous verrez. 


En 2005, le Boom Boom Band originel se reforme pour enregistrer avec Willie The Dog Bar Yacht Club. La pochette est copie conforme du premier album sur MCA, mais les musiciens ont tous pris un coup de vieux côté physique. Par contre ils sont devenus des maestros et les compos sont plus que percutantes, on retrouve un groupe de Boston rock qui s’amuse et part à 100 à l’heure. Who killed Deanna avec sa fabuleuse intro syncopée In Som Somme Sommerville … saute aux oreilles, le guitariste Billy Loosigian explose de partout, on en redemande. Et puis Oh Daddy Oh et Hey Kid ne sont pas en reste, le son… le son est inespéré. Hautement recommandable donc. L’album sort en France sur le label Last Call que cornaque Patrick Mathé après la fin de New Rose.

 Les années passent, Willie se consacre à la peinture mais fait toujours des prestations scéniques qui sont à la fois des lectures de poèmes d’artistes qu’il apprécie ou des happenings musicaux expérimentaux. En 2010, sort un nouvel album d’une avant-garde juvénile The World Famous Non Stop Seagull Opera meets the Fishtones at the Strand. Tout y est depuis le boogie frustre au free jazz en passant par des exercices soniques et des hululements, c’est un véritable happening en action, c’est passionnant mais inexplicable. La prod bénéficie de l’aide de Ted St Pierre un acolyte de Willie depuis Solo Loco. En 2012, un EP I’ll be goode enfonce le clou. Les cinq titres bizarres sont pourtant catchy. On y entend des saxos en folie, des rythmes lourds  et du groove qui drone partout. Je cite juste l’excellent final No more Tony où Willie est accompagné au piano par son ami d’enfance et de toujours Dirty Eddie, à qui il a d’ailleurs dédié une chanson dans un de ses opus précédents. 

 

De nouveaux enregistrements apparaissent en 2019 qui seront proprement publiés en 2022, l’album Aqua Vega, et ce diable d’homme nous surprend encore. Voilà une vraie pépite qui permet à Willie de nous donner un aperçu de tous ses talents. On passe du jazz cool au doo wop, via l’avant-garde zarbi. Ainsi Aqua Vega le cut démarre sur une ambiance BO de film avec cordes puis Willie embraye en chantant son amour de la pluie qui bat le rythme dans ses oreilles quand il se balade à poil dans la forêt. Les notes du piano scandent ce rythme qui tourne inlassablement en boucle. DNR Blues après une intro standard prévisible s’enfonce dans des rythmes vaudous tout à fait jouissifs. Dear God Embracing Humankind est une manière de cantique que sa mère, femme de pasteur, égrenait sur le piano familial, ici Willie rallonge la sauce en commençant par un saxo qui nous fait Le temps des cerises version Albert Ayler puis un arrangement doo wop dérangé. Il est question de souvenirs à plusieurs reprises dans cet album comme When I remember ou l’ineffable The Whole World Stinks, phrase définitive qu’assénait son grand-père lors des dîners dominicaux et qui devient un récit clamé sur des nappes de synthés, un vrai joyau. Et surtout Joy to the world qui est un hommage à Yves Tanguy et son tableau La Multiplication des Arcs. En fait on entend un listing de tous les groupes de Boston et d’ailleurs, que Willie apprécie sur un rythme improbable. Ils sont tous mentionnés après une dédicace à Dave Kohler, un fanzineux local. On a droit aux Cadillacs, Chuck Berry, Buddy Holly, Fats Domino, Reddy Teddy, Kinks, Stones, John Felice, Classic Ruins, Suicide, Ramones et tellement d’autres mais pas le Velvet Underground. J’ai demandé à Willie pourquoi et il m’avoua avoir oublié de les mentionner mais que live il rectifierait !

En 2019, Annie, la femme de Willie, qui est devenue une photographe renommée, vient à Paris pour le vernissage d’une expo qui lui est consacrée dans une galerie de l’île Saint Louis. Willie l’accompagne en France et souhaite faire un concert le soir du vernissage pour conclure la fête. Elle me contacte. Une salle a été trouvée dans l’île et tous deux me demandent si je ne connais pas un groupe qui pourrait accompagner le Loco. Je propose le gig à mes potes Les Jones, et ils acceptent illico. Une heure plus tard, Annie n’en revient pas, elle ne s’attendait pas à une réponse aussi rapide. Willie est devenu un cult hero en France. 

 


Et en Novembre 2019, c’est son retour pour un gig unique à Paris. La petite salle du caboulot de l’île Saint Louis est au 3e sous-sol, en dessous du niveau de la Seine bien proche. Un ami me fait remarquer qu’on a l’impression de visiter les prisons de Piranèse. Le public rassemble tous les afficionados de Willie présents à Paris et qui ont eu l’info. Certains attendaient Willie depuis la tournée de 82. Et le show fut à la hauteur de nos espérances car les Jones, tous fans de Willie, surent recréer le souffle du Boom Boom Band. Willie, grand échalas aux cheveux d’argent en bataille se démena sur son clavier entraînant son groupe d’un soir dans des cavalcades magiques. Et ce mec de 77 ans rigolait et chantait comme il avait toujours su le faire avec brio. Les titres ? Une setlist revisitant son histoire rock. Home is démarra le set suivi de Hit her with de Axe et ensuite on enfila les classiques Mass Ave, Kerouac. La ligne de basse imparable amena Radio heart et beaucoup de titres du Boom Boom Band furent de la revue. A noter une version magique de Gin qui fut particulièrement applaudie. Le dernier morceau fut cette reprise imprévisible de Be bop a lula. Deux rappels suivirent, At the Rat pour rappeler où tout avait vraiment commencé à Boston au Rat à Kenmore Square en rappelant les héros qui y avaient sévi, les Real Kids, Reddy Teddy, le Boom Boom Band. Et le final Too much monkey business joué perché, résume tout, indeed ! Après le show, je vais dire à Willie qu’il a du connaître ce soir son Satori in Paris, ma référence perso à Kerouac dont c’est le dernier bouquin. Une tournée française était dans les tuyaux pour 2020 mais le Covid en décida autrement…

 Willie et les Jones (photo Jacques_B)

Les dix titres incontournables  : 

Everybody knows - Kerouac - Mass Ave - Gin - Radio Heart - Looking like a bimbo - Hit her with de axe - Who killed Deanna - Joy to the world - Aqua Vega

 Jacques_B (Merci pour vos commentaires)

 


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