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DUCKS DELUXE - LAST NIGHT OF A PUB ROCK BAND


Evoquer mon bootleg préféré pour les Monstres Sacrés ?
J'ai hésité.
 
J'aurais pu parler du "Live In Lyon" de Status Quo, avec sa magnifique pochette rouge (vinyl) et la fierté que des bootleggers s'intéressent à un concert régional. Mais … Status Quo dans les Monstres sacrés ?

J'aurais aussi pu choisir le "Tainted Rock" des Inmates, enregistré en Février 1980, à Denver, Colorado. C'est l'enregistrement d'un concert (avec un son excellentissime). Le disque s'ouvre avec une demo inédite enregistrée par les INMATES en Mai 1981 : une chanson de Ed COBB pour Gloria JONES en 1964/1965, et popularisée à l'été 1981 par SOFT CELL.

 

Finalement, j'ai choisi le "Last Night Of A Pub Rock Band", de DUCKS DELUXE.

 





DYNAMITE RECORDS
Il ne s'agit pas d'un véritable bootleg : parlons donc d'un semi-bootleg.
Voyons cela.
C'est DYNAMITE records, basé en Hollande, qui sort ce "Last Night …".
Le label est créé par Pieter Meulenbroeks dans le courant de l'été 1975. Peter a été l'associé de Marc Zermati à la création de SKYDOG qui, au début, avait une base à Paris, mais opérait de Hollande.
Clinton Heylin, l'auteur de "Bootleg – The Rise & Fall of the Secret Recording Industry" indique que, dans les premières années du "bootlegging", il était relativement aisé d'acquérir un statut "quasi légal" grâce à la STEMRA. 

Quoi qu'il en soit, légal ou pas, Pieter Meulenbroeks et son compagnon, Klaas Jan Janssen, se démènent pour sortir de l'anonymat les groupes qui émergent : The Count Bishops, The Snakes, Shakin' Stevens, Sean Tyla, Loose Gravel… et les DUCKS. Que de belles pépites. Dommage que l'histoire ait laissé Dynamite dans l'ombre.
Nous reviendrons sans doute, un jour ou l'autre sur ce label trop méconnu.

 

LE CONTEXTE
"Last Night Of A Pub Rock Band" est un double vinyle, sorti à l'origine en 1979. Une pochette simple, noir & blanc, avec une photo assez moyenne du groupe sur scène à l'Olympia de Paris. La photo n'est pas très belle, mais visuellement l'album se remarque. Au verso les notes de pochettes sont de Pieter Meulenbroeks. Il indique que les Ducks, minés par la pauvreté et l'amertume, ont décidé de laisser tomber. Juste avant l'été 1975.
A ce moment-là, le groupe existe depuis un peu plus de 3 ans. Ils ont sorti 5 singles (sur RCA), 1 EP quatre titres (sur Skydog) et 2 albums (sur RCA). Ils ont un bon following, spécialement en France. Mais ce n'est pas suffisant. Ils s'usent sur la route. Ce 1er Juillet 1975 sera donc leur dernier concert. C'est au 100 Club, Oxfort Street, à Londres.


LE GROUPE
Ce soir, le groupe est composé de …

•    Sean Tyla (guitar and vocals)
•    Martin Belmont (guitar)
•    Brinsley Schwarz (guitar and sax)
•    Mickey Groom (bass)
•    Billy Rankin (drums)


et quelques amis musiciens viennent participer à cette belle triste fête :

•    Martin Stone, de Chilli Willy & the Red Hot Peppers,
•    Lee Brilleaux, de Dr. Feelgoods
•    Nick Lowe
•    Bob Andrews, de Brinsley Schwarz


LES TITRES

Pour leur dernier concert, ils jouent leurs "classiques" : "Fireball", "Midnight Moon", "Amsterdam Dog", "Jumpin' In The Fire", "Coast To Coast"…
Mais ils se font aussi plaisir à reprendre :

•    2 chansons de Bob Dylan : "Mighty Quinn" et "Knockin' On Heaven's Door"
•    2 chansons de Creedence Clearwater Revival : "Proud Mary" et "Have You Ever Seen The Rain"
•    2 chansons de Chuck Berry : "Run Rudolph Run" et "Little Queenie"
•    2 chansons des Rolling Stones : "Brown Sugar" et "Midnight Rambler"
•    1 chanson de Muddy Waters : "Evil"
•    1 chanson de Bert Russell : "Here Comes The Night" (pour Lulu, et Them)
•    1 chanson des Flamin' Groovies : "Teenage Head"
•    1 chandon de Bobby Troup : "Route '66"
•    1 vieille chanson (de 1924)  de Henri Whitter popularisée par Woodie Guthrie: "Going Down The Road"



LE CONCERT
C'est un cas particulier, difficile à appréhender quelques 50 ans après les faits ! Maintenant, on peut se dire : "Mais pourquoi n'ont-ils pas mis le feu ?", "Pourquoi ne se sont-ils pas lâchés plus ?". Musicalement, c'est un très bon concert, bien appliqué. Mais, 50 ans après on se dit qu'ils auraient pu faire mieux. Tout donner.
Mais, il faut se remettre dans le contexte du 1er juillet 1975. On imagine que, fatigués, usés, aigris, les DUCKS avaient déjà décidé de mettre un terme au groupe. On peut comprendre qu'ils n'ont pas le cœur à lâcher les chevaux. Et puis, il semble que le public n'était pas non plus nombreux.
C'est témoignage.
Un morceau d'histoire.
C'est pour cela que j'aime ce disque. Pour ce qu'il représente.


L'ENREGISTREMENT
La qualité de l'enregistrement est malheureusement moyenne. D'ailleurs, au verso de la pochette, une "note aux auditeurs" précise que l'enregistrement a été réalisé avec un magnétophone 2 pistes. Ce n'est pas un problème. On retiendra l'aspect historique.

LE DISQUE
Le double vinyle est sorti à l'origine en 1979. Il a ensuite été réédité à plusieurs reprises, toujours en double vinyle, sur Blue Moon, en Angleterre.
Puis, en 2015, en CD, sur Gonzo Recordings.


Hervé COLOMBET



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