RADIOACTIVITY - LES BÉBÉS DINOSAURES : « l'émission que nous devrions avoir honte de faire et que vous devriez avoir honte d'écouter ! » (2/2)

Nous avons déjà parlé avec eux lors du Radioactivity consacré au DIG IT ! RADIO SHOW.

Leur émission n'existerait pas sans lui. Il était temps d'à nouveau parler avec le Commandant Sylvain et Tommy Boy !  Bonne lecture de la deuxième partie du Radioactivity consacré à l'émission Les bébés dinosaures.


 


Tommy, tu étais la personne qui s’occupait à traduire les propos anglais pendant les interviews… Étais-tu également le traducteur de toutes les publications musicales qui s’échangeaient entre les animateurs, ou regardaient-ils juste les listes et photos de magazines tels que Ugly Things ?

T.B. : J’ai posé des questions de mon cru et/ou fait de la traduction sur le vif pour un certain nombre d’artistes invités à FMR, parce qu’ayant vécu aux USA, je parle à peu près couramment l’anglais ; il y a eu Wreckless Eric, Jeff Dahl, les Cramps, les Gories… J’ai très peu traduit d’écrits ; je sais que j’ai décrypté/transcrit/traduit un ou deux interviews pour Tatane, un de Bevis Frond et un autre de Mariconda qui parlait de GG Allin… Oui, les collègues de l’émission Dig It ! lisaient beaucoup de fanzines que je n’avais pas le temps de lire, Maximum Rock’n’Roll par exemple.


S.
: On lisait presque tous l'anglais, rassure-toi ! En plus des deux fanzines cités, on lisait aussi Ptolemaïc Terrascope, Bucketfull Of Brains, Gearhead, Psychotronic, Moshable, Flipside, Hitlist, Cryptic Tymes, Kicks... En ce qui me concerne, c'était plus dur pour Ruta 66 en espagnol et impossible pour Hartbeat en allemand... Là, je regardais juste les images ! Et on recevait aussi plein de fanzines français évidemment.

Il me semble à la re-lecture des anciens échanges que nous avons eu sur l’émission radio qu’à partir d’un moment la musique qui était diffusée ne correspondait plus à vos goûts et que vous aviez envie de vous consacrer à votre propre émission. Qu’avez-vous retirer de ces années avec Tatane, Benoît et Gildas ? Qu’avez-vous appris de chacun d’entre eux ?

T.B. : Je ne dirais pas ça : d’un côté c’est vrai que je n’aime pas tout ce que Dig It ! a passé, le rock années 50 ou la soul ou le garage énervé, ça ne m’intéresse pas toujours. Mais sur Dig It !, c’était toujours quand même de la musique de qualité, diverse, et l’émission m’a fait découvrir plein de groupes, donc ce n’était pas la question. C’est plutôt qu’on avait envie de s’amuser en passant des morceaux 70s qui n’étaient pas forcément d’actualité, voire même considérés comme totalement ringards au vu du bon goût rock de l’époque (début années 90), qui encensait le rock garage 60s, les Flamin’ Groovies, une partie du punk, le rock roots de Memphis ou ailleurs… tout ça était très bien, mais on voulait passer Led Zeppelin, Alice Cooper, Kiss, Slade, Black Sabbath, qui auraient été considérés avec autant d’enthousiasme qu’un étron fumant posé sur la table de mixage ! On s’était dit qu’en étant totalement démodés, on serait uniques. Manque de pot, tout de suite après est arrivé de Seattle le mouvement grunge qui réhabilité Led Zeppelin et le son lourd !

Bon, j’exagère sur le bon goût rock, Gildas a toujours eu une culture musicale incroyablement large, mais il tenait à un certain ton de l’émission (et c’est normal) ; Tatane jure par les Stones et la West Coast (Grateful Dead, Janis Joplin…) ; Benoît est une encyclopédie sur le rock britannique de toute époque, le pub rock, mais même Budgie, mais aussi sur les songwriters américains ; et j’ai appris de tous.

Il ne faut pas oublier que nous avons commencé les Bébés Dinosaures en 1991 et que nous avons commencé à nous détacher de Dig It !, plutôt par manque de temps, qu’au cours des années 2000. C’est arrivé plus vite pour moi que pour Sylvain, pour qui l’événement déclenchant a été le déménagement à la campagne, qui l’a empêché de venir deux soirs par semaine à Toulouse ; mais il a toujours continué à contribuer au fanzine Dig It !, dans lequel mes propres apparitions n’ont été qu’épisodiques.

Il faut voir aussi que les Bébés Dinosaures demandent beaucoup moins de boulot de préparation que la participation à Dig It !, parce que nous n’avons pas besoin de suivre l’actualité — bon, de nos jours, l’actualité du rock 70s, ce sont les nécros. Si on n’a pas eu le temps de bosser sur l’émission pendant la semaine, on peut toujours piocher dans sa discothèque, et vogue la galère, nous sommes totalement détendus et nous avons toujours dit que dès que cette émission ressemblerait à un travail, nous arrêterions !

S. : C'est sûr qu'on ne se met pas trop de pression pour les BB Dinos ! On aurait pu en apprendre plus de Gildas sur la technique radiophonique, c'était un maître en la matière. On préfère assumer nos plantons, c'est même devenu une marque de fabrique... Il m'arrive d'en rajouter volontairement quand ça roule trop bien ! Du genre, faire exprès de couper le jingle de la rubrique Fromage de chèvre pour faire rager Tommy Boy...

Sylvain - Epoque Dig It! Radio Show
C'est effectivement notre déménagement à la campagne en 2014 qui m'a obligé à choisir entre Dig It ! et les BB Dinos. Mais j'avais déjà un peu réduit ma participation à Dig It !, je partais un peu plus tôt. J'étais peut-être un peu moins inspiré par les nouveautés du moment. Je ne pouvais de toute façon pas faire deux allers-retours sur Toulouse dans la semaine. Dig It ! restait l'émission de Gildas, et les BB Dinos, c'était notre émission... Je n'ai pas trop hésité.

Mais c'est sûr que tous les trois nous ont beaucoup appris, et pour moi, il y avait du boulot parce que je partais de loin. Dans les premières années, Benoît, Tatane et Gildas m'ont prêté des dizaines de disques (Tommy Boy aussi d'ailleurs), ma collection de cassettes a explosé ! Chacun avait sa personnalité et ils formaient un trio très complémentaire. Ils avaient l'expérience de Nineteen et de Going Loco, ils savaient où ils allaient. Benoît a arrêté l'émission assez vite mais il nous a beaucoup aidé pour lancer le fanzine. Notre QG, c'était l'Armadillo, le magasin de disque qu'il tenait avec Tatane. C'est quand même en grande partie grâce à ces trois énergumènes que Toulouse a été la ville la plus rock'n'roll du pays pendant presque une décennie.

Tatane est un grand fan de CCR, vous l’avez aussi chambré sur ses choix musicaux à l’époque. Maintenant après quelques années, comprenez-vous mieux son attachement à la musique plus ancienne ? Vous y consacrez une émission.

T.B. : Tatane, peut-être plus que d’autres, n’hésite pas déclarer très ouvertement qu’il ne s’intéresse pas à tel ou tel genre de musique, et à donner l’impression qu’il n’évolue plus dans ses goûts. C’est vrai qu’il a souvent resservi les Stones et le Dead à l’émission, mais on le chambrait surtout pour la « méthode Tatane » : pour choisir un morceau dans un disque, prendre la piste 1, face 1, parce que ça sera forcément la meilleure… et ça ne demande pas beaucoup de boulot de la part de l’animateur !

S. : Le premier de la face 2 pouvait aussi se tenter ! Il déplorait le fait qu'avec les CD, un seul bon morceau suffisait... C'était surtout un fanatique du Grateful Dead, ce qui demande quand même un certain courage. On le chambrait aussi parce qu'il ne parlait pas un mot d'anglais et qu'il avait quelques difficultés à prononcer certains noms de groupes ou d'albums. Quand on mettait sur la platine Antidisestablishmentarianism de Pink Slip Daddy, on lui demandait toujours : « Tu peux nous rappeler le nom de l'album déjà ?!! ».

Parlons BB Dinosaures, pourriez-vous nous en raconter la structure et l’évolution à travers les années ?

T.B. : L’évolution ? On a rencontré Charles Darwin un jour, et avec nos grosses pattes, on l’a réduit en confiture de framboises !😁

J’ai l’impression que l’émission a peu changé : au tout début, elle ne durait qu’une heure, rapidement nous sommes passés à une heure et demie (il faut dire que quand on se permet des morceaux d’un quart d’heure…), et c’est toujours un morceau pour moi, un morceau pour Sylvain. Et nous nous plantons toujours régulièrement dans la technique. L’émission a toujours été programmée le dimanche soir à 21h30, alors même que nous sommes passés de Radio FMR à Canal Sud en 1995 ! Au début on faisait des émissions spéciales thématiques plus souvent, soit sur un groupe, soit sur un instrument, soit sur un thème présent dans les paroles. Aujourd’hui, c’est moins souvent, et les spéciaux sont basés sur un mot qui doit être présent dans le titre du morceau (ou de l’album). Beaucoup plus facile : il suffit de faire une recherche sur une chaîne de caractères !

Les rubriques sont arrivées progressivement. « Fromage de chèvre » a été la première, c’est dû à mon goût pour la musique trad (et peut-être une remontée du souvenir d’une des très rares fois où, ado, j’ai écouté le Pop Club de José Arthur, qui passait à la suite « Whole Lotta Love » et un morceau de Malicorne. J’avais été choqué). Elle s’est progressivement installée à la fin de l’émission, avec son jingle pourri, qui est probablement la seule occasion d’entendre sur les ondes la musique de Los Gonoccocos ! (ndlr: Et pour nous de publier une de leurs superbes couvertures de disques!)


Pendant un temps, au milieu des années 1990, nous avions institutionnalisé la pratique de passer des morceaux longs (10 minutes ou plus), un par émission. Nous continuons à le faire de façon plus aléatoire.

Le 22 janvier 1995, peu après notre arrivée sur Canal Sud, nous avions fait une émission spéciale Led Zeppelin, et un auditeur en a redemandé. Alors nous avons instauré une rubrique Led Zeppelin, un morceau tous les dimanches, comme la poule au pot. Cela a duré jusqu’en octobre 1997, nous nous sommes fatigués, il a fallu changer, et nous avons fait Neil Young à partir de novembre 1997 et jusqu’en septembre 2002, puis les Who d’octobre 2002 jusqu’en septembre 2011, puis les Kinks, dans chaque cas jusqu’à épuisement. Depuis quelques années, ces artistes que nous passons une fois par semaine ne durent qu’un an, de Halloween à Halloween, parce qu’on a commencé avec Alice Cooper fin octobre 2019, Black Sabbath… puis il y a eu Creedence Clearwater Revival, puis Lou Reed, enfin en ce moment ce sont les Stones. Naturellement, ça ne nous empêche pas de continuer à en passer une fois la période de matraquage achevée !

S. : Depuis la fin de l'émission Dig It ! en 2020, on a instauré une rubrique qui lui est dédiée dans les BB Dinos. C'est un peu un reflet de la rubrique Seventies dans Dig It !. On y repasse les groupes fétiches du Mighty Dig It ! Radio Show ou des groupes actuels qui auraient pu être diffusés par Gildas.

Les numéros spéciaux des BB Dinos, c'était parfois gratiné, on en a fait des dizaines, l'alcool, la drogue, la bouffe, la folie, la mort, la nécrophilie (et oui...), les travestis et les transsexuels, les gros mots, le jardinage (?), les solos de batterie (ouch!), les pochettes gadget (très radiophonique), le spécial « Ferme ta gueule » avec que des instrumentaux et pas de commentaires (très radiophonique aussi !), et pas moins de sept spéciaux violon... Faut dire que Tommy Girl joue du violon, elle est même montée sur scène pour accompagner les Shoo Chain sur leur célèbre tube folk punk « La Gavotte ».

Pendant quelque temps, à la fin des émissions, on racontait chacun une blague, si possible bien graveleuse, trash ou politiquement incorrecte. Certains auditeurs ne retenaient que ça d'ailleurs... Et puis on a arrêté, on a du épuiser notre stock de bonnes blagues...

Elle demande une préparation et des recherches particulières. Quelles sont vos sources ? Certaines personnes travaillent avec des listes amassées à travers des années. Êtes-vous du genre à lire des articles sur la musique avec un carnet de notes toujours prêt à l’utilisation à côté ?

T.B. : (Forte toux). Des recherches ? Sylvain est sans doute plus sérieux que moi, mais en ce qui me concerne, je pioche dans les achats récents, qui peuvent être des rééditions ou des trouvailles de vide-grenier ou des achats opportunistes en disquaire, ou dans les vieux disques que je ressors pour les écouter, et je note dans un document texte les morceaux qui me plaisent. En vrac. Le samedi, voire le dimanche après-midi, je regarde ça frénétiquement pour trouver dix morceaux écoutables… euh… enfin pas toujours dans le cas de la pseudo-rubrique « 45 tours pourri »… je mets ça dans un document sur mon iPad, et en avant, j’alterne avec ce que Sylvain a apporté, j’adapte un peu. Quand je vois dans le journal que quelqu’un de pertinent à notre époque de référence (1968-1976) a cassé sa pipe, j’essaie de trouver quelques morceaux en rapport. Oui, même si c’est le producteur de Boney M. YouTube aide bien. Des fois, il faut dire quelque chose sur le morceau, certes, et là Wikipedia aide bien. Mais parfois on le consulte pendant même que le morceau passe (si tu as écouté des émissions, tu as dû entendre des références à notre « cerveau second », expression empruntée au Monde des non-A d’A.E. Van Vogt, on a les références qu’on peut).

Tout ce que nous passons est copié religieusement dans le Grand Livre, un document .doc qui fait maintenant 400 pages imprimées petit, une ligne par morceau. Je m’en sers pour éviter (en principe) de repasser la même version d’un même morceau. Nous nous permettons des exceptions quand nous faisons des émissions spéciales, ou pour illustrer une nécro.

S. : Euh, oui je prends des notes... le dimanche après-midi quand je cogite sur ce que je vais passer le soir même... Bon, parfois, je prends un moment pour préparer quelques morceaux d'avance. J'aime bien avoir un fil rouge, deux ou trois titres qui ont un lien entre eux. Ça peut être une chanson dans différentes versions, un groupe, une scène, une bande-son de film ou des morceaux cités dans un roman... Internet te mène parfois sur des pistes inattendues. J'essaie de varier les styles. Quand je cherche un morceau précis, lié à l'actualité ou à un truc lu ici ou là, j'utilise souvent Youtube, on y trouve à peu près tout, y compris des raretés incroyables. Parfois je farfouille juste dans mes disques pour y dénicher des groupes qu'on n'a pas écouté depuis longtemps...

Avez-vous une collection de revues et livres consacrés à la musique des années 70 ? Quels sont vos livres de chevet consacrés à la musique ?

T.B. : Assez peu en fait. Quand j’étais jeune, je potassais l’encyclopédie du rock du New Musical Express, et j’avais acheté une ou deux autres références, mais finalement les livres sur le rock se ressemblent souvent. Les critiques de disques aussi. Les interviews, c’est parfois amusant pour les anecdotes personnelles des musiciens. J’ai surtout lu les notes de pochette des disques, les listes de musiciens dans chaque groupe, et avec le temps, les articles de Wikipedia, qui sont de plus en plus nombreux et détaillés.

S. : Je ne lis plus vraiment de fanzines papier, mais j'en ai en stock que je feuillette de temps en temps... Ptolemaïc Terrascope peut être une bonne source pour notre créneau. J'ai quelques bouquins consacrés à la musique mais pas forcément seventies. Je pourrais recommander les anthologies Nineteen, les deux Lester Bangs chez Tristram, The Dark Stuff de Nick Kent, l'inégalable bible punk Please Kill Me ou le All Music Guide To Soul... Et l'autobiographie d'Ace Frehley !


Pour vous la musique des années 70 est celle entre 68 et 76, pourriez-vous préciser ce que vous voulez dire avec cela ? Le disco n’a pas droit à être diffusé😉?

T.B. : 1968-1976, c’est dû à Sylvain, et depuis longtemps — j’ai eu le plaisir de retrouver les mêmes dates récemment citées par Lance Barresi, le patron de Riding Easy, label californien consacré aux rééditions et au stoner/métal/doom contemporain. C’est assez simple : nous passons la musique postérieure au Summer of Love (1967) et antérieure au punk (1977). L’époque de la perte de l’enthousiasme, de la décadence, des drogues qui se durcissent… Nous avons nos œillères personnelles. Ça reste une émission de rock, donc le disco, euh, quand même pas — mais Sylvain a développé la partie funk au cours des années. Tu noteras que nous passons très peu de rock progressif, très peu de soft rock commercial. Après tout, tout le monde a ses limites.

S. : Très très peu de jazz rock aussi... En fait la limite de 76 a été fixée pour éviter le disco, uh, uh... De toute façon on ne peut pas s'empêcher d'outrepasser les limites de temps en temps, c'est notre esprit ado boutonneux. On a passé un peu de proto-disco tout de même (Kool And The Gang, du Sly Stone tardif, The Undisputed Truth...) et du pur disco comme « Lady Marmalade » de Labelle, le grandiose « Let's All Chant » du Michael Zager Band ou encore Boney M, même avant que Frank Farian ne casse sa pipe. Boney M a fait des reprises de Creedence, Exuma ou The Creation... et puis je les adorais quand j'étais petit...

Ne pensez-vous pas à travers les années avoir fait le tour de la musique de cette époque ? Ou avez-vous couramment de nouvelles découvertes qui vous motivent à continuer à chercher ?

T.B.
: On devrait en avoir fait le tour… et pourtant il sort tout le temps des choses qui me surprennent. Des compilations d’enregistrements plus ou moins obscurs, parfois dus à des artistes qui ont trouvé le succès plus tard, dans un genre différent ; la meilleure série étant certainement « Brown Acid » sur Riding Easy (arrivée maintenant à son 18e volume!) On trouve aussi aujourd’hui des enregistrements pirates, de concerts ou de répétitions, qui n’étaient pas sortis, ou n’étaient pas parvenus jusqu’à nous à cause des limitations matérielles de l’époque. Et les disques d’occasions trouvés au petit bonheur de la chance ! En un certain sens ce sont les limitations naturelles de nos esprits, qui ne peuvent pas matériellement avoir tout écouté ni tout retenu, qui nous permettent de rester surpris (et heureux de l’être). Il y a aussi les groupes qu’on aurait dû apprécier, qu’on avait négligés, et dont on se rend compte que finalement… j’ai connu cette conversion il y a quelques années avec Kevin Ayers, par exemple.

S.
: Oui, j'ai connu la même chose avec Sun Ra, au grand désespoir de mon collègue ! C'est quand même une époque particulièrement riche et vu qu'on a un large spectre musical à explorer, on aura toujours de belles surprises. Ces dernières semaines, j'ai découvert Jonathon Round qui a sorti un album folk déjanté sur Westbound en 71 par le biais d'une reprise de « Sympathy For The Devil ». Mon beau-frère m'a offert la BD sur Judee Sill, une folkeuse lumineuse et allumée qui a flirté avec le succès avant de mourir d'overdose en 79 dans l'anonymat le plus total. Dans une autre BD, Underground, d'Arnaud Le Gouëfflec et Nicolas Moog (ils viennent d'en sortir une sur le rock alternatif français), je suis tombé sur les inénarrables Ya Ho Wah 13, le groupe de Father Yod et des membres de sa secte The Source Family, dont faisait partie Sky Saxon... Il suffit d'être curieux et de fouiner un peu pour trouver de quoi alimenter une émission aussi foutraque et éclectique que les BB Dinos.

Y-a t-il une pépite que vous recherchez et dont vous ne trouvez aucune trace ? Ou pensez-vous qu’internet a détruit toutes les légendes musicales (qui existaient par le fait que l’on ne pouvait pas les entendre, je pense là par exemple au Velvet Underground dont beaucoup parlaient à une époque où les disques étaient introuvables).

T.B. : Internet a certainement rendu bien des choses accessibles, mais pas tout. Je crois. Car je n’ai pas le temps de chercher bien systématiquement ! Ou la flemme. Sylvain est beaucoup plus expert que moi sur l’usage d’internet pour compléter ses références musicales.

S. : Oui, j'avoue que je télécharge pas mal. Mais l'époque où l'on trouvait quasiment ce qu'on voulait est révolue. Pas mal de blogs ont fermé. C'est beaucoup plus dur de trouver des disques précis mais on peut encore naviguer et picorer des choses intéressantes en passant. Clairement, internet a détruit le mystère qui planait autour de nombreux groupes underground, comme le CD et le mp3 ont mis à mal le vinyle. Le 33 tours neuf à 30 boules, c'est devenu un objet de luxe ! La musique est beaucoup plus facilement accessible mais elle a perdu de sa magie. Il y a quand même des disques que je ne trouverai jamais en vinyle et que je ne trouve pas non plus sur la toile... The Battle For New York de David Peel par exemple, alors qu'on peut dénicher son CDr master copy de John Lennon Forever qui n'a jamais été édité !


Quels sont encore les artistes que vous avez du mal à passer dans votre émission, qui ne correspondent pas à vos goûts musicaux mais qu’une émission sur les années 70 « se doit de diffuser » ?

T.B. : Les goûts de Sylvain et les miens ne sont pas les mêmes ! Tu as dû te rendre compte que Deep Purple, Jethro Tull et Wishbone Ash ne passent aux Dinosaures que quand je suis seul aux manettes. Sinon, des artistes que nous avons sûrement négligés sont globalement les groupes de prog rock, comme dit plus haut, les artistes de West Coast tardifs (Poco, Jackson Browne, Eagles...) et le disco. C’est une question de goût. Gary Glitter, après avoir été pas mal passé, a été plus ou moins interdit d’antenne par nous au motif de son comportement criminel plus tard dans sa vie. Je crois que nous n’avons jamais passé Santana, ou presque. Yes et Zappa peuvent être considérés comme sous-représenté dans notre programmation. Jamais de Curved Air, je pense, mais là on peut se dire que ce n’est pas indispensable. Nous avons sûrement d’autres angles morts.

S. : Quand c'est moi qui suis seul aux manettes, j'en profite pour passer du Parliament ou du Curtis Mayfield ! Pour Zappa, on est en train de se rattraper... On passe très peu de reggae, qui s'est quand même imposé dans les années 70... Bon, en fait on ne se pose pas trop la question de ce qu'on « se doit de passer ». On passe ce qu'on veut, en essayant de ratisser large et de rester éclectiques. Peut-être que les nécros nous poussent parfois à passer des morceaux qu'on aime moins mais qui s'imposent.

Étant donné le nombre de décès de musiciens de l’époque qui vous intéresse, votre émission est souvent consacrée à des hommages. Est-ce-que parfois l’énergie et la motivation de jeunes groupes actifs ne vous manque pas ?

T.B. : Je suis sûr que Sylvain n’avait pas pensé à ça quand il avait inclus « I Love the Dead » dans le jingle, mais il est vrai qu’avec des musiciens qui ont pour les plus jeunes dans les 75 ans et n’ont pas eu une hygiène de vie parfaite, dirons-nous, les décès sont fréquents et nous permettent de varier nos sources d’inspiration !

Mais il y a, plus qu’on ne s’y attendrait, des groupes plus jeunes qui reprennent des morceaux ou imitent des styles issus des années 1970. Les groupes de hard, bien entendu — ceux qui se consacrent à un retour aux sources du métal — mais aussi des gens qui font du glam ou du psychédélique plus ou moins heavy ! Il y a quelques jours encore je suis allé écouter Slift, un groupe toulousain qui a signé sur SubPop il y a quelques années après avoir fait produire ses deux premiers albums par notre ami Lo Spider au studio Swampland. Le Bikini était comble (des centaines de gens, donc), mais même si ce n’est pas une copie conforme du rock 70s, l’influence de Hawkwind est indéniable.

S. : Il y a toujours des groupes contemporains qui puisent aux sources des seventies. Gildas me confiait souvent ce genre de groupes à chroniquer pour le fanzine. Je pense que la vague qui a le mieux réhabilité et revitalisé le son seventies est le heavy punk des années 90 : Hellacopters, Turbonegro, Flaming Sideburns, Gluecifer, Supersuckers, Street Walkin' Cheetahs...

Quels sont les LP qui sont le plus souvent sur votre playlist, d’ailleurs en avez-vous une et comment vous entendez-vous sur ce qui va être diffusé ?

T.B. : Sauf en cas d’émission « spéciale » nous ne nous concertons pas à l’avance sur ce qui sera diffusé, comme je le disais, chacun arrive avec son paquet de disques et on alterne les morceaux, en profitant parfois des rencontres fortuites — il y en a plus souvent qu’on croirait, peut-être parce que nos goûts se sont mutuellement influencés. Je ne pense pas que nous ayons une playlist, pas dans le sens où nous prévoirions par avance ce qu’il faut passer. Mais je note tout depuis 1991 ; il y a un petit trou en 2008 suite à un crash d’ordinateur, mais à part ça, le Grand Livre, mentionné plus haut, liste tous les morceaux passés émission par émission, qui nous sert à éviter de nous répéter. Aujourd’hui 17 mars 2024 (pas d’émission pour cause d’absence de nous deux), le Grand Livre est long de 1 303 543 signes typographiques.

Il nous arrive de passer intégralement, à raison d’un morceau par semaine consécutivement et dans l’ordre, un LP que nous estimons « classique ». Voici la liste de ceux qui ont connu ce traitement, avec la date de la première émission où nous en avons passé un morceau :

Rolling Stones Exile on Main Street 25 01 2004

Parliament Mothership Connection 16 01 2005

Blue Oyster Cult Secret Treaties 24 09 2006

MC5 Back in the USA 17 12 2006

Jethro Tull Aqualung 28 10 2007

Alice Cooper Killer 30 03 2008

Led Zeppelin IV 09 11 2008

T. Rex The Slider 25 01 2009

Black Sabbath Paranoid 27 09 2009

Crosby, Stills, Nash & Young Déjà Vu 17 01 2010

Flamin’ Groovies Teenage Head 2 05 2010

Humble Pie Smokin’ 10 10 2010

Kiss Alive ! 9 01 2011

Credence Clearwater Revival Cosmo’s Factory 12 06 2011

Lynyrd Skynyrd Pronounced Leh-Nerd Skin’nerd 25 09 2011

The Beatles [White Album] 20 11 2011

Queen A Night at the Opera 09 09 2012

Jimi Hendrix Electric Ladyland 06 01 2013

David Bowie The Rise and Fall of Ziggy Stardust and the Spiders from Mars 23 03 2014

John Lennon Imagine 22 03 2015

Status Quo Hello! 27 09 2015

Lou Reed Transformer 19 02 2017

Pink Floyd The Dark Side of the Moon 11 06 2017

Spirit 12 Dreams of Dr Sardonicus 18 11 2018

Cheap Trick Live at Budokan 24 03 2019

Neil Young After the Gold Rush 13 10 2019




Cette liste n’est pas close. Même si nous avons été paresseux ces dernières années.

S.
: Oui, il faudrait aussi refaire quelques numéros spéciaux... On n'a pas de play-list préétablie, ça préserve la spontanéité et les enchaînements acrobatiques. Au début de l'émission Dig It !, Gildas avait essayé de nous réunir, Tatane et moi, pour établir une play-list avant l'émission, mais ça n'avait pas été concluant. Donc, on arrive en studio, on regarde ce que l'autre a amené, on commence à anticiper les liens qu'on pourra faire avec les disques du collègue, on essaie d'orienter ses choix (« Oh, putain ! Encore du Deep Purple des années 80 ?»), on cache les titres qu'on veut lui faire passer en blind test, jeu auquel Tommy Boy me bat à plates coutures...

Que pensez-vous des années 70 à la radio et télévision française ? Etait-elle pour vous ringarde, passionnante (…) ? C’était tout de même possible de voir un Claude François en duo avec les Supremes ou un Top À Règine avec Ike et Tina Turner à leur grande époque.

Claude Villers
T.B.
: Je n’ai pratiquement jamais regardé la télé de ma vie et ne peux donc pas répondre ! Par contre, j'écoutais énormément France Inter. Donc des émissions du style hit parade (ça existait encore sous un autre nom, et ça pouvait passer Angie des Stones, Ballroom Blitz des Sweet, du Suzi Quatro etc). Les émissions musicales de l'après-midi, où j'ai découvert les Au Bonheur des Dames ("Détonateur Rock" par exemple) mais aussi Pinball Wizard sans le savoir ("Le Sorcier du Flipper" par Richard Anthony!) et bien d'autres. Et surtout l'émission "Pas de Panique!" de Claude Villers et Patrice Blanc-Francard, que j'écoutais religieusement le soir, qui diffusait à l'occasion des concerts de rock et plein de disques intéressant. C'est là que j'ai entendu un concert à l'Olympia des Flamin' Groovies 2e période (et je n'ai pas été convaincu: trop de reprises, son trop léger pour mes goûts de hardos de l'époque), une interview de Mike Patto qui parlait de Spooky Tooth où il était passé (il le qualifiait de groupe de hard rock, du coup je suis allé découvrir), "I'm going home" des Stones, "Kashmir" de Led Zeppelin (qui venait de sortir), et tant d'autres que j'ai oubliés.

S. : Mes premiers souvenirs marquants de la télé française datent bien des années 70, mais c'est Histoires Sans Paroles ou L'île aux enfants ! J'étais particulièrement fan de Déclics, adaptation de Vision On, émission britannique destinée aux enfants malentendants, quasiment sans dialogues et diffusée en France à partir de 1975 dans les Visiteurs du mercredi, un mélange de performances artistiques, d'activités créatives, d'animations originales et de sketches délirants. J'adorais aussi The Banana Splits, un show américain qu'on pouvait voir en France de 70 à 75, les aventures loufoques et burlesques d'un groupe de rock dont les membres étaient affublés de déguisements d'animaux débiles. Le générique a été repris par les Dickies ! On n'a pas encore passé l'original dans les BB Dinos mais ça ne va pas tarder !

The Banana Splits
Bon, tout ça pour dire qu'en ce qui concerne les émissions pour la jeunesse, la télé des années 70 était beaucoup plus originale, aventureuse, drôle et intelligente que les dessins animés à la chaîne qu'on diffuse aujourd'hui. J'ai regardé les émissions de variété de l'époque mais je ne m'en rappelle pas vraiment et j'étais trop jeune pour Pop2, l'émission de Patrice Blanc-Franquard qui, entre 70 et 73, a diffusé des concerts d'une bonne partie des héros des BB Dinos : Deep Purple, Canned Heat, Bowie, le Velvet, T. Rex, Lennon, Gong, Jethro Tull, Led Zep, Patto, The Who, Alice Cooper, Mott The Hoople, le MC5, Mungo Jerry, Kevin Ayers, Spooky Tooth, Fairport Convention, et même Albert Et Sa Fanfare Poliorcétique ! C'était l'ancêtre de Chorus. Une partie de ces concerts est sur Youtube.

Êtes-vous aussi des fans du look et du design des années 70 ? Est-ce-que d’autres éléments culturels de cette époque vous intéressent ?

T.B. : J’ai de la nostalgie pour l’âge d’or de la BD franco-belge, que j’ai connue comme lecteur adolescent. Mais c’était plutôt les années 1950-60, avec le journal Spirou, que je découvrais via les albums de leurs grandes séries. Dans les années 1970, Pilote a connu quelques années de flamboyance, et j’ai toujours un faible pour Mézières (Valérian et Laureline), Druillet, Gotlib… et les illustrations SF de Caza. Tiens, Slift susmentionné utilise des dessins de Caza pour leurs couvertures.
En décembre 73, dans le numéro 736, j'ai découvert l'expression "punk rock", et le Blue Öyster Cult (et les New York Dolls, et renforcé dans la recherche des Stooges).


Sinon, sérieusement, on ne peut pas dire que j’entretienne une nostalgie globale des années 1970.

S. : C'est la décennie de mon enfance, j'ai forcément de la nostalgie, oui... Une enfance sans téléphone portable, sans internet, sans conscience du réchauffement climatique, avec toujours chez les adultes des espoirs d'alternatives politiques... On était moins saturés d'informations, moins obnubilés par les écrans, nettement plus libres que les enfants d'aujourd'hui que je plains sincèrement. Après le look, le design... C'était un peu la décennie de la démesure, ça se ressent dans la musique, c'est un des aspects qui me plaît et qui m'amuse. Je pense aussi qu'à la fin des années 70, musicalement, tout avait déjà été inventé... La musique électronique, le rap, toutes les formes de rock ou de musiques populaires étaient déjà là. Depuis on a une suite de revivals, parfois jouissifs, et de resucées ou de variations de ce qu'on pouvait entendre, en bien mieux souvent, il y a des décennies...

Vous parlez souvent du Dig It ! Radio Show dans votre émission, il y a même une rubrique qui y est consacrée. Certaines de vos émissions ont également une playlist qui serait bien passée dans l’émission. Lo Spider a aussi son émission radio. Comment décririez-vous l’esprit Dig It ! Et existe-t-il toujours à vos yeux, est-ce-que vous pensez que votre émission l’a ?

T.B. : A mon sens il n’y a pas d’esprit Dig It ! sans Gildas Cospérec. Il n’est plus, chacun fait ce qu’il peut dans son coin, enrichi par l’héritage de Gildas, mais ce sera forcément différent. L’émission où intervient Lo Spider à l’heure actuelle, « After chez Eddy », doit beaucoup (beaucoup plus?) à Eddy lui-même, et à Virginie, qui est elle-même une personnalité impressionnante de la scène toulousaine — elle a organisé des foultitudes de concerts.

S. : Oui, Dig It !, c'était avant tout Gildas. Mais on présentait toujours les BB Dinos comme l'émission sœur de Dig It !, débraillée et boutonneuse. Il y a quand même un air de famille, on va dire.


Que pensez-vous des artistes reprenant (et même plagiant) le son des années 70 ? Avez-vous parfois envie de faire des émissions spéciales aux « nouveautés » sonnant 70’s ?

T.B. : Si c’est une copie appliquée et sans créativité, ça peut être sympathique mais ça ne va pas très loin. Je pense à Greta Van Fleet : à leurs débuts, ils sonnaient vraiment comme Led Zeppelin dans tous les détails, et ça m’a amusé mais finalement peu intéressé. À la longue, je pense qu’ils ont acquis de la personnalité, et ils sont certainement techniquement doués, donc ça se laisse écouter avec plaisir. Sinon, comme je le disais, nous intégrons dans la programmation une certaine dose de groupes qui se placent dans le son de l’époque (enfin, il y en avait plus d’un, de son). Je ne sais pas si nous en connaissons assez pour faire une émission entière qui se tienne.

S. : Je ne suis pas toujours convaincu par ces groupes néo-seventies, souvent trop académiques, surtout si on les compare à la vague heavy punk dont j'ai déjà parlé. Mon pote Zetto, qui anime le Zetto Music Show sur Radio Radio à Toulouse m'envoie régulièrement des liens Bandcamp pour me tenir un peu au courant des nouveautés du moment. Il y a quelques gangs qui resservent leurs influences seventies à leur propre sauce comme les Dirty Flix, Nico Bones, Civic, Killer Hearts, Johnny Jetson... Ouais, un peu trop punks peut-être...


Quels sont vos disques préférés des années 70 et pourquoi ?

T.B. : Oh, c’est dans doute question de nostalgie pour moi, mais je réécoute toujours Let it Bleed, Secret Treaties [Blue Öyster Cult], Benefit [Jethro Tull], The Dictators Go Girl Crazy !, Raw Power, Fun House, Back in the USA [MC5], Machine Head, Deep Purple in Rock, Argus [Wishbone Ash], Spooky Two, Doremi Fasol Latido [Hawkwind], Love it to Death, Who’s Next, Boxer [le premier album]… en fait, je n’arrive pas à m’arrêter et il y a sans doute plein de choses que j’aurais dû inclure et n’ai pas incluses. Si tu me demandes demain, je risque de sortir une autre liste.

S.
: Houla, alors déjà, parmi ceux dont parle Tommy Boy, les albums des Stones, Who, Blue Öyster Cult, Dictators, Stooges, MC5 (plus Kick Out The Jams quand même) ou Alice Cooper (avec Billion Dollar Babies)... Je pourrais en rajouter des dizaines, les premiers qui me viennent à l'esprit : Too Much Too Soon des New York Dolls, The Slider de T. Rex, The White Album des Beatles, Willie And The Poor Boys et Cosmo's Factory de Creedence, Led Zeppelin IV, Transformer de Lou Reed, Ziggy Stardust de Bowie, Maggot Brain de Funkadelic, le premier Exuma, Destroyer de Kiss, le premier Thiéfaine, Il n'y a plus rien de Ferré (au moins pour le morceau éponyme que j'ai passé aux BB Dinos le soir de l'élection de Sarkozy, et que je pourrai remettre à chaque élection depuis...), Highway To Hell d'AC/DC, Astral Weeks de Van Morrison, Teenage Head des Flamin' Groovies, etc. etc.

Quels sont les disques cultes des années 70 que vous ne supportez pas ?

T.B. : Ne pas supporter, c’est beaucoup dire, mais je ne suis jamais rentré à fond dans Bowie ou T. Rex. Je trouve toujours que Exile on Main Street manque de bonnes chansons. Et je ne trouve aucun plaisir à écouter John McLaughlin, pape ou gourou du jazz-rock !

S. : McLaughlin, j'ai écouté à une époque mais je ne peux plus ! J'ai du mal avec Berlin de Lou Reed et la trilogie berlinoise de Bowie (à part le morceau « Heroes » qui est l'un de ses meilleurs), idem pour King Crimson, Yes, Genesis, le rock progressif, le jazz-rock ou le Krautrock (que je connais mal)... Je supporte difficilement Johnny Hallyday, si tant est qu'il ait pondu des disques cultes dans les années 70... Je chambre Tommy Boy avec Deep Purple, mais j'ai beaucoup écouté In Rock et Machine Head. Disons que les envolées à l'orgue de Jon Lord ont fini par me gonfler un peu. Du coup quand il en passe, je réplique avec Uriah Heep, qui faisaient du Deep Purple en encore plus pompier, et dont les 5 premiers albums parus entre 70 et 72 me procurent un plaisir coupable... Il faut dire qu'un des premiers slogans des Bébés Dinosaures était « l'émission que nous devrions avoir honte de faire et que vous devriez avoir honte d'écouter ! ».


MERCI À VOUS !



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