ZINE O'RAMA - ON EST PAS DES SAUVAGES ! PAR PATRICK SCARZELLO


On est Pas Des Sauvages !
a eu une grande importance dans le fanzinat rock français. Ce fut tout d'abord l'un des premiers fanzine à avoir tenu si longtemps (24 numéros en 4 ans) et il est également un des premiers à avoir existé. Son lexique, son militantisme et sa volonté de donner le plus d'informations possibles l'ont rendu unique.
Patrick Scarzello, qui y a contribué, nous raconte son On Est Pas Des Sauvages ! ...

Comment as-tu découvert l’existence de ce fanzine ?


On ne pouvait le manquer dans les havres qui le distribuaient, circuit underground, disquaires. Après le parisien 70's historique, New Wave, apparut en province On est pas des sauvages ! à l'aube 80, des saisons avant le référentiel Nineteen. Auquel j'aurais bien sûr aimé participer... sans me sentir suffisamment légitime. L'équipe toulousaine impressionnait par son érudition et son "real rock'n'roll". Au final, l'éthique sensible et la ligne motivante de la bande à Tatane Madrigal (de mémoire, deux tiers d'actualité pertinente/un tiers d'histoire au pinacle) ont impeccablement passé le temps, cf. les anthologies des Fondeurs de Briques.

numéro troisième anniversaire : Patrick Scarzello tenant l'édito d'Euthanasie Juliette (au second plan)

En lisais-tu d’autres à l’époque ?


Depuis le punk, je lisais tout ce qui paraissait dans la presse française, officielle ou parallèle... Gig, Hello Happy Taxpayers, Rock Hardi, Moderne, Bruit d'Odeur, Tuez-les tous !, La peau de ça craint, Creepy Crawly, Agent Orange, Spliff, Les héros du peuple sont immortels, On a faim !, Cri sans thème, impossible de les citer tous. Le plus étonnant étant aussi que, durant les années 70, il existait déjà un hebdo rock dans les kiosques... Comme il y avait plusieurs émissions télés qui comptaient. "Juke Box" fit muter punk en direct, fin 76. Metal U explosa atomikkkement dans "Blue-Jean", en plein living-room familial, un dimanche midi de 77... Puis "Chorus" a suivi, avec Clash, Ian Dury, Devo, etc.

Qu’est-ce qui t’as poussé à devenir leur correspondant ?


Un peu tout, dont l'indéniable feeling des pages, leur authenticité, et le besoin de passer à l'action. L'implantation provinciale a sans doute joué, les premières correspondances épistolaires avec Euthanasie Juliette, sûrement aussi. Faire partie d'une rédaction était alors assez inconscient, mais l'idée du collectif collait au truc. Ca transpirait par tous les bouts la vraie vie Rock rock rock, impro absolue et propos tranchants. Allant de pair avec l'enthousiasme d'époque, cette flamme générationnelle sans comparaison : tout s'improvisait bel et bien dans la scène française, puisque rien n'existait encore fin 70. L'impression d'inventer le monde dans lequel on allait vivre...

Ca a commencé perso du côté méditerranéen, expédiant des pages home made, avec du Letraset pour les titres, des textes tapés à la machine, directement collés sur la page. Mon pote Fred "X-Koert" Carbu, guitariste des Bad Losers prime époque, dessinait et légendait post-Bazooka, forcément post-"dictature graphique"... embarqué illico pour illustrer l'intérieur, au gré des besoins des pages originellement faites à Pau, et accompagnant souvent mes chroniques. Jusqu'au numéro spécial festival Boulevard du Rock 1982, à Bordeaux, où l'on voit Fred auto-portraitisé, au milieu de mes rencontres avec Parfum de Femme, Les Standards, Camera Silens, Gamine, Les Fils de Joie.

Débarquant dans le Bordelais, alors que Cherchez le garçon résonnait dans le juke-box, déjà énamouré de la Rock city largement matée dans Best, l'idée du correspondant immergé parmi la scène du cru, si vivace aux côtés d'une programmation internationale bien représentée, s'imposait çacom'. Et cela a scellé ma petite histoire, puisque ce sont ces premiers pas là, qui ont conduit à bien des suites.

Étais-tu actif à cette époque dans le milieu rock en France ?

Fin 70's puis début 1980 sont parus les deux numéros du microzine "Déchets Résistants", plus un live inaugural en groupe, dans mon bled d'origine, Beausoleil. Ces deux faits d'arme avec mon pote 77, à la basse ainsi qu'à l'illustration, comme seules sorties de ma chambrette d'ado. Avec bien sûr, les concerts pour revenir à pas d'heure la nuit, les oreilles en feu... (sourire)

Et ça a duré depuis, presque tout le temps.

Quelle était à ton avis la particularité d' 
On Est Pas Des Sauvages par rapport aux autres fanzines ?


La proximité avec les groupes, spécialement français, « un lieu d'échange, de solidarité et de promotion », même si chaque zine recherchait cela. Marc « Paris brûle-t-il ? » Genest était manager des stoogiens-doorsiens Wild Child, ça en dit long sur l'implication. Achème chantait dans Raticide, avant de devenir auteur de biographies et chroniqueur de la scène française, au mensuel Paroles & Musiques. Et aujourd'hui toujours à Rock&Folk, avec notamment sa page d'autoproduits... droite ligne, dignement engagée. Hans Bürger, Ralph Bubon, Ray Verbère se remarquaient par leur ton, et Jimmy « bad elite » Cricket interviewait aussi bien Alan Vega, les Inmates que les Lords, avec classe.

Initials EJ y allait franco de sa personne, ce que les médiatocs nomment aujourd'hui en immersion. Elle fréquentait Les Ablettes à Fumel « le Detroit français », le post-punk à la PiL de Single Track à Pau, etc.

Une vraie plume aussi, au blase parfait, et à la personnalité truculente, explosive, charismatique. Elle interviewait Manoeuvre déclarant "c'est dans un fanzine comme ça que je me sens de figurer, ma pensée n'y sera pas dénaturée".

Il y a peu nous évoquions avec
Bertrand Tappaz de Voix De Garage que les années 80 n’étaient pas aussi bien que la légende veut bien le dire. Le son de l’époque (caisse claire en avant), le look, la mode n’était pas des plus plaisants. Il ressort pour nous une impression d’ennui quand on pense à cette époque. Peux-tu nous parler de tes années 80 rock ?


Sûr que le son de batterie 80, vite dominant dans les productions internationales, ne passe pas la barre du temps. On aimait l'idée même, et l'existence par exemple des Lords Of The New Church, leurs live valaient des points punk'n'roll. Mais réécouter cette poisseuse réalisation sonore aujourd'hui, fait mal. Certains ont bien su ne pas tomber dans ce guépier, Gun Club en tête. Sinon Cramps, Barracudas, Les Playboys, Fleshtones, Inmates, Prisoners, Thunders so Thunders, Violent Femmes, tambien Ramones, Unknonws, Plimsouls, Undertones, London Cowboys, Jesus & Mary Chain et tant d'autres, vibrent au souvenir live... pas mal se voient millésimés 70's, mais c'est la décennie suivante qu'on les a vus le plus. Et puis fin 80's arrivent les groupes australiens, suédois, déjà une autre histoire.

Ce sont Les Coronados que j'ai le plus suivis, y compris à Londres, après mes préférés bordelais Les Scurs, néo-60's punk/pop/garage mettons, dont la proximité amicale nous a fait caviarder la carte de tout le grand Sud-Ouest : villes ou bourgades, l'une après l'autre, et de gig en gig jusqu'à Madrid. Logique d'être monté au rappel sur scène, en leur stimulante compagnie... On a ensuite embrayé sur mes premières chansons 80's, avec le guitariste Xavier B. à la compo, et Dany Boy à la réalisation.

Leur non-manager amical, The Crusher, signa une fois dans OEPDS, comme beaucoup de nos proches
(cf. la photo « Boulevard du rock » 1982 ci-dessous, où chaque présent a participé).

Quelles étaient à ton avis les meilleures rubriques du fanzine ?


No sé... c'était pensé comme un vrai magazine, « Rock, BD, polar, SF, ciné » ce qui en faisait tout le sel : interviews et comptes-rendus de randonnées nocturnes, chroniques disques subjectives, livres branchants, chroniques live vivaces, écoutes de K7 démos, leXique rocKultur tordant by Bloody Bass, dessins par des non-pros de la BD, dont Pier. Des bulles un peu annonciatrices de ce que seront, des lustres après, certaines cases de L'Association ou des Requins Marteaux. Une bulle est d'ailleurs restée dans un vers de chanson, toujours à notre répertoire : "Kill, kill, bousille !"... fraîcheur & poésie underground, oui.

Le zine est devenu l'aventure en marche du rock du moment, capté en direct dans des pages parfois finies franco à la main. Un trip Do It Yourself total, défricheur et amateur en diable, au bon sens du terme. Et qui se donnait le plus grand sérieux de fond, sans du tout se prendre au sérieux... never ending « Sniffin' glue » spirit.

Que pensais-tu de l’aspect militant présent dans le fanzine ?

J'étais le petit canard en crème et noir, aimant aussi des trucs pop... qui plus est fan de Yves Adrien, avant le trip néo-6
0's psyché garage. La teneur politique portée par la frange historique, Euthanasie Juliette et Bloody Bass m'est souvent revenue depuis, façon coming out obligatoire : le rock fut un engagement absolu et une symbolique qui disait tout, un dénominateur commun parfaitement intègre... Notre présent semble si amoché, émietté, contradictoire et divisé, en comparaison... de tant d'évidences démonétisées, de valeurs collectives émoussées et de cohérence perdue.

Bloody Bass a, par exemple, très bien su parler en direct de Camera Silens. Son approche a été intégralement reproduite dans ma bio du groupe, et tout fait sens dans son compte-rendu : le public phénomène, les looks explosifs, l'époque aussi porteuse que dangereuse, le basculement punk/skin, etc.

Et Euthanasie, devenue Giuglietta, publie aujourd'hui de touchantes nouvelles, au plus près de l'humain. A revoir ses éditos d'alors, frappés de justesse, que de conscience distillée finalement ! Même nos clashes homériques ont compté, et leurs feelings sont restés... y compris à retardement. Ma chanson « Keupone de fleurette » lui rend hommage, ainsi qu'au souffle éclatant des fanzines.

Dans le numéro 6, tu fais un éloge de
Duran Duran face à Iggy Pop. Était-ce de la provoc' ?


Ce serait la honte intersidérale sinon ! (sourire) Rien que de lire aujourd'hui les deux, juxtaposés, hérisse le fan d'Iggy de toujours que je reste, ravi même de le voir aux Galeries Lafayette faire le Père Noël. Ou sur les plateformes, en train de blablater sur son opus 2023, avec son sourire ravageur de survivant suprême. Vu à Marseille fin 70's, et ensuite chaque décennie chaque fois que permis, première reformation 2004 des Stooges comprise.

L'air du temps New romantoc aurait-il virussé le rédacteur !?... malgré des goûts douteux pour faire genre, le glam du premier Adam & The Ants, par exemple, n'a pas si mal vieilli.

J'aurais préféré évoquer mon interview phare, des Metal Urbain à Londres, Eric Débris himself et Pat Vincent, époque Sex Sex Sex. Débuts 80's, on n'avait alors guère consacré d'entretien fleuve, avec ce qui reste l'un des plus inentamés des mythes french punk : révolutionnaire dans le son, social tranchant dans le propos, urgent brûlant comme son premier pogo... aujourd'hui encore. Ce phrasé musical si percutant, ces mots/maux terminaux... Une demi-douzaine de pages quand même, qui trônent encore sur mon site. Youri Lenquette avait filé leur contact. Se présenter avec un titre fanzinesque reluisant en mains, rapprochait tout simplement de nos héros.

Tu sembles avoir beaucoup admiré Eudeline à cette époque, peux-tu nous en dire plus sur ce sujet. Est-ce toujours le cas ?


Symboliquement aujourd'hui, plutôt l'axe Géant Vert/Paul B. Preciado/Virginie Despentes. La constellation Didier Balducci/Laurent Chalumeau/Annie Ernaux, qui savent si bien tout dire, et ce que ça fait. Avec des somme(t)s fond et forme tels "Mondo Elvis", ou "Cinéma parallèle" pour Balducci, en passant par "Jolene, t'es gouine ?" sur Dolly Parton, de Chalumeau, qui brossent large, y compris sociétalement. Et avec fun svp, tout en conservant le style haut. La lignée des Thierry Saltet/Alain Feydri/Thierry Tuborg qui ont publié, chacun à leur façon, des volumes de chevet.

L'exemple d'ailleurs de ces musiciens/auteurs et camarades activistes, en DIY ou via des éditeurs plus ou moins parallèles, m'a poussé à "Roll, Roll, Roll ! (40 ans de répertoires live)", publié l'an passé.

Et du vétéran Patrick Foulhoux à Samuel Guillerand la relève, en passant par Didier Lestrade toujours, y aurait aussi Le Gospel éditions et une tripotée de bons à citer... dont je kiffe et la fibre d'éveilleurs de conscience, et les qualités stylistiques.

Dans le numéro 11-12, tu écris sur le groupe Parfum de Femme un article qui est en même temps un portait de Bordeaux. Il est à mon avis, le meilleur article qui ait été écrit dans le fanzine. Passais-tu beaucoup de temps à écrire tes chroniques / articles ?

Merci donc à eux, premiers potes lorsque j'ai posé la boots sur les petits pavés bordelais. Me prenant sous leurs Perfecto pour des virées R'n'R en camion dans toute la région, restau ouvrier etc. Ce qui fait d'autant plus plaisir qu'on se voit toujours, cf. notamment la web boutik indé chez-simone.fr, collective & alterno : do it yourself... together.

Et puis, de chanteur-guitariste de "Parfum de Femme" à guitariste-compositeur de King Kong Blues, son groupe d'aujourd'hui, quelle flagrante évolution dans la continuité, blases compris, pour Gino Diaz.

Je prenais le trip rock et l'écriture, pour ce qu'ils sont peu ou prou restés, en tout cas pour ma pomme : un mode de vie. Y mettant le temps sans compter, le cœur battant, avec ce slogan 77 en sautoir, "nous sommes les fleurs de la p
oubelle, le poison dans la machine", devenu élan à jamais, intime conviction à incarner. Revient parfois ce refrain des Dogs, "Mon coeur bat encore, j'y crois de plus en plus fort"... ou est-ce juste un écho !?


Peux-tu nous faire un portait de Bordeaux rock à l’époque, quels en sont pour toi les meilleurs souvenirs ?


L'aspect british de la ville pavée, accentué par des quais aux façades obscures, faisaient de Bordeaux-la-noire une rock city fantasmée, avec ses caves en nombre pour répéter et jouer, ses clubs en rafale en pleine éclosion, ses pubs et sa rock-society -pas toujours commode à intégrer, ses musiciens/figures charismatiques à foison, qui se la jouaient impec'.

Même Kid Pharaon, qui a su coucher sur enregistrements ses répertoires, mieux que plein d'autres qui promettaient un max' sans y parvenir autant, se devait de reprendre Strychnine pour « Les enfants du rock ». Ce gimmick en ST a beaucoup fait pour la réputation de la ville... allégeance des Starzello en 2015.

Outre tous les concerts et groupes déjà cités, Wilko Johnson au Babylone, Troggs au Jimmy, Screamin' Jay Hawkins au Krakatoa, Jonathan Richman au Salon Jaune... La's
, Willy deVille plusieurs fois, The Jazzbutcher... y en a tant... Soucoupes Violentes et Wampas X fois, Gilles Tandy, Alain Kan, Jad Wio perruqué... et y en a tant de zappés... Sortir toutes les nuits au Jimmy ou ailleurs, des années durant, et se lever vers 13 heures le lendemain, un bon rythme au souvenir. Avec le regretté Dinintel, ces vitamines de l'âme !

Intimement, outre "Planté comme un privé" au rappel avec Les Scurs, restent donc mes premières chansons sous leur houlette, ouvrir le festival de Blaye l'année de Bill Pritchard et l'industriel "Divergences Divisions" avec une adaptation en français de Dylan, la première partie des Wampas/Bérurier Noir en 1989 au théâtre Barbey...

Dans l’édito du numéro 14, il est écrit que le fanzine veut avoir une importance dans le rock en France. Quel était le but du fanzine ?


Accompagner le mouvement des Panthères Electriques, dont on ne soupçonne plus guère l'utopie et la vision profonde que cela véhiculait, l'importance collective -à répéter, que cela représentait, même inconsciemment. Suivre la scène française qui se constituait, et de partout, qui faisait tripper... « Etre des pionniers du rock », un tam-tam branché au bon sens du terme, passer le relais...

Les fanzines ont été le vecteur évolutif maousse du rock en France, mediumnique, politique par le fait. Tous constitutifs de la grandeur d'un temps épique, généreux, fier, parallèle, où tout semblait encore si bellement s'ouvrir... y compris lorsque se gagnait, façon cheval de Troie, des place-fortes tous publics, telles certaines salles qui existent encore aujourd'hui.

Parce qu'aussi plus Punk's not dead 80 que punk historique, OEPDS a, à bien des égards, annoncé à sa façon tout ce qu'allait être l'alternatif. Qui, quoi qu'on pense à posteriori de certains répertoires, reste l'incarnation française d'un truc unique, générationnel, énorme, à l'égale des plus fameux courants internationaux. Et qui a fait trembler les pouvoirs... purée. Vu de 2023, j'ai l'impression de parler d'un soulèvement, de la Révolution faite jeunesse... "Puta puta Les Carayos !, puta puta Les Coronados !, puta puta La Mano Negra !, puta puta Les Soucoupes Violentes... on est quand même tous des copains" chantaient si justement Les Wampas.

Extrait du numéro 10 : « depuis quelque temps se forme à Paris une scène parallèle totalement étrangère à la frime des soi-disant lieux branchés, où défile à la chaîne une armada anonyme de groupes, dans des salles largement encadrées par des SO musclés, qui annihilent toute effervescence...

Heureusement nombre de groupes se rassemblent et organisent un circuit de concerts et de manifestations où, de par le flou des structures (rapports groupes/public, prix dérisoire des boissons, entrée libre, etc.), TOUT PEUT ARRIVER
».

Jusqu’à quand y as-tu participé ?


Indirectement jusqu'à la fin, me souvenant avoir présenté les graphistes ManiPresto, à la manoeuvre dans le numéro à couverture Coronados, où l'on lit encore mon contact, et dans l'ultime numéro, avec Kick en couverture.

Factuellement fin 1983, commençant une nouvelle aventure dans les pages du quotidien local. Définitivement un trip de simple pigiste, qui a permis quelques 30 ans de tentatives
rock rock rock à repousser les cadres, à attaquer à la hache les sempiternelles limites de l'actualité, à faire bouger les lignes obligées, en racontant ce que le big Bad Beat nous faisait intimement, en le décodant pour tous. Et à rendre grâce aux moins représentés, autant que permis... Peu ou prou, et avec le recul, j'ai appliqué dans les colonnes de "Sud-Ouest" les tables hors-la-loi du gonzo.

Pourquoi, à ton avis a-t-il cessé d’exister ?

Parce qu'Euthanasie Juliette qui en était la locomotive, l'âme au final, la mascotte pour l'extérieur et la cheville ouvrière principale de l'intérieur, qui fédérait les énergies autant que les collaborations, via des rencontres qui étaient sa façon féministe et politique d'incarner le "I love Rock'n'Roll", est passé à autre chose. Le management des Sheriff en suivant, la rencontre avec Calvin Russell, etc, jusqu'aux groupes plus que dignes de ce nom, du Havre.

Stand "ON EST PAS DES SAUVAGES !" spécial Bordeaux, au festival Boulevard du Rock 1982 : Euthanasie Juliette, Patrick Scarzello, superClaire & Thierry "l'oeil du monocle" Bleu (affiche Raticide)

Quel a été ton parcours à la suite de ce fanzine ?


"Lorsqu'on ne sait rien faire" qui plus est "fier de ne rien faire"... on devient un homme à tout faire, et donc : des chansons 80's, disquaire de nuit à « Champs Disques » Paris // des formations 90's à répétition // signature rock de province et serial fanzineux, ma non troppo // nos répertoires 1999-2015, et groupes avec Lys // Le Club aujourd'hui, et 2petitsSUXCRéS.

Une vie après, double carte blanche : publier hors-cadres, Roll roll roller quand ça le fait.

Willy DeVille dixit : "parfois c'est drôle, parfois ça l'est moins, mais c'est le jeu après tout... et l'on avait tellement rêver de le jouer".

Merci Patrick
(interview réalisée en aout 2023)

https://linktr.ee/patrickscarzello


Commentaires

Merci à l'Archiviste from Les Monstres Sacrés.

... et c'est quand on a fini de répondre qu'on voit qui manque : Dum Dum Boys sonic boom, plus moult anglo-saxons live... XXXXXXXXX, Bayon pour l'écriture, "Jounal d'un jeune homme perdu" crème ultime en date, et le petit fanzine palois au titre parfait, "Gueule de bois".

---And so on, mémoire en péril ! (sourire)